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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: sens de la vie

Faim de sens (2)

29 jeudi Avr 2021

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absurdité, faim, Günther Anders, psychothérapie, sens de la vie

« Ceux qui nous invitent à lutter contre l’absurdité – et il y en a déjà des milliers et des milliers aujourd’hui — ne valent pas mieux que les politiques lorsqu’ils donnaient aux hommes affamés de la région du Sahel le conseil de lutter contre leur sentiment de manquer de pain – un cynisme qu’aucun homme d’État ne s’était encore jamais permis. Les psychothérapeutes qui osent refiler une « volonté de sens »[1] aux millions d’hommes qui traînent leur existence dans des bureaux ou des usines ou, en tant que chômeurs, devant les écrans de télévision ne valent pas mieux que les hommes d’État recommandant aux affamés une « volonté d’être rassasiés » et leur faisant croire que cette volonté constitue déjà une moitié de pain avec laquelle, s’ils le voulaient vraiment, ils pourraient se rassasier sur-le-champ.

C’est avec ce genre de verbiage insupportable que des milliers de psychothérapeutes mènent à la folie les patients qui viennent les consulter parce qu’ils ont le sentiment chronique d’un « vide de sens ». D’entrée de jeu, ils sont sincèrement d’accord avec les patients. « Vous avez raison, votre sentiment est légitime. Pour vous, la vie que vous menez (en tant qu’ouvrier de l’usine d’aiguilles, comme chirurgien passant sa vie à faire des liftings ou comme vendeur de billets de loterie), même si votre activité peut éventuellement être utile à des hommes, même si elle était « humanisée », n’a aucun sens. Ne croyez pas que l’expression « sens de la vie » que vous utilisez a jamais possédé la moindre signification auparavant ou que vous avez possédé auparavant l’objet dont vous êtes venu douloureusement me déclarer la perte. Auparavant, vous ne possédiez pas le sens mais vous étiez dans un état où vous n’aviez pas pour autant faim de sens. Vous pouviez même vous faire faire une « prothèse de sens » pour remplacer le sens prétendument perdu. Pourquoi supposez-vous qu’une vie devrait ou pourrait offrir quelque chose — ce que vous appelez précisément le « sens » — en plus de l’existence ? Ne croyez pas que vous pourriez « trouver » le sens de votre vie (il n’est caché nulle part, le problème est plutôt que votre vie n’a pas de sens) ; ou même qu’un autre, moi par exemple, le prétendu thérapeute, je pourrais le trouver pour vous et vous le poser comme on pose une dent sur pivot. Non, ce que vous n’avez pas perdu, parce que vous ne l’avez jamais possédé, avec la meilleure volonté du monde personne ne peut non plus le « retrouver »[2] pour vous. Et même si votre vie « avait un sens » : comme il doit être lamentable, contradictoire, pour ne pas dire immoral, pour se cacher si profondément (tout en prétendant servir de fin directrice et de justification à votre vie) qu’il reste impossible à trouver et à reconnaître et échoue donc à remplir sa fonction. Le langage courant de la philosophie triviale aime utiliser l’expression « sens profond ». Elle prétend que la vie ou le monde possèdent un tel sens. Mais si ce discours sur la « profondeur » touche, c’est seulement parce que la recherche du sens, puisqu’elle est absurde, reste vaine — voilà pourquoi on creuse toujours plus profond ». Moins on trouve de sens, plus il doit être profond. Pire c’est, mieux c’est. » Ce n’est pas moi qui parle, je le rappelle. Il s’agit des propos sincères d’un psychothérapeute fictif.

Non, le sentiment de l’« absurdité de la vie » n’est pas le symptôme d’une pathologie, un symptôme qui aurait besoin d’être traité, mais un  sentiment justifié face au fait de l’absurdité, le signe d’une disposition non altérée à la vérité, pour ne pas dire un symptôme de bonne santé. Cette disposition à la vérité exige bien sûr, aussi paradoxal que cela puisse sembler, que nous cessions de chercher du « sens ». Peu importe : les vrais malades sont ceux — et ils sont des centaines de millions — qui n’ont jamais senti qu’ils menaient en fait une vie absurde, ceux qui ont appris tôt et avec succès à vivre dans l’absurdité et à ne rien attendre d’autre.

Pour ce qui concerne les milliers de thérapeutes, ils ressemblent à ces patrons de bar des régions du Far West où eut lieu le Goldrush, qui n’ont jamais creusé eux-mêmes à la recherche de l’or supposé mais sont arrivés à l’or par l’intermédiaire des chercheurs d’or qui, pour 99% d’entre eux, ont laissé leur peau dans cette ruée. Ils ressemblent aussi, pour utiliser une autre image, aux médecins qui, au lieu d’envoyer ceux qui ont faim au restaurant, leur font une injection contre le sentiment de faim. Moyennant honoraires.

Günther Anders, L’obsolescence de l’homme Tome II, ed. fario, p.364-366

 

[1] Anders vise ici particulièrement le psychiatre Viktor Frankl dont l’autobiographie s’intitule Man’s search for meaning.

[2] Ici intervient la note que j’ai cité récemment.

 

Geworfenheit

31 mercredi Jan 2018

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existentialisme, Omar Khayyâm, sens de la vie

Il m’a créé d’abord par contrainte ;
La vie n’a augmenté que ma surprise.
Je suis parti malgré moi sans avoir su
Quel était le but de ma venue, de mon séjour, de mon départ !

Omar Khayyâm, Robâiyât
trad Rezvanian : 50

Lettres persanes et destin des chairs

28 dimanche Août 2016

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brièveté de la vie, métaphore, Omar Khayyâm, sens de la vie, vin

J’avais cité, l’année dernière, un extrait de La chouette aveugle de Sadegh Hedayat dans lequel le narrateur s’inquiétait que les atomes composant son corps se mêlent, après sa mort, aux atomes de la canaille. Je retrouve un souci comparable du sort des composantes du corps parmi les quatrains attribués à Omar Khayyâm avec une différence majeure cependant : le poète exprime à ce sujet un souhait plutôt qu’un crainte :

Si vous êtes mes amis, mettez un terme à vos balivernes.
Soulagez mes chagrins avec le vin !
Quand je serai mort, faites une brique de ma poussière
Et placez là dans une fente du mur de la taverne !

Omar Khayyâm, Robâiyât
trad Rezvanian : Quatrain n°353

Le jour où l’on m’aura rendu étranger à moi-même ;
Où l’on se souviendra de ma vie comme d’une légende ;
Alors j’aimerais – oserai-je le dire ? –
Que l’on fasse de mon argile la coupe et la cruche !
363

Ces souhaits du poète quant au destin de ses cendres couronnent une célébration du vin omniprésente dans ses quatrains ; on peut d’ailleurs les placer dans le prolongement des vœux concernant les rites funéraires :

Quand je serai mort, lavez-moi avec du vin.
Que mon extrême onction ne soit faite que de vin pur.
Si vous venez me trouver au jour de la Résurrection,
Venez me chercher dans la poussière au seuil de la taverne.
156

Veillez à me sustenter de vin,
Et changez en rubis l’ambre de mon visage,
Quand je serai mort, lavez-moi de vin,
Et faites mon cercueil du bois de la vigne !
216

omar-khayyam1Ces souhaits n’ont rien de foncièrement surprenants : on pense aux marins ou aux alpinistes qui demandent à ce que leurs cendres soient dispersées en mer ou en montagne pour rejoindre par delà leur mort le lieu ou s’exerçait l’activité qui donnait sens à leur vie (il est vrai que dans le cas Khayyâm, il s’agit plutôt, en buvant du vin, de conjurer l’absence de sens de l’existence). Ce qui peut davantage nous étonner, c’est que cette continuité entre la vie et la mort se réalise par la « réincarnation » en un objet utilitaire : cruche ou coupe ; d’une part nous sommes plus habitués à des vœux de dispersion dans un espace naturel, d’autre part la transformation de restes humains en objets fonctionnels ou de consommation nous apparaît plutôt comme un manque de respect envers le défunt (il est vrai que dans les cas réels ou fictifs auxquels on pense, cette transformation n’est pas la réalisation d’un vœu du défunt).  Certains quatrains suggèrent que cette « réincarnation »  en cruche ouvre la voie à une forme de résurrection lorsque l’objet entrera en usage :

Lorsque, la tête basse, je me trouverai au pied de la mort
Et que celle-ci m’aura déplumé comme un pauvre oiseau,
Alors, gardez-vous de faire de mon argile autre chose qu’une carafe ;
Car, peut-être alors, pris de vin, je recommencerai un instant de vivre !
203

Le jour ou le jet de l’arbre de ma vie sera déraciné ;
Et que les molécules de mon corps seront dispersées aux quatre vents
Alors, si l’on refaisait une carafe de mon argile,
Elle reprendrait vie dès qu’on l’aurait remplie de vin.
209

On doit également signaler des quatrains dans lesquels cette prolongation de la vie par delà la mort se réalise en affectant les autres, que ce soit matériellement en les enivrant :

Je vais boire tant et tant de vin que l’odeur
En montera de ma tombe.
Et lorsqu’un buveur y passera
Du seul parfum il tombera ivre mort !
157

ou psychologiquement en donnant un exemple de la vie à mener :

Quand je serai mort, faites disparaître ma poussière.
Et faites en sorte que je serve d’exemple aux gens.
Pétrissez mes cendres avec du vin
Et faites en une brique pour couvrir la cruche.
155

Mais les vœux concernant le sort post mortem des atomes du poète-buveur ne forment qu’un des aspects du traitement du thème de la destinée des restes humains (leur devenir-argile ou poussière). Examinons les autres perspectives sous lesquelles cette question est abordée.

Notons d’abord que le devenir-brique ou le devenir-cruche des restes du poète ne sont pas évoqués seulement en tant qu’objet de souhait mais aussi en tant qu’objet de prévisions. Certains quatrains expriment cette anticipation sans en tirer explicitement de conclusion (48, 329, 532) mais d’autres font de l’anticipation de ce destin une incitation à profiter du temps dont nous disposons :

Livre-toi à la gaieté, car le chagrin sera immense :
Il y aura dans le ciel la conjonction des étoiles.
La brique que l’on fera de ta poussière
Servira à construire le mur de la demeure d’autrui.
177

La boucle se retrouve bouclée quand la considération de notre destin de cruche devient une justification de l’acte de boire du vin :

Bois du vin car ton corps sera réduit en poussière.
De cette poussière on fera des coupes et des cruches.
Ne te soucie guère de l’enfer, du paradis ;
Pourquoi le sage tirerait-il vanité d’une telle vie ?
291

Jusqu’à quand la mosquée, la prière et le jeûne ?
Dusses-tu mendier, enivre-toi à la taverne.
O Khayyâm ! Bois du vin, car de cette terre (dont tu es pétri)
On fera tantôt des jarres, tantôt des coupes, tantôt des cruches !
374

Jusqu’à quand serons-nous prisonniers de notre raison de tous les jours ?
Qu’importe que nous demeurions cent ans ou un seul jour en ce monde ?
Donne moi du vin dans un bol avant que
Nous ne soyons transformés en cruche dans l’atelier des potiers !
459

omark2

Dans les quatrains précédemment cités, le devenir-argile et le devenir-poussière (et indirectement le devenir brique ou cruche) sont envisagés dans le sens amont-aval : le poète se projette, sur le mode du souhait ou de l’anticipation, dans l’avenir des composantes de son corps. Mais on peut également considérer une autre série de quatrains  qui appréhendent ce devenir dans le sens aval-amont : le  poète part du spectacle d’une cruche, du travail d’un potier ou simplement de la terre et de la poussière et « remonte » à l’humain qui est devenu  – ou a pu devenir – cela. La clairvoyance qui permet de discerner l’humain dans l’argile n’est pas donnée à tout le monde (même ceux qui se souviennent que l’homme deviendra poussière oublient la relation converse) :

Je suis passé, avant-hier, près d’un potier,
Dont les doigts, modelant l’argile, ne cessaient de faire merveille.
J’ai vu comme tout un chacun, même si l’aveugle n’a rien su voir,
La poussière de mon père entre les mains du potier!
106

Dans les quatrains qui traitent ce thème de l’identification de l’humain dans l’argile, ce sont souvent des hommes puissants ou de belles femmes que le poète reconnaît :

Ô sage vieillard ! lêve-toi le matin de bonne heure ;
Et regarde bien cet enfant qui crible la terre.
Conseille le de cribler doucement
Le cerveau de Key-Qobad et l’oeil de Parviz !
49

Chaque molécule que l’on retrouve sur terre
Fut jadis un minois aussi beau que le soleil, une vénusté.
Époussette pudiquement de ta manche la poussière,
Car elle fut aussi visage et chevelure d’une douce créature!
314

Cet exercice de de reconnaissance de l’humain dans l’argile, ne pourrait-il pas être rapproché des procédés stoïciens de redescription,  chaque fragment du sol comme chaque objet en terre cuite adressant à qui sait voir un memento mori ? En fait deux types d’enseignement sont étayés sur cette « remontée » de la terre à l’homme. D’une part en effet, cette identification de l’humain dans l’argile sert à rappeler à l’homme le caractère éphémère des puissances et des beautés d’ici-bas qui sont vouées à l’abaissement :

La terre foulée sous le pied de tout ignorant
provient de la chevelure d’une idole, des sourcils d’une femme aimée.
Toute brique que l’on voit sur le créneau d’un palais
Fut le doigt d’un vizir, la tête d’un sultan !

181

Cette cruche dont se sert à boire tout tâcheron
Se compose de l’œil d’un roi et du cœur d’un ministre
Chaque coupe de vin que prend en main toute ivrogne
provient de la joue d’un homme ivre, des lèvres d’une femme pudique !

69

Mais d’autres quatrains semblent inverser la perspective : il ne s’agit plus de rabaisser par avance les grandeurs et les beautés vouées à devenir argile mais de conserver pour ce qui est devenu argile quelque chose du respect qu’on avait pour la forme antérieure :

Cette coupe, fabriquée avec tant d’art,
(A présent) est brisée et jetée dans tous les coins de rue.
Garde-toi de la fouler avec dédain :
C’est une coupe faite de crânes.
71

Plusieurs quatrains donnent même la parole à l’argile ou à la cruche pour réclamer le respect et rappeler à celui qui les « maltraite » qu’elles furent ce qu’il est ou qu’il sera ce qu’elles sont :

Je vis un homme seul sur la terrasse d’un manoir
Qui foulait avec dédain, sous ses pieds de l’argile.
Et cette argile, dans son propre langage, semblait lui dire :
« Hé ! arrête ; tu seras foulé aussi comme moi tant. »
190

Hier, au bazar, j’ai vu un potier,
Donnant force coups de pied à l’argile.
et celle-ci semblait lui dire dans son propre langage :
« j’ai été comme toi. traite-moi bien! »
207

Hier soir, j’ai brisé une cruche de faïence sur une pierre.
J’étais ivre quand je me suis livré à une voie de fait.
La cruche semblait me dire dans son propre langage :
« J’étais comme toi ; tout ce que je veux, c’est que tu sois réduit à mon état! »
105

Partir comme on est venu

28 mardi Juin 2016

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existentialisme, Omar Khayyâm, sens de la vie

Ma venue ne fut d’aucun  intérêt pour le monde ;
Mon départ n’augmentera en rien son honneur.
Mes deux oreilles n’ont jamais ouï de personne
La raison de cette venue et de ce départ.

Omar Khayyâm, Robâiyât, traduit du persan par Hassan Rezvanian

Esprit d’entreprise

20 samedi Juin 2015

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Hugo von Hofmannstahl, sens de la vie

Inschrift

Entzieh dich nicht dem einzigen Geschachfte!
Vor dem dich schlaudert, dieses ist das deine :
Nicht anders sagt das Leben, was es meine,
Und schnell verwirft das Chaos deine Kräfte

*

Epigraphe

Ne te dérobe pas à l’unique entreprise !
Celle devant laquelle tu trembles, c’est elle qui est tienne :
La vie ne te dira pas autrement quel est le sens,
Fais vite ! car le chaos est prompt à submerger tes forces.

Hugo vonHofmannstahl
trad. Jean-Yves Masson, Verdier

Les trois passions de Bertrand

10 samedi Mai 2014

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Bertrand Russell, sens de la vie

J’ai commencé à partager ma lecture de l’Autobiographie de Bertrand Russell par des secrets d’alcôve, ce n’est pas vraiment à mon honneur.  Pour me rattraper, je vous propose de découvrir le Prologue qui ouvre cette autobiographie.

Ce pour quoi j’ai vécu

Trois passions, simples mais irrésistibles, ont commandé ma vie : le besoin d’aimer, la soif de connaître, le sentiment presque intolérable des souffrances du genre humain. Ces passions comme de grands vents m’ont poussé à la dérive, de-ci de-là, sur un océan d’inquiétude, où je me suis parfois trouvé aux bords même du désespoir.

J’ai cherché l’amour, d’abord parce qu’il est extase – extase si puissante que, plus d’une fois, pour en jouir seulement quelques heures j ‘aurais volontiers sacrifié le reste de mon existence. Je l’ai cherché en second lieu, parce qu’il nous délivre de la solitude, de cette affreuse solitude qui amène notre conscience à se pencher en frissonnant sur l’abîme insondable et glacé du non-être. Je l’ai cherché, enfin, parce que j’ai vu dans l’union amoureuse comme une préfiguration mystique du ciel, tel que l’ont rêvé les saints et les poètes. Voilà ce que j’ai cherché et — bien qu’un tel bienfait semble hors de notre atteinte — ce que j’ai fini par trouver.

Non moins passionnément j’ai aspiré à la connaissance. J’ai voulu comprendre les cœurs humains. J’ai voulu savoir ce qui fait briller les étoiles. J’ai tenté de capter la vertu pythagoricienne qui maintient au-dessus de l’universel devenir le pouvoir des nombres. De ces ambitions, j’ai réalisé une petite, une toute petite partie.

L’amour et le savoir, pour autant qu’ils m’étaient accessibles, m’élevaient au-dessus de la terre. Mais toujours m’y a ramené la pitié. Les cris de douleur se répercutaient au plus profond de moi. Enfants affamés, victimes des oppresseurs et des tortionnaires, vieillards sans défense devenus pour leurs enfants un odieux fardeau — tout un monde de douleur, de misère et de solitude bafoué la vie telle qu’elle devrait être. Quand je voudrais tant remédier au mal, je ne peux qu’en souffrir moi-même.

Telle a été ma vie. Elle m’a semblé digne d’être vécue, et je la revivrais volontiers si la chance m’en était offerte.

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