• À propos

Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Lichtenberg

Cérémonie des vœux et sens des réalités

20 mercredi Jan 2016

Posted by patertaciturnus in Perplexités et ratiocinations

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Lichtenberg, principe de réalité, voeux

« Le mois de janvier est le mois où l’on offre à ses bons amis des vœux qui, en général, ne se réalisent jamais. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme, [J 799]

*

L’aphorisme de Lichtenberg me semble exagéré, mais il me servira tout de même de point de départ pour réfléchir à ce qui détermine la proportion des vœux qui se réalisent.

Bien qu’on soit parfois tenté de croire au « principe de réalité contrariante »[1] qui énonce qu’il suffit que nous désirions qu’un événement se produise pour que la probabilité qu’il arrive s’en trouve réduite, on doit convenir que c’est le type de vœu que nous formulons qui, en réalité, explique qu’une faible proportion d’entre eux se réalisent[2]. L’explication de l’aphorisme de Lichtenberg résiderait ainsi dans un biais de sélection des vœux  : parmi tous les événements souhaitables, nous nous porterions préférentiellement, pour formuler les vœux que nous adressons à autrui, sur ceux dont la probabilité est suffisamment éloignée de 1. On peut supposer qu’une règle implicite du jeu social des vœux nous recommande de souhaiter quelque chose qui n’est pas certain. Comme le faisait récemment remarquer Phersu, c’est en prenant de l’âge, lorsqu’il va de moins en moins de soi d’être en bonne santé, que nous en venons à prendre au sérieux les vœux de bonne santé. Quelqu’un qui ne respecterait pas l’usage, et souhaiterait à ses semblables quelque chose qui doit « normalement » arriver, susciterait une forme de malaise. Imaginons, par exemple, que quelqu’un nous souhaite d’être encore en vie le lendemain alors que nous sommes en pleine santé, il attirerait ainsi notre attention sur la probabilité – certes faible – que ce ne soit pas le cas, ce qui ne serait pas pour nous mettre de bonne humeur, peut-être même en viendrait-on à craindre qu’il nous porte la poisse.

Ce qui me fait juger que l’aphorisme de Lichtenberg est exagéré, c’est qu’il me semble que la norme implicite de la cérémonie des vœux que je viens d’évoquer est contre-balancée par une autre qui joue en sens opposé. S’il ne convient pas de formuler le vœux qu’arrivent des événements dont la probabilité est trop proche de 1, il ne convient pas non plus de faire porter  nos vœux sur des événement dont la probabilité est trop proche de 0. C’est en cela que les vœux que nous adressons à autrui se distinguent de souhaits que nous pouvons former dans notre for intérieur. Comme le fait remarquer Aristote, dans l’extrait de l’Ethique à Nicomaque que je citais l’autre jour, on peut souhaiter l’impossible ; or il me semble qu’il va contre les usages d’adresser à quelqu’un un vœu manifestement impossible. C’est d’autant plus digne d’être remarqué que, les vœux ne nous engageant à rien, ils ne sont pas contraints  principe de réalité comme le seraient les promesses. Nous pourrions donc envisager de nous « lâcher » à l’occasion des vœux : souhaiter à un ami joggeur de battre le record du monde du marathon, à un collègue footballeur amateur d’être sélectionné pour la coupe du monde, à un proche muté loin de sa famille d’acquérir le don d’ubiquité. Manifestement quand nous souhaitons aux autres le « meilleur », il faut comprendre « le meilleur dans les limites du possible ». Celui qui s’affranchirait de cette norme passerait pour un hurluberlu et risquerait de commettre des fautes de goût comme de souhaiter un prompt rétablissement à un cancéreux en phase terminale. Cet exemple nous permet peut-être de comprendre la raison de cette norme de (relatif) réalisme des vœux : souhaiter à quelqu’un quelque chose qu’il sait fort bien être impossible c’est remuer le couteau dans la plaie quand le contenu du vœu serait pour lui particulièrement désirable. Peut-être pourrait-on reformuler la norme que j’examine de la manière suivante : il n’est pas convenable de souhaiter à quelqu’un quelque chose qu’il ne serait pas raisonnable de sa part d’espérer.

[1] Ce principe est plus connu sous sa formulation familière : « la vie est une chienne ».

[2] J’ai fait l’impasse sur la distinction entre les vœux dont l’objet est vague et ceux dont l’objet est précis, qui est pourtant importante pour l’appréciation de la probabilité de réalisation.

Délectation de l’indignation

12 jeudi Nov 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

dénonciation, indignation, Karl Kraus, Lichtenberg, Nietzsche

« Religion, morale et patriotisme sont des sentiments qui ne se manifestent que lorsqu’ils sont blessés. Le dicton disant de quelqu’un qui est facilement offensé qu’il est « volontiers » offensé, a raison. Ces sentiments n’aiment rien tant que d’être blessés et ils prospèrent dans les griefs faits à l’impie, à l’immoral, au sans patrie. Ôter son chapeau devant l’ostensoir est loin d’être aussi plaisant que de l’arracher  à ceux qui ont une autre croyance ou qui sont myopes. »

Karl Kraus, Aphorismes, Rivages p. 76

*

Il me semble que ce texte de Kraus donne une explication d’un phénomène qui étonnait Lichtenberg :

« N’est-il pas singulier que les hommes de si bon cœur combattent pour la religion tout en vivant à contrecœur selon ses préceptes?»

Lichtenberg, Le miroir de l’âme, [L. 705]

On peut également souligner la proximité avec un aphorisme de Nietzsche :

Sancta simplicitas de la vertu. — Toute vertu a des privilèges, par exemple celui d’apporter au bûcher d’un condamné son petit fagot à soi.

Humain trop humain I, §.67

*

L’aphorisme de Kraus jette aussi un éclairage sur le phénomène que j’évoquais hier à travers l’exemple de la controverse sur Germaine Greer. Il faut en effet étendre au moralisme progressiste l’analyse qui, dans ce texte, semble viser un moralisme réactionnaire ou conservateur. C’est justement pour les causes qui ont notre sympathie que nous devons le plus nous méfier de la complaisance pour l’indignation et autres variations sur le thème du « tu es mauvais donc je suis bon ». Quelle que soit la justesse de la cause défendue, ceux qui aspirent au titre de chef de camp de rééducation méritent la plus extrême méfiance.

On pourrait m’objecter qu’un fois de plus je ne fais que rationaliser mes aversions spontanées. Je crains de n’avoir rien à répondre à cela.

Choisir une philosophie trop grande pour soi

04 lundi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Kant, Lichtenberg, philosophie

J’avais cité et commenté ici un texte de Lichtenberg traitant d’un motif d’adhésion à la philosophie kantienne. Il examine ces conditions d’adhésion sous un angle différent dans le texte suivant :

« Il est possible que plusieurs aspects de la philosophie kantienne ne soient jamais compris en totalité et que chacun croie que l’autre l’entend mieux que lui, se satisfaisant ainsi d’une idée vague ou bien croyant parfois à sa propre incapacité d’y voir aussi clair qu’un autre. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme, [L. 225] p. 537

 

Psychologie rudimentaire

21 mardi Avr 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Lichtenberg

« Je suis convaincu que si, un jour Dieu créait un homme selon l’idée que s’en font les maîtres et les professeurs de philosophie, cet homme devrait être enfermé à l’asile dès le premier jour. On pourrait écrire une fable gracieuse à ce sujet : un professeur prie la Providence de faire de lui un homme selon les canons de sa psychologie ; la Providence le contente et l’emmène ensuite à l’asile d’aliéné. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [F 33], p. 280

La maïeutique revisitée

06 lundi Avr 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Lichtenberg, maïeutique, torture

« La méthode socratique armée : la torture. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [k. 242] p. 512

Le retour du philosophe lunaire

19 jeudi Mar 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

analogie et métaphore, Lichtenberg, lune

« Quand il philosophait, il jetait habituellement un agréable clair de lune sur toutes choses ce qui, à tout prendre, était plaisant, mais ne montrait rien distinctement. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [L.320] p. 543

*

Je m’étais déjà intéressé à une application de la métaphore lunaire à l’activité intellectuelle chez Joubert. Cette fois encore il me semble que l’image fait sens en vertu d’un contraste implicite avec la métaphore solaire ; c’est à la qualité spécifique de la lumière lunaire que font appel nos auteurs. Mais, tandis que chez Joubert l’accent était mis sur la vertu de l’astre éclairant, ici c’est plutôt la visibilité des objets éclairés qui intéresse Lichtenberg.

L’écriture et le système

23 lundi Fév 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Lichtenberg, penser et écrire

Pour compléter les considérations d’hier.

« Écrire est un moyen excellent pour réveiller le système qui dort en tout homme, et quiconque a jamais écrit a bien vu que l’écriture éveille toujours ce dont nous n’avions pas une claire conscience, bien que ce fut en notre sein. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [J 19] p. 392

Dominus vs Magister

19 jeudi Fév 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Bourdieu m'a tuer, domination, enseigner et apprendre, Lichtenberg

« N’est-il pas étrange de constater que les maîtres du genre humain sont d’un rang plus élevé que ses professeurs? On voit par cela quel animal esclave est l’être humain. »

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [H 132], p. 376

*

Ah! le bon temps où les professeurs ne « savaient » pas encore qu’ils appartenaient à la « fraction dominée de la classe dominante » et où ils pouvaient sans réserve se considérer comme les porteurs du flambeau de l’émancipation.

Pertes et profits

09 lundi Fév 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

épreuve de la perte, Emily Dickinson, Lichtenberg, plaisir

Best Gains – must have the Losses’s test –
To constitute them – Gains.

Emily Dickinson

*

« Pour éprouver convenablement un plaisir qui nous semble indifférent, nous devons toujours songer qu’il est perdu, et que nous le retrouvons à cet instant même. Il faut toutefois l’expérience des souffrances les plus diverses pour y parvenir heureusement. »

Lichtenberg, [A 72], p. 108

Pourquoi adhère-t-on à un système philosophique?

08 dimanche Fév 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Perplexités et ratiocinations

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Kant, Lichtenberg, philosophie

« De même que les disciples de Monsieur Kant reprochent à ses adversaires de ne le point entendre, de même je crois aussi que plusieurs ont foi en lui parce qu’ils le comprennent. Sa façon de présenter les choses est neuve et se distingue fort de la manière habituelle : ainsi dès lors que l’on parvient à en percer les arcanes, on est induit en grande tentation de la considérer vraie, d’autant plus que Monsieur Kant a plusieurs adeptes fervents. Toutefois il se faut rappeler toujours que le fait de comprendre une philosophie n’est point une raison suffisante de la tenir pour vraie. Il m’est avis que le plaisir d’avoir compris un système fort abstrait et obscur conduit la plupart à croire qu’il est déjà démontré ».

Lichtenberg, Le miroir de l’âme [J. 472], p. 421

*

L’explication proposée par Lichtenberg me paraît très vraisemblable. Je me demande quel est le « mécanisme psychologique » à l’œuvre dans la tentation de tenir pour vraie la théorie obscure dont on a surmonté l’obscurité. Est-ce parce qu’on ne veut pas envisager que les efforts fournis pour la comprendre soient vains qu’on se convainc qu’elle doit être vraie? Dans ce cas le mécanisme serait comparable à celui qui nous fait nous tenir à des mauvaises décisions au nom de ce qu’elles nous ont déjà coûté. Dans cette hypothèse, on pourrait envisager des contre-mesures pour neutraliser le motif d’adhésion invoqué par Lichtenberg. Ainsi, si on veut convaincre  celui qui a succombé à la tentation de croire vraie une doctrine dont il a percé les arcanes, d’adhérer à un autre système, il faudra lui présenter ce dernier comme un dépassement du premier, ses efforts pour comprendre le premier ne lui apparaîtront pas complètement vains (a fortiori si on présente le passage par le premier système comme une condition de l’accès au second). Il me semble que cette contre-mesure peut aussi contrebalancer un autre facteur qui est vraisemblablement à l’œuvre dans l’illusion signalée par Lichtenberg : la vanité. Si je peux tirer vanité d’avoir compris une doctrine abstruse, je pourrai a fortiori tirer vanité de comprendre une théorie qui prétend la dépasser.

En amont de la propension à croire la théorie dont on a surmonté les difficultés, on peut aussi à s’intéresser à ce qui a motivé les individus à fournir cet effort de compréhension. Lorsque Lichtenberg  précise que la  « façon de présenter les choses [de Kant] est neuve et se distingue fort de la manière habituelle« , on imagine que la promesse de satisfactions de vanité fait ici son œuvre. Il me semble que l’attrait de la nouveauté en matière théorique, et la propension à tenir pour profond ce qui est obscur sont des phénomènes souvent signalés et dénoncés (qu’on pense aux accusations portés contre Lacan et autres french thinkers d’avoir volontairement rendus leur texte obscur pour asseoir leur position de maître à penser). Il faudrait peut être distinguer, cependant, ce qui pousse à s’intéresser à une théorie, voire à s’en réclamer, et ce qui pousse à faire l’effort de la comprendre réellement, puisque, comme on le sait, les doctrines abstruses ne manquent pas de partisans fervents chez ceux qui ne les comprennent pas.

Il me semble qu’il est également intéressant de rapprocher ce texte de Lichtenberg d’un texte précédemment cité dans lequel Joubert suggère que l’opacité du discours de Kant produit « un effet de réalité » qui a dupé son auteur même.

← Articles Précédents

Archives

  • décembre 2019 (7)
  • novembre 2019 (25)
  • octobre 2019 (26)
  • septembre 2019 (31)
  • août 2019 (27)
  • juillet 2019 (23)
  • juin 2019 (22)
  • mai 2019 (22)
  • avril 2019 (27)
  • mars 2019 (27)
  • février 2019 (24)
  • janvier 2019 (32)
  • décembre 2018 (13)
  • novembre 2018 (9)
  • octobre 2018 (12)
  • septembre 2018 (9)
  • août 2018 (13)
  • juillet 2018 (9)
  • juin 2018 (8)
  • mai 2018 (21)
  • avril 2018 (25)
  • mars 2018 (26)
  • février 2018 (22)
  • janvier 2018 (27)
  • décembre 2017 (24)
  • novembre 2017 (16)
  • octobre 2017 (19)
  • septembre 2017 (18)
  • août 2017 (21)
  • juillet 2017 (18)
  • juin 2017 (21)
  • mai 2017 (14)
  • avril 2017 (22)
  • mars 2017 (30)
  • février 2017 (12)
  • janvier 2017 (13)
  • décembre 2016 (14)
  • novembre 2016 (15)
  • octobre 2016 (22)
  • septembre 2016 (16)
  • août 2016 (24)
  • juillet 2016 (19)
  • juin 2016 (16)
  • mai 2016 (20)
  • avril 2016 (10)
  • mars 2016 (30)
  • février 2016 (28)
  • janvier 2016 (32)
  • décembre 2015 (27)
  • novembre 2015 (28)
  • octobre 2015 (31)
  • septembre 2015 (30)
  • août 2015 (33)
  • juillet 2015 (32)
  • juin 2015 (33)
  • mai 2015 (34)
  • avril 2015 (31)
  • mars 2015 (35)
  • février 2015 (32)
  • janvier 2015 (33)
  • décembre 2014 (37)
  • novembre 2014 (33)
  • octobre 2014 (33)
  • septembre 2014 (33)
  • août 2014 (33)
  • juillet 2014 (33)
  • juin 2014 (35)
  • mai 2014 (35)
  • avril 2014 (35)
  • mars 2014 (35)
  • février 2014 (30)
  • janvier 2014 (40)

Catégories

  • 7e art
  • Bienvenue aux visiteurs
  • Choses vues ou entendues
    • confession
    • Mon métier ma passion
  • Divers vers
  • Fantaisie
    • devinette
    • Philémon et Anatole
    • Tentatives de dialogues
  • Food for thought
    • Aphorisme du jour
    • Pessoa est grand
  • Insatiable quête de savoir
    • Il suffirait de quelques liens
  • Lectures
  • Mysticismes
  • Non classé
  • Paroles et musiques
    • Berceuse du mardi
  • Père castor
  • Perplexités et ratiocinations
  • raconte nous une histoire
  • SIWOTI or elsewhere

Tags

alouette amitié amour analogie et métaphore Anna Akhmatova anniversaire Auguste Comte Benjamin Fondane Bertrand Russell bonheur Cesare Pavese correspondance culture Dieu Djalâl ad-Dîn Rûmî Edmond Jabès Elias Canetti Emily Dickinson enseigner et apprendre Epictète esthétique Fernando Pessoa Goethe Guillevic Hugo von Hofmannstahl humiliation Ito Naga japonaiseries Jean-Jacques Rousseau Joseph Joubert Kant Karen Blixen Karl Kraus Kierkegaard Kobayashi Issa L'Ami et l'Aimé Lichtenberg lune Malek Haddad Marina Tsvetaieva Marshall Sahlins mort Mário de Sá-Carneiro Nietzsche nostalgie Omar Khayyâm Paul Eluard Paul Valéry perfection et imperfection Philippe Jaccottet philosophie Pier Paolo Pasolini Pierre Reverdy poésie printemps profondeur racisme Ramón Gómez de la Serna Raymond Lulle Reiner Kunze religion Robert Desnos Simone Weil solitude souffrance Stefan George stupidité Tahar Ben Jelloun théologie universalisme Urabe Kenkô utilitarisme vie vérité égoïsme et altruisme

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies