Étiquettes
« La manière dont nous subissons notre mal de vivre – voilà notre liberté. »
Marina Tsvetaieva, Vivre dans le feu, p. 460
24 jeudi Juin 2021
Posted Aphorisme du jour, Non classé
inÉtiquettes
« La manière dont nous subissons notre mal de vivre – voilà notre liberté. »
Marina Tsvetaieva, Vivre dans le feu, p. 460
07 vendredi Mai 2021
Étiquettes
« Je veux que vous soyez irréprochable, c’est-à-dire fier et libre au point d’affronter les reproches comme un soldat le feu de la mitraille : on ne tue pas mon âme !
Être sans reproche n’est pas être sans défaut, c’est répondre de ses défauts, en avoir conscience au point de les défendre. Telles sont mes dispositions à l’égard des mien, telles seront les vôtres, à l’égard des vôtres. »
Marina Tsvetaieva, Vivre dans le feu, p. 278
*
Si je ne savais pas que ces propos étaient de Marina Tsvetaïeva, je ne sais pas si je les accueillerais très favorablement. Je les interpréterais vraisemblablement comme l’expression de l’attitude du « connard qui assume ».
Au fond, toute la question est de savoir ce que signifie « défendre » ses défauts. S’agit-il de contester que ce soit des défauts ? Mais dans ce cas peut-on réellement dire qu’on en a conscience et qu’on en répond ? S’agit-il de les justifier relativement en tant que revers de la médaille de nos qualités ? Quelle autre « défense » est possible ? On peut également se demander si tous les défauts méritent d’être défendus. Défendre un défaut corrigible, n’est-ce pas renoncer à le corriger ?
14 mercredi Avr 2021
Posted Lectures
inÉtiquettes
Dans la préface qu’il rédige pour Vivre dans le feu, un recueil d’écrits intimes de Marina Tsvetaïeva, Tzvetan Todorov donne une description saisissante de la vie sentimentale de la poétesse marquée par une succession d’engouements en parallèle de son mariage avec Sergei Efron.
« La passion envahit Tsvetaeva à la manière d’une vague. « Je reconnais l’amour à l’incurable tristesse, au « ah ! » qui vous coupe le souffle » (p. 123). C’est peu dire qu’elle en a besoin : « Aimer, mot faible : vivre » (VI, 165). Pourtant, elle est bien consciente de ce que ses engouements, tout en lui étant indispensables, ne relèvent pas à proprement parler de l’amour. « Ceci est l’Amour, alors que cela est du Romantisme », écrit-elle, opposant ses sentiments pour Serguei à ceux qu’elle éprouve pour un poète de passage. Les engouements sont des aventures qui se déroulent selon un protocole bien rodé et dont elle connaît par cœur les prescriptions. Ils commencent par le choix d’un point de fixation : un homme, en général plus jeune qu’elle, si possible malade, de préférence juif et victime de persécutions (un élément de protection maternelle est toujours présent dans les sentiments de Tsvetaeva). Deuxième trait caractéristique : ce jeune homme écrit des vers, ou aime la poésie, et donc admire, ou pourrait admirer ses poèmes. Cette configuration suffit : Tsvetaeva ne cherche pas à en savoir plus sur lui, c’est même délibérément qu’elle évite de pousser la connaissance plus loin. En règle générale, une brève rencontre fait l’affaire, ou, mieux encore, une lettre d’admirateur. Ne sachant rien de la personne réelle, elle peut la doter de toutes les qualités voulues. Son imagination produit un être magnifique et elle commence à le bombarder de poèmes inspirés par l’amour qu’elle lui voue.
Le malentendu est donc présent d’emblée, et il ne tarde pas à troubler l’idylle. Le malheureux élu n’éprouve nullement les sentiments qu’on lui a prêtés, il est flatté mais aussi surpris de provoquer ce déferlement verbal ; il garde donc ses distances, ce qui devient la raison d’une deuxième vague d’écrits, cette fois-ci pétris de reproches contre l’autre qui a eu le tort de rester si prosaïque et de ne pas avoir partagé la passion céleste que lui proposait Tsvetaeva. Puis, très rapidement, s’engage la troisième étape : les illusions de Tsvetaeva s’évanouissent, elle ne trouve plus aucun intérêt en la personne qui avait provoqué l’engouement, et finit par l’accabler de sa supériorité. Comme elle le résume, c’est toujours « le même enthousiasme — pitié — désir de combler de cadeaux (d’amour !) — le même — un peu plus tard : embarras — refroidissement — mépris » (p. 264).
À peine arrivée à Berlin, avant même que Serguei ne quitte Prague pour la rejoindre, Tsvetaeva subit un premier engouement, pour l’éditeur russe Vichniak. Elle a si peu remarqué la personne réelle que cette « aventure cérébrale » aura un épilogue comique : quatre ans après la « rupture » (d’une relation qui n’a jamais commencé !), elle le croise au cours d’une soirée à Paris, et ne le reconnaît absolument pas. Après les présentations, et pour se justifier, elle proteste : « Mais vous vous êtes rasé la moustache ! Et vous avez enlevé vos lunettes ! » Vichniak s’indigne à son tour (mais en vain) : il n’a jamais porté moustache ni lunettes…
Un an plus tard, un jeune critique, Alexandre Bakhrakh, lui adresse un article consacré à ses poèmes : un nouvel engouement s’enclenche. Tsvetaeva lui écrit, d’abord sur la poésie, ensuite sur l’amour; elle ne l’a jamais rencontré. Tout au long d’un été, elle continue de nourrir le roman épistolaire où Bakhrakh, abasourdi, ne joue qu’un rôle passif. Puis, soudain, elle se découvre un nouvel amour et la tempête s’arrête : elle annonce à Bakhrakh qu’elle ne l’aime plus. Le rencontrant plusieurs années plus tard, elle le traitera comme un petit garçon insignifiant. Ses engouements postérieurs, pour les jeunes poètes Nikolaï Gronsky et Anatoli Steiger, suivront des chemins parallèles ; d’autres aventures, plus brèves, n’ont pas laissé autant de traces écrites. Steiger analyse fort bien le processus, en réponse aux lettres de reproche qu’il reçoit à la fin : « Vous êtes si forte et si riche que, les gens que vous rencontrez, vous les recréez pour vous-même à votre manière ; quand leur être authentique, véritable perce à la surface — vous vous étonnez de la nullité de ceux qui venaient de recevoir le reflet de votre lumière — parce qu’il n’est plus sur eux » (p. 587).
L’identité de l’autre personne ne joue aucun rôle dans les engouements de Tsvetaeva. Réfléchissant à la relation amoureuse, elle écrit en 1933 : « Toi, c’est moi + la possibilité de m’aimer moi-même. Toi, seule possibilité de m’aimer moi-même. L’extériorisation de mon âme » (p. 307). Autrui n’est qu’un médiateur entre soi et soi, qu’un instrument de l’amour de soi. Tsvetaeva n’a pas besoin des autres ; elle a besoin d’un être qui lui donne l’impression d’avoir besoin d’elle, la confirmant, par là dans son existence. Elle ne cherche pas tant à être aimée qu’à avoir un point de fixation pour son propre désir d’aimer, qui sert chez elle d’enclencheur au processus de création. Elle s’explique là-dessus avec lucidité, à une amie : « Tout m’est égal : un homme, une femme, un enfant, un vieillard — pourvu que j’aime ! Que ce soit moi qui aime. Avant, je ne vivais que de cela. Écouter de la musique, lire (ou écrire) des vers, ou bien, tout simplement — voir un nuage qui passe dans le ciel — et qu’aussitôt il y ait un visage, une voix, un nom à qui adresser sa mélancolie » (p. 520). Être amoureuse, c’est pour Tsvetaeva l’équivalent d’une drogue qui lui permet d’atteindre aussitôt l’extase, de baigner dans l’absolu — l’identité de celui qui provoque cet état est de peu d’importance. Elle a besoin d’une oreille, non d’un être entier. »
31 lundi Août 2020
Posted Lectures
inÉtiquettes
« L’amour déteste le poète. l’amour ne souhaite pas être magnifié (il est bien assez magnifique par lui-même!), il se considère comme un absolu, le seul absolu. Il ne nous fait pas confiance. »
Marina Tsvetaieva, Lettre à Rilke du 2 août 1926
26 dimanche Juil 2020
Posted Lectures
inÉtiquettes
« J’offre à mon fils ma devise : « NE DAIGNE » ! Elle m’est soudain venue à l’esprit quelques jours avant sa naissance – appliquée à moi, sans penser à lui. (c’était peut être lui qui pensait en moi?) la devise que j’ai trouvée et dont je suis plus heureuse et fière que de tout mes poèmes mis bout à bout.
« Ne daigne » – quoi ? Rien qui abaisse : quoi que ce soit. Je ne daigne m’a baisser (à la peur, au lucre, à la douleur personnelle, aux considérations existentielles – et aux économies).
Cette devise m’aidera aussi à l’heure de ma mort. »
Marina Tsvetaïeva, Vivre dans le feu, p. 320
03 mercredi Juin 2020
Posted Lectures
inÉtiquettes
« N’oublie jamais que chaque instant de ta vie tu es à l’extrême limite du temps et qu’à chaque point du globe (place que tes deux pieds occupent) tu es au dernières limites de l’horizon. »
Marina Tsvetaïeva, Vivre dans le feu, p.454
17 dimanche Mai 2020
Posted Lectures
in« Lorsqu’à une quelconque réunion littéraire française, j’entends tous les noms sauf celui de Proust, de dis dans un étonnement innocent ; « Et Proust? » – Mais Proust est mort, nous parlons des vivants », – c’est chaque fois comme si je tombais des nues ; d’après quel indice établit-on que l’écrivain est vivant ou mort ? Est-ce que vraiment X est vivant, contemporain et actif parce qu’il peut venir à cette réunion, alors que Marcel Proust, parce qu’il ne peut plus aller nulle part sur ses jambes est mort? On ne peu juger ainsi que les coureurs. »
Marina Tsvetaïeva, Vivre dans le feu, p. 446
*
« Le titre de notre colloque est « Kierkegaard vivant ». Il a le mérite de nous plonger au cœur du paradoxe et Soeren, lui-même, en sourirait. Car, si nous étions réunis pour parler de Heidegger, par exemple, nul n’aurait songé à baptiser notre rencontre « Heidegger vivant ». Kierkegaard vivant, cela signifie donc « Kierkegaard mort ». Non point cela seulement. Cela veut dire qu’il existe pour nous, qu’il fait l’objet de nos discours, qu’il a été un instrument de notre pensée. Mais, de ce point de vue, on pourrait employer la même expression pour désigner n’importe quel mort qui est entré dans la culture. Dire par exemple « Arcimboldo vivant », puisque le surréalisme permet de reprendre ce peintre et de l’éclairer d’un jour neuf, c’est faire de lui un objet dans ce que Kierkegaard appelait l’historico-mondial. Or, précisément, si Soeren est pour nous comme un objet radioactif, quelles que soient son efficacité et sa virulence, il n’est plus ce vivant dont la subjectivité se pose nécessairement, en tant qu’elle est vécue, comme autre que ce que nous en savons. Bref, il s’effondre dans la mort. Ce scandale historique que provoque l’abolition du subjectif en un sujet de l’Histoire et le devenir-objet de ce qui fut agent, il éclate à propos de tous les disparus. L’Histoire est trouée. Mais nulle part il n’est plus manifeste que dans le cas du « chevalier de la subjectivité ». »
Jean-Paul Sartre, L’universel singulier, in Situations
13 mercredi Mai 2020
Posted Divers vers
inÉtiquettes
Être ou ne pas être un poète du XXe siècle ?
*
LE VINGTIÈME SIÈCLE
– « Dormir maintenant
Et se réveiller dans cent ans, mon bien aimé… »
– « Non,
Mon siècle ne me fait pas peur,
Je ne suis pas un déserteur.
Mon siècle misérable,
scandaleux,
mon siècle courageux,
grand
et héroïque.
Je n’ai jamais regretté d’être venu trop tôt au monde,
Je suis du vingtième siècle :
Et j’en suis fier.
Il me suffit
d’être au vingtième siècle,
là où je suis,
d’être de notre camp,
Et de me battre pour un monde nouveau… »
-« Dans cent ans, mon bien aimé… »
– « Non, plus tôt et malgré tout,
Mon vingtième siècle renaissant,
Et dont les derniers jours seront si beaux,
Ma nuit terrible qui se termine dans des clameurs d’aurore,
Comme tes yeux ma bien-aimée,
Mon siècle sera plein de soleil…
Nâzim Hikmet (1948)
*
« Ma voix (« la portée de ma voix ») correspond peut-être à l’époque , mais moi – non. Je déteste mon siècle et je bénis Dieu (je sais qu’on ne peut pas bénir Dieu, mais mais c’est ainsi que je disais dans mon enfance et, dès que j’oublie, je le redis aujourd’hui) -d’être née au siècle passé (le 26 septembre 1892), à minuit juste dans la nuit du samedi à dimanche, le jour de la Saint Jean-Evangéliste. […] Ainsi donc je bénis Dieu d’avoir encore pu surprendre L’AUTRE siècle, la fin de L’AUTRE siècle, la fin du règne de l’homme c’est -à-dire de Dieu, ou du moins – de la divinité : du dessus de.
Je déteste mon siècle parce qu’il est le siècle des masses organisées, qui ne sont plus désormais un élément comme le Dniepr sans la chouette hulotte n’est plus le Dniepr. organisées – d’en bas, non pas -mises en ordre, mais bien « organisées », c’est-à-dire limitées et privées du caractère organique, c’est-à-dire de leur dernier ressort. […]
Sachez une chose : dans l’époque actuelle et dans l’avenir – il n’y a pas de place pour moi. Pour tout moi – pas un seul pouce de surface terrestre, pour ce PEU DE CHOSE – dans tout l’univers immense – pas un pouce. […]
Il n’est (pour moi et pour tous ceux qui me ressemblent : IL Y EN A) que la tranchée : en profondeur, loin du temps, tranchée qui mène aux grottes de stalactites de la préhistoire au royaume souterrain de Perséphone et de Minos, là où Orphée faisait ses adieux : EN ENFER. […]
L’époque n’est pas tant contre moi (envers moi personnellement elle est, comme toutes les forces que j’ai croisées dans ma vie, ne serait-ce que la plus étrangère – plutôt « bienveillante ») pas tant contre moi que moi contre elle, effectivement je la déteste, tout le royaume du futur, je la piétine – non seulement au sens militaire, mais -du pied de mon talon sur la tête du serpent. »
Marina Tsvetaieva, Lettre à Iouri Ivask du 3 avril 1934
08 vendredi Mai 2020
Posted Lectures
inÉtiquettes
Au début des années 20 Marina Tsvetaïeva est sans nouvelles de son mari Sergeï Efron qui s’est engagé dans l’armée blanche. Pendant cette période elle connaît divers « engouements » pour des hommes qui lui inspireront des poèmes. A la fin de 1920 elle s’éprend du poète Evgeni Lvovitch Lozman dit Lann. En exergue d’une lettre qu’elle lui adresse en avril 1921, elle place cet étonnant dialogue entre elle et sa fille.
– Marina ! Que préféreriez-vous : une lettre de Lann – ou Lann lui-même ?
– Une Lettre bien sûr
– Quelle étrange réponse ! – Bon, et maintenant : une lettre de papa – ou papa lui même ?
– Oh! – papa !
– J’en étais sûre !
– Parce que ceci est l’Amour, tandis que cela est du Romantisme !
Marina Tsvetaïeva, Vivre dans le feu, p. 211
24 vendredi Avr 2020
Posted Lectures
inÉtiquettes
… tu recevras peut-être une lettre géniale.
Piotr Ivanovitch Iourkevitch fut le premier amour de Marina Tsvetaieva. Ils se côtoient pendant l’été 1908, elle a alors 15 ans. De trois ans plus agé, il est le frère de l’une de ses camarades de classe.
Lorsqu’il lui écrit huit ans plus tard, voici la lettre qu’il reçoit en retour :
Moscou, 21 juillet 1916
Cher Petia,
Je suis très contente que vous vous soyez souvenu de moi. La conversation humaine est une des jouissances les plus profondes et les plus subtiles de la vie : on donne le meilleur — son âme, on prend la même chose en échange, le tout avec légèreté, sans les difficultés et l’exigence de l’amour.
Longtemps, longtemps, — depuis ma toute petite enfance, aussi loin que je me souvienne — j’ai cru que je voulais qu’on m’aime.
Maintenant je sais et je dis à chacun : je n’ai pas besoin d’amour, j’ai besoin de compréhension. Pour moi c’est cela l’amour. Et ce que vous appelez l’amour (sacrifices, fidélité, jalousie), gardez-le pour d’autres, pour une autre, — moi, je n’en ai pas besoin. Je ne peux aimer que quelqu’un qui, par une journée de printemps, me préférera un bouleau. — C’est ma formule.
Je n’oublierai jamais la fureur dans laquelle m’a mise, un jour de ce printemps, quelqu’un — un poète [il s’agit d’Ossip Mandelstam] , une créature charmante, je l’aimais beaucoup — qui, alors qu’il traversait avec moi le Kremlin, sans un regard pour la Moskova et les églises, me parlait sans relâche et toujours de moi. Je lui ai dit : « Vous ne comprenez donc pas que le ciel — levez la tête et regardez ! — est mille fois plus que moi, vous pensez donc que par une journée pareille je peux penser à votre amour, à celui de qui que ce soit. Je ne pense même pas à moi, pourtant, je m’aime à ce qu’il paraît »
J’ai d’autres misères encore avec mes interlocuteurs. J’entre si impétueusement dans la vie de chaque personne rencontrée qui à un titre ou un autre me paraît aimable, je veux tellement l’aider, « compatir » qu’elle s’effraie — soit du fait que je l’aime, soit du fait qu’elle va se mettre à m’aimer et que sa vie de famille s’en trouvera affectée.
Cela ne se dit pas, mais j’ai toujours envie de dire, de crier : « Mon Dieu, Seigneur ! Mais je ne veux rien de vous. Vous pouvez partir et resurgir, partir et ne jamais revenir — tout m’est égal, je suis forte, je n’ai besoin de rien, excepté de mon âme ! »
J’attire les gens : aux uns, il semble que je ne sais pas encore aimer, aux autres — que je vais magnifiquement et inévitablement me mettre à les aimer, aux troisièmes, plaisent mes cheveux courts, aux quatrièmes, que je les laisserai pousser pour eux, tous imaginent quelque chose, exigent quelque chose — d’autre, inévitablement, — oubliant que tout est quand même parti de moi et que si je ne les avais pas approchés, rien ne leur serait même venu à l’esprit, vu ma jeunesse.
Or, je veux de la légèreté, de la liberté, de la compréhension, — ne retenir personne et que personne ne me retienne ! Toute ma vie est une idylle avec mon âme, avec la ville où je vis, avec l’arbre au bord du chemin, — avec l’air. Je suis infiniment heureuse.
J’ai beaucoup de poèmes, aussitôt la guerre finie je publierai deux recueils d’un coup. Voici un poème du dernier :
Suit le poème « Viendra un jour… »
[…]
Marina Tsvetaïeva, Vivre dans le feu, p. 127 – 128