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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Malek Haddad

Le grand sourd qui a toujours raison

13 dimanche Oct 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Henri Michaux, intellectuels, Malek Haddad

Homme de lettres

Seul
Être à soi-même son pain,
Et encore, il s’engrange qu’il dit,
Et pète par toutes les fissures.
En bloc, en lames, en jets et en cristal,
Mais derrière le mur de ses paroles,
C’est un grand sourd.

Henri Michaux, Mes propriétés

*

Le pauvre il a toujours raison …

Professeur agrégé de chardons dialectiques
professeur licencié de jargon rhétorique
Aussi parfait qu’une grammaire
Plus solitaire qu’un ténia
Aussi pudique et désertique
Qu’une madone sans tétons
Un âne je vous dis
Un âne sans humour de ce grand honnête homme
Parce qu’enfin les ânes
J’en connais de très bien
– Et puis les bourricots n’ont jamais prétendu
Être autres choses que baudets –
Mais celui là c’était un âne
professeur agrégé de chardons dialectiques
Professeur licencié de jargon rhétorique

Le pauvre, il a toujours raison …

Malek Haddad, Écoute et je t’appelle

 

Je rêve à l’Imparfait

05 mercredi Avr 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Malek Haddad

Je rêve à l’Imparfait
Au restaurant la lampe
Est toujours allumée
Dans la ville où la pierre a choisi de vieillir
Il n’y a plus
Qu’une fumée
Et l’incassable souvenir
Le temps cet assassin revient aux lieux du crime
Et se gave de mots que j’avais prononcés
Il me donne un prénom et j’en fais une rime
Quand je parle au Présent l’écho chante au Passé

Je rêve à l’imparfait
Au restaurant la lampe
Est toujours allumée
Et deux couverts attendent
Près d’un bouquet fané …

Malek Haddad, Ecoute et je t’appelle

Portrait du poète en pharmacien

27 dimanche Nov 2016

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Malek Haddad, poésie

Keynes invitait les économistes à être « humbles et compétents » comme les dentistes, Malek Haddad, lui, invite le poète à être terne et sans prétention comme un pharmacien.

« Tu es là impatient, crispé, malhonnête. ta malhonnêteté consciente est ton meilleur talent. Parce que tu n’es pas devenu encore le Bon Dieu. Et lorsque tu auras farfouillé tous les recoins de ton malheur et de ta malhonnêteté tu songeras aux pharmaciens. Ces petits bonshommes glorieux et ternes qui n’ont d’autre mission que de distribuer des tisanes bienfaisantes. Sois un apothicaire. Ennuie-toi derrière tes bocaux. Ces petits bonshommes n’ont pas de prétentions. Alors il faut venger ces petits bonshommes. Il faut en faire des ruisseaux, des rivières et des fleuves. »

Malek Haddad, A mon ami le poète algérien

Postérité ?

22 dimanche Mai 2016

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Julien Gracq, Malek Haddad, Merleau-Ponty, postérité

Silence !

A la frontière du talent
Un gabelou fait son boulot
Une idée passe la frontière
Elle n’a rien à déclarer

La putain sur papier vélin!
Mais je t’avertis ma vieille
Dans les poubelles de l’oubli
L’Histoire jettera
Les mégots littéraires
Et les clairons rouillés

Malek Haddad, Le malheur en danger

*

« Personne, sans doute, n’écrit réellement pour la postérité (dont il n’est au pouvoir de personne, en 1964, de deviner quelle figure elle pourra bien prendre, ne fût-ce que dans quelques années). je ne crois pas non plus que la postérité soit pour l’écrivain une « illusion commode » je crois qu’il en use, plutôt,  sans y croire vraiment, comme d’un artifice de procédure pour maintenir son procès ouvert – un procès qu’il ne peut envisager réellement de perdre : ainsi Jeanne d’Arc en appelait au pape et Luther au concile sans excès de conviction, m’a-t-il toujours semblé. La vérité est qu’il y a probablement dans l’écrivain, à certains moments privilégiés où il tourne vers ce qu’il fait un regard qui lui paraît naïvement intemporel, un fou qui sait, qui a raison contre tous les autres, présents ou futurs, et à qui la postérité même apparaît pour le juger sans justification suffisante. La postérité avec ses goûts et ses jugements, ce n’est après tout que la littérature militante de demain  – lui, dans ses grands moments, il est sur un autre plan : il s’intègre d’emblée à la littérature triomphante. »

Julien Gracq, Lettrines, Pléïade, Oeuvres complètes II p. 190

*

« Le peintre ou le politique forme les autres bien plus qu’il ne les suit, le publie qu’il vise n’est pas donné, c’est celui que son œuvre justement suscitera, – les autres auxquels il pense ne sont pas « les autres » empiriques, définis par l’attente « ils tournent en ce moment vers lui (et encore moins l’humanité conçue comme une espèce qui aurait pour elle la « dignité humaine » ou « l’honneur d’être homme » ainsi que d’autres espèces ont la carapace ou la vessie natatoire), – ce sont les autres devenus tels qu’il puisse vivre avec eux. L’histoire à laquelle l’écrivain s’associe (et d’autant mieux qu’il ne pense pas trop à « faire historique », à marquer dans l’histoire des lettres, et produit honnêtement son œuvre), ce n’est pas un pouvoir devant lequel il ait à plier le genou, c’est l’entretien perpétuel qui se poursuit entre toutes les paroles et toutes les actions valables, chacune de sa place contestant et confirmant l’autre, chacune recréant toutes les autres. L’appel au jugement de l’histoire n’est pas appel à la complaisance du public, – et encore moins, faut-il le dire, appel au bras séculier : il se confond avec la certitude intérieure d’avoir dit ce qui dans les choses attendait d’être dit, et qui donc ne saurait manquer d’être entendu par X… Je serai lu dans cent ans, pense Stendhal. Ceci signifie qu’il veut être lu, mais aussi qu’il consent à attendre un siècle, et que sa liberté provoque un monde encore dans les limbes à se faire aussi libre que lui en reconnaissant comme acquis ce qu’il a eu à inventer. Ce pur appel à l’histoire est une invocation de la vérité, qui n’est jamais créée par l’inscription historique, mais qui l’exige en tant que vérité. Il n’habite pas seulement la littérature ou l’art, mais aussi toute entreprise de vie. »

M. Merleau-Ponty, Signes

Un jour c’était Huit Mai ! …

09 lundi Mai 2016

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8 mai, Malek Haddad

Oh mon Dieu cette nuit tant de nuit dans mes yeux
Mama se dit Ya Ma et moi je dis ma mère
J’ai perdu mon burnous mon fusil mon stylo
Et je porte un prénom plus faux que mes façons
Oh mon Dieu cette nuit mais à quoi bon siffler
Peur tu as peur peur tu as peur peur tu as peur
Car un homme te suit comme un miroir atroce
Les copains à l’école et les rues les rigoles
Mais puisque je vous dis que je suis un Français
Voyez donc mes habits mon accent ma maison
Moi qui fait d’une race une profession
Et qui dis Tunisien pour parler d’un marchand
Moi qui sais que le juif est un mauvais soldat
Indigène ? Allons donc, ma sœur n’a pas le voile
Au lycée n’ai je pas tous les prix de français
De français de français de français … en français

Oh mon Dieu cette nuit tant de nuit dans mes yeux

Un jour c’était Huit Mai ! …

Alors tourne la Terre
Et grondez le tonnerres
Mes erreurs j’ai laissé
Au fond de mes tombeaux
Un jour c’était huit Mai
Mais quel prix pour comprendre
Et que de professeurs pour pareille leçon
Et que de musiciens pour aimer la musique !
Un jour c’était Huit Mai ! …

[…]

Malek Haddad, La longue marche, in Le malheur en danger

Karl et Malek

31 jeudi Mar 2016

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demain tous poètes, Karl Marx, Malek Haddad, poésie

« Dans la société communiste il n’y aura plus de peintres, mais tout au plus des hommes qui, entre autres choses, feront de la peinture »

Karl Marx, L’idéologie allemande

*

« Tu es cette anticipation merveilleuse du menuisier qui n’est que menuisier et qui sera poète. Du chirurgien qui n’est que chirurgien et qui sera poète. Du balayeur qui n’est que balayeur et qui sera poète … Tu es cette lumière qui nous vient des étoiles après des siècles de voyage »

Malek Haddad, A mon ami le poète algérien

Bouder la muse

28 lundi Mar 2016

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Malek Haddad

Je crois comme autrefois que le mot qui s’amuse

Entraine dans l’erreur celui qui le défend

Et c’est bien pour cela que je boude ma muse

L’ivoire

A-t-il suffi

A faire un éléphant?

[…]

Malek Haddad, Les mots, in Ecoute et je t’appelle

La victoire en chantant ?

14 lundi Mar 2016

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Malek Haddad, va-t-en guerre

« Quand un soldat s’en va-t-en guerre il n’a aucune raison de chanter. Respecte les fleurs, ne les met pas dans ton fusil. »

Malek Haddad, A mon ami le poète algérien

Mille colombes

25 jeudi Fév 2016

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colombe, Malek Haddad

calligraphie_colombe

Source

J’AI TOUJOURS ÉCRIT POUR MÉRITER MA MÈRE

Ma mère est toujours belle
Je l’accompagne tous les jours
On l’appelle colombe
Mais en arabe est son prénom.

*

Mon nom de guerre
Est la colombe
C’est marrant ça alors …

*

[…]
Ma mère et la colombe
Ont le même prénom

*

MISSION ACCOMPLIE

Et la paix revenue
La colombe dira
Qu’on me fiche la Paix
Je redeviens oiseau

Malek Haddad, Le malheur en danger

Exaptation

10 mercredi Fév 2016

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la fonction et l'organe, Malek Haddad

Ce n’était pas la vocation des forêts de finir en crosses de fusil.

Ce n’était pas la vocation des caves humides de donner leur salpêtre pour une fin de vie. Les organes n’ont pas toujours la fonction qu’ils méritent.

Malek Haddad, A mon ami le poète algérien

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