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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Tag: apophtegmes

Généalogie de la prévention routière

02 mercredi Août 2017

Posted by patertaciturnus in Fantaisie, Lectures

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alcool, apophtegmes, prévention, publicité

Le slogan « Un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts », lancé en 1984, est attribué au publicitaire Daniel Robert. Je suis en mesure de vous révéler en exclusivité sa source d’inspiration :

« On fit une fois l’offrande sur la montagne d’abba Antoine.Il y avait là une jarre de vin, et l’un des vieillards, prenant une petite cruche et une coupe, en porta à abba Sisoès et le lui offrit ; et il en but. Il en accepta aussi une seconde, et il la but. Le frère lui en offrit une troisième, mais il ne la prit pas, disant : « Arrête, frère ; ne sais tu pas que c’est Satan? »

Apophtegmes des pères, IV, 44
Ed. du Cerf 1993

« Un verre ça va, trois verres c’est Satan ! », ça claquait pas mal, mais ça manquait d’une rime interne, d’où la modification qui conduit au slogan finalement retenu.

Marron ou pardon ?

15 jeudi Juin 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures, Tentatives de dialogues

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apophtegmes, malentendu, pardon, réconciliation, vengeance

– Qu’est-ce que tu lis ?
– Les Apophtegmes des pères du désert
– Et c’est bien ?
– Il y a un passage qui pourrait te plaire : « jamais je ne me suis couché avec un grief contre quelqu’un ; et autant que je pouvais, je n’ai jamais laissé quelqu’un se coucher avec un grief contre moi ».
– C’est beau, mais je crois que ce serait au dessus de mes forces … je veux dire, je ne me vois pas aller coller un pain à tous ceux contre qui j’ai un grief avant d’aller me coucher !

Vivre en étranger

01 lundi Fév 2016

Posted by patertaciturnus in Lectures

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apophtegmes, étranger, Epictète

« Un frère demanda un jour à l’Abbé Poemen : « Comment dois-je me comporter là où je vis? » L’Ancien répondit : « Soyez prudent comme si vous étiez étranger ; où que vous soyez, ne désirez pas que vos paroles fassent la loi, et vous aurez le repos »

La sagesse du désert, Aphorismes des pères du désert
trad. Marie Tadié, Albin Michel, LXXXI

 Le sage conseil de l’Abbé Poemen n’est pas sans rappeler cette recommandation du chapitre XI du Manuel d’Epictète :

« Ne dis jamais, à propos de rien, que tu l’as perdu ;  dis : « Je l’ai rendu. » Ton enfant est mort ? Tu l’as rendu. Ta femme est morte ? Tu l’as rendue. « On m’a pris mon champ ! » Eh bien, ton champ aussi, tu l’as rendu. « Mais c’est un scélérat qui me l’a pris ! » Que t’importe le moyen dont s’est servi, pour le reprendre, celui qui te l’avait donné ? En attendant le moment de le rendre, en revanche, prends-en soin comme d’une chose qui ne t’appartient pas, comme font les voyageurs dans une auberge. »

ADD. 03/02/16 : ce rapprochement a des limites comme le signale Philalète en commentaire.

Paroles de plomb

10 jeudi Déc 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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apophtegmes, critique

« L’un des Anciens disait : autrefois, quand nous nous réunissions, nous parlions de sujets qui étaient bons pour notre âme ; nous nous élevions de plus en plus et montions jusqu’au Ciel. Mais maintenant nous passons notre temps à tout critiquer lorsque nous sommes ensemble et nous nous entrainons mutuellement vers l’abîme. »

Aphorismes des pères du désert, LXI
Albin Michel, trad. Tadié

*

Je prends cet aphorisme pour moi. Lorsque j’ai créé ce blog j’avais surtout l’intention de partager des enthousiasmes et des admirations (c’est plus ou moins ce qui est expliqué dans l’À propos) aujourd’hui je me rends compte que je suis de plus en plus souvent tenté de le transformer en défouloir contre les inepties que je découvre au gré de ma procrastination en ligne. Cela m’entraîne-t-il vers l’abîme ? Pour répondre à cette question, il faut examiner cette autre : à quelles conditions le temps passer à critiquer n’est pas du temps perdu? Il me semble qu’il y a deux choses qui peuvent justifier qu’on passe du temps à critiquer :

  1. rendre service aux autres en les détournant de l’erreur
  2. tirer partie de la critique pour mettre ses propres idées au clair

Le premier objectif ne concerne guère ce blog, puisque ce que j’ai à dire a généralement été mieux dit ailleurs par des personnes ayant une bien meilleure audience ; j’essaierai de m’abstenir du pur défoulement pour m’en tenir au deuxième objectif.

Soumettez-moi à la tentation … que j’y résiste

09 dimanche Août 2015

Posted by patertaciturnus in Lectures, Perplexités et ratiocinations

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apophtegmes, tentation

Parce que Canetti en cite quelques uns, je me suis intéressé aux Apophtegmes des pères du désert. N’ayant pas osé investir directement dans les trois tomes aux éditions du Cerf j’ai cherché à me faire une idée à partir d’un florilège proposé par Thomas Merton chez Albin Michel. Un des thèmes qui a retenu mon attention est celui de la tentation ; je l’évoquerai en citant quelques textes et en formulant les questions que leur rapprochement soulève selon moi. Pour clore les préalables, je dois confesser ma totale ignorance de la littérature théologique sur le sujet.

Tentation de saint Antoine - AL Leloir

Alexandre-Louis Leloir, La tentation de saint Antoine

*

LVI

L’un des Anciens disait : ce n’est pas parce que de mauvaises pensées nous viennent à l’esprit que nous sommes coupables, mais seulement parce que nous nous y complaisons. Ces pensées peuvent causer notre perte ou notre gloire.

Ce premier apophtegme nous explique qu’être tenté n’est pas être coupable. Si les mauvaises pensées « nous viennent », comment en serait-on responsable? Cependant être tenté, à défaut d’être un acte fautif, pourrait être envisagé comme le signe d’une déficience de notre nature morale. Il ne semblerait pas absurde de soutenir, par exemple,  que la fidélité de celui qui ne ressent même pas la tentation de l’infidélité est plus parfaite que la fidélité de celui qui résiste à la tentation de l’infidélité. Une telle conception  ne pourrait-elle pas se  réclamer de l’apophtegme suivant ?

XXI

Un moine rencontra, au cours d’un voyage, un groupe de servantes du Seigneur. Et à leur vue, il quitta la route et s’éloigna autant qu’il put. Mais l’Abbesse lui dit : « Si vous étiez un moine parfait, vous ne nous auriez même pas regardées assez attentivement pour reconnaître que nous sommes des femmes.

Mais dans l’apophtegme LVI surmonter la tentation n’est pas présenté comme un bien moindre que ne pas y être accessible. Au contraire, la tentation est qualifiée de cause de gloire ou de perdition, en effet elle est l’occasion de révéler la force (si nous la surmontons) ou la faiblesse de notre d’âme  (si nous y succombons). Loin d’être un signe de déficience morale, la tentation serait l’occasion de révéler sa vertu. Cette interprétation est étayée par un autre apophtegme  :

XXV

L’abbé Poemen disait : c’est dans les tentations que se manifeste la vertu d’un moine.

Il me semble cependant qu’une tension au sein de cette conception est susceptible d’apparaitre si nous prenons en considération un élément de l’apophtegme LVI que j’ai négligé jusqu’ici. Il nous est en effet expliqué que, s’il n’y a pas de faute à être tenté, le mal commence avant qu’on succombe à la tentation quand on s’y complait. Que faut il entendre par se complaire dans la tentation. Si la simple tentation consiste en « mauvaises pensées » qui se présentent indépendamment de notre volonté, on peut supposer que la complaisance implique suffisamment d’activité de la part du sujet pour qu’il puisse être considéré comme responsable. On peut penser qu’il y a complaisance quand on maintient son attention sur une « mauvaise pensée » … on peut notamment penser aux cas où on prend plaisir à imaginer la satisfaction d’un désir interdit . La difficulté est alors la suivante : comment concilier l’idée d’un danger de la complaisance pour la tentation avec l’idée que la tentation est l’occasion de révéler sa force d’âme? Comment être sûr qu’en cherchant à éprouver sa vertu on n’est pas en réalité en train de se complaire dans la tentation du vice? Mater Taciturna, que j’ai consulté en tant qu’experte en tentation, soutient qu’il n’y a pas ici de difficulté  : il suffirait de dire que nous n’avons pas à fuir les tentations, mais que nous ne devons pas non plus les rechercher. Cette interprétation est fort tentante, je note cependant qu’un apophtegme va au delà de cette position raisonnable et pousse explicitement à demander des tentations :

XCI

L’Abbé Poemen racontait que l’Abbé Jean Colobos avait supplié le Seigneur d’extirper toutes ses passions, si bien qu’il était devenu impassible. Et, dans cet état, il alla trouver un des Anciens et lui dit :

« Vous voyez devant vous un homme entièrement en paix et qui n’a plus de tentations. » L’Ancien répondit, « Allez prier le Seigneur d’ordonner qu’une lutte quelconque s’élève en vous, car l’âme ne mûrit que dans les combats. »

Et lorsqu’il se remit à être tenté, il ne demanda plus à être délivré, mais se contenta de dire : « Seigneur, donnez moi la force de supporter la lutte. »

tentation de Saint Hilarion

Parce qu’il n’y a pas de raison que toutes les tentations soient pour saint Antoine. La tentation de saint Hilarion par Dominique Papety

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