J’ai raconté ailleurs sur ce blog comment, après une conférence d’Elise Marrou, je m’étais précipité pour acheter Les voix de la raison de Stanley Cavell. Comme la traduction française était alors épuisée je m’étais immédiatement rabattu sur la version originale. Je n’en ai aujourd’hui toujours pas lu plus de trois pages.
Quelques temps plus tard la lecture de L’organisation des mathématiques grecques de Théétète à Archimède par le trop méconnu Jean-Louis Gardiès m’inspira le besoin irrépressible de me procurer les Fondements de la géométrie de Hilbert. J’en trouvai une version en pdf que je me téléchargeai illico. Je n’en ai évidemment jamais lu une ligne.
Un autre jour, c’est Bernard Manin qui me convainquit avec ses Principes du gouvernement représentatif de l’impérieuse nécessité de lire les Federalist papers. Une fois de plus, j’ai immédiatement passé commande. Le document attend toujours d’être ouvert sur ma liseuse.
Aujourd’hui, en lisant Le nomos de la terre de Carl Schmitt je me demande comment j’ai pu si longtemps vivre sans connaître l’œuvre de Francisco de Vitoria. Dieu merci, une traduction anglaise du De indis est disponible gratuitement en ligne. Voilà qui devrait suffire à apaiser mon angoisse.