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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Catégorie: Mysticismes

Fais-moi mal !

10 jeudi Juin 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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Hâfez de Chiraz

Je préfère la blessure que Tu donnes au baume qu’un autre y met.
Je préfère le poison que Tu donnes à la thériaque des autres.

Ma mort par le coup de Ton épée est notre vie éternellement !
Car mon âme se trouve bien d’être immolée à Toi.

Hâfez de Chiraz, Ghazal 294, beyt 5-6, Le Divân.
trad. C-H de Fouchécourt

Questions importunes

03 jeudi Juin 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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Hâfez de Chiraz, questions et réponses

Mon âme malade n’a pas l’insolence de Te questionner.
Heureux le blessé qui obtient de l’Ami une réponse !

Hâfez de Chiraz, Ghazal 1202, beyt 8, Le Divân.
trad. C-H de Fouchécourt

Mystique de la réouverture des terrasses

19 mercredi Mai 2021

Posted by patertaciturnus in Célébrations, Divers vers, Mysticismes

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Hâfez de Chiraz, vin

Échanson, apporte le vin, puisque le mois du jeûne est passé !
Introduis la coupe, puisque le temps de se faire remarquer est passé.

Le temps célébré est passé, viens-t’en, que nous réparions
une vie passée hors la présence du flacon et de la coupe!

Combien de temps devra-t-on brûler comme l’aloès dans l’incandescence du repentir ?
Donne le vin, puisque la vie est allée au bout de la froide chimère!

Rends-moi ivre au point que, hors de moi-même j’ignore
qui est entré, qui est sorti du champ du fantasme !

Dans l’espoir humé qu’une gorgée de Ta coupe nous parvienne,
à la Taverne, matin et soir, la prière est allée pour Toi.

Au cœur qui était mort une vie est venue à l’âme,
dès qu’une senteur de parfum du Vin lui traversa les sens.

L’ascète possédait la suffisance, il n’ pas atteint le salut.
Le libertin est allé à la Cité du Salut par la voie du besoin.

La petite monnaie du cœur en ma possession fut dépensée en Vin.
C’était de la fausse monnaie, elle est donc allée à ce qui est interdit!

Arrête de conseiller Hâfez en disant: « Il n’ pas trouvé sa voie,
l’homme égaré qui a mis son plaisir dans le vin pur. »

Hâfez de Chiraz, Ghazal 84, Le Divân.
trad. C-H de Fouchécourt

Soumission

06 mercredi Jan 2021

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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Hâfez de Chiraz, injustice, pardon

1. Celui qui me foula aux pieds de sa traîtrise comme poussière du chemin,
en baisant la poussière je demande pardon à ses pieds.

2. Je ne suis pas homme à me plaindre de Ton injustice, jamais !
Je suis un esclave confiant, un serviteur désireux de Ta fortune.

Hâfez de Chiraz, Divân, Ghazal 353

Souffle coupable

23 lundi Nov 2020

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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amour, faute, Hâfez de Chiraz

Voici que moi sans Toi je respire, quelle honte !
Peut-être me pardonnes-Tu, autrement la faute est sans excuse !

Hâfez de Chiraz, Le Divân, Ghazal 408, beyt 4

Effacement

21 mardi Juil 2020

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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Hâfez de Chiraz

Quand tu auras bu un demi-litre à la coupe de l’absence à toi même,
tu te vanteras moins toi-même

Hâfez de Chiraz, Divân, 469,2 trad C-H de Fouchécour

Lettre à l’Ami

28 jeudi Mai 2020

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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Hâfez de Chiraz

1. Poussé par la brûlure au cœur, j’écrivis une lettre à l’Ami :
A cause de Ton départ, j’ai cru être au jugement dernier.

2. J’ai dans les yeux cent signes de ma séparation de Lui.
ces larmes à mes yeux ne sont-elles pas un signe suffisant?

3. J’eus beau essayer, je ne tirai de Lui nul profit.
Qui met à l’épreuve l’homme aguerri s’en repentira.

4. J’interrogeai un médecin sur la condition d’ami. Il répondit :
Tourment dans l’éloignement, salut dans la proximité.

5. Je me dis : « Si je tourne autour de Ta rue, on me le reprochera. »
Par Dieu, nous ne vîmes jamais d’amour sans reproches!

6. Hâfez est en quête d’une coupe en échange de sa douce vie,
espérant y goûter un vin de Générosité !

Hâfez de Chiraz, Divân, Ghazal 416
trad. C-H de Fouchécourt

Quand la Pentecôte tombe à l’Ascension

30 jeudi Mai 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Mysticismes

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Hölderlin

[…]
Doch trauerten sie, da nun
Es Abend worden, erstaunt,
Denn Großentschiedenes hatten in der Seele
Die Männer, aber sie liebten unter der Sonne
Das Leben und lassen wollten sie nicht
Vom Angesichte des Herrn
Und der Heimat. Eingetrieben war,
Wie Feuer im Eisen, das, und ihnen ging
Zur Seite der Schatte des Lieben.
Drum sandt er ihnen
Den Geist, und freilich bebte
Das Haus und die Wetter Gottes rollten
Ferndonnernd über
Die ahnenden Häupter, da, schwersinnend,
Versammelt waren die Todeshelden,

Itzt, da er scheidend
Noch einmal ihnen erschien.
Denn itzt erlosch der Sonne Tag,
Der Königliche, und zerbrach
Den geradestrahlenden,
Den Zepter, göttlichleidend, von selbst,
Denn wiederkommen sollt es,
Zu rechter Zeit. Nicht wär es gut
Gewesen, später, und schroffabbrechend, untreu,
Der Menschen Werk, und Freude war es
Von nun an,
Zu wohnen in liebender Nacht, und bewahren
In einfältigen Augen, unverwandt
Abgründe der Weisheit. Und es grünen
Tief an den Bergen auch lebendige Bilder,
[…]

Hölderlin, Patmos

*
[…]

« Mais le deuil les saisit, maintenant que le Soir
Était tombé, et comme une stupeur venait frapper ces hommes
Car ils avaient dans l’âme quelque chose de grand
Qui s’était décidé ; mais ils aimaient pourtant
La vie sous le soleil et ils ne voulaient point
Quitter la Face du Seigneur
Ni la patrie. Forcé en eux, pourtant,
Tel le feu dans le fer, était cela,
Et l’ombre de l’Aimé allait à côté d’eux.
Or donc il fit descendre en eux
L’esprit, et véritablement
La maison en trembla et les orages de Dieu
Roulaient, tonnant jusque dans les lointains,
Sur les têtes émues du grand pressentiment
Où, méditants et profonds, se trouvaient réunis les héros de la mort,

A l’instant que, pour les quitter
Il leur apparaissait une dernière fois.
Car dans l’instant s’était éteint le Jour du Soleil,
Et le Royal, dans sa douleur divine,
A brisé de soi-même le juste rayon
De son sceptre éblouissant.
Car il faudra que tout revienne
Au temps voulu. Il ne serait pas
Maintenu dans le Bien, plus tard, et infidèle il se serait
Brutalement rompu, l’ouvrage des humains ;
Et la joie désormais
Ce fut de vivre dans la nuit pleine d’amour et de garder
Au fond des yeux dans la simplicité, fixement
Les abîmes de la sagesse. Et virides aussi
Au profond des montagnes sont de vides images.

[…]

trad. Armel Guerne

Élection et persécution

02 mardi Avr 2019

Posted by patertaciturnus in Lectures, Mysticismes

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judéité, Max Jacob

« Je vous remercie de m’avoir fait naître de la race juive souffrante car celui-là seul est sauvé qui souffre et qui sait qu’il souffre et offre à Dieu sa souffrance. Or vous m’avez fait souffrir dès mon enfance étouffée, abominable – dans cette race humiliée déjà – et si vous ne m’aviez pas donné conscience alors, vous m’aviez réservé de pouvoir un jour vous offrir cette contribution à mon salut. »

Max Jacob, Méditations religieuses, sept 1941, 8h10

Écriture et judéité

03 dimanche Déc 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures, Mysticismes

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Edmond Jabès, judéité, littérature

« A la question : « Vous considérez-vous comme un écrivain juif? » j’ai toujours répondu : « Je suis écrivain et juif » ; réponse, a priori, déconcertante mais qui relève du souci majeur de ne pas réduire l’un et l’autre à ce que je pourrais en dire en les confondant.
Et, pourtant, c’est en m’affirmant comme écrivain que je me suis senti déjà juif. En ce sens que l’histoire de l’écrivain et celle du Juif ne sont que l’histoire du livre dont ils se réclament.
Ce sont mes interrogations d’écrivain qui m’ont permis d’aborder, dans sa gravité, le questionnement juif ; comme si le devenir juif, à un moment donné, n’était plus qu’un devenir-écriture.
Le rapport du Juif — talmudiste, cabbaliste — au livre est, dans sa ferveur, identique à celui que l’écrivain entretient avec son texte. Tous deux ont même soif d’apprendre, de connaître, de décrypter leur destin gravé dans chaque lettre où Dieu s’est retiré. Et qu’importe si leur vérité diffère ! Elle est vérité de leur être. Elle est vérité de leur langue. Parole de deux livres en un ; car l’écrivain juif n’est pas nécessairement celui qui, dans ses écrits, privilégie le mot « juif » mais celui pour qui le mot « juif » est dans tous les mots du vocabulaire ; mot d’autant plus absent qu’il est, à lui seul, chacun d’eux.
[…]
Il y a, pour le Juif et pour l’écrivain, un perpétuel commencement — qui n’est pas un recommencement —, un même étonnement face à l’écrit, une même foi dans ce qui reste encore à lire, à dire. Dieu est Sa parole et cette parole vivante est éternellement récrite. Le Juif croyant ne peut aller à Dieu qu’en passant par le Livre, mais le commentaire du Texte originel n’est pas -commentaire de la Parole divine. Il est celui de l’humaine parole éblouie par celle-ci, tel le papillon nocturne par la flamme. Le commentaire de l’affolement du papillon et non celui de l’aveuglante ampoule. Le destin de l’insecte et du livre est de périr brûlés ; mais ils ne meurent pas de la même façon ni dans le même laps de temps. Multiples sont les approches du texte et, souvent, énigmatiques. Les voies du livre sont voies d’instinct, d’écoute, d’attente, de réserve, d’audace, tracées par le vocable, soutenues par la question. Chemins d’ouverture. »

Edmond Jabès, Le Livre des marges, p. 181-183

*

Si ce texte éclaire le sens de l’étrange mystique du Livre et de l’écriture qui suscite ma perplexité chez Jabès, il ne suffit pas à lever ma circonspection.

Il me paraît intéressant de confronter ce texte de Jabès à un texte que j’avais cité naguère dans lequel Joubert met plutôt en garde contre la sacralisation de la littérature et l’ambition de rivaliser avec les vrais livres sacrés.

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