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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: Bertrand Russell

Nobody’s perfect

24 dimanche Mar 2019

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Anthony Kenny, Bertrand Russell, Thomas d'Aquin

“Bertrand Russell wrote: ‘There is little of the true philosophic spirit in Aquinas. He does not, like the Platonic Socrates, set out to follow wherever the argument may lead. Before he begins to philosophize, he already knows the truth; it is declared in the Catholic faith. . . . The finding of arguments for a conclusion given in advance is not philosophy, but special pleading.’ It has often been remarked that this last remark comes oddly from a philosopher who (as we shall see) in his book Principia Mathematica takes hundreds of pages to prove that one and one make two.”

Anthony Kenny, An Illustrated Brief History of western philosophy
Blackwell 2006, p.152

*

Impossible, pas français !

17 lundi Nov 2014

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Bertrand Russell, Président de la République, stupidité

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« J’espérais à cette époque que toute la science pourrait devenir mathématique, y compris la psychologie. Le parallélogramme des forces montre qu’un corps sur lequel agissent simultanément deux forces suivra un trajet intermédiaire, qui inclinera davantage vers la force la plus grande. J’espérais qu’il pourrait exister un « parallélogramme des motivations » similaire – idée absurde, puisqu’un homme qui, sur une route, arrive à un croisement et qui est également attiré vers les deux routes, ne s’engagent pas dans les champs qui sont entre elles ».

Bertrand Russell, Histoire de mes idées philosophiques, Tel p. 261

*

Russell aurait peut-être été moins affirmatif s’il avait connu les trois derniers Présidents de la République française :

Jacques Chirac sur le CPE : « J’ai décidé de promulguer la loi » et « en pratique, je demande au gouvernement de veiller à ce qu’aucun contrat ne soit signé [sans intégrer des clauses qui modifieront la loi].

François Hollande et l’affaire Léonarda :« Si elle le demande, un accueil lui sera réservé, à elle seule. »

Nicolas Sarkozy sur le mariage : « La loi Taubira devra être réécrite de fond en comble. (…) Si vous préférez qu’on dise [qu’il faut] abroger la loi Taubira pour en faire une autre… En français, ça veut dire la même chose. » et « Le PACS n’est pas suffisant. Je veux un mariage pour les homos et un mariage pour les hétéros ».

 

Not alone in being alone

14 mardi Oct 2014

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Bertrand Russell, Fernando Pessoa, solitude

 

 « Il faut bien comprendre que ma vie mentale était entièrement souterraine ; rien n’en devait affleurer dans mes rapports avec autrui. Sur le plan social j’étais timide, enfantin, maladroit, bien élevé, plein de bonne volonté. Je regardais avec envie les gens capables d’évoluer dans la société sans angoisse et sans gaucherie. Il y a avait un jeune homme du nom de Cattermole qui, je crois ne devait pas, être un modèle de distinction ; mais je l’observais tandis qu’il accompagnait avec aisance et familiarité une élégante jeune femme, à laquelle il plaisait visiblement. Et je me disais que jamais, au grand jamais, je n’apprendrais à me comporter d’une façon qui put séduire une femme pour laquelle j’aurais du goût. […]

Bertrand Russell, Autobiographie, p. 43

« Dans ces derniers temps de mon adolescence, le fossé n’avait cessé de s’approfondir entre moi et les miens. Je partageais encore leurs idées en matière de politique, mais en aucune autre. Au début, j’avais bien essayé de leur faire part quelque fois de mes réflexions, mais comme ils s’en moquaient régulièrement, je finis par les garder entièrement pour moi. »

ibid. p. 46

« Sur la religion[…] je tins mes opinions secrètes jusqu’à l’âge de vingt et un ans. Aussi bien, dès ma quinzième année, je m’étais rendu compte que la vie en famille n’était tolérable qu’au prix d’un silence total sur tous les sujets qui m’intéressaient.Ma grand-mère pratiquait une forme de plaisanterie qui n’était amusante qu’en apparence, mais au fond pleine de méchanceté. Je manquais de répartie et ne savais que remâcher tristement mon humiliation »

ibid. p. 48

« J’étais uniquement soutenu par la résolution de faire plus tard quelque chose d’important en mathématiques, mais je désespérais de trouver jamais un véritable ami, ou seulement quelqu’un à qui je puisse confier mes pensées, et je ne pouvais imaginer ma vie que profondément malheureux. »

ibid. p. 48

*

« Je n’ai personne à qui me confier. Ma famille ne comprend rien. Mes amis, je ne peux pas les importuner avec cela. Je n’ai pas d’amis véritablement intimes, et même s’il en était un à la façon habituelle, il ne serait pas un intime au sens où j’entends l’intimité. Je suis timide et n’aime pas parler de mes malheurs. Un ami intime, c’est mon idéal, un de mes rêves éveillés, mais je n’en aurai jamais. Il n’existe pas de tempérament qui me convienne, il n’est pas en ce monde de caractère qui ait une chance d’approcher de l’ami intime auquel je rêve. N’en parlons plus. Je n’ai pas de maîtresse ni ne suis amoureux ; c’est encore un de mes idéaux, et je sens pleinement le néant de mon âme.  Je ne puis être égal à mon rêve. Hélas ! pauvre Alastor! Shelley, comme je te comprends! Puis-je me confier à ma mère? Comme je voudrais l’avoir ici. A elle non plus je ne puis me confier, mais sa présence adoucirait beaucoup ma souffrance. Je me sens aussi seul qu’une épave dans la mer. Et je suis, en fait, une épave. »

Fernando Pessoa, fragment autobiographique 25 juillet 1907
Pessoa en personne, p. 86

Mamie est de mauvaise foi

20 samedi Sep 2014

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Bertrand Russell, utilitarisme

A la demande générale de moi-même, je refais une petite visite à l’Autobiographie de Russell. Reprenons le chapitre consacré à son adolescence et jetons un œil au passage consacré à sa prise de conscience utilitariste.

« Il me paraissait évident que la fin de toute activité devait être le bonheur de  l’humanité et je m’étonnais de découvrir que tout le monde ne pensait pas ainsi. Je m’étais avisé que la philosophie du bonheur s’appelait utilitarisme et que ce n’était qu’une  éthique entre beaucoup d’autres. L’ayant adopté j’eus le front de dire à ma grand-mère que j’étais utilitariste. Elle m’accabla de son ironie et se plut dès lors à me proposer une série de cas de conscience en m’invitant à les résoudre selon les principes de l’utilitarisme. Je voyais bien que pour réfuter cette philosophie elle n’avait pas d’arguments valables et intellectuellement respectables. »  p. 46 – 47

Pourquoi le procédé utilisé par sa grand-mère ne constitue-t-il pas à ses yeux une argumentation valable? Pour répondre à cette question, peut-être faut il d’abord préciser le fonctionnement de l’argumentation par cas de conscience.

Il me semble qu’on peut envisager deux manières d’utiliser des cas de conscience pour mettre  en difficulté l’utilitarisme.

1) On peut proposer des situations que l’utilitarisme ne permettrait pas de trancher parce qu’on serait incapable de dire de quel côté du dilemme se trouve le plus grand bonheur. Pourquoi ne serait-ce pas là un argument valable? On peut envisager deux raisons :

a) On peut faire valoir que mettre un utilitariste dans l’incapacité de trancher un cas de conscience ne prouve pas que le principe de l’utilitarisme est erroné mais seulement qu’on ne sait pas encore l’appliquer à tous les cas. Dans ce cas l’argument pour être valable devrait montrer qu’il est impossible de savoir ce qui produira le plus de bonheur à long terme ce qui implique d’élever le niveau de généralité de l’argumentation et interdirait de se contenter de cas singuliers.

b) On peut faire valoir que l’honnêteté intellectuelle exigerait d’examiner si les conceptions rivales de l’utilitarisme ne seraient pas confrontées aux mêmes difficultés (sur le même cas ou des cas différents).

2) On peut envisager des situations pour lesquelles la réponse utilitariste est claire mais rentre en contradiction manifeste avec nos intuitions morales spontanées. Pourquoi une telle argumentation ne serait elle pas valable? Après tout il semble que l’argumentation classique contre l’utilitarisme qui l’accuse de courir le risque de justifier les phénomènes de bouc-émissaire fonctionne exactement sur ce principe.  La principale raison de récuser ce mode d’argumentation supposerait de récuser l’autorité de nos intuitions morales spontanées (si elles sont en désaccord avec l’utilitarisme, l’erreur serait de leur côté) mais dans ce cas ne doit-on pas s’interdire inversement de défendre l’utilitarisme en faisant valoir qu’il permet de justifier certaines de nos intuitions morales courantes?

Copieur

20 mercredi Août 2014

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Bertrand Russell, Hervé Le Tellier, Ramón Gómez de la Serna

« Je pense qu’heureusement que je n’aime pas les tripes parce que sinon j’en mangerais, alors que c’est franchement dégueulasse. »

Hervé Le tellier,
Les amnésiques n’ont rien vécu d’exceptionnel, p.151

« Epinards : […] Ne jamais rater la phrase célèbre de Prudhomme : « Je ne les aime pas, j’en suis bien aise, car si je les aimais, j’en mangerais, et je ne puis pas les souffrir. » (Il y en a qui trouveront cela parfaitement logique et qui ne riront pas.) »

Gustave Flaubert,
Dictionnaire des Idées reçues

« Je pense que j’ai du mal à imaginer la beauté de la femme disparue qui se cache derrière le crâne édenté d’une momie. »

ibid. p.155

« Il est difficile d’imaginer qu’une tête de mort lisse soit un crâne de femme. »

Ramón Gómez de la Serna, Greguerias, p.22

« Je pense que le problème des gens intelligents, c’est qu’ils perdent leur temps à se demander si les cons n’ont pas aussi un peu raison. »

ibid. p.59

« The trouble with the world is that the stupid are cocksure and the intelligent are full of doubt. »

Bertrand Russell

« Je pense que si quand un avion s’écrase, tout est détruit sauf la boîte noire, on ferait bien mieux de voyager en boîte noire. »

ibid. p. 62

« La pipe ne brûle pas ; donc si l’homme bâtissait ses maisons du bois dont on fait les pipes, les pompiers seraient inutiles. »

Ramón Gómez de la Serna, Greguerias p.54

« Je pense que si j’avais un marteau, tout autour de moi finirait par ressembler à un clou. »

ibid. p.183

« I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail. »

Abraham H. Maslow,
Toward a Psychology of Being

« Je pense que ce n’est pas parce que les anciens ont déjà tout dit qu’il faut s’interdire le risque de les plagier, d’autant qu’on ne les a pas tous lus. »

Hervé Le tellier,
Les amnésiques n’ont rien vécu d’exceptionnel, p.86

« Je pense que oui, c’est vrai, ça m’arrive de faire des emprunts dans certains textes, mais j’essaie toujours de rendre avec intérêt. »

ibid. p.114

Freud, Russell et le féminisme

16 mercredi Juil 2014

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Bertrand Russell, féminisme, Sigmund Freud

« Il s’agit somme toute d’un sujet sur lequel Mill se montre sous un jour peu humain. Son autobiographie est si prude ou si éthérée que l’on n’y pourrait jamais trouver la moindre indication que l’humanité est composée d’hommes et de femmes, et qu’il s’agit là d’une différence fondamentale. Ses rapports avec sa propre femme semblent également inhumains. Il l’épouse sur le tard, n’a pas d’enfant avec elle, la question de l’amour telle que nous l’entendons n’est jamais évoquée… Dans tous ses écrits, il n’apparaît jamais que la femme est différente de l’homme, ce qui ne veut pas dire qu’elle lui soit inférieure, peut-être même bien au contraire. Il constate par exemple qu’il existe une analogie entre l’oppression des femmes et celle des Nègres. N’importe quelle jeune fille à qui un homme baise la main, prêt à tout risquer pour obtenir son amour, même si elle ne vote pas et qu’elle n’a pas de droits civiques, serait capable de le contredire à ce sujet… Non, de ce point de vue, je suis toujours partisan des vieilles traditions, j’aspire à ma Martha telle qu’elle est et elle-même ne souhaiterait pas autre chose ; la législation et les mœurs doivent certes reconnaître aux femmes maints droits dont elles ont été privées, mais la position de la femme ne peut-être autre que ce qu’elle est : un objet d’adoration dans sa jeunesse et une épouse bien-aimée dans sa maturité. »

Sigmund Freud, Lettre à Martha du 15 novembre 1883

*

« En 1907, à l’occasion d’une élection partielle, je suis allé jusqu’à présenter ma candidature au Parlement comme partisan du vote féminin. Cette campagne de Wimbledon fut courte mais acharnée. Il doit être impossible aux jeunes d’aujourd’hui d’imaginer l’âpreté de l’opposition  qui sévissait alors contre le droit des femmes à l’égalité. Un peu plus tard quand j’ai fait campagne contre la Première Guerre mondiale, l’opposition à laquelle je me suis heurté ne fut pas comparable à celle que les « suffragistes » avaient affrontée en 1907. Dans tous les aspects du problème la majorité de la population ne voyait que des matières à dérision. Dans la foule des sarcasmes fusaient de toutes parts. Aux femmes : « Retournez donc à la maison pour vous occuper du bébé! » ; aux hommes de n’importe quel âge : « Vous avez demandé la permission de sortir à votre maman? »

Des œufs pourris qui m’étaient destinés atteignirent Alys. A ma première réunion publique on lâcha des rats pour faire peur aux femmes et des provocatrices feignant l’épouvante, poussèrent des hurlements n’ayant d’autre objet que de déconsidérer leur sexe. […]

On pouvait à la rigueur comprendre la sauvagerie des mâles qui se voyaient menacés dans leurs privilèges. Beaucoup moins, la détermination chez un très grand nombre de femmes de prolonger l’état où leur sexe était ravalé. Il ne me souvient pas que les esclaves noirs ou les serfs de Russie se soient jamais sérieusement opposés à leur propre émancipation. la plus illustre des opposantes au suffrage des femmes a été la reine Victoria.

J’avais toujours passionnément soutenu l’égalité des droits pour les femmes depuis que j’avais  lu, dans mon adolescence, les écrits de John Stuart Mill sur cette question. En ce temps-là j’ignorais encore le fait que ma mère avait milité pour la même cause à partir de 1860 environ. Il est peu de choses plus étonnantes que la rapide et totale victoire de cette cause d’un bout à l’autre du monde civilisé. Je suis heureux qu’une action à laquelle j’ai, pris part ait pour une fois aussi parfaitement réussi. »

Bertrand Russell, Autobiographie, p. 196 – 198

 

Les maths sauvent des vies

02 lundi Juin 2014

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Bertrand Russell, envie de mourir, harcèlement, maths, suicide

« Juste avant mes seize ans on m’envoya chez un répétiteur, qui se trouvait alors à Old Southgate, spécialisé dans la préparation aux examens militaires. Il s’agissait, quant à moi, de me préparer à l’examen pour l’obtention d’une bourse au Trinity College de Cambridge. Presque tous les condisciples que je trouvai là se destinaient à l’Armée, à l’exception d’un ou deux « réprouvés », destinés à l’Eglise, Ils avaient tous entre dix-sept et dix-neuf ans, de sorte que j’étais de beaucoup le plus jeune. Ils étaient à l’âge où l’on commence à fréquenter les prostituées, et c’était leur principal sujet de conversation. Le plus admiré d’entre eux était un jeune homme qui se vantait d’avoir attrapé la syphilis et de s’en être guéri, ce qui lui conférait un grand prestige. Ils se réunissaient pour raconter des histoires graveleuses. Tout leur était prétexte à obscénité. […] Tout pénible qu’il m’avait été de renfermer en moi mes tourments relatifs au sexe, cette façon brutale de s’y référer me choquait profondément. Je devins par réaction très puritain et me persuadai que toute activité sexuelle sans amour digne de ce nom était abominable. Je me suis replié sur moi-même et j’ai vécu autant que possible à l’écart des autres, Mais j’étais la victime toute désignée pour leurs plaisanteries. Ainsi, je devais m’asseoir sur une chaise posée sur une table et chanter pour eux, dans cette position, l’unique chanson que je connaissais :

Le vieil Abraham est bien mort. / Il portait une vieille lévite / qui se boutonnait par devant / de haut en bas.
Mais il avait une autre lévite d’un type entièrement différent / qui se boutonnait par derrière / de bas en haut.

Je n’ai pas tardé à comprendre que ma seule chance d’échapper à leurs attentions était de feindre, en les subissant, une bonne humeur imperturbable. Après un trimestre ou deux arriva un autre souffre-douleur possédant cet attrait supplémentaire qu’il ne savait pas garder son sang-froid. Du coup, ils me laissèrent tranquille. Aussi bien je m’habituais, peu à peu, à leurs conversations ; bientôt elles cessèrent de me choquer. Mais, au fond, je restais extrêmement malheureux. Il y avait un sentier menant à travers champs à New Southgate, que j’aimais à parcourir seul, regardant le coucher du soleil et ruminant des idées de suicide. Si j’ai renoncé, de fait, à me suicider, c’est que je voulais en savoir davantage en mathématiques. Naturellement mes parents auraient été horrifiés s’ils avaient su le genre de conversations auxquelles je me trouvais mêlé, mais comme je faisais des progrès en mathématiques, je ne leur laissai rien soupçonner de la boîte, préférant, tout compte fait, y rester le temps nécessaire. »

Bertrand RUSSELL, Autobiographie, p. 43 -45

*

Les mathématiques, une de ces nombreuses portes avant le bout du couloir.

Une bonne blague de Bertie et une vieille rancune

27 mardi Mai 2014

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Bertrand Russell, Ido, Louis Couturat

Signatur:D:JobRoot7979741preprozess669_B-16.04.2007

« De l’année 1897 j’ai gardé fort peu de souvenirs, hors celui de la publication de mes Fondements de la géométrie. Je me rappelle aussi la joie que me causa une lettre élogieuse de Louis Couturat, avec qui je n’avais pas encore eu de contacts personnels, mais dont j’avais recensé pour une revue l’ouvrage sur L’infini mathématique. J’avais toujours souhaité de recevoir de l’étranger des lettres flatteuses, et ce rêve se réalisait pour la première fois. Couturat me racontait comment il s’était débrouillé dans mon ouvrage, « armés d’un dictionnaire », car il ne savait pas un mot d’anglais. Quelque temps plus tard je lui  rendis visite à Caen où il était alors professeur. Ma jeunesse le surprit, mais cela n’empêcha pas entre nous la naissance d’une amitié qui dura jusqu’au jour où il fut écrasé par un camion pendant la mobilisation de 1914. Au cours des dernières années, j’avais perdu contact avec lui, car il était entièrement absorbé par le problème d’un langage international. Il soutenait la cause de l’Ido contre celle de l’Espéranto. A l’entendre, il n’existait pas dans toutes l’histoire de la race humaine d’êtres aussi dépravés que les espérantistes. Il déplorait que le mot Ido ne se prêtât pas à la formation d’un mot analogue  à celui d’espérantiste. Je proposais « idiot », qui ne parût guère le séduire. »

Bertrand Russell, Autobiographie, p. 168 – 169

*

Le conflit entre partisans de l’Ido et partisans de l’Esperanto tient bien sûr à la prétention de chaque camp d’être porteurs de la langue auxiliaire internationale,  mais les rancunes semblent avoir eu une virulence particulière du fait que l’Ido est dérivé de l’Esperanto. En contrepoint de ce que rapporte Russell des propos de Couturat sur les espérantistes il est amusant de citer les propos d’un espérantiste sur Couturat et les défenseurs de l’Ido.

« Il faut aussi savoir que l’ido est l’aboutissement d’une traîtrise. Ses deux principaux promoteurs, Couturat et de Beaufront, étaient vraiment des gens malhonnêtes qui ont gagné la confiance de Zamenhof (alias Dr Esperanto), lui ont fait croire qu’ils allaient le soutenir, puis lui ont donné un coup de poignard dans le dos. C’est une histoire assez compliquée qui est très bien expliquée dans « L’homme qui a défié Babel ». Zamenhof, par contre, a toujours été d’une honnêteté scrupuleuse. C’était un homme d’une grande valeur morale, qui n’avait aucune ambition pour lui-même, alors que Couturat et Beaufront étaient des ambitieux qui voulaient se mettre en avant. »

Pour apprécier le ton de ce texte il faut signaler qu’il a été écrit dans les années 2000 soit un siècle après les faits. Chez les espérantistes on a beau être pacifiste, il y a des choses qu’on ne pardonne pas, semble-t-il!

Solitude et souffrance

22 jeudi Mai 2014

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Perplexités et ratiocinations

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Bertrand Russell, Elias Canetti, Ikiru, La mort d'Ivan Ilitch, solitude, souffrance

« La solitude des souffrances : comme il est étrange que nous en concevions si peu de rancune les uns envers les autres ».

Elias Canetti, Le collier de mouches, p. 73

*

Cet aphorisme m’est revenu à l’esprit après avoir lu le texte que j’ai cité hier, dans lequel Russell raconte le bouleversement que représenta pour lui le malaise de Mrs Whitehead :

« Elle semblait coupée de tous et de tout par un véritable mur de souffrances, et l’isolement de chaque être humain dont je pris soudain conscience me bouleversa. »

A la réflexion, je ne suis pas sûr que les textes de Russell et Canetti parlent exactement du même phénomène mais je ne suis pas sûr non plus que la limite entre les deux soit parfaitement nette. L’isolement dont Russell prend conscience ne me semble pas consister en une indifférence ou un absence d’empathie de la part de l’entourage (au contraire le fait que Mrs Whitehead soit coupée des autres par sa souffrance ressort d’autant plus fortement que les autres sont sensibles à cette souffrance) en conséquence il n’y aurait pas lieu ici de reprocher aux autres l’isolement de la personne qui souffre. En revanche la solitude dont parle Canetti  est  une solitude dont l’homme souffrant pourrait faire grief aux autres  ce qui suggère un manque d’empathie ou de sollicitude de leur part. Pour illustrer la situation dont parle Canetti on peut évoquer La  mort d’Ivan Ilitch de Tolstoï [1] :

« Comment cela arriva au cours du troisième mois de la maladie d’Ivan Ilitch on ne saurait le dire, car cela se fit peu à peu, mais il advînt, sans qu’on le remarquât, que sa femme, sa fille, son fils, les domestiques, les amis, les médecins, et tout particulièrement Ivan Ilitch lui-même, comprirent que tout l’intérêt de sa situation pour les autres se réduisait à savoir quand il ferait enfin place nette quand ils débarrasserait les vivants de la gêne que sa présence occasionnait et se délivrerait lui-même de ses souffrances »

On peut également penser à la scène de Vivre (生きる – Ikiru) de Kurozawa [2] dans laquelle le personnage principal rentrant chez lui après avoir appris qu’il a un cancer de l’estomac incurable entend son fils et sa belle-fille anticiper l’héritage [à partir de la 19e minute de la vidéo ci-dessous].

Il me semble que l’aphorisme de Canetti exprime l’étonnement de celui qui, se découvrant honteux de son attitude envers la souffrance des autres, s’étonne de ne pas avoir reçu les imprécations qu’il a conscience d’avoir mérité. Que peut-on répondre à la question qu’il soulève ? Comment comprendre que ceux qui souffrent ne tiennent pas davantage rancune aux autres de leur solitude?

Je présume qu’on peut invoquer une forme de sagesse consistant à ne pas ajouter une nouvelle souffrance (celle du ressentiment) à la souffrance initialement ressentie. Peut-être aussi certains s’interdisent-ils de reprocher aux autres d’avoir, face à leur souffrance, l’attitude qu’ils ont eux-mêmes conscience d’avoir eu face à la souffrance d’autrui. De manière connexe on pourrait considérer que ceux qui n’ont  pas besoin d’avoir eux même souffert pour se mettre à la place de ceux qui souffrent sont particulièrement digne d’admiration. Dans La mort d’Ivan Ilitch c’est dans l’imminence de la mort qu’Ivan Ilitch se libère de la rancune envers ses proches. Il me semble qu’il y a comme un retournement par lequel, se mettant à leur place, il se libère de la tentation de leur reprocher leur impuissance à se mettre à sa place.

  « Oui je les tourmente, pensa-t-il. Ils ont pitié de moi ;  mais il vaut mieux pour eux que je meure. » Il voulut le leur dire, mais n’en eut pas la force. « D’ailleurs, pourquoi parler? songea-t-il. Il faut le faire. » Il indiqua du regard son fils à sa femme et dit :

– Emmène le … j’ai pitié … de toi aussi .

Il voulut encore ajouter : « pardonne! » mais dit « laisse-passer », et, incapable de se reprendre, il fit un signe de la main, sachant qu’il serait compris par celui qui devait le comprendre.

Et brusquement, il sentit clairement que ce qui le tourmentait et l’oppressait se dissipait, s’écoulait hors de lui de tous les côtés à la fois. Il a pitié d’eux, il ne faut plus les faire souffrir. Il faut les délivrer et se délivrer soi-même de leurs tourments. « Comme c’est bien et comme c’est simple ! » Songea-t-il.

*

J’espère ne pas avoir écrit trop de sottises par manque de connaissance ou de réflexion. Si c’est le cas j’espère qu’il se trouvera quelqu’un pour me corriger.

*

[1] Je cite la traduction de Boris Schloezer chez Stock. le premier passage cité se trouve p. 85 le second p. 127.

Si j’ai mis un lien vers l’article Wikipedia en anglais plutôt qu’en français, ce n’est pas – pour une fois – par snobisme mais parce que, dans la liste des personnages, l’article français oublie de citer  le serviteur Guérassim dont le dévouement à Ivan Ilitch contraste avec l’attitude de la famille et des amis.

[2] L’article de Wikipedia en anglais sur le film affirme qu’il est inspiré par la La mort d’Ivan Ilitch …  je crois qu’on peut préciser « très librement inspiré ».

Je me souviens que c’est grâce au blog de de Phersu que j’ai entendu parler de ce film et que j’ai eu envie de le voir. Si un jour, Phersu passe par ici, qu’il en soit remercié.

Révélation

21 mercredi Mai 2014

Posted by patertaciturnus in Food for thought, Lectures

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Bertrand Russell, Bouddha, révélation, solitude, souffrance

Un nouvel extrait de l’autobiographie de Russell qui éclaire l’une des trois passions évoquées dans le prologue.

Pendant le deuxième semestre de 1901 nous sommes allés habiter avec les Whitehead la maison du professeur Maitland dans l’enceinte de Downing College. Le professeur Maitland avait dû aller à Madère pour raisons de santé. Sa gouvernante nous informa que « Monsieur s’était tout desséché à force de manger du pain grillé », diagnostic qui ne semble pas rigoureusement médical. Cependant Mrs Whitehead devenait de plus en plus invalide : elle souffrait cruellement de troubles cardiaques. Son état nous rendait, Whitehead, Alys [la première femme de Russell] et moi, très anxieux. Whitehead n’était pas seulement un mari des plus aimants, mais il dépendait considérablement de sa femme, et l’on se demandait s’il pourrait encore faire rien de bon au cas où elle disparaîtrait.
Un jour Gilbert Murray vint à Newnham lire une partie de sa traduction d’Hippolyte, encore inédite. Nous étions allés l’entendre, Alys et moi, et je fus profondément ému par la beauté de ce poème. En rentrant à la maison nous avons trouvé Mrs Whitehead en proie à un accès d’une violence exceptionnelle. Elle semblait coupée de tous et de tout par un véritable mur de souffrances, et l’isolement de chaque être humain dont je pris soudain conscience me bouleversa. Depuis mon mariage ma vie affective n’avait cessé d’être calme et superficielle. J’avais oublié les problèmes fondamentaux et je me contentais de futile intellectualité. Or il me sembla que la terre s’ouvrait subitement sous mes pas et que je basculais dans un monde entièrement nouveau. En l’espace de cinq minutes m’ont assailli des réflexions telles que celles-ci : la solitude des cœurs humains est intolérable; rien ne peut l’entamer que, porté à sa plus haute intensité, ce genre d’amour qu’ont prêché les grandes religions ; tout ce qui ne découle pas de ce mobile est néfaste ou, dans le meilleur cas, inutile ; il s’ensuit que la guerre est un mal, que l’éducation des jeunes gens de bonne famille dans les public schools est abominable, que le recours à la force doit être absolument proscrit, et que, dans les relations humaines, c’est au cœur même de la solitude, en chaque être, qu’il importe d’atteindre et de parler. Le plus jeune fils des Whitehead, âgé de trois ans, était dans la chambre. Je ne m’étais pas avisé de sa présence, ni lui de la mienne : on lui avait demandé de ne faire aucun bruit pendant que sa mère souffrait si atrocement. Je l’ai pris par la main et je l’ai emmené. Il m’a suivi docilement, il se sentait bien avec moi. De ce jour-là jusqu’à sa mort pendant la guerre, en 1918, nous avons été amis intimes.
Ces cinq minutes avaient suffi pour me transformer complètement. Pendant quelque temps je fus possédé par une sorte d’illumination mystique. J’avais l’impression de connaître les plus secrètes pensées de chaque passant dans la rue, illusion bien sûr, mais il est de fait que je me suis trouvé d’un seul coup bien plus proche qu’autrefois de tous mes amis et d’un grand nombre de mes connaissances. J’avais été partisan de l’impérialisme ; cinq minutes firent de moi un défenseur des Boers et de la Paix. Des années durant je ne m’étais soucié que d’analyse et d’exactitude, et voilà que je me trouvais envahi d’aspirations quasi mystiques à la beauté, débordant d’intérêt pour les enfants, avide, presque autant que Bouddha, d’une philosophie qui pût rendre supportable l’existence humaine. Une étrange exaltation s’était emparée de moi, non exempte, certes, de déchirement, mais triomphante aussi dans la mesure où je me. sentais capable de dominer la souffrance et d’y trouver, je l’espérais du moins, la voie de la sagesse. Depuis lors, les pouvoirs, les facultés d’intuition mystique dont je m’étais cru détenteur se sont considérablement affaiblies, cependant que les méthodes analytiques reprenaient leurs droits. Mais il m’est toujours resté quelque chose de l’illumination que j’avais cru avoir en cette occasion, et c’est de là que procèdent mon attitude pendant la Première Guerre mondiale, mon attachement aux enfants, mon indifférence aux petites contrariétés, enfin une certaine ouverture de cœur dans mes rapports avec les personnes.

Bertrand Russell, Autobiographie, p187

*

La lecture de ce texte m’a fait immédiatement pensé à la découverte de la souffrance par Siddhārtha Gautama, (d’ailleurs Russell lui-même évoque le Bouddha). Coïncidence amusante c’est à vingt-neuf ans que Siddhārtha, sortant de son palais, est censé avoir découvert la souffrance, or en 1901, lorsque se sont produits les événements racontés dans l’extrait, Russell a justement vingt-neuf ans. Même s’il y avait là un âge fatidique pour ce type d’expérience, le parallèle s’arrête là puisque, comme Russell le précise, dans son cas la méthode analytique reprit ses droits et ne laissa pas définitivement la place au mysticisme.

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