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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: désespérance

L’excès d’amour de ma désespérance

25 samedi Déc 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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désespérance, Pier Paolo Pasolini, religion

Pur sopravvivendo, in una lunga appendice
Di inesausta, inesauribile passione
— che quasi in un altro tempo ha la radice —

so che una luce, nel caos, di religione,
una luce di bene, mi redime
il troppo amore nella disperazione…

[…]

Pier Polo Pasolini, Appendice alla “Religione”: Una luce (1959)

*

Bien que je me survive, en un long appendice
de passion inépuisée, inépuisable
— qui plonge, semble-t-il, en un autre temps ses racines —

je sais qu’en ce chaos une lueur de religion,
une lueur de bien, rachète
l’excès d’amour de ma désespérance…

trad. José Guidi

Réjouissons-nous avec Max Jacob !

12 mardi Oct 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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déchéance, désespérance, paresse

Comment tombai-je en la noire paresse ?
vouloir trop beau et faible s’endormir?
J’ai perdu ma vie par délicatesse.
Coupable ou non c’est triste à vomir.

[…]

Max Jacob, Examen de conscience

*

Mon Dieu ! que je suis las d’être sans espérance,
de rouler le tonneau lourd de ma déchéance
et sans moyens d’en finir avec la terre.

[…]

Max Jacob, Agonie

Rien déjà n’a plus rien à voir avec rien.

08 vendredi Oct 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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désespérance, Idea Vilariño

No sé quién soy.
Mi nombre
ya no dice nada.
No sé qué estoy haciendo.
Nada tiene que ver ya más
con nada.
Tampoco yo
tengo que ver con nada.
Digo yo
por decirlo de algún modo.

Idea Vilariño, Última Antología

*

Ne sais qui je suis.
Mon nom
ne me dit déjà plus rien.
Je ne sais pas ce que je fais.
Rien déjà n’a plus rien à voir
avec rien.
Ni moi
à voir avec rien.
Je dis je
pour le dire en quelque sorte.

trad. Eric Sarner

Le soir

04 mercredi Juil 2018

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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désespérance, Paul Eluard

Le soir et les tenailles de la solitude
Le soir où tout est dit
Où rien n’est une route
Sous le froid sous la pâleur
Du temps semblable à une morte
Ici l’on joue la tragédie des résignés
Le jeu d’échec des faux-vivants
Un bloc d’oubli a comblé mes mains vides
Je ne sais plus avoir un corps
Je ne sais plus avoir un visage parfait
J’oublie la vie je suis atrocement à nu
Je suis à nu comme un schéma comme une épure
Sous la nuit crue d’une peine obstruée
Sous la chappe nacrée des larmes dérisoires
Non pas soumis mais épuisé
Je suis un homme sans raisons un homme absent
Réduit à rien un projet d’homme au cimetière

[…]

Paul Eluard, Tout se marie in Une leçon de morale

Je marche seul

30 mardi Déc 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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désespérance, Pétrarque

Tacito vo, che le parole morte
Farian pianger la gente, et i’ desio
Che le lagrime mie si spargan sole.

Pétrarque, Canzoniere, XVIII

*

Sans rien dire, je marche ; car mes paroles de mort feraient pleurer tout le monde, et je désire que mes larmes coulent solitaires.

trad. F. de Gramont

Taciturne passant dont les paroles tues
Apitoiraient les gens, je n’ai pas d’autre envie
Que solitairement me livrer à mes larmes.

trad. André Ughetto

My loneliness is killing me

07 dimanche Déc 2014

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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désespérance, Pierre Reverdy, solitude

On peut imaginer Sisyphe heureux ou Britney chantant du Pierre Reverdy.

*

D’UN AUTRE CIEL

Que veux-tu que je devienne
Je me sens mourir
Secours-moi
Ah Paris… le Pont Neuf
Je reconnais la ville
Un peu jouir
Un peu pleurer
Ma vie
Est-ce vraiment la peine d’en parler
Tout le monde en dirait autant
Et comment voudriez-vous que l’on passât son temps
Je pense à quelqu’autre paysage
Un ami oublié me montre son visage
Un lieu obscur
Un ciel déteint
Pays natal qui me revient tous les matins
Le voyage fut long
J’y laissai quelques plumes
Et mes illusions tombèrent une à une
Pourtant j’étais encore au milieu du printemps
Presque un enfant
J’avançais
Un train bruyant me transportait
Peu à peu j’oubliais la nature
La gare était tout près
On changeait de voiture
Et sur le quai personne n’attendait
La ville morte et squelettique
Là-bas dresse ses hauts fourneaux
Que vais-je devenir
Quelqu’un touche mon front d’une ombre fantastique
Une main
Mais ce que j’ai cru voir c’est la fumée du train
Je suis seul
Oui tout seul

Personne n’est venu me prendre par la main.

 

Pierre Reverdy, La lucarne ovale
in Plupart du temps, Gallimard Poésie

 

Le mal et le remède

13 jeudi Fév 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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égoïsme et altruisme, consolation, désespérance, Elias Canetti, humiliation

Un utile complément aux aphorismes de ces deux derniers jours.

*

Si l’on se sent humilié, il ne nous reste qu’une chose à faire : consoler et réconforter un autre humilié.

Elias Canetti, Le territoire de l’homme, p. 326

Lorsqu’il est très désespéré, il doit consoler quelqu’un et le voilà déjà consolé lui-même.

Elias Canetti, Le collier de mouches, p. 95

Haine de soi

11 mardi Fév 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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désespérance, Elias Canetti, envie de mourir, haine de soi

« On ne se hait jamais autant que lorsqu’on sent qu’on a montré en vain son meilleur côté, et c’est alors, alors seulement, qu’on désire vraiment mourir »

Elias Canetti, Le collier de mouches, p.52

Grand timonier

27 lundi Jan 2014

Posted by patertaciturnus in Pessoa est grand

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désespérance, Fernando Pessoa, nullité

« J’ai fait naufrage sans la moindre tempête, dans une mer où j’avais pied »

F. Pessoa, Le livre de l’intranquillité, p. 420

Litanie de la désespérance

24 vendredi Jan 2014

Posted by patertaciturnus in Pessoa est grand

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désespérance, Fernando Pessoa, incommunicabilité, perfection et imperfection

PESSOA1

« Joins les mains, place les entre les miennes et écoute-moi, ô mon amour.

Ce que je veux te dire, c’est, d’une voix douce et berceuse comme celle d’un confesseur distillant ses conseils, combien le désir d’obtenir est en deçà de ce que nous obtenons.

Je veux réciter, ma voix mêlée à ton esprit attentif, la litanie de la désespérance.

Il n’est aucune œuvre, d’aucun artiste, qui n’aurait pu être plus parfaite. Lu vers par vers, le plus grand des poèmes contient bien peu de vers qui ne pourraient être meilleurs, bien peu d’épisodes qui ne pourraient connaître une plus grande intensité, et l’ensemble n’atteint jamais à une perfection telle que celle-ci n’ait pu être encore bien supérieure.

 Malheur à l’artiste qui s’en aperçoit ! qui, un beau jour, se met à y réfléchir ! Il n’aura plus jamais de joie dans son travail, ni de repos dans son sommeil Il traverse la jeunesse sans jamais être jeune, et vieillit insatisfait.

Et puis, pourquoi exprimer ? Le peu de chose que l’on dit se trouverait bien mieux de n’avoir jamais été dit.

Si seulement je pouvais me persuader de la beauté du renoncement, comme je serais, à tout jamais, douloureusement heureux !

Car tu n’aimes pas ce que je dis avec les oreilles dont je m’entends moi-même le dire. Si je m’écoute parler tout haut, les oreilles dont je m’entends parler ne m’écoutent pas de la même façon que cette oreille intime dont je m’entends penser les mots. Si je me trompe sur moi-même en m’écoutant, au point de me demander souvent ce que j’ai bien pu vouloir dire, combien plus éloignés seront les autres de me comprendre !

De quelles complexes mésintelligences n’est pas faite la compréhension que les autres ont de nous !

Le plaisir délicieux de se voir compris reste interdit à ceux qui, précisément, ne veulent pas l’être — ce qui est le propre des êtres complexes et incompris ; quant aux autres, ces gens simples que tout le monde peut comprendre — ceux-là n’éprouvent jamais le besoin d’être compris… »

Fernando Pessoa, Le livre de l’intranquillité,
Christian Bourgois 1999, traduit du portugais par François Laye

*

J’ai reproduit l’intégralité du fragment 328 (p. 325 – 326 ) de la traduction de 1999 et j’ai l’intention de redonner souvent la parole à Pessoa. D’ailleurs le seul suspense concernant ce blog concerne la question de savoir qui de Canetti ou de Pessoa y sera le plus présent.

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