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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives de Catégorie: Divers vers

Plaisir d’offrir

07 samedi Mai 2022

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Don de l’humble

Le désert se lamente : tu m’apportes tant d’eau, pauvre créature que je suis,
Que puis-je t’offrir en échanger ? Je ne possède rien !
Le nuage répond : Ô désert, je ne te demande rien,
Tu m’accordes le plaisir de te laisser un don.

Rabindranath Tagore, Tantôt dièse, tantôt bémol

Au delà d’Enrico, Hâfez

21 jeudi Avr 2022

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Enrico macias, Hâfez de Chiraz

Enrico Macias nous l’a appris : « il n’y a pas de honte à être mendiant de l’amour »

Mais Hâfez de Chiraz va plus loin qui nous enseigne que c’est un titre de gloire :

Ne méprise pas les mendiants de l’amour, car ces gens
sont des princes sans ceinture, des rois sans couronne !

Hâfez de Chiraz, Le Divân, Ghazal 196, beyt 5
trad. C-H de Fouchécourt

Ne vends pas pour un empire ta condition de mendiant à la porte de l’Aimé !
Qui est à l’ombre de Cette porte, irait-il au soleil ?

Ghazal 216, beyt 6

Sais-tu ce qu’est la fortune ? Voir le visage du Compagnon,
préférer mendier dans Sa rue plutôt qu’être roi

Ghazal 384, beyt 1

Le froc du mendiant d’amour détient en sa manche un trésor :
qui est Ton mendiant parviendra vite à la royauté !

Vois le pouvoir de l’amour, comment par manière de gloire et d’honneur,
Ton mendiant brise le fleuron de la couronne de la royauté.

Ghazal 403, beyt 2 & 9

Fin d’élégie

17 dimanche Avr 2022

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Miguel Hernández

[…]

La inaplacable muerte nos espera
como un agua incesante y malparida
a la vuelta de cada vidriera.

¡Cuántos amargos tragos es la vida!
Bebió él la muerte y tú la saboreas
y yo no saboreo otra bebida.

Retírate conmigo hasta que veas
con nuestro llanto dar las piedras grama,
abandonando el pan que pastoreas.

Levántate: te esperan tus zapatos
junto a los suyos muertos en tu cama,
y la lluviosa pena en sus retratos
desde cuyos presidios te reclama.

Miguel Hernández, Elegía

*

[…]

La mort nous attend, implacable
comme une eau incessante indésirable
derrière chaque fenêtre.

Combien la vie est amère !
Il a bu la mort et tu la savoures
et je ne savoure pas d’autre boisson.

Viens avec moi jusqu’à ce que tu voies
germer les pierres avec nos pleurs,
abandonne le pain dont tu prends soin.

Lève toi car tes souliers t’attendent
près des siens qui sont morts dans ton lit,
et la peine inondée de larmes
dans ses portraits emprisonnés te réclame.

trad.  Monique-marie Ihry

Tristes sont les hommes

04 lundi Avr 2022

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Miguel Hernández

Tristes guerras
si no es amor la empresa.

Tristes. Tristes.

Tristes armas
si no son las palabras.

Tristes. Tristes.

Tristes hombres
si no mueren de amores.

Tristes. Tristes.

Miguel Hernández

Tristes guerres
si elles ne sont pas faites pour l’amour

Tristes, tristes.

Tristes armes
si elles ne sont pas faites avec les mots.

Tristes, tristes.

Tristes sont les hommes
s’ils ne meurent pas d’amour.

Tristes, tristes.

trad. Monique-Marie Ihry

Absence

29 mardi Mar 2022

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Non classé

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absence, Miguel Hernández

Ausencia en todo veo:
tus ojos la reflejan.

Ausencia en todo escucho:
tu voz a tiempo suena.

Ausencia en todo aspiro:
tu aliento huele a hierba.

Ausencia en todo toco:
tu cuerpo se despuebla.

Ausencia en todo pruebo:
tu boca me destierra.

Ausencia en todo siento:
ausencia, ausencia, ausencia.

Miguel Hernández

L’absence, je vois en chaque chose :
ton regard reflète son néant.
L’absence j’entends en chaque chose :
ta voix sonne l’adieu du temps.
En toute chose je respire l’absence :
ton souffle a de l’herbe la fragrance.
Tout ce que je touche n’est qu’absence :
ton corps s’évapore à présent.
L’absence j’éprouve en chaque chose :
ta bouche n’est que bannissement.
L’absence je sens en chaque chose :
absence absence absence.

traduction Monique-Marie IHRY, Cap de l’étang éditions

Ne te désole pas !

25 vendredi Mar 2022

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Hâfez de Chiraz

1. Joseph, qui fut perdu, reviendra en Canaan, ne te désole pas !
Un jour la cabane aux chagrins deviendra roseraie, ne te désole pas!

2. L’état de ce cœur affligé va s’améliorer, ne te désole pas !
Et cette tête troublée va s’apaiser, ne te désole pas !

3. Si deux jours durant la rotation du firmament n’est pas allée, à notre gré,
la marche du Temps n’est pas toujours de même ne te désole pas!

4. Si le printemps de la vie se déploie sur la banquette des parterres,
Oiseau chanteur, tu te couvriras de l’ombrelle de la Rose, ne te désole pas!

5. Si le torrent du néant arrache les fondements de l’existence, mon coeur,
puisque Noé est ton pilote, du Déluge ne te désole pas !

6. Hé! ne désespère pas: tu n’es pas au fait du secret du monde invisible.
Sous le voile sont les jeux dérobés, ne te désole pas !

7. Si par passion de la Kaaba tu veux marcher au désert,
si l’épine de la ronce t’aiguillonne, ne te désole pas !

8. Si même l’étape est fort périlleuse et le but très éloigné,
nul chemin n’est sans fin, ne te désole pas!

9. Notre situation, séparés de l’Aimé, harcelés par Son gardien
Dieu qui inverse les situations la connaît toute, ne te désole pas!

10. Hâfez, au recoin de la pauvreté, dans la solitude des sombres nuits,
tant que tu t’astreindras à prier, à étudier le Coran, ne te désole pas!

Hâfez de Chiraz, Le Divân, Ghazal n° 250

Réfutation de l’idéalisme

19 samedi Mar 2022

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Rabindranath Tagore

L’inculte

Vous qui voulez, méditez les yeux fermés, assis,
Sur la réalité ou l’irréalité de la création,
Pendant ce temps, assis, les yeux grands ouverts,
Je profite du jour pour contempler l’univers.

Rabindranath Tagore, Tantôt dièse tantôt bémol
trad.P. Mukherjee, Orphée La Différence

Qui s’enfuit, déjà ?

17 jeudi Mar 2022

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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à la manière d’Albane Gellé

Elle
a pris son courage à deux mains
Il
a pris ses jambes à son cou

Elle
a ouvert son cœur
Il
a fermé sa porte

Rachel Delacourt, Variations et pastiches

Ton rire

08 mardi Mar 2022

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Pablo Neruda, rire

TU RISA

Quítame el pan, si quieres,
quítame el aire, pero
no me quites tu risa.

No me quites la rosa,
la lanza que desgranas,
el agua que de pronto
estalla en tu alegría,
la repentina ola
de plata que te nace.

Mi lucha es dura y vuelvo
con los ojos cansados
a veces de haber visto
la tierra que no cambia,
pero al entrar tu risa
sube al cielo buscándome
y abre para mi todas
las puertas de la vida.

Amor mío, en la hora
más oscura desgrana
tu risa, y si de pronto
ves que mi sangre mancha
las piedras de la calle,
ríe, porque tu risa
será para mis manos
como una espada fresca.

Junto al mar en otoño,
tu risa debe alzar
su cascada de espuma,
y en primavera, amor,
quiero tu risa como
la flor que yo esperaba,
la flor azul, la rosa
de mi patria sonora.

Ríete de la noche,
del día, de la luna,
ríete de las calles
torcidas de la isla,
ríete de este torpe
muchacho que te quiere,
pero cuando yo abro
los ojos y los cierro,
cuando mis pasos van,
cuando vuelven mis pasos,
niégame el pan, el aire,
la luz, la primavera,
pero tu risa nunca
porque me moriría.

Pablo Neruda, Los versos del capitán

Ton rire

Tu peux m’ôter le pain,
m’ôter l’air, si tu veux :
ne m’ôte pas ton rire.

Ne m’ôte pas la rose,
le fer que tu égrènes
ni l’eau qui brusquement
éclate dans ta joie
ni la vague d’argent
qui déferle de toi.

De ma lutte si dure
je rentre les yeux las
quelquefois d’avoir vu
la terre qui ne change
mais, dès le seuil, ton rire
monte au ciel, me cherchant
et ouvrant pour moi toutes
les portes de la vie.

À l’heure la plus sombre
Égrènes, mon amour,
Ton rire, et si tu vois
Mon sang tacher soudain
Les pierres de la rue,
Ris : aussitôt ton rire
Se fera pour tes mains
Fraîche lame d’épée.

Dans l’automne marin
Fais que ton rire dresse
Sa cascade d’écume,
Et au printemps, amour,
Que ton rire soit comme
La fleur que j’attendais,
La fleur guède, la rose
De mon pays sonore.

Moque-toi de la nuit,
Du jour et de la lune,
Moque-toi de ces rues
Divagantes d’île,
Moque-toi de cet homme
Amoureux maladroit,
Mais lorsque j’ouvre, moi,
Les yeux ou les referme,
Lorsque mes pas s’en vont,
Lorsque mes pas s’en viennent,
Refuse-moi le pain,
L’air, l’aube, le printemps,
Mais ton rire jamais
Car alors j’en mourrais.

trad. C. Couffon C. Rinderknecht

Fétichisme du pied ou narcissisme ?

01 mardi Mar 2022

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Pablo Neruda

[…]

Pero no amo tus pies
Si no porque anduvieron
Sobre la tierra y sobre
El viento y sobre el agua
Hasta que me encontraron

Pablo Neruda, Los versos del capitán

Mais je n’aime tes pieds
que pour avoir marchés
sur la terre et aussi
sur le vent et sur l’eau
jusqu’à me rencontrer.

trad. C. Couffon C. Rinderknecht

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