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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Dazaï Osamu

Un militant exemplaire

20 mardi Fév 2018

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Dazaï Osamu, marxisme, militantisme

« Quand on se reporte à cette époque, on constate qu’il existait toutes sortes de marxistes. Certains, comme Horiki, se don­naient le nom de marxistes par un modernisme de gloriole. D’autres, comme moi, s’attachaient au marxisme simplement pour un parfum d’illégalité qui leur plaisait. Si les partisans convaincus de la vérité mar­xiste avaient découvert ce qu’il y avait au fond de ces catégories, ils eussent été fous de rage à l’égard de Horiki et de moi-même et ils nous auraient probablement expulsés du parti comme des traîtres. Mais ni moi ni Horiki ne fûmes chassés. En particulier, dans ce monde de l’illégalité plus que dans le monde des messieurs corrects de la léga­lité, on pouvait boire joyeusement à la santé du parti; en ma qualité d’adepte à l’avenir plein de promesses, je fus chargé d’une foule de missions que l’on décorait du nom d’affaires secrètes d’une manière si exagérée que j’avais envie de pouffer de rire. Je n’en refusai aucune. Je les acceptai toutes avec indifférence. Suspecté par les « dogues » (c’est ainsi que les adeptes appelaient les policiers), je fus soupçonné, interrogé ; je ne commis pas de maladresses. Je souris ; je les fis rire et, de ces affaires dangereuses ainsi que les adeptes les appe­laient, je me débarrassai avec habileté. C’est que le groupe qui animait ce mouvement gonflait à plaisir l’importance de ces affai­res ; il allait jusqu’à imiter sottement des histoires de détectives ; il agissait avec d’ex­trêmes précautions; pourtant, à ma grande surprise, ma tâche était quelque chose d’insignifiant, mais ils s’efforçaient d’en faire mousser les dangers. A cette époque mon sentiment était le suivant : il m’était indif­férent d’être arrêté comme membre du parti et même de passer ma vie en prison. Ayant peur de la « vie réelle » des humains, je me demandais si je ne serais pas plus heu­reux dans une cellule que dans l’enfer d’un lit où je gémissais au cours des nuits d’in­somnie. »

Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme
trad. G. Renondeau, Gallimard, p. 66 – 67

La déchéance d’un homme est un roman largement autobiographique. Dazaï Osamu a effectivement été membre du Parti communiste japonais au début des années 30, époque où ce parti était interdit et réprimé.

Corrélation et causalité

01 jeudi Déc 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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amour, argent, corrélation, Dazaï Osamu

« On dit : « Plus d’argent, plus d’amour », n’est-ce pas ? Eh bien, l’interprétation que l’on donne de ce dicton est contraire à la vérité. On ne doit pas dire qu’un homme qui n’a pas d’argent est repoussé par les femmes. Le grand dictionnaire de Kanazawa en donne l’explication. Quand un homme n’a plus d’argent, il est découragé ; il n’a même plus la force de rire ; il devient bizarrement jaloux ; il tombe au dernier degré du désespoir. Il repousse les femmes. C’est une situation pénible. je comprends cette disposition d’esprit. »

Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme
trad. G. Renondeau, Gallimard Connaissance de l’Orient, p. 81

Cœur froid, bain chaud

18 vendredi Nov 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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chaleur ou froideur, correspondance, Dazaï Osamu

– Il paraît qu’un homme a pris un bain qu’il avait chauffé avec les lettres d’amour de ses maîtresses.
– Oh! Quelle horreur ! Je pense que c’est vous !
– Il m’est arrivé en effet de chauffer mon lait de cette façon.
– C’est donc un honneur pour ces lettres ! Buvez le donc !

Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme
trad. G. Renondeau, Gallimard Connaissance de l’Orient, p.72 – 73

*

Voilà une raison de regretter la dématérialisation de la correspondance : elle nous prive d’un moyen de nous réchauffer.

La foi selon K

28 vendredi Oct 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Dazaï Osamu, Dieu, foi, justice, Nietzsche

« J’avais peur, même de Dieu. Je ne croyais pas que Dieu nous aime, je ne croyais qu’à ses châtiments. La foi. Je me figurais qu’avoir la foi c’était simplement croire qu’il fallait se présenter devant le tribunal de Dieu pour être jugé. Je croyais à l’enfer, mais j’avais beau faire, je ne croyais pas au ciel. »

Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme

*

« Si Dieu avait voulu devenir un objet d’amour, il aurait dû commencer par renoncer à rendre la justice : – un juge, et même un juge clément, n’est pas un objet d’amour. »

Nietzsche, Le gai savoir §. 140

Au moins pouvoir se plaindre

24 lundi Oct 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Dazaï Osamu, plainte

Dazai_Osamu

Ne pas pouvoir se plaindre de ses malheurs peut-être considéré comme un redoublement du malheur :

« Le malheur. Il y a sur terre une foule d’hommes malheureux, ou plutôt, on peut le dire sans exagérer, tous les hommes sont malheureux. Toutefois ces hommes pouvaient protester hardiment contre leur malheur, et puis le monde comprenait aisément leur protestation et leur accordait sa sympathie. Mais à mon propre malheur personne ne pouvait rien en raison de toutes mes fautes. Si, en bredouillant, je commençais à élever un seul mot qui ressemblait à une protestation, j’étais sûr que non seulement Hirame, mais tout le monde s’écriait : mais … nous avons déjà entendu tout cela, nous en avons par dessus la tête.« 

Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme

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