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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: plainte

Arrête de te plaindre !

02 mardi Nov 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Baltasar Gracián, plainte

Ne se plaindre jamais. Les plaintes ruinent toujours le crédit. Elles invitent plutôt à la passion de l’offense qu’à la compassion de l’offensé. Elles frayent la voie à qui les écoute pour faire de même que ceux dont on se plaint, la connaissance de la première injure devenant excuse de la seconde. Certains, en se plaignant d’offenses passées, ouvrent le pas à  celles à venir et, quand ils espèrent secours ou consolation, ils excitent le plaisir et inspirent le mépris. Meilleure politique, célébrer les obligations que l’on a  à certains pour engager les autres à nous obliger aussi.  : ne pas tarir d’éloge sur les faveurs reçues de personnes absentes, c’est en chercher la source chez ceux qui sont présents, c’est vendre le crédit des uns aux autres. Que l’homme prudent se garde de publier disgrâces ou défauts mais bien les faveurs qui servent à se faire et retenir les amis et à contenir les ennemis.

Baltasar Gracián, Oracle manuel et art de prudence, trad. Benito Pelegrín

O Freunde, nicht diese Töne!

02 mercredi Juin 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Abel Bonnard, amour, magnanimité, plainte

Le mercredi c’est Bonnard !

« C’est for faire à l’amitié que de se plaindre de son ami à un autre qu’à lui, et dès qu’il s’agit d’un sentiment sérieux, cela n’est même pas concevable : dans une amitié réelle, comme dans un véritable amour, toutes les peines que nous éprouvons sont nécessairement vouées au silence, si nous n’en faisons point part à l’être dont elles nous viennent. Car nous avons tiré cet être si haut et si loin de tout le reste des hommes, que, sur le plan où nous l’avons mis, nous ne rencontrons plus que lui, et pouvoir se plaindre aux autres d’une personne qu’on a aimée, cela prouve qu’on l’aimait bien mal, puisqu’on l’aimait parmi les autres. »

Abel Bonnard, L’amitié

Je souscris spontanément à l’idée qu’il y a quelque chose d’inconvenant à se plaindre à un tiers d’une personne qu’on aime : prenez une maîtresse si vous voulez, mais, de grâce, pas pour vous plaindre de votre femme auprès d’elle ! Il y aurait, évidemment quelques restrictions à énoncer : il va de soi qu’une femme battue est en droit de se plaindre de son conjoint. De manière générale il faudrait préciser quels sont les actes de la personne aimée qui peuvent être qualifiés de trahison et qui suspendent les obligations créées par l’amour.

Il importe de noter que Bonnard ne se contente pas de nous dissuader de nous plaindre de la personne aimée auprès d’un tiers, il nous encourage par ailleurs à faire preuve – dans l’amitié comme dans l’amour – de la politesse qui consiste à prendre sur soi et à « retenir les reproches ».

« Le vulgaire est enclin à penser que la politesse ne doit régner que sur la partie publique de notre vie et être absente du reste ; rien n’est moins exact. Elle étend son empire sur tous nos sentiments, et son action y devient d’autant plus pénétrante qu’elle se manifeste moins distinctement. Comme elle nous a servi à éloigner les gens ordinaires, elle nous sert à rapprocher ceux qui ne le sont pas ; comme elle nous a permis d’éviter des heurts, elle favorise des rencontres ; la politesse jette des ponts, quand elle ne creuse plus des fossés. Elle n’est nulle part si raffinée que dans l’amitié, puisqu’elle y donne une expression ingénieuse à ce que nous éprouvons de plus sincère ; mais la politesse de l’amour est merveilleuse, parce qu’elle se joue dans un monde qui semble l’exclure, parmi les transports, les serments, les abandons, les murmures ; elle retient les reproches, elle dirige les aveux, elle s’insinue dans la tendresse, elle corrige et gouverne les mots éperdus que la passion nous inspire, mais d’abord, ici comme ailleurs, elle nous fait un devoir de garder en nous, pour en souffrir seuls, les sentiments pénibles dont un homme non poli se soulagerait en tourmentant celle qui les cause. »

Abel Bonnard, Savoir aimer

On peut rattacher ces recommandations à l’idéal de magnanimité dont il était question dans ce passage consacré aux scène de ménage.

Courrier du cœur

26 samedi Août 2017

Posted by patertaciturnus in Fantaisie

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Claude François, plainte

« Je suis le mal aimé
Les gens me connaissent
Tel que je veux me montrer
Mais ont-ils cherché à savoir
D’où me viennent mes joies ?
Et pourquoi ce désespoir
Caché au fond de moi »

*

Les gens te connaissent tels que tu veux te montrer ? Et si tu te montrais autrement -tel que tu es – et que tu arrêtais de te plaindre ?

Au moins pouvoir se plaindre

24 lundi Oct 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Dazaï Osamu, plainte

Dazai_Osamu

Ne pas pouvoir se plaindre de ses malheurs peut-être considéré comme un redoublement du malheur :

« Le malheur. Il y a sur terre une foule d’hommes malheureux, ou plutôt, on peut le dire sans exagérer, tous les hommes sont malheureux. Toutefois ces hommes pouvaient protester hardiment contre leur malheur, et puis le monde comprenait aisément leur protestation et leur accordait sa sympathie. Mais à mon propre malheur personne ne pouvait rien en raison de toutes mes fautes. Si, en bredouillant, je commençais à élever un seul mot qui ressemblait à une protestation, j’étais sûr que non seulement Hirame, mais tout le monde s’écriait : mais … nous avons déjà entendu tout cela, nous en avons par dessus la tête.« 

Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme

De qui se plaindre ?

12 samedi Mar 2016

Posted by patertaciturnus in Tentatives de dialogues

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plainte, reconnaissance

– D’après toi, qu’est-ce qui est le pire : penser que l’on n’est pas apprécié à sa juste valeur ou penser que, si on n’est pas apprécié comme on aimerait l’être, c’est qu’on ne le mérite pas ?
– Dans le premier cas, on peut se plaindre des autres, dans le second on ne peut se plaindre que de soi, il me semble que c’est plus désagréable.
– Mais, dans les deux cas, a-t-on vraiment le droit de se plaindre ?
– Pour le deuxième cas, je crois que je vois ce que tu veux dire : au lieu de se plaindre de ne pas mériter la reconnaissance qu’on aimerait obtenir, on ferait mieux de se bouger pour faire en sorte de la mériter…
– Voilà
– Mais, si on est réellement dans l’incapacité devenir qui on aimerait être …
– Hé bien qu’on aspire à autre chose plutôt que de se plaindre.
– Tu supposes que cette réorientation de nos aspirations, au moins, dépend de nous… mais passons. Et dans le premier cas, pourquoi ne pourrait-on pas se plaindre de l’absence de reconnaissance des autres.
– Si tu es vraiment sûr de ta valeur, que t’importe que les autres la reconnaisse ou non. Et si la vraie raison pour laquelle tu aspires à cette reconnaissance c’est de te convaincre d’une valeur dont toi-même tu doutes, comment peux tu reprocher aux autres de ne pas voir ce dont toi même tu n’es pas certain.

Soyez charitables, restez un motif de plainte

18 mercredi Nov 2015

Posted by patertaciturnus in Fantaisie, Philémon et Anatole

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plainte

Pendant longtemps Philémon avait eu à se plaindre de l’attitude d’Anatole envers lui. Le peu d’égard qu’Anatole lui témoignait et les petites humiliations qu’il lui infligeait sans même s’en rendre mettaient Philémon au supplice. Mais un jour, contre toute attente, Anatole avait finit par reconnaître ses torts et par faire amende honorable à la grande satisfaction de Philémon. Malheureusement, après quelques semaines, Philémon se rendit compte qu’il restait insatisfait de son existence. A son grand dam, il ne pouvait plus en faire porter la responsabilité à Anatole et il se voyait contraint de se plaindre de lui-même. Il osait à peine se l’avouer, mais Philémon aurait aimé pouvoir se plaindre qu’Anatole l’ait privé d’un motif de plainte.

Bonheur conjugal (2)

03 lundi Nov 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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amitié, amour, Lichtenberg, plainte, vantardise

« Ce qui rend l’amitié véritable, et, plus encore, le lien heureux du mariage si charmant, est l’extension du moi et ce, au-delà de toute frontière, si bien qu’aucun art au monde de l’homme isolé ne peut le rejoindre. Deux âmes qui s’unissent ne le font jamais de manière qu’elles ne suscitent entre elles cette avantageuse différence qui rend la communication si agréable. Celui qui gémit ses peines en lui-même ne trouve aucun écho ; celui qui les confie à sa femme, le fait à un autre lui même qui le peut aider et l’aide déjà en étant son complice. De la même manière, celui qui éprouve du plaisir à entendre louer ses propres mérites trouve en elle le public auprès duquel il peut se vanter sans crainte du ridicule. »  

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [L. 310]

Je trouve que cet éloge de l’intimité amicale ou conjugale se révèle au final plus déprimant qu’autre chose : autrui comme déversoir de nos plaintes et de nos vantardises …

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