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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: ennui

Sans avenir

02 samedi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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avenir, Cesare Pavese, ennui

Lo steddazzu

L’uomo solo si leva che il mare è ancor buio
e le stelle vacillano. Un tepore di fiato
sale su dalla riva, dov’è il letto del mare,
e addolcisce il respiro. Quest’è l’ora in cui nulla
può accadere. Perfino la pipa tra i denti
pende spenta. Notturno è il sommesso sciacquìo.
L’uomo solo ha già acceso un gran fuoco di rami
e lo guarda arrossare il terreno. Anche il mare
tra non molto sarà come il fuoco, avvampante.

Non c’è cosa più amara che l’alba di un giorno
in cui nulla accadrà. Non c’è cosa più amara
che l’inutilità. Pende stanca nel cielo
una stella verdognola, sorpresa dall’alba.
Vede il mare ancor buio e la macchia di fuoco
a cui l’uomo, per fare qualcosa, si scalda;
vede, e cade dal sonno tra le fosche montagne
dov’è un letto di neve. La lentezza dell’ora
è spietata, per chi non aspetta più nulla.

Val la pena che il sole si levi dal mare
e la lunga giornata cominci? Domani
tornerà l’alba tiepida con la diafana luce
e sarà come ieri e mai nulla accadrà.
L’uomo solo vorrebbe soltanto dormire.
Quando l’ultima stella si spegne nel cielo,
l’uomo adagio prepara la pipa e l’accende.

Cesare Pavese, Lavorare stanca

L’étoile du matin

La mer est encore sombre, les étoiles vacillent
quand l’homme seul se lève. Une tiédeur d’haleine
s’élève de la rive, où la mer a son lit,
et apaise le souffle. C’est l’heure maintenant
où rien ne peut arriver. La pipe elle-même pend
entre les dents, éteinte. L’eau murmure tranquille, nocturne.
L’homme seul a déjà allumé un grand feu de branchages
et regarde le sol qui rougeoie. Bientôt la mer sera
elle aussi comme le feu, flamboyante.

Il n’est chose plus amère que l’aube d’un jour
où rien n’arrivera. Il n’est chose plus amère
que l’inutilité. Lasse dans le ciel, pend
une étoile verdâtre que l’aube a surprise.
Elle voit la mer sombre et la tache de feu
et près d’elle, pour faire quelque chose, l’homme qui se réchauffe;
elle voit, puis tombe de sommeil entre les monts obscurs
où est un lit de neige. L’heure qui passe lente
est sans pitié pour ceux qui n’attendent plus rien.

Est-ce la peine que le soleil surgisse de la mer
et que commence la longue journée ? Demain
reviendront l’aube tiède, la lumière diaphane,
et ce sera comme hier, jamais rien n’arrivera.
L’homme seul ne voudrait que dormir.
Quand la dernière étoile s’est éteinte dans le ciel,
lentement l’homme bourre sa pipe et l’allume.

Cesare Pavese, Travailler fatigue
trad. Gilles de Van

Au boulot !

28 jeudi Mar 2019

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Charles Baudelaire, ennui, travail

« Il faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir, puisque, tout bien vérifié, travailler est moins ennuyeux que s’amuser. »

Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu

*

Voilà une citation propre à orner un poster démotivationnel.

L’ennui n’a pas d’avenir

25 samedi Fév 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Constantin Cavafis, ennui, monotonie

MONOTONIE

Un jour monotone en suit un autre
monotone, identique. Les mêmes choses
vont se produire, et se reproduiront encore –
pareils sont les instants qui nous trouvent et nous quittent.

Un mois qui s’écoule en amène un autre.
Ce qui vient est facile à imaginer ;
c’est ce pesant ennui d’hier. Au point
que demain n’a déjà plus l’air de demain.

Constantin Cavafis, En attendant les barbares
trad. Dominique Grandmont

 

Qui se souvient de Max von der Grün ?

31 lundi Oct 2016

Posted by patertaciturnus in confession

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Allemand seconde langue, ennui, notre jeunesse

En matière d’articles de blog comme de chanson, jouer la carte de la connivence générationnelle n’est pas la manière de capter l’attention la plus digne d’éloge. Si je m’apprête à œuvrer dans ce registre, je n’ai cependant pas choisi la facilité puisque je vais évoquer un thème qui ne devrait guère susciter de nostalgie, à supposer qu’il ravive les souvenirs de quelques lecteurs.

Ceux qui (quelques années après avoir appris à lire avec Valérie et Daniel) ont étudié l’allemand au lycée au tournant des années 90,  ont peut être eu la chance de disposer de la série de manuels « Ja, aber … » éditée chez Armand Colin.

ja-aberCette photo de la couverture ne permet malheureusement pas de se faire une idée de la convivialité toute Est-allemande qui se dégageait du graphisme des pages intérieures. Je ne sais pas si la réunification a eu des effets sur le design graphique du manuel, mais la couverture de la version « ganz neu » du manuel de 1995 peut le laisser espérer [1]. A l’époque les professeurs d’allemand n’avaient pas encore eu besoin du renfort de Tokio Hotel pour résister à la concurrence de l’espagnolo facilo ; on faisait allemand parce qu’on avait des parents qui voulaient qu’on soit dans une « bonne classe ». Comme on n’était pas la pour s’amuser on pouvait bien se contenter d’illustrations en noir et blanc (quand bien même celles du manuel d’anglais étaient en couleur). Il faut reconnaître que la forme de ce manuel était adéquate à son contenu … déprimant. Pas question de nous faire découvrir les courants culturels du monde germanique, pas de Lumières allemandes, de Sturm und Drang, de romantisme, de Vienne de la Belle-époque ; ce qui dominait c’était les névroses et angoisses allemandes contemporaines. Un jour, un de mes camarades attira mon attention sur un auteur dont le manuel proposait plusieurs textes  : Max von der Grün ; mon ami conclut son propos par cette sentence qui est restée gravée dans ma mémoire : « tous les textes qu’on nous fait étudier en allemand auraient pu être écrit par Max von der Grün ». Si on nous avait demandé de quoi Max von der Grün est-il le nom ? nous aurions répondu sans hésiter : « de l’ennui ».

max-von-der-grunRécemment, j’ai eu l’occasion de jeter un œil sur un de mes vieux manuel et je me suis rendu compte qu’un auteur y était plus présent (4 textes dans le manuel de Seconde) que Max von der Grün, une certaine Barbara Noack dont le nom ne me disait absolument rien.

barbara-noackJ’ai alors cherché à en savoir plus sur ces deux auteurs. Premier constat : les œuvres de nos deux auteurs ne semblent guère avoir été traduites en français [2]. Second point commun, il n’y a pas non plus de page qui leur soit consacré sur le Wikipedia français, Barbara Noack n’a qu’une page en allemand, Max von der Grün est un peu mieux loti mais seule la page en allemand est un tant soit peu développée.

A  l’occasion j’essaierai de savoir qui les a remplacé dans les manuels actuels.Mais en attendant une question me torture, y a-t-il de par le monde des gens à qui on fait apprendre le français avec Henri Troyat ou Gilbert Cesbron ?

[1] On attribuera plus vraisemblablement le changement de graphisme au passage du manuel chez Nathan.

[2] De Max von der Grün, je n’ai trouvé sur Amazon  que Nappe de feu paru en 1996 aux éditions Messidor, de Barbara Noack je n’ai trouvé qu’Un amant pour l’été (France Loisir, 1977).

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