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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Joseph Joubert

Sérendipité

05 samedi Mar 2022

Posted by patertaciturnus in Lectures

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découverte, Joseph Joubert, sérendipité

« Ce qui fait qu’on cherche longtemps, c’est qu’on ne cherche pas là où il faut et qu’on cherche où il ne faut pas. Mais comment chercher où il faut quand on ignore même ce qu’on cherche ? et c’est ce qui arrive toujours quand on compose et quand on crée. Heureusement, en s’égarant ainsi, on fait plus d’une découverte, on a des rencontres heureuses et on est souvent dédommagé de ce qu’on cherche sans le trouver par ce qu’on trouve sans le chercher. »

Joseph Joubert, Carnets, 14 mars 1808

Pédant de vertu

08 mercredi Déc 2021

Posted by patertaciturnus in Fantaisie

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Joseph Joubert, pédantisme, virtue signalling

De même que vous ne dites pas « midwit » mais demi-habile parce que vous préférez user d’un concept pascalien que de l’internet slang, vous ne direz plus « virtue signalling » mais recourrez à cette expression forgée par Joubert :

« Pédant de vertu ( de politesse, de bon goût) etc. C’est à dire qui l’enseigne, qui l’étale et ne l’entend pas. être pédant d’une chose, c’est l’étaler dans ses discours ou sa conduite de manière à avoir l’air de l’enseigner. Le pédantisme a toujours quelque emphase. »

Joseph Joubert, Carnets, 5 décembre 1814

… ce faisant vous ferez certainement preuve vous-même de pédantisme.

La religion n’est pas une affaire privée

24 lundi Août 2020

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Joseph Joubert, religion

J’ai naguère expliqué que mon cher Joubert avait devancé Marx et Nietzsche, aujourd’hui nous devrons convenir qu’il a également précédé Wittgenstein puisqu’un siècle et demi avant la formulation de la critique la notion de langage privé, Joubert critiquait la notion de religion privée.

« Proposition à examiner. –  Qu’on n’a pas de religion si l’on n’a pas celle d’un autre ; qu’on ne peut pas faire à son gré un culte et une loi que l’on observe ; que le sentiment et la pratique ne peuvent exister pleinement dans l’homme que par la communication ; qu’ainsi l’a voulu la nature éternelle des choses. Et cette loi de la statique qui veut que le levier soit hors du poids et que la volonté (détermination) ait ses motifs hors d’elle-même. Que des inventeurs et fondateurs de religion qui les ont crues et observées fidèlement ne contredisent point cette règle parce que, chef des sectes, ils avaient la religion de leurs sectateurs dont la conviction inculquait en eux par sa réaction la foi qu’ils en avaient reçue ».

Joseph Joubert, Carnets I, 5 décembre 1797

Déontologie peu recommandable

19 mardi Mai 2020

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Joseph Joubert, morale

« Aller au bien par toutes voies » semblait la devise des uns « Observer la règle à tout prix » était la devise des autres. La première de ces maximes, il faut la dire aux hommes, elle ne peut égarer. La seconde il faut quelque fois la pratiquer, mais ne la conseiller jamais. Les gens de bien très éprouvés sont les seuls qui n’en puissent pas abuser.

Joseph Joubert, 6 janvier 1815

*

Il est difficile de résister à la tentation de projeter sur les deux maximes évoquées par Joubert l’opposition aujourd’hui classique en philosophie morale entre l’approche conséquentialiste et l’approche déontologique. Il n’est certes pas évident « qu’aller au bien » doive être interprété comme signifiant « produire les meilleures conséquences » (peut-être faudrait il l’interpréter dans la perspective d’une éthique des vertus plutôt que dans une perspective conséquentialiste) ; en revanche « observer la règle à tout prix » semble un exact équivalent du principe qui définit l’approche déontologique : « observer la règle quelles qu’en soit les conséquences « . A première vue la hiérarchie que Joubert établit entre les deux maximes peut sembler contre-intuitive : n’est-ce pas plutôt aux « gens de bien très éprouvés » qu’il faudrait laisser prendre des libertés avec la règle pour « aller au bien » tandis que l’homme du commun de la vie morale devrait s’en tenir à la règle pour éviter de s’égarer ? Comment comprendre que ce soit en « observant la règle à tout prix » qu’on risque d’abuser plutôt qu’en prenant des libertés avec elle pour « aller au bien » ? Il me semble qu’on peut aisément s’en faire une idée à partir du plus fameux exemple illustrant la position déontologique : l’interdiction absolue de mentir défendue par Kant y compris lorsque des tueurs nous interrogent sur la présence sous notre toit de l’individu qu’ils pourchassent. On comprend bien, dans ce cas, comment appliquer la règle (ne pas mentir) à tout prix peut apparaître comme un abus (si elle aboutit à la mort d’un innocent). On peut aussi comprendre en quoi seuls les « gens de bien très éprouvés  » sont prémunis contre cet abus : là où l’homme inexpérimenté, pour ne pas mentir, ne trouvera comme seule échappatoire que de révéler la cachette du réfugié à ses poursuivants, l’homme de bien éprouvé saura, sans recourir au mensonge, trouver le moyen de préserver la vie du persécuté. L’explication que je viens de proposer de l’aphorisme de Joubert me semble sensée, mais je ne parierai pas que c’est la bonne. Elle laisse en effet subsister une difficulté : quel sens y a-t-il à « observer la règle à tout prix » s’il est possible d' »aller au bien » par d’autres voies ?  Si la stricte observance de la règle ne peut être recommandée qu’à des « gens de bien très éprouvés », elle semble alors relever de la prouesse morale, le déontologisme étant alors tiré du côté du surérogatoire.

 

Difficile préalable

15 samedi Fév 2020

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Joseph Joubert, penser et parler

« A les entendre on croirait que rien n’est si aisé de dire ce qu’on pense, et il n’est pas même aisé de le savoir au juste. »

Joseph Joubert, Carnets I, 3 septembre 1800

Licht, mehr Licht !

20 lundi Jan 2020

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clarté, Joseph Joubert

« La clarté seule devrait suffire pour rendre heureux. »

Joseph Joubert, Carnets II, 22 septembre 1806

Supportes-tu la contradiction ?

27 samedi Avr 2019

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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contradiction, Joseph Joubert

« La contradiction ne nous irrite que parce qu’elle trouble la paisible possession où nous sommes de quelque opinion ou de quelque prééminence. Voilà pourquoi les faibles s’en irritent plus que les forts, et les infirmes plus que les sains. »

Joseph Joubert, Carnets I, 21 avril 1797

Talent et caractère

12 vendredi Avr 2019

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Lectures

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éthique et esthétique, Joseph Joubert, Julien Gracq

« Donnez de la bile à Fénelon et du sang-froid à J.-R. R., vous en ferez deux mauvais auteurs. Le premier avait son talent dans sa raison et le second dans sa folie.

Joseph Joubert, Carnets II, 8 avril 1807

Ôtez sa bile à Juvénal et à Virgile sa sagesse, vous aurez deux mauvais auteurs. »

ibid, 9 avril 1807

Sous la première de ces  remarques, Joubert soulève l’intéressante question suivante :

Mais lequel est le meilleur, le génie qui vient de la sagesse ou celui qui vient des passions ?

L’excellence esthétique s’atteint elle avec ou contre l’excellence éthique ? L’article du lendemain (9 avril) esquisse une réponse en affirmant ce qui semble bien être une supériorité esthétique de ceux dont le talent réside dans les dispositions éthiques.

« J.-J. Rousseau eut son talent dans ses humeurs : tant que rien ne le remua, il fut médiocre. Tout ce qui le rendait sage le rendait un homme vulgaire. Fénelon, Platon au contraire. Et voilà pourquoi Rousseau n’est pas sublime : son génie était tout entier dans ses folies, il n’en avait aucun dans sa raison.

*

Le jugement de Joubert sur Rousseau est sûrement injuste (aucun talent dans sa raison !) mais il soulève une autre question digne d’intérêt : que doit faire celui dont le talent réside dans les mauvais côtés de son caractère ? doit -il faire prévaloir les valeurs éthiques  : sacrifier son talent pour améliorer son caractère ? ou au contraire affirmer la prépondérance des valeurs esthétiques sur les valeurs éthiques en cultivant son talent au prix de sa décence ou de sa dignité ? Que la nature d’un don artistique puisse représenter un risque de perdition morale voilà ce qu’illustre une texte frappant de Julien Gracq à propos de Céline.

« Il y a dans Céline un homme qui s’est mis en marche derrière son clairon. J’ai le sentiment que ses dons exceptionnels de vociférateur, auxquels il était incapable de résister, l’entraînaient  inflexiblement vers le thèmes à haute teneur de risque, les thèmes paniques, obsidionaux, frénétiques, parmi lesquels l’antisémitisme, électivement étaient faits pour l’aspirer. Le drame que peuvent faire naître chez un artiste les exigences de l’instrument qu’il a reçu en don, exigences qui sont – parfois à demi monstrueuses – avant tout celles de son plein emploi, a dû jouer ici dans toute son ampleur. Quiconque a reçu en cadeau pour son malheur, la flûte du preneur de rats, on l’empêchera difficilement de mener les enfants à la rivière. »

Julien Gracq, En lisant en écrivant, Œuvres complètes II, La Pléiade, p. 686

Perfectionnisme

04 jeudi Avr 2019

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Joseph Joubert, perfection et imperfection

« Le même goût qui nous porte à bien faire nous force à refaire, à faire peu, à faire lentement, en nous rendant difficiles à approuver ce que nous avons fait. Et que  : le mieux n’est l’ennemi du bien que lorsqu’on le cherche et non pas lorsqu’on le voit. Bien plus, on ne fait bien que lorsqu’on sait où est le mieux et lorsqu’on s’en est assuré, qu’on l’a touché et qu’on le tient en sa puissance. Et que : ce ne sont pas les choses qui plaisent, mais l’impression de lui même que l’esprit y met et y laisse, car il n’y a que l’esprit qui plaise à l’esprit, l’âme à l’âme. »

Joseph Joubert, Carnets I, 14 avril 1803

Demi-vertu

16 samedi Fév 2019

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Joseph Joubert, La Rochefoucauld, vanité, vertus et vices

« La vanité, qui consiste dans le désir de plaire ou de se rendre agréable aux autres, est une demi-vertu, car c’est évidemment une demi-humilité et une demi charité. »

Joseph Joubert, Carnet II, 18 décembre 1817

Cette citation illustre à merveille l’indulgence et l’aménité joubertienne. On pourrait s’appuyer sur elle pour répliquer  à la fameuse épigraphe des Maximes de La Rochefoucauld : « nos vertus ne sont le plus souvent que des vices déguisés », que nos vices sont souvent des demi-vertus et qu’il ne tient qu’à nous d’en faire des étapes sur le chemin de la vertu.

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