• À propos

Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Goethe

Ne pas se perdre

18 mardi Jan 2022

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

fidélité à soi-même, Goethe

Volk und Knecht und Überwinder,
Sie gestehn, zu jeder Zeit:
Höchstes Glück der Erdenkinder
Sei nur die Persönlichkeit.

Jedes Leben sei zu führen,
Wenn man sich nicht selbst vermißt;
Alles könne man verlieren,
Wenn man bliebe, was man ist.

Goethe, West-östlicher Diwan

*

La foule, le valet et le triomphateur,
Ils reconnaissent en tout temps :
Le bien suprême des enfants de la terre
N’est autre que la personnalité.

Toute vie peut être supportée
Quand on ne se perd pas soi-même :
On peut tout perdre
Pourvu qu’on reste ce qu’on est.

trad. H. Lichtenberger

Pour ou contre l’uniforme à l’école ?

31 mardi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

garçons et filles, Goethe, uniforme

Aujourd’hui j’ai le projet d’éclairer un pseudo débat récurrent sur l’école à partir de mes lectures de vacances. La question de l’uniforme est en effet abordé par Goethe dans les Affinités électives. Charlotte et Ottilie après avoir parlé aménagement funéraire avec un architecte conversent en effet au sujet de la pédagogie avec un ancien professeur d’Ottilie.

« Charlotte venait d’apercevoir les petits jardiniers qui traversaient la cour, et elle le fit mettre à la fenêtre pour les voir passer. Il admira de nouveau leur bonne tenue, et approuva, surtout, l’uniformité de leurs vêtements.

– Les hommes, dit-il, devraient depuis leur enfance, s’accoutumer à un costume commun à tous. Cela leur apprendrait à agir ensemble, à se perdre au milieu de leurs pareils, à obéir en masse, et à travailler pour le bien général.

L’uniforme a, en outre, l’avantage de développer l’esprit militaire et de donner à nos allures quelque chose de décidé et de martial, analogue à notre caractère, car chaque petit garçon est né soldat. Pour s’en convaincre, il suffit  d’examiner les jeux de notre enfance, qui, tous, se renferment dans le domaine des sièges et des batailles.

– J’espère que vous me pardonnerez, dit Ottilie, de ne pas avoir soumis mes petites élèves à l’uniformité du costume. Je vous les présenterai un de ces jours, et vous verrez que la bigarrure aussi peut avoir son charme.

– J’approuve très fort la liberté que vous leur avez laissée à ce sujet : la femme doit toujours s’habiller à son gré, non seulement parce qu’elle seule sait ce qui lui sied et lui convient le mieux, mais parce qu’elle est destinée à agir seule et par elle-même.

– Cette opinion me paraît paradoxale, observa Charlotte, car nous ne vivons jamais pour nous…

– Toujours, au contraire, interrompit le Professeur ; je dois ajouter cependant que ce n’est que par rapport aux autres femmes. Examinez l’amante, la fiancée, l’épouse, la ménagère, la mère de famille ; toujours et partout elle est et veut rester seule ; la femme du monde elle-même éprouve ce besoin que toutes tiennent de la nature. Oui, chaque femme doit nécessairement éviter le contact d’une autre femme, car chacune d’elles remplit à elle seule les devoirs que la nature a imposés à l’ensemble de leur sexe. Il n’en est pas ainsi de l’homme, il a besoin d’un autre homme, et s’il n’existait pas il le créerait, tandis que la femme pourrait vivre pendant toute une éternité sans songer à produire son semblable.

– Lorsqu’on a l’habitude d’énoncer des vérités d’une manière originale, dit Charlotte, on finit par donner, à ce qui n’est qu’original, les apparences de la vérité. Votre opinion, au reste, est juste sous quelques rapports, nous devrions toutes en faire notre profit, en cherchant à nous soutenir et à nous seconder, afin de ne pas donner aux hommes trop  d’avantages sur nous.

Les vivants et les morts

25 mercredi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Goethe, les vivants et les morts

Dans le premier chapitre de la seconde partie des Affinités électives Goethe nous présente le réaménagement du cimetière opéré à l’initiative de Charlotte ce qui donne lieu à des échanges entre celle-ci et un jeune architecte sur la raison d’être des monuments funéraires. Je livre à votre méditation cette tirade de Charlotte :

« Faut-il vous dire ma pensée tout entière à ce sujet ? Les bustes et les statues, considérés comme monuments funéraires, ont quelque chose qui me répugne. J’y vois un reproche perpétuel qui, en nous rappelant ce qui n’est plus, nous accuse de ne pas assez honorer ce qui est. Et comment pourrait-on, en effet, ne pas rougir de soi-même, quand nous songeons au grand nombre de personnes que nous avons vues et connues, et dont nous avons fait si peu de cas ? Combien de fois n’avons-nous pas rencontré sur notre route des êtres spirituels, sans nous apercevoir de leur esprit ;  des savants, sans utiliser leur science ; des voyageurs, sans profiter de leurs récits ; des cœurs aimants, sans chercher à  mériter leur affection ? Cette vérité ne s’applique pas seulement aux individus que nous avons vus passer ; non, elle est l’exacte mesure de la conduite des familles envers leurs plus dignes parents, des cités envers leurs plus estimables  habitants, des peuples envers leurs meilleurs princes, des nations envers leurs plus grands citoyens. » J’ai entendu plusieurs fois demander pourquoi on louait les morts sans restriction, tandis qu’un peu de blâme se mêle toujours au bien qu’on dit des vivants ; et alors des hommes sages et francs répondaient qu’on agissait ainsi parce qu’on n’avait rien à craindre des morts, et qu’on était toujours exposé à rencontrer, dans les vivants, un rival sur la route que l’on suivait soi-même. En faut-il davantage pour prouver que notre sollicitude à entretenir des rapports vivants entre nous et ceux qui ne sont plus, ne découle point d’une abnégation grave et sacrée de nous-mêmes, mais d’un égoïsme railleur. »

Goethe, Les affinités électives, II, 1

Le mariage, pour et contre

20 vendredi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Goethe, mariage

Les Affinités électives étant une histoire de ré-appariement amoureux, il y est question de divorce. On y trouve des tirades sur le mariage qui sont confiées à des personnages secondaires.

La défense de l’indissolubilité du mariage est confiée à Mittler, un étrange personnage qui se donne pour tâche de jouer les intermédiaires pour sauver les couples en crise. Je vous laisse apprécier notamment le dernier argument (l’analogie avec la conscience) qui est particulièrement  … improbable. Pour interpréter ce que cherche à faire Goethe à travers cette tirade, on songe à cet aphorisme de Nietzsche : « la manière la plus perfide de nuire à une cause est de la défendre intentionnellement avec de mauvaises raisons. »

 » – Celui qui par ses paroles ou par ses actions attaque le mariage, cette base fondamentale de toute société civilisée, de toute morale possible,celui-là, dis-je, a affaire à moi ! Si je ne puis le convaincre, le maîtriser, je n’ai plus rien à démêler avec lui ! Le mariage est le premier et le dernier échelon de la civilisation ; il adoucit l’homme sauvage et fournit à l’homme civilisé des moyens nobles et grands pour pratiquer les vertus les plus difficiles. Aussi faut-il qu’il soit indissoluble, car il donne tant de bonheur général qu’on ne saurait faire attention au malheur individuel. Ce malheur, au reste, existe-t-il en effet ? Non, mille fois non ! On cède à un mouvement d’impatience, on cède à un caprice et on se croit malheureux ! Calmez votre impatience, domptez votre caprice, et vous vous applaudirez d’avoir laissé exister ce qui doit être toujours ! Il n’est point de motifs assez puissants pour justifier une séparation ! Le cours de la vie humaine amène avec lui tant de joies et tant de douleurs, qu’il est impossible de déterminer la dette que deux époux contractent l’un envers l’autre ; ce compte-là ne peut se régler que dans l’éternité. Je conviens que le mariage gêne quelquefois, et cela doit être ainsi. Ne sommes-nous pas aussi mariés avec notre conscience, qui souvent nous tourmente plus que ne pourrait le faire le plus mauvais mari ou la plus méchante femme ? Et qui oserait dire hautement qu’il a divorcé avec sa conscience ? »

Iere partie, chapitre IX

La critique du mariage, ou plus exactement, des propositions concernant sa réforme sont placés dans la bouche du Comte.  L’argumentation de ce visiteur a quelque chose du plaidoyer pro domo puisque lui-même doit s’affranchir du cadre du mariage pour vivre son amour avec la Baronne. On notera que les commentaires de Charlotte puis d’Edouard sur les propos du Comte annoncent leurs positions futures par rapport à la perspective de leur propre séparation. 

« – De pareils changements, reprit le Comte, nous étonneraient moins, si nous n’attachions pas aux relations de cette vie passagère, et principalement aux liens du mariage, une idée de stabilité impossible. Le mariage, surtout, nous apparaît toujours tel qu’on nous le représente au  théâtre, c’est-à-dire, comme un but final vers lequel les héros tendent pendant toute la durée de la pièce, et dont une foule d’obstacles, sans cesse renaissants, les repoussent malgré eux, jusqu’au moment où le rideau va et doit tomber : car, dès que ce but est atteint, la pièce est finie. Les spectateurs emportent un sentiment de satisfaction complet, qu’ils voudraient retrouver dans la vie réelle. Mais comment le pourraient-ils ? Dans la vie réelle, l’action continue derrière le rideau, et quand il se relève enfin, elle est arrivée à des résultats dont on détourne la tête avec dépit, et souvent même avec horreur.

– Vous exagérez un peu, dit Charlotte en souriant, je connais plus d’un acteur qui, après avoir fini son rôle dans ces sortes de drames, reparaît avec plaisir dans une pièce du même genre.

– J’en conviens, répondit le Comte, car il est toujours agréable de jouer un rôle nouveau. Quiconque connaît le monde, sait que les divers liens sociaux, et surtout ceux du mariage, ne deviennent fatigants et souvent même insupportables, que parce qu’on a eu la folie de vouloir les rendre immuables au milieu du mouvement perpétuel de la vie. Un de mes amis, qui, dans ses moments de gaieté, se pose en législateur et propose des lois nouvelles, prétendit un jour que le mariage ne devrait être valable que pour cinq ans.» Ce nombre impair et sacré, disait-il, suffit pour apprendre à se connaître, pour donner le jour à deux ou trois enfants, pour se brouiller, et, ce qui est le plus charmant, pour se réconcilier. Les premières années seraient infailliblement heureuses ; si, pendant la dernière, l’amour diminuait chez un des contractants, l’autre, stimulé par la crainte de perdre l’objet de ses affections, redoublerait d’égards et d’amabilité. De pareils procédés touchent et séduisent toujours, et l’on oublierait, au milieu de ce charmant petit commerce, l’époque fixée pour la résiliation du contrat d’association, comme on oublie dans une bonne société l’heure à laquelle on s’était promis de se retirer. Je suis persuadé qu’on ne s’apercevrait de cet oubli qu’avec un sentiment de bonheur, parce qu’il aurait tacitement renouvelé le contrat. […]

– Ce même ami, continua-t-il, disait encore, et toujours en plaisantant, que si l’on voulait absolument un mariage indissoluble, il fallait regarder comme tel un troisième essai ; parce qu’en renouvelant deux fois les mêmes engagements, soit avec la même, soit avec une autre personne, on avait proclamé, pour ainsi dire, qu’on le regardait comme indispensable par rapport à soi du moins. Il ajoutait, pour donner plus de poids à cet argument, que deux essais ou deux divorces précédents, fournissaient à la personne qui voudrait s’engager dans un lien indissoluble, avec celle qui avait demandé ou subi ses essais et ses divorces, le moyen de s’assurer si les ruptures étaient le résultat d’un travers d’esprit, d’un vice de cœur ou de caractère, ou d’une fatalité indépendante de la volonté humaine.» Une pareille loi, continuait mon ami, aurait en outre l’avantage de reporter l’intérêt et l’attention de la société sur les personnes mariées, puisqu’on pourrait un jour aspirer à leur possession si on les trouvait dignes d’amour et d’estime.

– Il faut avouer, dit vivement Édouard, que cette réforme donnerait aux relations sociales plus de vie et plus de mouvement. Dans l’ordre actuel des choses, le mariage est une espèce de mort ; dès que le lien conjugal est authentiquement formé, on ne s’occupe plus ni de nos vices, ni de nos vertus. »

Iere partie chapitre X

 

Affinités estivales

18 mercredi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Goethe

Un an après m’être plongé dans Les années d’apprentissage de Wilhelm Meister, j’ai décidé de me lancer dans les Affinités électives. Comme pour le Meister, je dois confesser avoir été un peu déçu. Cette déception était prévisible puisque, d’une, part mes attentes étaient essentiellement fondées sur le titre que j’ai toujours trouvé magnifique (ce qui est une base bien fragile pour se faire une idée de la valeur d’un ouvrage, on en conviendra), et que d’autre part j’avais été mis en garde par un passage de En lisant en écrivant, que j’ai cité l’année dernière. Soit dit en passant, je partage finalement le jugement de Julien Gracq et je placerai  Werther très au dessus du 1er Meister et des Affinités (je n’ai pas lu le 2e Meister : Les années de voyage de Wilhelm Meister, mais je ne suis pas très motivé pour le faire dans l’immédiat).

Je vais essayer de mettre par écrit mes impressions de lecture avec deux caveats, 1° ce ne sera pas très organisé (je viendrai peut être rajouter de nouveaux éléments après coup) 2° je vais spoiler le roman.

Je partage le reproche d’abstraction que  Gracq adresse aux long romans de Goethe, mais pour ce qui concerne les Affinités électives j’ai été moins sensible que lui au fait que Goethe « traite le monde extérieur comme une épure » ; c’est l’abstraction dans le compte-rendu même du développement des sentiments qui me laisse sur ma faim.  Il y a  comme une abstraction de la temporalité psychologique qui se manifeste dans le fait que certains sentiments « passent » trop vite. Que Charlotte résiste à son attirance pour le Capitaine tandis qu’Edouard, s’abandonne à celle qu’il éprouve pour Ottilie, fort bien, mais je trouve qu’elle renonce bien facilement et rapidement, comme si le réalisme psychologique était sacrifié aux contraintes d’une construction narrative qui prévoit que l’un s’efforcera de sauver un couple auquel l’autre renonce. Il y a un 2e exemple encore plus frappant qui fait d’ailleurs écho à un élément qui m’avait choqué dans Wilhelm Meister : dans le Meister, le corps de Mignon est à peine froid qu’on débat du destin matrimonial de Wilhelm, dans les Affinités électives, le bébé de Charlotte et Edouard vient à peine de mourir que l’on se consacre aux formalités du divorce. J’imagine Goethe s’adressant à ses personnages en leur disant, « allez, allez, on ne s’attarde pas à pleurer, j’ai une intrigue à boucler moi … ».

[ en cours d’écriture]

Ni commencement ni fin

17 mardi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Goethe

Dass du nicht enden kannst, das macht dich gross,
Und dass du nie beginnst, das ist dein Los.

[…]

Goethe, Unbegrenzt, West Östlicher Diwan

Que tu ne saches pas finir, c’est ce qui te fait grand,
Et que tu ne commences jamais, tel est ton sort.

trad. H. Lichtenberger

Philosophie de l’amateurisme

03 mardi Août 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

amateur, art, Goethe

« C’est en amateur qu’elle s’occupe de l’embellissement de tes domaines ; l’important est donc pour elle, comme pour tous les amateurs, de faire quelque chose sans s’inquiéter de ce que pourra valoir la chose faite. Est-ce que tu ne connais pas les prétendus amis de la vie champêtre ? ils tâtent la nature, ils ont des prédilections pour telle ou telle petite place, ils manquent de hardiesse pour faire disparaître un obstacle, et de courage pour sacrifier un petit agrément à une grande beauté. Ne pouvant se faire d’avance une juste idée du résultat de leurs entreprises, ils font des essais : les uns manquent, les autres réussissent ; alors ils changent ce qu’il faudrait conserver, conservent ce qu’il faudrait changer, et n’arrivent jamais qu’à un rhabillage qui plaît et attire, mais qui ne satisfait point. »

Goethe, Les affinités électives, Iere partie, chap. 3

Aliénation artistique

28 mercredi Juil 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

aliénation, art, Goethe

« Lorsque nous examinons de près la destinée de l’artiste, et même celle de l’artisan, nous reconnaissons qu’il n’est pas permis à l’homme de s’approprier un objet quelconque, pas même celui qui semble lui appartenir de droit, puisqu’il émane de lui. Ses œuvres l’abandonnent comme l’oiseau abandonne le nid où il est éclos.

Sous ce rapport la destinée de l’Architecte est la plus cruelle de toutes. Il consacre une partie de son existence et toutes les ressources de son génie à construire et à décorer un édifice ; mais dès qu’il est achevé, il en est banni. C’est à lui que les rois doivent la magnificence et la pompe imposante des salles de leurs palais ; et, cependant, ils ne lui permettent pas de jouir de l’effet merveilleux de son œuvre. Dans les temples, une limite infranchissable l’exile du sanctuaire dont la beauté imposante est son ouvrage, et il lui est défendu de monter les marches qu’il a posées, de même que l’orfèvre ne peut adorer que de loin l’ostensoir qu’il a fabriqué de ses mains. En remettant aux riches la clef d’un palais terminé, il leur donne à jamais la jouissance exclusive de tout ce qu’il a pu inventer pour rendre la vie de tous les jours commode, agréable et brillante. L’art ne doit-il pas s’éloigner de l’artiste, puisque ses œuvres ne réagissent plus sur lui, et se détachent de lui comme la fille richement dotée se détache du père à qui elle doit cette dot ? Ces réflexions nous expliquent pourquoi l’art avait plus de puissance, lorsqu’il était presque entièrement consacré au public, c’est-à-dire, aux choses qui continuent à appartenir à l’artiste, parce qu’elles appartiennent à tout le monde. »

Goethe, Les affinités électives, IIe partie, chap. 3

Refuge du mal

14 mercredi Juil 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Goethe

Eine Stelle suchte der Liebe Schmerz,
Wo es recht wüst und einsam wäre ;
Da fand er denn mein ödes Herz
Und nistete sich in das leere

 Goethe, West-östlicher Diwan

Le mal d’amour cherchait un lieu
Qui fût bien vide et solitaire ;
Il trouva mon cœur désert
Et fit son nid dans la place vide.

trad. H.  Lichtenberger

Vanité de la critique

07 lundi Juin 2021

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

critique, Goethe

« Au reste, les poésies insérées dans le dernier Almanach des Muses m’ont été une nouvelle occasion de vérifier jusqu’à l’évidence à quel point l’approbation la plus flatteuse est incapable de rien nous apprendre, et le blâme, de quelque ordre qu’il soit, est fatalement pour nous sans profit. Aussi longtemps qu’une œuvre d’art attend encore d’être réalisée, personne n’admet le moins du monde qu’elle soit exécutable ; le jour où elle est là, louange et blâme n’ont jamais qu’une valeur subjective; on voit des gens dont on ne saurait contes­ter le goût regretter qu’il n’y ait pas ici quelque chose en plus, là quelque chose en moins, sans se douter que l’œuvre entière s’en trouverait anéantie; si bien que la vertu proprement négative de la cri­tique, qui devrait être de toutes la plus haute, est elle-même pour nous comme si elle n’était pas. »

Goethe, Lettre à Schiller du 6 janvier 1798

← Articles Précédents

Archives

  • mars 2023 (5)
  • janvier 2023 (10)
  • décembre 2022 (6)
  • novembre 2022 (7)
  • octobre 2022 (6)
  • septembre 2022 (15)
  • août 2022 (24)
  • juillet 2022 (28)
  • juin 2022 (19)
  • mai 2022 (20)
  • avril 2022 (23)
  • mars 2022 (27)
  • février 2022 (29)
  • janvier 2022 (31)
  • décembre 2021 (25)
  • novembre 2021 (21)
  • octobre 2021 (26)
  • septembre 2021 (30)
  • août 2021 (24)
  • juillet 2021 (28)
  • juin 2021 (24)
  • mai 2021 (31)
  • avril 2021 (16)
  • mars 2021 (7)
  • février 2021 (6)
  • janvier 2021 (13)
  • décembre 2020 (11)
  • novembre 2020 (3)
  • octobre 2020 (3)
  • septembre 2020 (9)
  • août 2020 (18)
  • juillet 2020 (16)
  • juin 2020 (8)
  • mai 2020 (20)
  • avril 2020 (8)
  • mars 2020 (11)
  • février 2020 (18)
  • janvier 2020 (26)
  • décembre 2019 (21)
  • novembre 2019 (25)
  • octobre 2019 (26)
  • septembre 2019 (31)
  • août 2019 (27)
  • juillet 2019 (23)
  • juin 2019 (22)
  • mai 2019 (22)
  • avril 2019 (27)
  • mars 2019 (27)
  • février 2019 (24)
  • janvier 2019 (32)
  • décembre 2018 (13)
  • novembre 2018 (9)
  • octobre 2018 (12)
  • septembre 2018 (9)
  • août 2018 (13)
  • juillet 2018 (9)
  • juin 2018 (8)
  • mai 2018 (21)
  • avril 2018 (25)
  • mars 2018 (26)
  • février 2018 (22)
  • janvier 2018 (27)
  • décembre 2017 (24)
  • novembre 2017 (16)
  • octobre 2017 (19)
  • septembre 2017 (18)
  • août 2017 (21)
  • juillet 2017 (18)
  • juin 2017 (21)
  • mai 2017 (14)
  • avril 2017 (22)
  • mars 2017 (30)
  • février 2017 (12)
  • janvier 2017 (13)
  • décembre 2016 (14)
  • novembre 2016 (15)
  • octobre 2016 (22)
  • septembre 2016 (16)
  • août 2016 (24)
  • juillet 2016 (19)
  • juin 2016 (16)
  • mai 2016 (20)
  • avril 2016 (10)
  • mars 2016 (30)
  • février 2016 (28)
  • janvier 2016 (32)
  • décembre 2015 (27)
  • novembre 2015 (28)
  • octobre 2015 (31)
  • septembre 2015 (30)
  • août 2015 (33)
  • juillet 2015 (32)
  • juin 2015 (33)
  • mai 2015 (34)
  • avril 2015 (31)
  • mars 2015 (35)
  • février 2015 (32)
  • janvier 2015 (33)
  • décembre 2014 (37)
  • novembre 2014 (33)
  • octobre 2014 (33)
  • septembre 2014 (33)
  • août 2014 (33)
  • juillet 2014 (33)
  • juin 2014 (35)
  • mai 2014 (35)
  • avril 2014 (35)
  • mars 2014 (35)
  • février 2014 (30)
  • janvier 2014 (40)

Catégories

  • 7e art
  • Célébrations
  • Choses vues ou entendues
    • confession
    • Mon métier ma passion
  • Divers vers
  • Fantaisie
    • devinette
    • Philémon et Anatole
    • Taciturnus toujours au top
    • Tentatives de dialogues
  • Food for thought
    • Aphorisme du jour
    • Pessoa est grand
  • Insatiable quête de savoir
    • Il suffirait de quelques liens
  • Lectures
  • Mysticismes
  • Non classé
  • Paroles et musiques
    • Au chant de l'alouette
    • Berceuse du mardi
    • Bienvenue aux visiteurs
  • Père castor
  • Perplexités et ratiocinations
  • SIWOTI or elsewhere

Tags

Abel Bonnard alouette amitié amour art Auguste Comte Benjamin Fondane Bertrand Russell bonheur Cesare Pavese correspondance culture Dieu Djalâl ad-Dîn Rûmî Dostoievski Edmond Jabès Elias Canetti Emily Dickinson enseigner et apprendre esthétique Fernando Pessoa Friedrich von Schiller féminisme Gabriel Yacoub Goethe Hegel Hugo von Hofmannstahl humiliation Hâfez de Chiraz Ito Naga Jean-Jacques Rousseau Joseph Joubert Karen Blixen Karl Kraus Kierkegaard Kobayashi Issa Lichtenberg lune Malek Haddad Marina Tsvetaieva Marshall Sahlins mort Mário de Sá-Carneiro Nietzsche Nâzım Hikmet Omar Khayyâm Paul Eluard Paul Valéry perfection et imperfection Philippe Jaccottet philosophie Pier Paolo Pasolini Pierre Reverdy poésie profondeur racisme Ramón Gómez de la Serna Reiner Kunze religion rêve Simone Weil solitude souffrance Stefan George stoïcisme stupidité travail universalisme Urabe Kenkô utilitarisme vertu vie vérité Witold Gombrowicz éthique et esthétique

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Pater Taciturnus
    • Rejoignez 67 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Pater Taciturnus
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre