• À propos

Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Iris Murdoch

Le retour du connard

13 dimanche Fév 2022

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ 1 Commentaire

Étiquettes

Elias Canetti, Iris Murdoch

Une des premières choses dont j’ai parlé ici, c’est de mon admiration pour le Territoire de l’homme d’Elias Canetti. Je considère d’ailleurs qu’un de mes meilleurs articles sur ce blog est un compte rendu de sa correspondance avec Marie-Louise von Motesiczky. J’y confiais que cette lecture m’avait fait prendre conscience que cet auteur que j’admirais était, dans sa vie privé, un sacré connard. J’ai depuis découvert, que Canetti n’avait pas non plus brillé par son élégance dans sa manière de parler, dans son autobiographie, d’une autre de ses maîtresses : la philosophe et romancière Iris Murdoch.

« The widower of Dame Iris Murdoch has launched a stinging attack on one of her former lovers, who described her as an intellectual lightweight and lousy in bed. Professor John Bayley, 80, [N.B. l’article date de 2005] said that he was unable to recognise his late wife in the autobiography of the Nobel Prize-winning author, Elias Canetti. […]

« I do not think it is worth paying any attention to what this man says about Iris, » he said. « I certainly do not recognise her from his description. I think people who know what sort of man he is will not be surprised by what he says about her. They will put it down to his pathological conceit and his jealousy. »

[…] The relationship was one of the most influential in Murdoch’s life and inspired many of her most famous works, including the Booker prize-winning The Sea The Sea, which was published in 1978. But in his memoirs, Party in the Blitz, which he began to write in the 1980s, Canetti launches a bitter attack on his former protege, claiming that it was impossible to take « her seriously any more » and describing her as an « illegitimate writer » who never suffered for her art.

His 20-page critique of his former lover begins: « Yesterday [I saw] the thick philosophical tome of Iris Murdoch, with her name on the cover in huge letters. I – unfortunately – sat down with it for a few hours. My antipathy against her has grown so strong that I must say something about her here. » Canetti continues: « You could call Iris Murdoch the bubbling Oxford stewpot. Everything I despise about English life is in her. You could imagine her speaking incessantly, as a tutor, and incessantly listening in the pub, in bed in conversation with her male and female lovers. » He is equally damning about their first physical encounter. « She lay unmoving and unchanged, I barely felt myself enter her, I didn’t sense that she felt anything, perhaps I might have felt something if she had resisted in some form. But that was as much out of the question as any pleasure. » He adds: « While her lack of hospitality may have chilled me, her love never did, for the simple reason that it wasn’t love, it was an indifferent act, endowed with a baffling significance for her. »

Canetti said Murdoch had a hunger for knowledge which knew no bounds and would actively soak up other people’s experiences. This eagerness to listen, however, is one of the few traits which appealed to the self-confessed egotist. »

Source

Le retour de l’éthicisme (2)

07 samedi Mar 2020

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

éthique et esthétique, Iris Murdoch, littérature

« In the case of fiction the subject matter is usually, also, individual people. The work of fiction is not only all that self-contained and, again, usually moral, set of judgements which we think of as making the unity of the critic and the author; it is also concerned with judgements which we make in ordinary life, external judgements, judgements upon real people which are not totally unlike judgements which we make upon people in literature. This openness, this ordinariness may be deplored by some purists but to escape from it requires a good aesthetic excuse as well as a good deal of ingenuity. I see no reason to be worried here. Other people are, after all, the most interesting features of our world and in some way the most poignantly and mysteriously alien. Literature tells us things and teaches us things. In portraying characters the author displays most clearly his discernment, his truthfulness, his justice, or his lack of these qualities, and one of our enjoyments lies in considering and judging his judgements. The highest pleasures of literature and, one might say, of art generally, are in this sense moral pleasures. »

Iris Murdoch, Existentialists and Mystics

Le retour de l’éthicisme

07 samedi Mar 2020

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

éthique et esthétique, Iris Murdoch, Simone Weil

Comme on l’a vu naguère, « l’éthicisme est la thèse selon laquelle l’évaluation éthique des attitudes manifestées par des œuvres d’art est un aspect légitime de leur évaluation esthétique ». Je découvre une belle profession de foi éthiciste dans un texte de la philosophe et romancière Iris Murdoch.

« L’un des principaux mérites de la psycholo­gie morale que je défends est de ne pas opposer l’art et la morale, mais d’y voir deux aspects d’un seul et même combat. La thèse existentialiste-béhavioriste ne pouvait pas rendre compte de l’art de façon satisfaisante : elle en faisait une activité quasi ludique, gratuite, accomplie comme une «fin en soi » (slo­gan familier à Kant comme au groupe de Bloomsbury), une sorte d’effet secondaire de notre défaillance à être rationnels de  part en part. Cette caractérisation de l’art est évidemment inac­ceptable. Par un de ces mouvements importants de retour de la théorie philosophique vers la considération de choses simples et dont nous sommes certains, il nous faut revenir à ce que nous savons de l’art authentique, de l’éclaircissement moral qu’il contient et de l’accomplissement moral qu’il incarne. Le bien et le beau ne peuvent pas être mis en opposition car ils relèvent en grande partie de la même structure. Quand Platon dit que la beauté est la seule réalité spirituelle à laquelle nous portons par nature un amour immédiat, il traite le beau comme un chapitre d’introduction au bien. De sorte que les situations esthétiques constituent moins des analogies de la morale que des expériences intrinsèquement morales. Au fond, la vertu est la même chez l’artiste et chez l’homme de bien en ce qu’elle est atten­tion non égocentrique portée à la nature: quelque chose qui est facile à nommer mais très difficile à accomplir. Les artistes qui ont réfléchi sur leur art ont fréquemment formulé cette idée (c’est  par exemple le cas d’un éloge de Cézanne par Rilke où celui-ci parle d’ « oeuvre anonyme tout ardente d’amour». Lettre à Clara Rilke du 13 Octobre 1907).

Iris Murdoch, L’idée de perfection
in La souveraineté de bien, trad C. Pichevin, ed. L’éclat

Il me paraît intéressant de signaler qu’Iris Murdoch reconnaît l’influence de Simone Weil et de son concept d’attention sur l’élaboration de sa pensée morale, puisqu’on a eu l’occasion d’observer l’éthicisme de l’inspiratrice d’Iris Murdoch.

Va et vient …

29 jeudi Jan 2015

Posted by patertaciturnus in Lectures, Perplexités et ratiocinations

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

analyse et synthèse, Iris Murdoch, philosophie

« Il y a en philosophie un double mouvement : l’un qui progresse vers la construction de théories élaborées, et un autre qui revient sans cesse à la considération de faits simples et évidents. Par exemple, McTaggart déclare que le temps n’existe pas, et Moore lui répond qu’il vient de prendre son petit déjeuner. Philosopher requiert l’un et l’autre mouvement ».

Iris Murdoch, L’idée de perfection, in La souveraineté du bien
(ed. de l’éclat p. 13)

*

Les exemples proposés ne permettent pas vraiment de comprendre en quoi les deux mouvement sont nécessaires, car ils donnent l’impression que le deuxième mouvement se contente d’annuler le second.  Cela suggère qu’il n’y a pas de progrès en philosophie, ce qui est justement ce qu’Iris Murdoch a reconnu quelques lignes plus haut. Si on présente le mouvement de l’analyse comme la nécessaire correction des aberrations produites par le mouvement de la synthèse, ce que pourrait suggérer les exemples proposés, c’est la raison d’être du mouvement constructif qui apparaît problématique.

Archives

  • janvier 2023 (10)
  • décembre 2022 (6)
  • novembre 2022 (7)
  • octobre 2022 (6)
  • septembre 2022 (15)
  • août 2022 (24)
  • juillet 2022 (28)
  • juin 2022 (19)
  • mai 2022 (20)
  • avril 2022 (23)
  • mars 2022 (27)
  • février 2022 (29)
  • janvier 2022 (31)
  • décembre 2021 (25)
  • novembre 2021 (21)
  • octobre 2021 (26)
  • septembre 2021 (30)
  • août 2021 (24)
  • juillet 2021 (28)
  • juin 2021 (24)
  • mai 2021 (31)
  • avril 2021 (16)
  • mars 2021 (7)
  • février 2021 (6)
  • janvier 2021 (13)
  • décembre 2020 (11)
  • novembre 2020 (3)
  • octobre 2020 (3)
  • septembre 2020 (9)
  • août 2020 (18)
  • juillet 2020 (16)
  • juin 2020 (8)
  • mai 2020 (20)
  • avril 2020 (8)
  • mars 2020 (11)
  • février 2020 (18)
  • janvier 2020 (26)
  • décembre 2019 (21)
  • novembre 2019 (25)
  • octobre 2019 (26)
  • septembre 2019 (31)
  • août 2019 (27)
  • juillet 2019 (23)
  • juin 2019 (22)
  • mai 2019 (22)
  • avril 2019 (27)
  • mars 2019 (27)
  • février 2019 (24)
  • janvier 2019 (32)
  • décembre 2018 (13)
  • novembre 2018 (9)
  • octobre 2018 (12)
  • septembre 2018 (9)
  • août 2018 (13)
  • juillet 2018 (9)
  • juin 2018 (8)
  • mai 2018 (21)
  • avril 2018 (25)
  • mars 2018 (26)
  • février 2018 (22)
  • janvier 2018 (27)
  • décembre 2017 (24)
  • novembre 2017 (16)
  • octobre 2017 (19)
  • septembre 2017 (18)
  • août 2017 (21)
  • juillet 2017 (18)
  • juin 2017 (21)
  • mai 2017 (14)
  • avril 2017 (22)
  • mars 2017 (30)
  • février 2017 (12)
  • janvier 2017 (13)
  • décembre 2016 (14)
  • novembre 2016 (15)
  • octobre 2016 (22)
  • septembre 2016 (16)
  • août 2016 (24)
  • juillet 2016 (19)
  • juin 2016 (16)
  • mai 2016 (20)
  • avril 2016 (10)
  • mars 2016 (30)
  • février 2016 (28)
  • janvier 2016 (32)
  • décembre 2015 (27)
  • novembre 2015 (28)
  • octobre 2015 (31)
  • septembre 2015 (30)
  • août 2015 (33)
  • juillet 2015 (32)
  • juin 2015 (33)
  • mai 2015 (34)
  • avril 2015 (31)
  • mars 2015 (35)
  • février 2015 (32)
  • janvier 2015 (33)
  • décembre 2014 (37)
  • novembre 2014 (33)
  • octobre 2014 (33)
  • septembre 2014 (33)
  • août 2014 (33)
  • juillet 2014 (33)
  • juin 2014 (35)
  • mai 2014 (35)
  • avril 2014 (35)
  • mars 2014 (35)
  • février 2014 (30)
  • janvier 2014 (40)

Catégories

  • 7e art
  • Célébrations
  • Choses vues ou entendues
    • confession
    • Mon métier ma passion
  • Divers vers
  • Fantaisie
    • devinette
    • Philémon et Anatole
    • Taciturnus toujours au top
    • Tentatives de dialogues
  • Food for thought
    • Aphorisme du jour
    • Pessoa est grand
  • Insatiable quête de savoir
    • Il suffirait de quelques liens
  • Lectures
  • Mysticismes
  • Non classé
  • Paroles et musiques
    • Au chant de l'alouette
    • Berceuse du mardi
    • Bienvenue aux visiteurs
  • Père castor
  • Perplexités et ratiocinations
  • SIWOTI or elsewhere

Tags

Abel Bonnard alouette amitié amour art Auguste Comte Benjamin Fondane Bertrand Russell bonheur Cesare Pavese correspondance culture Dieu Djalâl ad-Dîn Rûmî Dostoievski Edmond Jabès Elias Canetti Emily Dickinson enseigner et apprendre esthétique Fernando Pessoa Friedrich von Schiller féminisme Gabriel Yacoub Goethe Hegel Hugo von Hofmannstahl humiliation Hâfez de Chiraz Ito Naga Jean-Jacques Rousseau Joseph Joubert Karen Blixen Karl Kraus Kierkegaard Kobayashi Issa Lichtenberg lune Malek Haddad Marina Tsvetaieva Marshall Sahlins mort Mário de Sá-Carneiro Nietzsche Nâzım Hikmet Omar Khayyâm Paul Eluard Paul Valéry perfection et imperfection Philippe Jaccottet philosophie Pier Paolo Pasolini Pierre Reverdy poésie profondeur racisme Ramón Gómez de la Serna Reiner Kunze religion rêve Simone Weil solitude souffrance Stefan George stoïcisme stupidité travail universalisme Urabe Kenkô utilitarisme vertu vie vérité Witold Gombrowicz éthique et esthétique

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Pater Taciturnus
    • Rejoignez 67 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Pater Taciturnus
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre