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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: étranger

Retour de l’étranger

15 mardi Oct 2019

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étranger, père et fils, Stefan George

Mein kind kam heim.
Ihm weht der seewind noch im haar ·
Noch wiegt sein tritt
Bestandne furcht und junge lust der fahrt.

Vom salzigen sprühn
Entflammt noch seiner wange brauner schmelz:
Frucht schnell gereift
In fremder sonnen wildem duft und brand.

Sein blick ist schwer
Schon vom geheimnis das ich niemals weiss
Und leicht umflort
Da er vom lenz in unsern winter traf.

So offen quoll
Die knospe auf dass ich fast scheu sie sah
Und mir verbot
Den mund der einen mund zum kuss schon kor.

Mein arm umschliesst
Was unbewegt von mir zu andrer welt
Erblüht und wuchs –
Mein eigentum und mir unendlich fern.

Stefan George, Der siebente Ring

Mon fils est de retour
Le vent du large encor souffle dans ses cheveux
Sa démarche soupèse encor
La peur qu’il a vaincue et la joie du voyage.

Et le sel des embruns
Enflamme encore sa joue éclatante et hâlée
Fruit qu’ont mûri, précoce
Les senteurs fortes et les feux de ciels lointains

Son regard s’alourdit
Déjà de ce secret que je ne saurai point
Mais il se voile aussi
Car il vint du printemps pour trouver nos hivers.

Il s’est ouvert si franc
Si large, ce bourgeon qu’il me fit presque peur
Et que je refusai
La bouche qui quêtait à ma bouche un baiser.

Je serre dans mes bras
Ce qui poussa, fleurit, devint monde étranger
Sans un signe de moi –
C’est mon bien, et pourtant des lointains nous séparent.

trad. M. Boucher

Vivre en étranger (3)

16 lundi Mai 2016

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étranger, Edmond Jabès, poésie

Il y a ceux qui s’efforcent de vivre partout en étranger et ceux dont c’est la condition native :

« Constamment en pays étranger, le poète se sert de la poésie comme interprète ».

Edmond Jabès, Les mots tracent

 

Stoïcisme et double nationalité

19 vendredi Fév 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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étranger, Plutarque, stoïcisme

« Antipater dans son traité Sur la différence entre Cléanthe et Chrysippe, raconte que Zénon et Cléanthe n’ont pas voulu devenir citoyens d’Athènes pour ne pas avoir de torts envers leur patrie.Passons sur ce point que, s’ils ont bien fait, Chrysippe a mal fait, lui, de s’inscrire sur la liste des citoyens. Ce qui est contradictoire et absurde, c’est qu’après avoir si longtemps maintenu à l’étranger leur personne et leur vie, de garder leurs noms pour leur patrie ; c’est comme si, ayant quitté sa femme pour vivre et dormir avec une autre et ayant eu des enfants de celle-ci, il ne contractait pas mariage avec elle, pour ne pas sembler avoir de tort envers la première. »

Plutarque, Des contradictions des stoïciens, IV

Vivre en étranger (2)

18 jeudi Fév 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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étranger, Emile Bréhier, stoïcisme, voyageur

Dans les commentaires de cet article Philalète objectait à ma suggestion de décrire le stoïcisme comme une injonction à vivre en étranger. Je livre ce nouvel élément au dossier.

« Un dogme que l’on voit revenir constamment à travers tout le stoïcisme est celui de l’indifférence des lieux où l’on habite : n’est-ce pas là comme une transposition de l’indifférence d’un commerçant cosmopolite pour qui la patrie est l’endroit où il fait ses affaires? « Le sage disait Chrysippe (S.V.F., 174, I) n’hésitera pas, s’il y a profit, à aller jusqu’à Panticapée et au désert des scythes. » C’est grâce à ce détachement total de toute patrie, de toute tradition locale et régionale que la stoïcisme a dû, en partie, sa diffusion. »

Emile Bréhier, Introduction au stoïcisme, p. LXI, Les Stoïciens I (Tel)

Peut-être, pour éviter les malentendus, faudrait-il distinguer « vivre en voyageur » et « vivre en étranger ». Le stoïcien ne vit pas en étranger au sens où il y aurait, ailleurs, un « chez lui » qu’il serait destiné à regagner. Il vit plutôt comme un voyageur qui, parce qu’il n’est nulle  part chez lui (au sens où il n’est pas attaché à sa place dans le monde comme le sont les « insensés ») est aussi partout chez lui.

Vivre en étranger

01 lundi Fév 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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apophtegmes, étranger, Epictète

« Un frère demanda un jour à l’Abbé Poemen : « Comment dois-je me comporter là où je vis? » L’Ancien répondit : « Soyez prudent comme si vous étiez étranger ; où que vous soyez, ne désirez pas que vos paroles fassent la loi, et vous aurez le repos »

La sagesse du désert, Aphorismes des pères du désert
trad. Marie Tadié, Albin Michel, LXXXI

 Le sage conseil de l’Abbé Poemen n’est pas sans rappeler cette recommandation du chapitre XI du Manuel d’Epictète :

« Ne dis jamais, à propos de rien, que tu l’as perdu ;  dis : « Je l’ai rendu. » Ton enfant est mort ? Tu l’as rendu. Ta femme est morte ? Tu l’as rendue. « On m’a pris mon champ ! » Eh bien, ton champ aussi, tu l’as rendu. « Mais c’est un scélérat qui me l’a pris ! » Que t’importe le moyen dont s’est servi, pour le reprendre, celui qui te l’avait donné ? En attendant le moment de le rendre, en revanche, prends-en soin comme d’une chose qui ne t’appartient pas, comme font les voyageurs dans une auberge. »

ADD. 03/02/16 : ce rapprochement a des limites comme le signale Philalète en commentaire.

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