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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: solitude

Solitude

03 jeudi Fév 2022

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conscience, Idea Vilariño, solitude

Lost in Marienbad: Tallar la herida. Poemas de Idea Vilariño

La soledad

Esta limitación esta barrera
esta separación
esta soledad esta soledad la conciencia
la efímera gratuita cerrada
ensimismada conciencia
esta conciencia
existiendo nombrándose
fulgurando un instante
en la nada absoluta
en la noche absoluta
en el vacío.
Esta soledad
esta vanidad la conciencia
condenada
impotente
que termina en sí misma
que se acaba
enclaustrada en su luz
y que no obstante se alza
se envanece
se ciega
tapa al vacío con cortinas de humo
manotea ilusiones
y nunca toca nada
nunca conoce nada
nunca posee nada.
Esta ausencia distancia
este confinamiento
esta desesperada
esta vana infinita soledad
la conciencia.

Idea Vilariño, Última Antología

La solitude

Ce contrôle cette barrière
cette séparation
cette solitude cette solitude la conscience
conscience éphémère gratuite close
en soi-même enfermée
cette conscience
qui se perpétue qui se nomme
fulguration d’un instant
dans le rien absolu
dans la nuit absolue
dans le vide.
Cette solitude
cette vanité la conscience
damnée
impuissante
qui finit en elle-même
qui expire
prisonnière de sa lumière
et qui pourtant se lève
se vante
s’aveugle
masque le vide de rideaux de fumée
brasse les illusions
et jamais n’effleure rien
jamais ne connaît rien
jamais ne tient rien.
Cette absence distance
cette prison
cette désespérée
cette solitude vaine infinie
la conscience.

trad. Eric Sarner

Plus de solitude

23 lundi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Idea Vilariño, solitude

Peu de choses donnent plus de joie en cette vie que de découvrir un poète qui explore les thèmes de la solitude et du désespoir.  Je vous invite donc à découvrir quelques poèmes de la poétesse uruguayenne Idea Vilariño traduits par Philippe Chéron sur le site Œuvres ouvertes. Pour ceux qui lisent l’espagnol je signale ce compte twitter qui rend hommage à notre autrice.

*

Uno siempre está solo

pero

a veces

está más solo.

*

On est toujours seul

mais

parfois

encore plus seul.

Not alone in being alone (3)

22 dimanche Août 2021

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Hugo von Hofmannstahl, solitude

Spürt auch jeder sich allein
Spürt sich doch in allen andern.

[…]

Hugo von Hofmannstahl, Gesellschaft

*

Chacun de vous a beau se sentir seul,
Il se retrouve en tous les autres.

trad. Jean-Yves Masson

L’égoutier du grand songe

25 jeudi Juin 2020

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Benjamin Fondane, solitude

Je largue les amarres qui me tiennent lié à la terre,
l’arc-en-ciel qui m’attache à tous les autres hommes,
les bandages qui cousent ma plaie aux autres plaies,
je quitte le lit des vivants,
les grandes voix des morts aux racines terribles
les photos de famille sur le métal des foires
et le ventre où m’attend le nouveau-né du cœur.
Voici la vérité, je suis seul,
seul dans ma propre nuit où mon ombre se couche
dans la chose qui fuit je me touche et me perds
égoutier du grand songe,
ma main me pousse pleine de lignes, de racines,
– ai-je vraiment manqué de foi ?
Je grimpe les Alpes de force et je n’ai pas de guide
je ne suis pas alpiniste,
je n’ai pas demandé le danger, il est là,
je n’aime pas marcher, qui est-ce qui marche en moi ?
[…]

Benjamin Fondane, Ulysse, XVII

Sisters of mercy

30 lundi Déc 2019

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Leonard Cohen, solitude

« When you’re not feeling holy, your loneliness says that you’ve sinned »

Distance

28 jeudi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Christina Rossetti, solitude

THE THREAD OF LIFE

The irresponsive silence of the land,
The irresponsive sounding of the sea,
Speak both one message of one sense to me:—
Aloof, aloof, we stand aloof; so stand
Thou too aloof bound with the flawless band
Of inner solitude; we bind not thee;
But who from thy self-chain shall set thee free?
What heart shall touch thy heart? what hand thy hand?’
And I am sometimes proud and sometimes meek,
And sometimes I remember days of old
When fellowship seemed not so far to seek
And all the world and I seemed much less cold,
And at the rainbow’s foot lay surely gold,
And hope felt strong and life itself not weak.

Christina Rossetti

Au boulot !

02 lundi Sep 2019

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Cesare Pavese, solitude

Lavorare stanca

Traversare una strada per scappare di casa
lo fa solo un ragazzo, ma quest’uomo che gira
tutto il giorno le strade, non è piú un ragazzo
e non scappa di casa.
Ci sono d’estate
pomeriggi che fino le piazze son vuote, distese
sotto il sole che sta per calare, e quest’uomo, che giunge
per un viale di inutili piante, si ferma.
Val la pena esser solo, per essere sempre piú solo?
Solamente girarle, le piazze e le strade
sono vuote. Bisogna fermare una donna
e parlarle e deciderla a vivere insieme.
Altrimenti, uno parla da solo. È per questo che a volte
c’è lo sbronzo notturno che attacca discorsi,
e racconta i progetti di tutta la vita.

Non è certo attendendo nella piazza deserta
che s’incontra qualcuno, ma chi gira le strade
si sofferma ogni tanto. Se fossero in due,
anche andando per strada, la casa sarebbe
dove c’è quella donna e varrebbe la pena.
Nella notte la piazza ritorna deserta
e quest’uomo, che passa, non vede le case
tra le inutili luci, non leva piú gli occhi:
sente solo il selciato, che han fatto altri uomini
dalle mani indurite, come sono le sue.
Non è giusto restare sulla piazza deserta.
Ci sarà certamente quella donna per strada
che, pregata, vorrebbe dar mano alla casa.

[1934].

Cesare Pavese

TRAVAILLER FATIGUE

Traverser une rue pour s’enfuir de chez soi
seul un enfant le fait, mais cet homme qui erre,
tout le jour, par les rues, ce n’est plus un enfant
et il ne s’enfuit pas de chez lui.

En été, il y a certains après-midi
où les places elles-mêmes sont vides, offertes
au soleil qui est près du déclin, et cet homme qui vient
le long d’une avenue aux arbres inutiles, s’arrête.
Est-ce la peine d’être seul pour être toujours plus seul ?
On a beau y errer, les places et les rues
sont désertes. Il faudrait arrêter une femme,
lui parler, la convaincre de vivre tous les deux.
Autrement, on se parle tout seul. C’est pour ça que parfois
il y a des ivrognes nocturnes qui viennent vous aborder
et vous racontent les projets de toute une existence.

Ce n’est sans doute pas en attendant sur la place déserte
qu’on rencontre quelqu’un, mais si on erre dans les rues,
on s’arrête parfois. S’ils étaient deux,
simplement pour marcher dans les rues, le foyer serait là
où serait cette femme et ça vaudrait la peine.
La place dans la nuit redevient déserte
et cet homme qui passe ne voit pas les maisons
entre les lumières inutiles, il ne lève plus les yeux :
il sent seulement le pavé qu’ont posé d’autres hommes
aux mains dures et calleuses comme les siennes.
Ce n’est pas juste de rester sur la place déserte.
Il y a certainement dans la rue une femme,
qui, si on l’en priait, donnerait volontiers un foyer.

Cesare Pavese, Travailler fatigue, trad. Gilles de Van

Solitude en altitude

20 lundi Mai 2019

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Mário de Sá-Carneiro, solitude

…
Ao triunfo maior, avante pois!
O meu destino é outro – é alto e é raro.
Unicamente custa muito caro:
A tristeza de nunca sermos dois…

Mário de Sá-Carneiro, Partida

*

…

Vers le triomphe majeur, en avant toutes!
Mon destin est autre – il est haut et rare.
Il coûte seulement très cher :
La tristesse de ne jamais être deux …

Mário de Sá-Carneiro, Partance
trad. Michel Chandeigne, Dominique Touati
Minos La différence 2007

Dépossession

27 jeudi Sep 2018

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dépossession, Mário de Sá-Carneiro, solitude

COMO EU NÃO POSSUO

Olho em volta de mim. Todos possuem —
Um afecto, um sorriso ou um abraço.
Só para mim as ânsias se diluem
E não possuo mesmo quando enlaço.

Roça por mim, em longe, a teoria
Dos espasmos golfados ruivamente;
São êxtases da cor que eu fremiria,
Mas a minh’alma pára e não os sente!

Quero sentir Não sei… perco-me todo…
Não posso afeiçoar-me nem ser eu:
Falta-me egoísmo para ascender ao céu,
Falta-me unção pra me afundar no lodo.

Não sou amigo de ninguém. Pra o ser
— Forçoso me era antes possuir
Quem eu estimasse — ou homem ou mulher,
E eu não logro nunca possuir!…

Castrado de alma e sem saber fixar-me,
Tarde a tarde na minha dor me afundo…
Serei um emigrado doutro mundo
Que nem na minha dor posso encontrar-me?…

[…]

Mário de Sá-Carneiro

*

COMMENT JE NE POSSÈDE RIEN

Je regarde autour de moi. Ils possèdent tous —
Une amitié, un sourire, un baiser.
Je suis le seul dont les désirs se diluent,
Et même dans l’étreinte, je ne possède rien.

De loin en loin m’effleure la théorie
Des spasmes aux teintes rouille éructés ;
Ce sont extases à me faire trembler,
Mais avant même de les sentir, se fige mon âme !

Je veux sentir. Je ne sais… Je me perds tout entier…
Je ne puis être moi ni me lier à autrui :
Je manque d’égoïsme pour monter au ciel,
Je manque d’onction pour sombrer dans la vase.

Je ne suis l’ami de personne. Pour cela,
Il me faudrait d’abord posséder
Quelqu’un à estimer — homme ou femme,
Mais jamais je ne parviens à posséder !…

L’ âme châtrée, inapte à me fixer,
Soir après soir en ma douleur je sombre…
Serais-je un émigré d’un autre monde
Inapte à se sentir dans sa propre douleur ?…

[…]

trad. Michel Chandeigne, Dominique Touati
Minos La différence 2007

Privilège de la solitude

07 samedi Juil 2018

Posted by patertaciturnus in Lectures

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féminisme, Karen Blixen, solitude

« J’ai toujours considéré qu’un grand préjudice a été porté à la femme en ce qu’elle ne s’est jamais trouvée seule dans l’Éden. Adam, lui, a eu le temps, long ou court, peu importe, de se promener, en pleine possession de soi, sur une terre toute neuve et paisible, parmi les animaux ; et la plupart des hommes sont nés avec le souvenir de cette époque. Mais la pauvre Eve, à son arrivée dans le monde, trouva son époux installé avec toutes ses prétentions masculines. C’est pourquoi la femme sent qu’elle a une revendication à faire au Créateur le droit d’avoir pour un temps le Paradis à elle toute seule. »

Karen Blixen, Le vieux chevalier errant, in Contes Gothiques, p. 117

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