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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: inspiration

Inspiration

25 samedi Mai 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Hölderlin, inspiration, poésie

[…]
So ist der Mensch ; wenn da ist das Gut, und es sorget mit Gaben
Selber ein Gott für ihn, kennet und sieht er es nicht.
Tragen muß er, zuvor ; nun aber nennt er sein Liebstes,
Nun, nun müssen dafür Worte, wie Blumen, entstehn.

Hölderlin, Brot und Wein, V

*

[…]
Car l’homme est ainsi fait : quand le vrai bien est là, et qu’un dieu même
Est là pour prendre soin de lui, et sa grâce et ses dons, il ne le reconnait
Et il ne le voit point. D’abord il faut qu’il porte tout en lui ; c’est alors seulement
Qu’il nomme son suprême amour, et pour le dire alors, les mots lui viennent, comme des fleurs.

trad. Armel Guern

Soi-même comme un autre (2)

30 jeudi Mar 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Alain, Cesare Pavese, création, inspiration, Karl Kraus

« Une idée n’est légitime à sa source que si on a l’impression de se surprendre en flagrant délit de plagiat de soi-même ».

Karl Kraus, Pro Domo et mundo, p.87

« On désire faire une œuvre d’art qui commence par nous étonner nous mêmes. »

Cesare Pavese, Le métier de vivre, 4 septembre 1942

« l’idée lui vient [à l’artiste] à mesure qu’il fait ; il serait même rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu’il est spectateur aussi de son œuvre en train de naître. Et c’est là le propre de l’artiste. Il faut que le génie ait la grâce de la nature et s’étonne lui-même. »

Alain, Système des Beaux-arts

Passage d’inspirateur

31 dimanche Juil 2016

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Hugo von Hofmannstahl, inspiration

Einem, der vorübergeht

Du hast mich an Dinge gemahnet
Die heimlich in mir sind,
Du warst für die Saiten der Seele
Der nächtige flüsternde Wind

Und wie das rätselhafte,
Das Rufen der atmenden Nacht,
Wenn draußen die Wolken gleiten
Und man aus dem Traum erwacht,

Zu blauer weicher Weite
Die enge Nähe schwillt,
Durch Zweige vor dem Monde
Ein leises Zittern quillt.

Hugo von Hofmannsthal

*

Tu m’as éveillé à des choses
Qui habitaient en moi, secrètes,
Tu fus aux cordes de mon âme
Le murmure du vent de nuit.

Tu fus comme l’énigmatique
Appel de la nuit respirante,
Qui lorsque les nuages glissent
Au dehors, et qu’on sort du rêve,

Dilate notre étroite chambre,
La change en doux horizon bleu,
Parcourt les peupliers sous la lune,
D’un tremblement léger sans bruit.

trad. Jean-Yves Masson, Verdier

Connaissance des êtres

25 lundi Août 2014

Posted by patertaciturnus in Food for thought, Lectures

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connaissance d'autrui, inspiration, Robert Musil

Ulrich enveloppa dans la sienne la main de sa sœur.  « Tu m’as entièrement changé, répondit-il. Peut-être ai-je de l’influence sur toi, mais en réalité c’est toi encore qui flue à travers moi! »

Agathe frotta sa main contre celle qui l’enveloppait. « Au fond tu ne me connais pas du tout! dit-elle.

– La connaissance des être m’importe peu, répondit Ulrich. La seule chose qu’on doive savoir d’un être, c’est s’il féconde nos pensées. Il ne devrait pas y avoir d’autres connaissances des humains!

– Mais comment suis-je réellement? demanda Agathe.

– Justement tu n’est pas réelle, répondit Ulrich en riant. Je te vois comme j’ai besoin de toi, et tu me fais voir ce dont j’ai besoin. Qui donc pourrait dire sans difficulté, dans ces circonstances, où est le commencement, le fondement? Nous sommes un ruban flottant dans l’air. »

Agathe éclata de rire et dit « Si je te déçois, ce sera donc ta faute?

– Sans doute dit Ulrich. Il y a des hauteurs où faire une distinction entre : Je me suis trompé sur ton compte et Je me suis trompé sur mon propre compte, n’a plus de sens. Par exemple dans la foi, dans l’amour et dans la magnanimité. Quiconque agit par magnanimité ou, comme on dit aussi, avec grandeur, ne se préoccupe ni des illusions, ni de sa sécurité. Il est même bien des choses qu’il ne doit pas souhaiter de savoir, il ose le saut par dessus le mensonge… »

J’aime beaucoup cet extrait de L’homme sans qualités (ed. Seuil, trad. Jaccottet, p. 600) qui développe deux thèmes déjà évoqué sur ce blog (via des citations comme il se doit) : d’une part l’importance d’autrui pour « féconder nos pensées », d’autre part le lien entre cette capacité d’inspiration et la méconnaissance de l’autre.

Que cent fleurs s’épanouissent

25 mardi Mar 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Perplexités et ratiocinations

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éducation bienveillante, bienveillance, inspiration, Joseph Joubert

« Porter en soi et avec soi cette indulgence et cette attention qui fait fleurir les pensées d’autrui. »

Joseph Joubert, 26 novembre 1808, Carnets II p. 284

*

Bien que cette recommandation ne soit jamais qu’une variation sur le principe général : « fais aux autres ce que tu aimes qu’ils te fassent », elle ne sonne pas – du moins à mes oreilles – comme une platitude. Bien sûr, nous constatons que certaines personnes nous mettent à l’aise dans la discussion, voire nous inspirent quand nous pensons à elles, mais peut-être a-t-on trop tendance à croire qu’il s’agit d’une affaire de don plutôt que d’une disposition qu’il dépendrait de nous de cultiver pour rendre la pareille.

Le précepte proposé par Joubert n’est cependant pas sans rappeler les recommandations, familières aux enseignants, de  bienveillance  envers les apprenants leurs élèves. Mais l’intérêt de ce précepte réside justement dans son caractère général. Le devoir d’attention et d’indulgence n’est sûrement pas cantonné à la relation pédagogique, même s’il ne s’agit pas, inversement, de reconnaître à tous le même droit à l’attention et à l’indulgence. Joubert ne pose d’ailleurs pas le problème en terme de droit des autres à notre bienveillance, et je serai porté à interpréter son précepte dans le sens d’une éthique des vertus plutôt que dans celui d’une éthique déontologique (c’est-à-dire plus comme une réponse à la question : « quel genre de personne est-ce que je veux être? » que comme une réponse à la question « quelles sont mes obligations? »). Cette question mériterait d’être discutée plus à fond, mais ce sera pour une autre fois.

Le rapprochement avec le domaine pédagogique m’incite à apporter une autre précision. S’il s’agit de contribuer à « faire fleurir les pensées d’autrui » il est tentant d’établir un parallèle avec la maïeutique : l’art socratique d’accoucher les esprits. Mais ce que prône ici Joubert c’est une attitude, une disposition générale dont les effets sur autrui sont diffus tandis que la maïeutique s’exerce à travers des interventions plus nettement identifiables qui demandent d’ailleurs un savoir-faire spécifique (savoir poser les bonnes questions, repérer les sources d’embarras intellectuel etc.) .

 

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