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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

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Archives de Tag: désir

Roland au secours de Marc-Aurèle

28 mercredi Avr 2021

Posted by patertaciturnus in Perplexités et ratiocinations

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amour, blasphème, désir, Marc-Aurèle, Roland Barthes, stoïcisme

J’avoue n’avoir jamais été trop convaincu de l’efficacité des procédés de « redescription dégradante » que les stoïciens nous invitent à mettre en œuvre pour maîtriser nos désirs. On peut par exemple citer ce texte fameux de Marc-Aurèle :

« De même que l’on peut se faire une représentation de ce que sont les mets et les autres aliments de ce genre, en se disant : ceci est le cadavre d’un poisson ; cela, le cadavre d’un oiseau ou d’un porc ; et encore, en disant du Falerne, qu’il est le jus d’un grappillon ; de la robe prétexte, qu’elle est du poil de brebis trempé dans le sang d’un coquillage ; de l’accouplement, qu’il est le frottement d’un boyau et l’éjaculation, avec un certain spasme, d’un peu de morve. De la même façon que ces représentations atteignent leurs objets, les pénètrent et font voir ce qu’ils sont, de même faut-il faire durant toute ta vie ; et, toutes les fois que les choses te semblent trop dignes de confiance, mets-les à nu, rends-toi compte de leur peu de valeur et dépouille-les de cette fiction qui les rend vénérables. C’est un redoutable sophiste que cette fumée d’estime ; et, lorsque tu crois t’occuper le mieux à de sérieuses choses, c’est alors qu’elle vient t’ensorceler le mieux. »

Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, Livre VI §13

Peut-on sérieusement couper court à ses impulsions sexuelles en recourant à l’exercice mental proposé par Marc-Aurèle ?   Si encore il était question de penser à des images dégoûtantes de sécrétion … mais une simple description verbale semble avoir peu de prise sur l’investissement pulsionnel.

Cet extrait des Fragments d’un discours amoureux m’incite cependant à donner au procédé stoïcien – au moins dans le cas de l’attachement amoureux – plus de crédit que je ne le faisais spontanément :

« Le discours amoureux, ordinairement, est une enveloppe lisse qui colle à l’Image, un gant très doux autour de l’être aimé. C’est un discours dévot, bien-pensant. Lorsque l’Image s’altère, l’enveloppe de dévotion se déchire ; une secousse renverse mon propre langage. Blessé par un propos qu’il surprend, Werther voit tout d’un coup Charlotte sous les espèces d’une commère, il l’inclut dans le groupe de ses copines avec qui elle papote (elle n’est plus l’autre, mais une autre parmi d’autres), et dit alors dédaigneusement : « mes petites bonnes femmes » (meine Weibchen). Un blasphème monte brusquement aux lèvres du sujet et vient casser irrespectueusement la bénédiction de l’amoureux ; il est possédé d’un démon qui parle par sa bouche, d’où sortent, comme dans les contes de fées, non plus des fleurs, mais des crapauds. Horrible reflux de l’Image.

(L’horreur d’abîmer est encore plus forte que l’angoisse de perdre.) »

Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, Seuil, p. 36

Ce qui me donne à penser que le procédé de redescription peut avoir ici une certaine efficacité c’est qu’il rencontre une résistance (« l’horreur d’abîmer »), qu’il soit vécu comme un blasphème, ce qui suggère qu’il n’est pas sans prise sur l’affect. Ainsi peut-on espérer qu’en se forçant – ce qui dépend de nous – à surmonter l’horreur d’abîmer on puisse se libérer de l’angoisse d’une perte qui ne dépendrait pas de nous (cela vaudrait aussi rétrospectivement : profaner le souvenir et les reliques de ce qu’on a perdu pour se libérer du sentiment de la perte).

Reste à savoir pourquoi le procédé de redescription semble avoir plus de prise sur l’affect dans le cas de l’amour que dans le cas d’autres désirs. De quoi dépend que la redescription soit  vécue comme un blasphème ou comme un exercice futile ? Peut-être faut-il faire valoir l’idée que le « discours amoureux » est plus profondément constitutif de l’état amoureux que le discours érotique n’est constitutif du désir sexuel.

Vierge folle vs « male gaze »

11 mercredi Avr 2018

Posted by patertaciturnus in Lectures

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chasteté, désir, Karen Blixen

« Mlle Malin, par disposition naturelle et par éducation, dépassa toute mesure quant au principe. Non contente de se mettre sur la défensive, elle passa direc­tement à l’attaque, dédaignant le juste milieu. Prise d’une sorte de folie des grandeurs, dans l’évaluation de son corps, elle lui attribua un prix fantastique. En fait, cette surestimation de la valeur attribuée à son propre corps en fit la proie d’une sorte de mégalomanie. Sie­grid la superbe, l’ancienne reine de Norvège, convoqua auprès d’elle tous les soupirants qu’elle comptait parmi les roitelets du pays ; elle mit le feu à son palais pour tous les faire périr, déclarant qu’elle apprendrait ainsi aux petits souverains de Norvège à venir la courtiser. Malin aurait pu agir de même, avec une égale bonne conscience. De ce que sa gouvernante lui avait appris de la Bible, elle avait retenu que celui qui regarde une femme en la désirant a déjà commis l’adultère en son cœur, et elle se sentait appelée à être le pendant fémi­nin du jeune homme scrupuleux de l’Évangile. Le désir des hommes lui semblait, comme à la reine Siegrid, un crime aussi grave qu’une tentative de viol. Elle ne manifestait guère d’esprit de corps féminin et, apparemment, ne se souciait pas le moins du monde des honnêtes femmes qui eussent été dans de bien mauvais draps si le principe avait été appliqué à la lettre, puisque leur champ d’action se situe entre ces deux notions et qu’en les confondant en une seule on aurait tôt fait de mettre fin à leur activité, de même qu’on peut mettre fin à celle d’un joueur d’accordéon en repliant son instrument pour en boucler les deux extrémités. Elle faisait parfois piètre figure comme il arrive à tous ceux qui, ici-bas, prennent au pied de la lettre les paroles de l’Écriture. Mais de cela, elle n’avait cure. »

Karen Blixen, Le raz de marée de Norderney, in Sept contes gothiques, p. 34 – 35

Se libérer de la tentation en y cédant

03 lundi Avr 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Cesare Pavese, désir, plaisir

« On ne désire pas de jouir. On désire expérimenter la vanité d’un plaisir , pour ne plus en être obsédé. »

Cesare Pavese, Le métier de vivre, 16 octobre 1938

Stèle au désir

25 mardi Août 2015

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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désir, Victor Segalen

Stèle au désir

La cime haute a défié ton poids. Même si tu ne peux l’atteindre, que le dépit ne t’émeuve : Ne l’as-tu point pesée de ton regard ?

La route souple s’étale sous ta marche. Même si tu n’en comptes point les pas, les ponts, les tours, les étapes, — tu la piétines de ton envie.

La fille pure attire ton amour. Même si tu ne l’as jamais vue nue, sans voix, sans défense, — contemple-la de ton désir.

o

Dresse donc ceci au Désir-Imaginant ; qui, malgré toutes, t’a livré la montagne, plus haut que toi, la route plus loin que toi,

Et couché, qu’elle veuille ou non la fille pure sous ta bouche.

Victor Segalen, Stèles

Pourquoi il ne faut pas non plus anticiper le meilleur

26 dimanche Oct 2014

Posted by patertaciturnus in Lectures, Perplexités et ratiocinations

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désir, Marcel proust, surprise

« … je n’ai pas l’idée que la réalité puisse ressembler tant à mon désir, comme autrefois, quand j’espérais une lettre de ma maîtresse, je l’écrivais en pensée telle que j’aurais voulu la recevoir.  Puis sachant qu’il n’était pas possible, le hasard n’étant pas si grand, qu’elle m’écrive juste ce que j’imagine, je cessais d’imaginer, pour ne pas exclure du possible ce que j’avais imaginé, pour qu’elle put m’écrire cette lettre. Si même le hasard avait fait qu’elle me l’écrivît, je n’aurais pas  eu de plaisir, j’aurais cru lire une lettre écrite par moi-même. Hélas, dès le premier amour passé, nous connaissons si bien les choses qui peuvent nous faire plaisir en amour, qu’aucune, la plus désirée, ne nous apporte rien d’extérieur à nous. Il suffit qu’elles soient écrites avec des mots qui sont aussi bien des mots à nous qu’à notre maîtresse, avec des pensées que nous pouvons créer  aussi bien qu’elle, pour qu’en les lisant nous ne sortions pas de nous, et qu’il y ait peu de différence pour nous entre les avoir désirées et les recevoir, puisque l’accomplissement parle le même langage que le désir. »

Marcel Proust, Contre Saint-Beuve (Folio essais, p. 90)

*

Comme le titre de l’article l’indique, il s’agit, avec ce texte, de faire pendant à celui d’hier.

Le premier motif invoqué par Proust pour ne pas anticiper le meilleur relève manifestement de la superstition. Mais c’est une superstition assez sophistiquée qui prétend se fonder sur un raisonnement : il est très improbable que les choses se produisent exactement comme nous les avons imaginées, donc, en imaginant un événement, nous réduisons la probabilité qu’il se produise. Je ne vous ferai pas l’affront de vous expliquer en quoi l’inférence est spécieuse. Cette même superstition est mentionnée dans une des Fictions de Borges : Le miracle secret, mais elle y opère en sens inverse : le héros condamné à mort cherche à empêcher l’exécution d’avoir lieu en imaginant toutes les circonstances possibles de sa mise en œuvre.

Le second motif est davantage digne de prise en considération. L’argument consiste à soutenir qu’anticiper un événement heureux n’est pas souhaitable, non pas car cela réduirait la probabilité qu’il se produise, mais parce que cela réduirait sa capacité à nous rendre heureux. En savourant l’événement par anticipation on supprimerait le plaisir de la bonne surprise ; plus on aurait joui par avance d’imaginer l’événement heureux, moins il resterait à jouir au moment où l’événement se produit. A quoi on pourrait ajouter qu’en anticipant ainsi le meilleur on accroit le risque de déception au cas où il ne se produirait pas.

Cette raison de ne pas anticiper le meilleur peut sembler incohérente avec l’explication de l’inutilité d’anticiper le pire donnée par Pessoa dans le texte cité hier.  En effet, dans un cas on nous explique que l’anticipation annule l’effet de surprise de l’événement (heureux), dans l’autre  on nous explique au contraire que l’anticipation ne nous empêche pas d’être pris par surprise par l’événement (malheureux). Soutenir que les deux ont raison revient à dire qu’on peut se priver des bonnes surprises sans pouvoir se prémunir des mauvaises surprises. Mais comment justifier une telle asymétrie? Pourquoi les événements malheureux garderaient ils un effet de surprise que perdraient les événements heureux? Faut-il invoquer une providence maligne comme le suggère Pessoa à la fin de l’extrait cité hier? Pour justifier une éventuelle asymétrie entre l’anticipation des événements heureux et celle des événements malheureux peut-être est il préférable de considérer d’abord les mécanismes psychologiques qui pourraient en rendre compte. On peut imaginer l’argument suivant : l’anticipation des événements malheureux ne nous prémunit pas contre l’effet de (mauvaise) surprise comme l’anticipation de événements heureux nous prive de l’effet de (bonne) surprise car la souffrance de l’anticipation d’un événement malheureux n’est pas homogène à la souffrance procurée par l’événement réel comme la satisfaction procurée par l’anticipation de la satisfaction à venir est homogène à la satisfaction procurée par l’événement réel. Pour reprendre une formule de Proust, si « l’accomplissement parle le même langage que le désir », il ne parlerait pas le même langage que la crainte. Pour le dire autrement, si la souffrance nous prend toujours par surprise, ce serait parce que l’anticipation de celle-ci ne nous a pas fait suffisamment souffrir par avance. A la lumière de cette hypothèse on pourrait reconsidérer le procédé stoïcien d’anticipation des événements susceptibles de troubler l’âme et défendre l’idée que les conditions qui rendraient ce procédé efficace pour nous permettre de garder notre impassibilité face à un événement le rendraient également nuisible (pour éviter la souffrance causée par un événement il faudrait se torturer par anticipation). On notera pour finir que l’hypothèse psychologique que j’envisage pour expliquer l’asymétrie entre l’anticipation du meilleur et celle du pire n’implique pas l’adoption d’une cosmologie pessimiste, l’adhésion à l’hypothèse d’une providence maligne. Le fait fâcheux qu’il soit plus facile de se priver d’une bonne surprise que de se prémunir d’une mauvaise serait le sous-produit du fait avantageux que l’imagination serait plus adaptée à nous délecter par anticipation qu’à nous torturer. Mais trêve de spéculations au conditionnel, il faut désormais que je comble mon ignorance des travaux empiriques en psychologie qui doivent bien exister sur le sujet.

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