Je crois qu’il faut porter au crédit de Malicorne d’avoir mis à l’honneur un genre qu’on pourrait nommer la chanson sinistre. L’auberge sanglante constitue un digne représentant du genre (quoique l’histoire finisse bien). Elle complète mon top 5 derrière l’indétrônable Écolier assassin, l’incontournable Blanche biche et après Le prince d’Orange et les Tristes noces.
Il serait amusant d’imaginer que le berger évoqué dans la chanson de Malicorne soit le narrateur de la chanson de Tri Yann malheureusement celui-ci nous dit qu’il n’avait rien d’autre à faire « qu’une femme à chercher », ce qui semble difficilement compatible avec le fait de mener des moutons.
Au chant de l’alouette est une chanson traditionnelle dont j’ignore l’origine mais dont le Québec semble le terrain d’élection (le paradoxe étant qu’il n’y a, semble-t-il, pas d’alouette des champs au Québec).
Je l’ai entendue pour la première fois dans le style vocal improbable de Malicorne.
Les recherches sur un fameux site de vidéos en ligne m’ont permis de découvrir un groupe folk québécois : les Karrik, qui connut en 1972 le plus grand succès de sa brève carrière avec l’interprétation de notre chanson.
Je peux également vous proposer une version rock par le groupe Kermess tout aussi inconnu de ce côté de l’Atlantique que le précédent. On goûtera particulièrement la variation textuelle proposée par ce groupe :
Au chant de l’oryctérope qui ingurgite à mort
J’écoute l’oryctérope qui ingurgite encore
C’est la seule chanson que je connaisse qui rende hommage à cet animal fouisseur trop méconnu.
Les paroles de la chanson mentionnant une « pucelle », je ne saurais clore cet article sans proposer une interprétation féminine :