Hark, kark, the lark, n’est pas le seul texte de Shakespeare évoquant l’alouette qui ait été mis en musique. Découvrons aujourd’hui Lo! Here the Gentle Lark, extrait du poème Venus et Adoniset mis en musique par Henry Bishop (le compositeur anglais n’a repris que les quatre premiers vers de la strophe).
Lo! here the gentle lark, weary of rest, From his moist cabinet mounts up on high, And wakes the morning, from whose silver breast The sun ariseth in his majesty; Who doth the world so gloriously behold, That cedar-tops and hills seem burnish’d gold.
Deux versions accompagnées par Jean-Pierre Rampal sont à signaler : celle de Kathleen Battle …
Le saviez-vous ? Shakespeare himself a écrit une chanson mentionnant l’alouette. Cette chanson est interprétée par des musiciens à la troisième scène du deuxième acte de Cymbeline, une pièce plutôt méconnue du dramaturge anglais.
HARK, hark! the lark at heaven’s gate sings, And Phœbus ’gins arise, His steeds to water at those springs On chaliced flowers that lies; And winking Mary-buds begin To ope their golden eyes; With everything that pretty bin, My lady sweet, arise; Arise, arise!
Une mise en musique de ce texte est attribuée au compositeur et luthiste Robert Johnson qui collabora avec Shakespeare dans le cadre de la compagnie The king’s men.
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Le texte de Shakespeare a connu diverses mises en musique. Toutes ne sont pas accessibles sur notre plateforme de vidéos bien aimée, mais nous pouvons quand même découvrir celle de Thomas Chilcot, compositeur britannique du XVIIIe (dont j’ignorais jusqu’ici l’existence).
Impossible de négliger le célèbre des compositeurs qui aient mis en musique la chanson de Shakespeare, il faut donc dire quelques mots d’Horch, horch die Lerch (D 889), un des quelques six cents lieder composés par Schubert. Ceux que les controverses autour de la traduction de Shakespeare utilisée par Schubert et des variantes textuelles afférentes sont susceptibles d’intéresser pourront étancher leur soif de savoir dans ce très riche article consacré à ce lied. Je réserve pour une autre occasion les efforts d’originalité : l’interprétation que je vous propose est de l’inévitable Drietrich Fischer-Dieskau.
peut-être vaut-il la peine de signaler qu’il existe diverses versions dans lesquelles c’est le texte original de Shakespeare qui est chanté sur la musique de Schubert.
On peut également indiquer que Liszt a donné un arrangement pour piano seul du lied de Schubert qui nous occupe.
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On en terminera pour aujourd’hui avec une reprise du texte de Shakespeare dans un genre fort différent ; je vous propose en effet de découvrir les soundies des Deep River Boys. Quésaco ? Commençons par la forme : les soundies, sont des petits films musicaux qui étaient projeté sur des sortes de juke-box dans les années 40. Les soundies sont les précurseurs des scopitones qu’on présente parfois comme les ancêtres des clips. Quant aux Deep River Boys, il s’agit d’un groupe de gospel créé au milieu des années 30. Ceux qui voudraient en savoir plus préféreront au bref article de Wikipedia qui leur est consacré, ce riche article d’un site consacré à la filmographie du jazz. Celui-ci nous apprend que le soundies Hark, hark , the lark (ci-dessous) est sorti le 8 décembre 1941 … soit le lendemain de l’attaque de Pearl Harbor. Il nous apprend surtout que la variation sur la chanson de Shakespeare qui donne non titre au morceau est intégrée à une autre chanson L’il liza.