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« Laissez-nous être joyeux au spectacle du vaste champ que nous avons à travailler ! Laissez-nous être joyeux de sentir en nous la force et d’avoir une tâche infinie. »
Fichte, La destination du savant, Ve conférence, Vrin p. 105
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En lisant ses ceux dernières phrase de la dernière conférence sur La destination du savant, il est difficile de ne pas penser aux dernières phrases du Mythe de Sisyphe de Camus.
« La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d ‘homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. »
On notera que nos deux auteurs ne se contentent pas de se rejoindre dans l’affirmation positivité de la tâche infinie ; chacun à leur manière ils signifient l’incrédulité dont leur affirmation fait l’objet (à la résistance que suppose l’appel « laissez-nous être joyeux » répond l’effort d’imagination auquel appelle Camus).
Reste que le Sisyphe de Camus a plus de « mérite » à être heureux que le prédicateur dont Fichte a pris l’habit, car le second a affaire à l’infinité d’un progrès, tandis que le premier a affaire à l’infinité d’une répétition.
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