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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: solitude

Distance

28 jeudi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Christina Rossetti, solitude

THE THREAD OF LIFE

The irresponsive silence of the land,
The irresponsive sounding of the sea,
Speak both one message of one sense to me:—
Aloof, aloof, we stand aloof; so stand
Thou too aloof bound with the flawless band
Of inner solitude; we bind not thee;
But who from thy self-chain shall set thee free?
What heart shall touch thy heart? what hand thy hand?’
And I am sometimes proud and sometimes meek,
And sometimes I remember days of old
When fellowship seemed not so far to seek
And all the world and I seemed much less cold,
And at the rainbow’s foot lay surely gold,
And hope felt strong and life itself not weak.

Christina Rossetti

Solitude en altitude

20 lundi Mai 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Mário de Sá-Carneiro, solitude

…
Ao triunfo maior, avante pois!
O meu destino é outro – é alto e é raro.
Unicamente custa muito caro:
A tristeza de nunca sermos dois…

Mário de Sá-Carneiro, Partida

*

…

Vers le triomphe majeur, en avant toutes!
Mon destin est autre – il est haut et rare.
Il coûte seulement très cher :
La tristesse de ne jamais être deux …

Mário de Sá-Carneiro, Partance
trad. Michel Chandeigne, Dominique Touati
Minos La différence 2007

Dépossession

27 jeudi Sep 2018

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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dépossession, Mário de Sá-Carneiro, solitude

COMO EU NÃO POSSUO

Olho em volta de mim. Todos possuem —
Um afecto, um sorriso ou um abraço.
Só para mim as ânsias se diluem
E não possuo mesmo quando enlaço.

Roça por mim, em longe, a teoria
Dos espasmos golfados ruivamente;
São êxtases da cor que eu fremiria,
Mas a minh’alma pára e não os sente!

Quero sentir Não sei… perco-me todo…
Não posso afeiçoar-me nem ser eu:
Falta-me egoísmo para ascender ao céu,
Falta-me unção pra me afundar no lodo.

Não sou amigo de ninguém. Pra o ser
— Forçoso me era antes possuir
Quem eu estimasse — ou homem ou mulher,
E eu não logro nunca possuir!…

Castrado de alma e sem saber fixar-me,
Tarde a tarde na minha dor me afundo…
Serei um emigrado doutro mundo
Que nem na minha dor posso encontrar-me?…

[…]

Mário de Sá-Carneiro

*

COMMENT JE NE POSSÈDE RIEN

Je regarde autour de moi. Ils possèdent tous —
Une amitié, un sourire, un baiser.
Je suis le seul dont les désirs se diluent,
Et même dans l’étreinte, je ne possède rien.

De loin en loin m’effleure la théorie
Des spasmes aux teintes rouille éructés ;
Ce sont extases à me faire trembler,
Mais avant même de les sentir, se fige mon âme !

Je veux sentir. Je ne sais… Je me perds tout entier…
Je ne puis être moi ni me lier à autrui :
Je manque d’égoïsme pour monter au ciel,
Je manque d’onction pour sombrer dans la vase.

Je ne suis l’ami de personne. Pour cela,
Il me faudrait d’abord posséder
Quelqu’un à estimer — homme ou femme,
Mais jamais je ne parviens à posséder !…

L’ âme châtrée, inapte à me fixer,
Soir après soir en ma douleur je sombre…
Serais-je un émigré d’un autre monde
Inapte à se sentir dans sa propre douleur ?…

[…]

trad. Michel Chandeigne, Dominique Touati
Minos La différence 2007

Privilège de la solitude

07 samedi Juil 2018

Posted by patertaciturnus in Lectures

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féminisme, Karen Blixen, solitude

« J’ai toujours considéré qu’un grand préjudice a été porté à la femme en ce qu’elle ne s’est jamais trouvée seule dans l’Éden. Adam, lui, a eu le temps, long ou court, peu importe, de se promener, en pleine possession de soi, sur une terre toute neuve et paisible, parmi les animaux ; et la plupart des hommes sont nés avec le souvenir de cette époque. Mais la pauvre Eve, à son arrivée dans le monde, trouva son époux installé avec toutes ses prétentions masculines. C’est pourquoi la femme sent qu’elle a une revendication à faire au Créateur le droit d’avoir pour un temps le Paradis à elle toute seule. »

Karen Blixen, Le vieux chevalier errant, in Contes Gothiques, p. 117

Dieu que cette fille prend des risques, amoureuse d’un égoïste

29 lundi Jan 2018

Posted by patertaciturnus in Lectures, Perplexités et ratiocinations

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amour, égoïsme et altruisme, Dieu, Michel Berger, Simone Weil, solitude

Au cours de son explication de la conception kierkegaardienne de l’amour pour Dieu, André Vergez propose en note un intéressant rapprochement avec Simone Weil.

« A chaque instant, notre existence est un amour de Dieu pour nous. Mais Dieu ne peut aimer que soi-même. Son amour pour nous est amour pour soi à travers nous. Ainsi, lui qui donne l’être aime en nous le consentement à ne pas être. »

Simone Weil, L’attente de Dieu, Plon 1948, p.36

J’y trouve la confirmation de ce que j’avais suggéré lors du 2e épisode de la série Aime ton juge ! : que la conception d’un amour pour l’autre culminant dans l’accusation de soi voire abolition de soi fait système avec une conception « égoïste » ou « jalouse » de l’amour de l’autre pour nous. Cela me ramène aussi au thème du narcissisme divin que j’avais évoqué à l’automne dernier.

Comment peut-on souhaiter abolir son ego pour permettre à l’autre d’être dans la pure affirmation du sien  ? La chanson de Berger nous apporte peut-être la réponse :

« Et même l’enfer c’est pas grand chose
A côté d’être seule sur Terre »

 

Not alone in being alone (2)

19 dimanche Nov 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Benjamin Fondane, solitude

« Pas même seul. Des tas. Des tas de SEULS ! »
Ainsi jadis criais-je un poème
où ce long vers rimait avec « linceuls »

faute d’une autre rime – ou du courage
abandonner le texte inachevé
quand on n’est plus le maître de l’ouvrage.

[…]

« Des tas de seuls! » Chacun sur son ballot
assis, colis perdu, une monade –
et cependant figure d’un ballet

mystérieux, mobile, monotone
d’Iphigénies en marche vers l’autel…
Mais tout à coup le Choeur : « Quel Dieu ordonne

que nous ayons tout seuls, sans être seuls,
à traverser ces mers et cette vie
sans autre rime riche que « linceuls » ?

Benjamin Fondane, Le mal des fantomes, XII

En bonne compagnie

30 mercredi Août 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Lectures

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Cesare Pavese, jeunesse, solitude

« En ce monde, on n’est jamais tout à fait seul. En mettant les choses au pire on a la compagnie d’un jeune homme, d’un adolescent et peu à peu d’un homme fait – de celui que nous avons été.

Cesare Pavese, Le métier de vivre, hiver 41-42

Antisocial tu perds ton sang-froid

11 vendredi Août 2017

Posted by patertaciturnus in Tentatives de dialogues

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consolation, occasions manquées, solitude

– pffff … je ne suis jamais invité à rien,  par personne !
– Ce n’est pas toi le plus à plaindre. Moi, il m’arrive d’être invité … mais jamais plus d’une fois par la même personne.

Espoir d’une erreur

21 vendredi Oct 2016

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Benjamin Fondane, solitude

Aucune importance, bien sûr,
que je fusse dans la rue, dans un ventre,
ou dans l’oeil mort de cette chambre,
seul dans l’aquarium du monde,
attendant quelque chose que je savais déjà
impossible, impossible,
et pourtant souhaité au delà du possible,
un visage, une main,
une sonnette prise soudain de tremblement,
un bruit de pas, de voix montant dans le silence
comme la crue houleuse d’une rivière en mars
– terrible, violente !
– … Mais est-ce donc si important,
cela fera-t-il une date,
un digne événement de l’Histoire moderne,
si quelqu’un se trompait d’escalier, de porte,
et apportait, ne fût-ce que pour un rien de temps,
une poignée d’odeur humaine
à ce gardien de phare quasi fou de terreur?

Benjamin Fondane, Ulysse, XXII

Issue condamnée

14 mercredi Sep 2016

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Benjamin Fondane, solitude

[…]

Et je pense à l’effroi de ma propre existence
à la fuite éperdue qui me ramène à moi,
à ce goût du voyage dont je reviens plus pauvre
à cette soif des hommes dont je reviens gelé …
pardonnez-moi mes frères de vous avoir cherchés
avec un cœur sans foi, avec des mains gercées,
j’ai crié avec vous, j’ai pleuré avec vous
– que ne puis-je arriver à croire à votre vie?

[…]

Benjamin Fondane, Titanic, XII

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