• À propos

Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Raymond Lulle

Le remède dans le mal

05 mercredi Août 2015

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

amour, langueur, Raymond Lulle

88. Malalte fo l’amich per amor, e entrà’l veer un metge qui muntiplicà ses langors e sos pensaments ; e sant fo l’amich en aquella hora.

88. L’Ami tomba malade d’amour et un médecin vint le visiter qui multiplia ses langueurs et ses pensées ; et au même instant l’Ami fut guéri.

Raymond Lulle, Livre de l’Ami et de l’Aimé
traduction : P. Gifreu

Libre captif

15 mercredi Oct 2014

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

aliénation, amour, Jean-Paul Sartre, L'Ami et l'Aimé, liberté, Raymond Lulle

242. –  Digues, foll :¿ vols ésser franch de totes coses? -. Respòs que hoc, ecepat son amat. – Vols ésser catiu ? -. Respòs que : – Hoc, de suspirs e pensaments, treballs, e perills, e exils, plors, a servir mon amat, al qual són creat per loar ses valors. –

242. « Dis fol, veux tu être libre de tout? Oui, excepté de mon Aimé. – Veux tu être captif? – oui, des soupirs, des pensées, des peines, des périls, des exils, et des pleurs, afin de servir mon Aimé qui m’a créer pour célébrer ses valeurs. »

*

295. Foll, digues : què és amor? – Respòs que amor és aquella cosa qui los franchs met en servitut e a los serfs dóna libertat. E és qüestió a qual és pus prop amor : o a libertat, a a servitut.

295. « Fol, qu’est-ce que l’amour? » Il répondit que l’amour est cette chose qui met les hommes libres en esclavage et donne la liberté aux esclaves. C’est pourquoi il est question de savoir si l’amour est plus près de la liberté ou de l’esclavage.

Raymond Lulle, Le livre de l’Ami et de l’Aimé

*

La fin du verset 242 du Livre de L’Ami et de l’Aimé nous rappelle ce qu’une lecture non informée de beaucoup d’autres versets pourrait ne pas discerner, à savoir que l’amour dont il est question est l’amour mystique de l’homme (l’Ami) pour Dieu (l’Aimé). La question est alors de savoir dans quelle mesure la nature de l’objet d’amour affecte l’ambivalence captivante-libératrice de la relation d’amour. Quoiqu’il en soit cette ambivalence est certainement présente dans l’amour humain. Et, si l’on en croit Sartre, elle a son pendant du côté de celui qui désire être aimé.

« Celui qui veut être aimé ne désire pas l’asservissement de l’être aimé. Il ne tient pas à devenir l’objet d’une passion débordante et mécanique. Il ne veut pas posséder un automatisme. […] Mais, d’autre part, il ne saurait se satisfaire de cette forme éminente de la liberté qu’est l’engagement libre et volontaire. Qui se contenterait d’un amour qui se donnerait comme pure fidélité à la foi jurée ? Qui donc accepterait de s’entendre dire : « Je vous aime parce que je me suis librement engagé à vous aimer et que je ne veux pas me dédire ; je vous aime par fidélité à moi-même ? ». Ainsi l’amant demande le serment et s’irrite du serment. Il veut être aimé par une liberté et réclame que cette liberté comme liberté ne soit plus libre. Il veut à la fois que la liberté de l’Autre se détermine elle-même à devenir amour – et cela, non point seulement au commencement de l’aventure, mais à chaque instant – et, à la fois, que cette liberté soit captive par elle-même, qu’elle se retourne sur elle-même, comme dans la folie, comme dans le rêve, pour vouloir sa captivité. Et cette captivité doit être démission libre et enchaînée à la fois entre nos mains. Ce n’est pas le déterminisme passionnel que nous désirons chez autrui, dans l’amour, ni une liberté hors d’atteinte mais une liberté qui joue le déterminisme passionnel et qui se prend à son jeu. »

Jean-Paul Sartre, L’Etre et le Néant (1943),
Gallimard, pp. 434-435

Devoir de mémoire

04 samedi Oct 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

amour, L'Ami et l'Aimé, mémoire, Ramón Gómez de la Serna, Raymond Lulle

« Amor que ha perdido la memoria : desamor. »

Ramón Gómez de la Serna, Greguerías

*

138. Demanarem al amich de què nexia amor, ni de què vivvia, ni per què muria. Respòs l’amich que amors nexia del remembrament, e vivia de intel.ligència, e muria per ublidament.

138. On demanda à l’Ami d’où naît l’Amour, de quoi il vit, pourquoi il meurt. L’Ami répondit que l’Amour naît du souvenir, vit d’intelligence et meurt d’oubli.

Raymond Lulle, Le livre de l’Ami et de l’Aimé

Bonne fête Raymond

29 dimanche Juin 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

amour, anniversaire, L'Ami et l'Aimé, pleurer, Raymond Lulle, savoir aimer

L’Eglise catholique a fait de Raymond Lulle un bienheureux. Il est fêté le 29 juin. C’est le moment ou jamais de citer un nouvel extrait du Livre de l’Ami et de l’Aimé.

llull

*

93. – Digues, foll : ¿ has vergonya de les gents con te veen plorar de ton amat ? – Respòs que vergonya sens peccat és per defalliment d’amor qui no sab amar.

93. – « Dis, fol, as-tu honte d’être vu par les gens quand tu pleures pour ton Aimé? » L’Ami répondit : « Honte sans péché vient par manque d’amour chez celui qui ne sait pas aimer. »

Sagesse de l’Ami

27 dimanche Avr 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Divers vers, Mysticismes

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

culture de l'excuse, L'Ami et l'Aimé, Raymond Lulle

183. – Digues, foll : ¿ per què scuses los colpables ? –
Respòs : – Per ço que no sia semblant als acusants los innocents e.ls colpables. –

*

183. « Dis, fol, pourquoi excuses-tu les coupables ? »
Il répondit : « pour ne pas ressembler à ceux qui accusent les innocents et les coupables »

Raymond Lulle, Livre de l’Ami et de l’Aimé
traduction : P. Gifreu

Le retour de l’Ami et de l’Aimé

02 mercredi Avr 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

L'Ami et l'Aimé, Raymond Lulle

65. Demanarem al amich qual cosa era benança. Respòs que malanança sostenguda per amor.

65. On demanda à l’Ami ce que c’est que le bonheur. Il répondit que c’est un malheur supporté par amour.

*

237. Demanarem al amich qui era son amat. Respòs que ço qui.l fahia amar, desirar, languir, suspirar, plorar, scarnir, murir.

237. On demanda à l’Ami qui était son Aimé. Il répondit que c’était celui qui fait aimer, désirer, languir, soupirer, pleurer, mourir, et fait de son Ami un objet de dérision.

*

Ces deux poèmes sont, à mes yeux, les deux plus puissants du recueil. Je suis particulièrement frappé par cette idée que l’amour de Dieu selon Lulle, à la différence de l’amour intellectuel de Dieu selon Spinoza, n’est pas moins source de tourments que l’amour humain. Ce qui m’intéresse en même temps c’est la glorification des languissements de la passion qui nous conduit « à voir en elle – pour reprendre une formule de Denis de Rougemont – une promesse d’une vie plus vivante, une puissance qui transfigure,  quelque chose qui serait au delà du bonheur et de la souffrance, une béatitude ardente ».

 

L’Ami et l’Aimé en musique

06 jeudi Mar 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes, Paroles et musiques

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

L'Ami et l'Aimé, Raymond Lulle

On trouve vraiment tout sur Youtube, y compris des extraits du Livre de l’Ami et de l’Aimé mis en musique. Un des poèmes est repris dans un florilège de musique des troubadours sous le patronage de Maria Laffite [1]

26. Cantaven los auçells l’alba, e desperatà’s l’amich qui es l’alba ; e los auçells feniren lur cant, e l’amich murí per l’amat, en l’alba.

26. Les oiseaux chantaient l’aurore, et l’Ami qui est l’aurore s’éveilla ; les oiseaux finirent leur chant, et l’Ami mourut pour l’Aimé à l’aurore.

Le texte qui est indiqué sous la vidéo est le suivant :

Cantaben els ocells l’alba,
I es desperatà l’amat qui es l’alba;
E los aucells finiren llur cant;
I l’amic morí per l’amat, en l’alba.

Si on compare ce texte et celui que je tire de l’édition dont je dispose, on constate, outre les variantes orthographiques sans importance, une différence textuelle non négligeable (et comme vous avez écouté très attentivement les paroles, cette différence ne vous a, bien sûr, pas échappé). Dans le deuxième verset du poème dit sur la musique c’est l’Aimé qui est l’aurore (l’amat qui es l’alba) alors que dans l’édition utilisée par la traduction Gifreu c’est l’Ami (l’amich qui es l’alba).  Peut être cette variation a-t-elle son origine dans un écart entre les versions des  différents manuscrits originaux. Je suis complètement incompétent pour déterminer quelle version est la plus sensée.

*

Ce poème est repris avec d’autres dans une interprétation dont le style m’évoque vaguement celui du groupe Meccano. Indépendamment du talent musical des interprètes, la transformation de poèmes mystiques médiévaux en chanson de variété ne m’enthousiasme pas plus que cela. Je vous laisse vous faire votre avis.

Les poèmes intégrés dans la chanson sont les suivants.

26. Cantaven los auçells l’alba, e desperatà’s l’amich qui es l’alba ; e los auçells feniren lur cant, e l’amich murí per l’amat, en l’alba.

26. Les oiseaux chantaient l’aurore, et l’Ami qui est l’aurore s’éveilla ; les oiseaux finirent leur chant, et l’Ami mourut pour l’Aimé à l’aurore.

62. Digues, foll : si.t desamava ton amat, què faries ? –  Respòs, e dix que amaria per ço que no murís, con sia cosa que desamor sia mort, e amor sia vida.

62. « Dis, fol, si ton Aimé te désaimait que ferais-tu ? » L’Ami répondit : « Je l’aimerais afin de ne pas mourir, car le désamour est la mort, et l’amour est la vie. »

27. Cantava l’auçell en lo verger de l’amat. Vench l’amich, qui dix al aucell : – Si no.ns entenem per lenguatge, entenam-nos per amor ; cor en lot eu cant se representa a mos hulls mon amat. –

27. L’oiseau chantait dans le verger de l’Aimé. L’Ami vint et dit à l’oiseau : « Si nous ne nous comprenons pas par le langage,comprenons nous par l’amour, car ton chant représente à mes yeux mon Aimé.

97. Demanarem a l’amich de qui era. Respòs : – D’amor -.- De què est?-.-D’amor -.- Qui t’a engenrat ? -.- Amor -.- On naquist ? -.- En amor -.- Qui t’à nudrit ? -.- Amor -.- De què vius ?-.- D’amor -.- Com has nom ? -.- Amor -.- D’on vens -.- D’amor -.- On vas ? -.- A amor -.- On estàs? -.- En amor -.- Has altra cosa mas amor? -. Respòs – Hoc, colpes e torts contra mon amat-.- Ha en ton amat perdó ? -. Dix l’amich que en son amat era misericòrdia e justícia, e per açò era son ostal enfre temor he sperança.

97. On demanda à l’Ami de qui il était l’obligé. Il répondit : « De l’amour. – De quoi es-tu fait ? – D’amour. – Qui t’a engendré ? – Amour. – Où naquis-tu ? – Dans l’amour. – Qui t’a nourri ? – Amour. – De quoi vis-tu ? – D’amour ? – Quel est ton nom ? – Amour. – D’où viens-tu ? – D’amour. – Où vas-tu ? – A l’amour. – Où es-tu ? – Dans l’amour. – As-tu autre chose que l’amour ? » Il répondit : « Oui, fautes et torts envers mon Aimé. – Trouves-tu pardon auprès de ton Aimé ? » Et l’Ami dit « En mon Aimé sont la miséricorde et la justice, c’est pourquoi ma demeure est entre la crainte et l’espérance. »   

Dans la version du poème 26 qui constitue le premier couplet c’est l’Ami qui est l’aurore et non l’Aimé (cette version est donc la même que celle de mon édition et différente de la version utilisée dans la vidéo précédente). Pour ce qui est du refrain vous avez bien sûr reconnu le poème 62 que j’avais intégré à mon florilège personnel. Quant au poème 97 il a été coupé après la question « Has altra cosa mas amor? » (as-tu autre chose que l’amour?), ce qui élude la référence aux torts envers l’Aimé et à sa miséricorde.

Vous aurez sûrement remarqué que l’Ami qui meurt d’amour pour son aimé au §. 26 nous dit au §67. que c’est la désamour qui est la mort.  S’il est voué à la mort par l’amour comme par le désamour, son sort ne vous paraît peut-être pas très enviable. C’est un point sur lequel je reviendrai peut-être quand j’aurai parlé du livre de Denis de Rougemont que j’ai évoqué la dernière fois.


[1] Le lien c’est juste pour laisser penser que vous devriez connaître Maria Laffite … et que je comprends le catalan.

Libre d’Amich e Amat

06 jeudi Mar 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

L'Ami et l'Aimé, Raymond Lulle

Statue de Raymond Lulle à l'entrée de la cathédrale de Palma de Majorque

Quelques nouveaux extraits du Livre de l’Ami et de l’Aimé de Raymond Lulle.

31. L’amat enamora l’amich, e no.l plany de son languiment, per ço que pus fortment sia amat e en lo major languiment atrop l’amich plaer e reveniment.

31. L’Aimé énamoura l’Ami et il ne le plaignait pas pour son languissement afin d’en être plus fortement aimé ; et dans le plus grand languissement l’Ami trouvait plaisir et réconfort.

33. Les condicions d’amor són que.l amich sia sufirent, pacient, humil, temorós, diligent, confiant, e que s’aventur a grans perills a honor son amat. E les condicions del amat són que sia vertader, liberal, piadors, just, a son amich.

33. Les conditions d’amour sont : que l’Ami souffre, soit patient, humble, craintif, diligent, confiant et qu’il s’aventure à de grands périls pour honorer son Aimé. Et les conditions de l’Aimé sont : qu’il soit sincère, généreux, plein de pitié et de justice pour son Ami.

35. – Digues, aucell qui cantes d’amor al meu amat : per què.m turmenta ab amor, qui m’à pres a ésser son servidor ?  – Respòs l’aucell : – Si no sostenies treballs per amor, ab què amaries ton amat ? –

35. « Dis, oiseau qui chantes d’amour à mon Aimé, pourquoi me tourmente-t-il d’amour celui qui m’a pris pour être son serviteur ? » L’oiseau répondit : « Si tu ne supportais des peines par amour, avec quoi aimerais tu ton Aimé ? »

57. Demanarem al amich : – Quals són tes risquees? – Respòs : – Les pobretats que sostench per mon amat -. – E qua lés ton repòs ? – . – Lo languiment que.m dóna amor-. –E qui és ton metge ? -.- La confiança que he de mon amat -.- E qui és ton maestre, -.  Respòs, e dix que le significançes que les creatures donen de son amat.

57. On demanda à l’ami : « Quelles sont tes richesses ? » Il répondit : « Les pauvretés que je supporte pour mon Aimé. Et quel est ton repos ? – Le languissement que me donne l’amour. – Et quel est ton médecin ? – La confiance que j’ai dans mon Aimé. – Et quel est ton maître ? – Les significations que les créatures donnent de leur Aimé. »

62. Digues, foll : si.t desamava ton amat, què faries ? –  Respòs, e dix que amaria per ço que no murís, con sia cosa que desamor sia mort, e amor sia vida.

62. « Dis, fol, si ton Aimé te désaimait que ferais-tu ? » L’Ami répondit : « Je l’aimerais afin de ne pas mourir, car le désamour est la mort, et l’amour est la vie. »

Le livre de l’Ami et de l’Aimé

27 jeudi Fév 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

L'Ami et l'Aimé, Raymond Lulle

Les hasards du furetage chez les bouquinistes de Montolieu m’ont donné l’occasion de découvrir le Livre de l’Ami et de l’Aimé de Raymond Lulle publié chez Orphée La différence, avec le texte original en catalan et la traduction de Patrick Gifreu.

lull

Une fois encore je me contenterai de renvoyer à la notice Wikipedia pour la présentation de cet auteur que je ne connaissais jusque là que par la référence peu flatteuse de Descartes à « l’art de Lulle » dans le Discours de la méthode.

Le Livre de l’Ami et de l’Aimé fait partie du cinquième chapitre du roman Blanquerne qui narre le parcours spirituel du personnage éponyme. Le roman n’est à ma connaissance pas disponible en français, je ne l’ai donc pas lu et mes explications s’appuieront sur la présentation de Patrick Gifreu.  Le roman de Blanquerne est construit en cinq livres en souvenir des cinq blessures du Christ et il passe en revue cinq états de la vie chrétienne : état matrimonial, état de monial, état de prélat, état apostolique et état érémitique. Je cite Gifreu :

« Dans ce dernier, et dans la solitude de son ermitage, Blanquerne prie et lit les Saintes écritures et le Livre de Contemplation, la première oeuvre de Lulle. Il décide aussi de composer, à l’image des soufis, mystiques musulmans : un bréviaire à l’intention des ermites : Le livre de l’Ami et de l’Aimé.« 

Dans cet ouvrage l’Aimé est bien évidemment Dieu et l’Ami l’homme amoureux de Dieu. Ce qu’il est intéressant de noter c’est que parmi les 366 paragraphes un grand nombre pourraient passer pour des extraits d’un poème parlant l’amour d’un homme pour un autre homme. Ce livre est donc du plus grand intérêt pour qui s’intéresse à la relation entre la description par les mystiques de l’amour pour Dieu et la description de l’amour humain de ses exaltations et de ses tourments. Paradoxalement l’ouvrage de Denis de Rougemont : L’amour et l’occident qui traite justement de cette problématique et particulièrement du rapport entre la mystique et la poésie courtoise ne fait pas référence à Lulle qui pourtant était à la fois un mystique et un poète troubadour. On aura l’occasion de voir que certains des textes du Livre de l’Ami et de l’Aimé illustrent certaines des analyses de Denis de Rougemont.

Il est temps de donner quelques extraits.

8. Demanà l’amat a l’amich: —Has membrança de nulla cosa que t’aja guardonat per ço cor me vols amar? — Respòs: — Hoc, per ço cor enfre los trebaylls e.•ls plaers que•m dónes no•m fas diferència. —

8. L’Aimé demanda à l’Ami : « Te souviens-tu que je t’ai fait quelque récompense pour que tu désires ainsi m’aimer ?» Il répondit : « oui, car entre les peines et les plaisirs que tu me donnes, je ne fais aucun différence. »

9. —Digues, amich —dix l’amat—, hauràs paciència si•t doble tes langors? —.
—Hoc, ab que•m dobles mes amors.

9. « Ami, dis moi dit l’Aimé, prendras tu patience si je double tes langueurs ? – Oui, répondit l’Ami, pourvu que tu doubles mes amours »

A suivre…

Archives

  • janvier 2023 (10)
  • décembre 2022 (6)
  • novembre 2022 (7)
  • octobre 2022 (6)
  • septembre 2022 (15)
  • août 2022 (24)
  • juillet 2022 (28)
  • juin 2022 (19)
  • mai 2022 (20)
  • avril 2022 (23)
  • mars 2022 (27)
  • février 2022 (29)
  • janvier 2022 (31)
  • décembre 2021 (25)
  • novembre 2021 (21)
  • octobre 2021 (26)
  • septembre 2021 (30)
  • août 2021 (24)
  • juillet 2021 (28)
  • juin 2021 (24)
  • mai 2021 (31)
  • avril 2021 (16)
  • mars 2021 (7)
  • février 2021 (6)
  • janvier 2021 (13)
  • décembre 2020 (11)
  • novembre 2020 (3)
  • octobre 2020 (3)
  • septembre 2020 (9)
  • août 2020 (18)
  • juillet 2020 (16)
  • juin 2020 (8)
  • mai 2020 (20)
  • avril 2020 (8)
  • mars 2020 (11)
  • février 2020 (18)
  • janvier 2020 (26)
  • décembre 2019 (21)
  • novembre 2019 (25)
  • octobre 2019 (26)
  • septembre 2019 (31)
  • août 2019 (27)
  • juillet 2019 (23)
  • juin 2019 (22)
  • mai 2019 (22)
  • avril 2019 (27)
  • mars 2019 (27)
  • février 2019 (24)
  • janvier 2019 (32)
  • décembre 2018 (13)
  • novembre 2018 (9)
  • octobre 2018 (12)
  • septembre 2018 (9)
  • août 2018 (13)
  • juillet 2018 (9)
  • juin 2018 (8)
  • mai 2018 (21)
  • avril 2018 (25)
  • mars 2018 (26)
  • février 2018 (22)
  • janvier 2018 (27)
  • décembre 2017 (24)
  • novembre 2017 (16)
  • octobre 2017 (19)
  • septembre 2017 (18)
  • août 2017 (21)
  • juillet 2017 (18)
  • juin 2017 (21)
  • mai 2017 (14)
  • avril 2017 (22)
  • mars 2017 (30)
  • février 2017 (12)
  • janvier 2017 (13)
  • décembre 2016 (14)
  • novembre 2016 (15)
  • octobre 2016 (22)
  • septembre 2016 (16)
  • août 2016 (24)
  • juillet 2016 (19)
  • juin 2016 (16)
  • mai 2016 (20)
  • avril 2016 (10)
  • mars 2016 (30)
  • février 2016 (28)
  • janvier 2016 (32)
  • décembre 2015 (27)
  • novembre 2015 (28)
  • octobre 2015 (31)
  • septembre 2015 (30)
  • août 2015 (33)
  • juillet 2015 (32)
  • juin 2015 (33)
  • mai 2015 (34)
  • avril 2015 (31)
  • mars 2015 (35)
  • février 2015 (32)
  • janvier 2015 (33)
  • décembre 2014 (37)
  • novembre 2014 (33)
  • octobre 2014 (33)
  • septembre 2014 (33)
  • août 2014 (33)
  • juillet 2014 (33)
  • juin 2014 (35)
  • mai 2014 (35)
  • avril 2014 (35)
  • mars 2014 (35)
  • février 2014 (30)
  • janvier 2014 (40)

Catégories

  • 7e art
  • Célébrations
  • Choses vues ou entendues
    • confession
    • Mon métier ma passion
  • Divers vers
  • Fantaisie
    • devinette
    • Philémon et Anatole
    • Taciturnus toujours au top
    • Tentatives de dialogues
  • Food for thought
    • Aphorisme du jour
    • Pessoa est grand
  • Insatiable quête de savoir
    • Il suffirait de quelques liens
  • Lectures
  • Mysticismes
  • Non classé
  • Paroles et musiques
    • Au chant de l'alouette
    • Berceuse du mardi
    • Bienvenue aux visiteurs
  • Père castor
  • Perplexités et ratiocinations
  • SIWOTI or elsewhere

Tags

Abel Bonnard alouette amitié amour art Auguste Comte Benjamin Fondane Bertrand Russell bonheur Cesare Pavese correspondance culture Dieu Djalâl ad-Dîn Rûmî Dostoievski Edmond Jabès Elias Canetti Emily Dickinson enseigner et apprendre esthétique Fernando Pessoa Friedrich von Schiller féminisme Gabriel Yacoub Goethe Hegel Hugo von Hofmannstahl humiliation Hâfez de Chiraz Ito Naga Jean-Jacques Rousseau Joseph Joubert Karen Blixen Karl Kraus Kierkegaard Kobayashi Issa Lichtenberg lune Malek Haddad Marina Tsvetaieva Marshall Sahlins mort Mário de Sá-Carneiro Nietzsche Nâzım Hikmet Omar Khayyâm Paul Eluard Paul Valéry perfection et imperfection Philippe Jaccottet philosophie Pier Paolo Pasolini Pierre Reverdy poésie profondeur racisme Ramón Gómez de la Serna Reiner Kunze religion rêve Simone Weil solitude souffrance Stefan George stoïcisme stupidité travail universalisme Urabe Kenkô utilitarisme vertu vie vérité Witold Gombrowicz éthique et esthétique

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Pater Taciturnus
    • Rejoignez 67 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Pater Taciturnus
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…