• À propos

Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: vérité

Vraie vivante, belle morte

31 dimanche Juil 2022

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

George Santayana, philosophie, vérité, vie et mort

George Santayana | Spanish-American philosopher | Britannica

« It is customary to judge religions and philosophies by their truth, which is seldom their strong point; yet the application of that unsympathetic criterion is not unjust, since they aspire to be true, maintain that they are so, and forbid any opposed view, no matter how obvious and inevitable, to be called true in their stead. But when religions and philosophies are dead, or when we are so removed from them by time or training that the question of their truth is not a living question for us, they do not on that account lose all their interest; then, in fact, for the first time they manifest their virtues to the unbeliever. He sees that they are expressions of human genius; that however false to their subject-matter they may be, like the conventions of art they are true to the eye and to the spirit that fashioned them. And as nothing in the world, not even the truth, is so interesting as human genius, these incredible or obsolete religions and philosophies become delightful to us. The sting is gone out of their errors, which no longer threaten to delude us, and they have acquired a beauty invisible to the eye of their authors, because of the very refraction which the truth suffered in that vital medium. »

George Santayana, Egotism in german philosophy, J. M. dent & Sons ltd, 1939, p.136

*

En suivant l’idée ici proposée par Santayana on pourrait parler de zombification pour qualifier la substitution d’une promotion sur le terrain esthétique à une justification sur le terrain de la vérité. Ils zombifient leur religion, les auteurs d’apologétiques esthétisantes d’un culte traditionnel qui se recommandait originellement de la vérité de ses fondements. De même, pourrait-on qualifier Gilles Deleuze de grand zombifieur de la philosophie quand il propose de définir celle-ci comme création de concepts.

Gombrowicz vs Socrate

02 mercredi Fév 2022

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

dialogue, vérité, Witold Gombrowicz

« Je vois, non sans regret, que la discussion fait par­tie de ces phénomènes de notre culture qui ne nous apportent, d’une manière générale, qu’une humiliation que vous me permettrez d’appeler « disqualifiante ». Essayons de nous demander d’où nous vient le venin honteux dont toute discussion nous abreuve. Nous l’engageons en croyant que son rôle sera d’établir qui a raison et où est la vérité; pour ce faire, nous déter­minerons : 1° le sujet, 2° les termes, puis 3° nous veil­lons à la clarté de l’expression, 4° à la logique de l’exposé. Résultat : une vraie tour de Babel, un vrai chaos d’idées et de mots, et la vérité finit par sombrer dans mille palabres. Enfin, combien de temps allons-nous encore continuer à croire — avec cette naïveté de professeur héritée du siècle dernier — qu’un débat peut s’organiser? N’avez-vous pas encore compris cer­taines choses ? Vous faut-il vraiment encore plus de palabres, dans un univers qui en est malade, pour enfin comprendre que discuter n’a jamais conduit personne à la vérité? Et vous voudriez éclairer votre nuit avec ce lumignon, alors que les plus grands phares s’efforcent en vain d’en percer les ténèbres?

En vous disant que la discussion est un phénomène du genre « disqualifiant », je pensais bien entendu à la discussion de thèmes sublimes et abstraits ; qui, en effet, voudrait risquer le ridicule de débattre des diverses manières de préparer la soupe aux poireaux ? Le ridicule, pourtant, vient non seulement de ce qu’un débat n’est pas à la hauteur de son propos, mais avant tout du fait que nous nous livrons nous-mêmes à une sorte de mystification qui est d’autant plus scanda­leuse que le sujet discuté a plus de poids. Nous faisons notamment semblant — devant les autres et devant nous-mêmes — de rechercher la vérité, mais cette vérité nous sert en somme de prétexte pour jouir plei­nement de la discussion, bref de prétexte à notre plai­sir personnel. Lorsque vous jouez au tennis, vous ne faites croire à personne qu’il s’agit pour nous d’autre chose que de jeu ; mais quand vous échangez force arguments avec votre adversaire, vous refusez d’admettre que la vérité, la foi, la vision de l’univers, les idéals, l’humanité ne sont en réalité que balles qu’on échange; en somme que l’important pour vous est de savoir qui vaincra l’autre, qui va briller et mon­trer sa valeur dans une joute venant si agréablement combler votre pause de midi.

Est-ce la Discussion qui sert la Vérité, ou la Vérité qui sert la Discussion? Assurément, l’une ne va pas sans l’autre, et c’est sans doute au fond de cette ambi­guïté que doit se cacher l’insaisissable élément qui est le secret de notre vie et de notre culture. Un homme qui parle doit néanmoins se rendre compte pourquoi il le fait ; et il suffit que nous passions honteusement sous silence cet aspect moins sérieux de la discussion pour qu’aussitôt notre style commence à grimacer, à craquer et s’effondrer, devenant alors la source de toutes les hontes qui s’ensuivent. Les personnes qui, oubliant les autres, se concentrent et tendent unique­ment à trouver la Vérité, pérorent sur un ton aussi pesant que faux, et leur discours, privé de vie, devient non pas une balle mais une scie. En revanche, ceux qui connaissent l’art de faire naître l’agrément, pour qui discuter est à la fois un travail et un jeu — un jeu pour travailler, un travail pour jouer ceux-là ne se laisseront pas accabler; leur échange d’opinions deviendra ailé, sera étincelant de charme, de passion et de poésie, et de plus, indépendamment du résultat, il sera pour eux un triomphe. Alors, même une sottise, une contrevérité n’arriveront pas, si vous savez en jouer, à vous mettre k.-o. »

Witold Gombrowicz, Journal, Tome I, Folio p. 161 – 163

Franche agression

21 vendredi Mai 2021

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

Abel Bonnard, franchise, vérité

« Il ne faut jamais oublier que dire à une autre personne des vérités sur ce qu’elle est, c’est le traitement le plus cruel que nous puissions lui infliger, et le moins douteux des actes de guerre. »

Abel Bonnard, Savoir aimer

Vraie vie

01 lundi Fév 2021

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

éthique, T. W. Adorno, vérité, vie

« Es gibt kein richtiges Leben im Falschen »

Theodor W. Adorno, Minima moralia, §. 18

La vérité comme occasion à saisir

30 mercredi Oct 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Goethe, vérité

« Warum ist Wahrheit fern und weit?
Birgt sich hinab in tiefste Gründe? »

Niemand versteht zur rechten Zeit!
Wenn man zur rechten Zeit verstünde.
So wäre Wahrheit nah und breit
Und wäre lieblich und gelinde.

Goethe, West-östlicher Diwan

*

« Pourquoi la vérité est-elle si lointaine?
Et se cache-t-elle dans les plus profonds abîmes? »

Personne ne comprend au bon moment.
Si l’on comprenait au bon moment,
La vérité s’étalerait largement et toute proche
Et serait aimable et douce.

trad. H. Lichtenberger

Qui meurt pour qui ?

04 dimanche Mar 2018

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Karl Popper, vérité, vie

S’il vous faut d’autres arguments pour vous convaincre de ne pas vous empresser de mourir pour des idées, je m’en remet à l’autorité de  Karl Popper pour vous persuader que ce n’est pas vous qui avez vocation à mourir pour des idées, mais bien elles qui ont vocation à mourir à votre place :

« There can be no doubt that there is considerable genetic basis for the critical and argumentative use of human language. Its biologiqcal advantages are only too obvious : it is this use which allows us to let theories die in our stead. »

K. POPPER, Knowledge and the body-mind problem
Routledge (2000), p.90

L’ouvrage dont je tire cette citation consiste en une série de conférence donnée par Popper à l’université d’Emory en 1969 : il y développe notamment sa théorie du monde-3 qui concilie la réaffirmation de l’idéal régulateur de la vérité objective et la reconnaissance de l’ancrage de lu phénomène de la connaissance objective dans l’évolution biologique.

Courage de la vérité

08 mercredi Juil 2015

Posted by patertaciturnus in Fantaisie, Philémon et Anatole

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

courage, réflexivité, vérité

Philémon était convaincu qu’Anatole n’avait pas le courage de lui dire la vérité sur un sujet qui lui tenait à cœur, et il se demandait s’il pouvait lui en vouloir. Philémon se rendait bien compte que lui même n’osait pas faire savoir à Anatole ce qu’il lui reprochait et il sentait que cela devait le porter à l’indulgence. Sa propre réticence à exposer ses griefs ne lui apparaissait certes pas comme de la lâcheté ; n’était-elle pas fondée sur la conviction qu’Anatole n’était pas prêt à entendre ce qu’il avait à lui dire ? Mais alors, se disait Philémon,  il était vraisemblable qu’Anatole était lui-même retenu par le même type de considération à son égard. Si Anatole croyait  qu’il n’avait pas le courage de regarder la vérité en face,  Philémon ne pouvait pas jurer qu’il avait tort.

Axiologie et gêne aux entournures

30 samedi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Perplexités et ratiocinations

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calliclès, duperie de soi, système de valeurs, vérité

Ggauvain a récemment proposé  sur son blog un apologue stimulant qui repose sur une analogie entre adopter une opinion après débat et choisir un vêtement après essayage. J’en cite la chute :

« Le troisième jour [le sage] médita, et finit par choisir comme sienne l’opinion qui lui convenait le mieux, c’est-à-dire celle dans laquelle il s’était senti le plus à son aise – celle qui avait le mieux épousé la forme naturelle de ses pensées, de ses gestes, de ses respirations. »

Je vous laisse découvrir la manière dont Ggauvain exploite cette analogie. Il me semble que son interprétation repose sur une manière particulière de comprendre l’expression « adopter l’opinion qui nous convient ». Or un des intérêts de l’analogie proposée réside, d’après moi, dans le fait  qu’il y a différentes manières de  comprendre cette relation de convenance. Je me propose d’en examiner une qui, me semble-t-il, diffère de celle qui a intéressé Ggauvain.

L’interprétation de la relation de convenance dont je m’occuperai ne concerne pas n’importe quelles opinions, mais seulement celles qui reflètent une échelle de valeurs. Le plus simple est de partir d’un exemple :

« Au début de ma carrière philosophique, je me souviens d’avoir demandé à Pat Suppes, philosophe des sciences et éminent spécialiste de la nature humaine, quel était le secret du bonheur. Au lieu de me prodiguer des conseils avisés, il m’a fait remarquer la manière dont avaient procédé plusieurs personnes qui semblaient satisfaites de leur sort :
1. Établir une liste exhaustive de leurs défauts et de leurs échecs
2. Adopter un code de valeurs qui considère ces échecs et ces défauts comme des vertus.
3. Se féliciter d’avoir été à la hauteur
Les brutes épaisses se félicitent de leur virilité ; les pédants compulsifs mettent un point d’honneur à ergoter ; les égoïstes et les mesquins se font une joie d’aider le marché à récompenser le succès et à punir l’échec. »

John Perry, La procrastination, p. 96

 Il me semble semble que l’on conçoit clairement dans ce cas ce qu’on doit entendre par adopter un système de valeur qui nous convient : c’est adopter le système de valeur qui nous renvoie la meilleure image de nous même. Dire qu’il nous convient revient à dire qu’il est dans notre intérêt de l’adopter pour autant que nous souhaitons nous concevoir nous-mêmes comme une personne de valeur. Pour examiner les difficultés que soulèvent la conduite décrite par Perry,  faisons un détour par un extrait du discours de Calliclès dans le Gorgias de Platon :

« Aussi doué qu’on soit, si on continue de faire de la philosophie, alors qu’on en a passé l’âge […] s’il arrive qu’on soit impliqué dans une affaire privé ou publique, on s’y rend ridicule, comme sont ridicules à leur tour, j’imagine, les politiques qui se trouvent pris dans vos discussions et arguments.

En fait, c’est ce que dit Euripide : « une lumière brille pour chacun des êtres, qui s’élance vers elle ; là, il est le meilleur de lui même ». Donc ce qu’on a en soi de minable, on l’évite et on l’injurie, tandis que le reste on le loue, avec quelque indulgence pour soi-même, et en estimant que comme cela on fait son propre éloge »

Gorgias [484d – 485a] trad. Monique Canto

Calliclès suggère ici que la dépréciation socratique de la rhétorique relève d’un mécanisme psychologique consistant à déprécier les domaines dans lesquels on est médiocre pour se consoler de ne pas les maîtriser et entretenir une bonne image de soi. La ressemblance avec le procédé évoqué dans le texte de Perry me semble assez évidente. Laissons de côté la question du bien fondé de l’imputation à Socrate de cette conduite, et  concentrons nous sur cette conduite en elle-même dont l’existence ne me semble pas douteuse. On peut y voir une variante de la conduite décrite dans la fable de La Fontaine  Le renard et les raisins.

Certain Renard Gascon, d’autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galant en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
« Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. « 
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?

Dans les deux cas il s’agit de déprécier ce qui nous est inaccessible (des qualités personnelles dans un cas, un objet extérieur dans l’autre) pour ne pas souffrir de cette inaccessibilité. On pourrait multiplier les exemples d’usages de ce type de procédé : l’élève qui se prend à mépriser une matière dans laquelle il a de mauvais résultats, le dragueur éconduit qui découvre après coup que sa cible n’était belle que de loin etc .

Approuver le procédé, au nom de l’idée qu’il vaudrait mieux faire cela que de se plaindre, revient à promouvoir une forme de relativisme. Or, dans le passage qui suit immédiatement l’extrait du Gorgias cité ci-dessus, Calliclès s’abstient de porter un jugement explicite sur la conduite qu’il attribue à Socrate (parmi d’autres), mais il indique qu’il faut s’élever au dessus de ce type d’attitude pour rendre un jugement équitable :

  « La plus juste conduite à avoir, à mon sens, est de faire les deux : faire de la philosophie c’est un bien, aussi longtemps qu’il s’agit de s’y former … »

Cependant un autre exemple de la conduite qui nous occupe est évoqué un peu plus loin et est, cette fois, sévèrement jugé.

« Seulement tout le monde n’est pas capable, j’imagine, de vivre comme cela [en se donnant tous les moyens d’assouvir ses passions].  C’est pourquoi la masse des gens blâme  les hommes qui vivent ainsi, gênée qu’elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire.  La masse déclare donc bien haut que le dérèglement – j’en ai déjà parlé  – est une vilaine chose.  […] Les hommes de la masse […] qui sont eux mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause du manque de courage de leur âme. »  [492 a]

Une fois encore, il faut distinguer le jugement en général sur l’attitude consistant à déprécier ce dont on est incapable pour préserver l’image qu’on a de soi, et l’appréciation de son application au cas d’espèce. Pour dire les choses plus clairement  : je pense que Calliclès à tort quand il suggère que la lâcheté et le souci de dissimuler sa propre faiblesse sont les seuls motifs de défense de la justice et de la tempérance.  En revanche, je suis porté à concéder, que si  c’étaient effectivement les seuls motifs il y aurait un problème  … Cela signifie que je suis d’accord pour considérer que c’est un signe de médiocrité morale que d’adopter un système de valeur au seul motif qu’il préserve notre image en nous-mêmes au prix de la dissimulation de la vérité.  Partager cette appréciation, c’est récuser par là même le relativisme quant au choix des systèmes de valeur, et se référer à une méta-valeur au nom de laquelle on juge la manière d’adopter une échelle de valeur. Il me semble que c’est la vérité qui joue ici ce rôle de méta-valeur  :  au fond le problème n’est pas tant de vouloir préserver le sentiment de sa valeur que le fait de se mentir à soi-même pour cela [2].

Si choisir un système de valeur qui nous convient, au sens ou il préserve notre image de nous mêmes, implique de se mentir à soi-même, on  conçoit que ce procédé puisse difficilement être employé en pleine conscience. Les gens qui font de manière réfléchie ce que Pat Suppes recommandait à John Perry sont sûrement rares ; la même conduite sous une forme inconsciente (il faudrait alors parler de mécanisme plutôt que de procédé) est vraisemblablement beaucoup plus fréquente (c’est peut-être même le fait de ne pas y verser qui est l’exception). Ainsi ce qui nous empêche adopter consciemment l’échelle de valeur qui conviendrait à notre désir d’avoir une bonne image de nous-mêmes, c’est que cette échelle ne convient pas en un autre sens : elle ne convient pas à nos normes cognitives.

[1] Je présume que beaucoup de personnes conviendraient qu’il y a quelque chose de minable dans le comportement du renard de la fable ou du dragueur éconduit évoqué précédemment. Dans ces exemples, à la différence de la conduite dénoncée par Calliclès, la dépréciation de ce qui est inaccessible ne s’opère pas au niveau de l’adoption du système de valeur mais au niveau du jugement sur l’objet singulier, ce qui rend la dimension de mensonge à soi-même peut-être plus manifeste.

[2] On notera que Calliclès qui est souvent présenté comme l’incarnation de l’attitude anti-philosophique (bien qu’il reconnaisse une valeur à la philosophie dans la formation de la jeunesse) qui fait passer le souci de la puissance avant celui de la vérité utilise un argument qui articule les deux valeurs : il reproche aux faibles de chercher à dissimuler leur faiblesse. On pourrait tenter de « retourner » sa position en faisant de l’incapacité à regarder la vérité en face la faiblesse par excellence … mais peut être serait-ce, de la part du philosophe,  chercher à se mentir que de tenter cela …

Style et vérité

04 samedi Avr 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Joseph Joubert, style, vérité

« Remarquez comme, dans les disputes, chacun donne à son opinion un tour sentencieux. C’est que, de toutes les formes de discours, c’est la plus solide. Elle répond à la forme carrée en architecture. Et comme chacun, dans la dispute, cherche à se fortifier, chacun assoit son opinion  de la manière que l’instinct lui indique être la plus propre à résister à l’attaque. Quant aux choses d’une vérité reconnue et qui n’ont à craindre aucune contradiction, aucune hostilité, si j’ose dire, on leur donne ordinairement une certaine rondeur, une expression à contour, forme qui réunit la grâce à la solidité et la simplicité à la richesse. Or dans le style il faut établir les vérités comme si elles étaient universellement reconnues. »

Joseph Joubert, Carnets I, p. 90

Evitement

26 lundi Jan 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Elias Canetti, peur de la vérité, vérité

« Le faux penseur, chaque fois qu’une vérité menace, il se cache derrière une pensée. »

Elias Canetti, Le cœur secret de l’horloge, p. 31

*

Hé, les heideggerolâtres, vous avez entendu ? on parle de vous!

Trève de moquerie facile. Il est sûrement plus sage de prendre cet aphorisme comme une mise en garde pour soi même. Que chacun se demande : de quelle vérité cherches-tu à te cacher.

Pour ce qui est des mécanismes qui président à cette dissimulation, faites votre choix : refoulement ou réduction de dissonance cognitive ?

← Articles Précédents

Archives

  • mars 2023 (7)
  • janvier 2023 (10)
  • décembre 2022 (6)
  • novembre 2022 (7)
  • octobre 2022 (6)
  • septembre 2022 (15)
  • août 2022 (24)
  • juillet 2022 (28)
  • juin 2022 (19)
  • mai 2022 (20)
  • avril 2022 (23)
  • mars 2022 (27)
  • février 2022 (29)
  • janvier 2022 (31)
  • décembre 2021 (25)
  • novembre 2021 (21)
  • octobre 2021 (26)
  • septembre 2021 (30)
  • août 2021 (24)
  • juillet 2021 (28)
  • juin 2021 (24)
  • mai 2021 (31)
  • avril 2021 (16)
  • mars 2021 (7)
  • février 2021 (6)
  • janvier 2021 (13)
  • décembre 2020 (11)
  • novembre 2020 (3)
  • octobre 2020 (3)
  • septembre 2020 (9)
  • août 2020 (18)
  • juillet 2020 (16)
  • juin 2020 (8)
  • mai 2020 (20)
  • avril 2020 (8)
  • mars 2020 (11)
  • février 2020 (18)
  • janvier 2020 (26)
  • décembre 2019 (21)
  • novembre 2019 (25)
  • octobre 2019 (26)
  • septembre 2019 (31)
  • août 2019 (27)
  • juillet 2019 (23)
  • juin 2019 (22)
  • mai 2019 (22)
  • avril 2019 (27)
  • mars 2019 (27)
  • février 2019 (24)
  • janvier 2019 (32)
  • décembre 2018 (13)
  • novembre 2018 (9)
  • octobre 2018 (12)
  • septembre 2018 (9)
  • août 2018 (13)
  • juillet 2018 (9)
  • juin 2018 (8)
  • mai 2018 (21)
  • avril 2018 (25)
  • mars 2018 (26)
  • février 2018 (22)
  • janvier 2018 (27)
  • décembre 2017 (24)
  • novembre 2017 (16)
  • octobre 2017 (19)
  • septembre 2017 (18)
  • août 2017 (21)
  • juillet 2017 (18)
  • juin 2017 (21)
  • mai 2017 (14)
  • avril 2017 (22)
  • mars 2017 (30)
  • février 2017 (12)
  • janvier 2017 (13)
  • décembre 2016 (14)
  • novembre 2016 (15)
  • octobre 2016 (22)
  • septembre 2016 (16)
  • août 2016 (24)
  • juillet 2016 (19)
  • juin 2016 (16)
  • mai 2016 (20)
  • avril 2016 (10)
  • mars 2016 (30)
  • février 2016 (28)
  • janvier 2016 (32)
  • décembre 2015 (27)
  • novembre 2015 (28)
  • octobre 2015 (31)
  • septembre 2015 (30)
  • août 2015 (33)
  • juillet 2015 (32)
  • juin 2015 (33)
  • mai 2015 (34)
  • avril 2015 (31)
  • mars 2015 (35)
  • février 2015 (32)
  • janvier 2015 (33)
  • décembre 2014 (37)
  • novembre 2014 (33)
  • octobre 2014 (33)
  • septembre 2014 (33)
  • août 2014 (33)
  • juillet 2014 (33)
  • juin 2014 (35)
  • mai 2014 (35)
  • avril 2014 (35)
  • mars 2014 (35)
  • février 2014 (30)
  • janvier 2014 (40)

Catégories

  • 7e art
  • Célébrations
  • Choses vues ou entendues
    • confession
    • Mon métier ma passion
  • Divers vers
  • Fantaisie
    • devinette
    • Philémon et Anatole
    • Taciturnus toujours au top
    • Tentatives de dialogues
  • Food for thought
    • Aphorisme du jour
    • Pessoa est grand
  • Insatiable quête de savoir
    • Il suffirait de quelques liens
  • Lectures
  • Mysticismes
  • Non classé
  • Paroles et musiques
    • Au chant de l'alouette
    • Berceuse du mardi
    • Bienvenue aux visiteurs
  • Père castor
  • Perplexités et ratiocinations
  • SIWOTI or elsewhere

Tags

Abel Bonnard alouette amitié amour art Auguste Comte Benjamin Fondane Bertrand Russell bonheur Cesare Pavese correspondance culture Dieu Djalâl ad-Dîn Rûmî Dostoievski Edmond Jabès Elias Canetti Emily Dickinson enseigner et apprendre esthétique Fernando Pessoa Friedrich von Schiller féminisme Gabriel Yacoub Goethe Hegel Hugo von Hofmannstahl humiliation Hâfez de Chiraz Ito Naga Jean-Jacques Rousseau Joseph Joubert Karen Blixen Karl Kraus Kierkegaard Kobayashi Issa Lichtenberg lune Malek Haddad Marina Tsvetaieva Marshall Sahlins mort Mário de Sá-Carneiro Nietzsche Nâzım Hikmet Omar Khayyâm Paul Eluard Paul Valéry perfection et imperfection Philippe Jaccottet philosophie Pier Paolo Pasolini Pierre Reverdy poésie profondeur racisme Ramón Gómez de la Serna Reiner Kunze religion rêve Simone Weil solitude souffrance Stefan George stoïcisme stupidité travail universalisme Urabe Kenkô utilitarisme vertu vie vérité Witold Gombrowicz éthique et esthétique

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Pater Taciturnus
    • Rejoignez 67 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Pater Taciturnus
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre