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— Dis-moi, Taciturnus, tu ne te serais pas remis à lire de livres sur l’amitié ?

— Quelle perspicacité !

— Et tu comptes poursuivre dans cette voie ?

— J’envisageais de profiter des vacances pour lire ce livre d’Allan Bloom que j’ai acheté il y a cinq ans et que je n’ai jamais commencé

— Magnifique ! un réac après le fasciste Bonnard

— Ah mais je compenserai après, j’envisage d’acquérir La révolution par l’amitié de Dionys Mascolo, préfacé par Julien Coupat.

— Mais sérieusement, ça te paraît profitable de te consacrer à ce genre de lectures ?  Tu ne crois pas que tu ferais mieux d’essayer de te faire des amis ?

— Mais la théorie ne doit elle pas éclairer la pratique ?

— Je crois que pour ton bien, te proches devraient s’inspirer  des amis de Don Quichotte qui avaient entrepris de jeter au feu ses romans de chevalerie !

— …

— Et ce bûcher j’y mettrais non seulement tes bouquins pseudo-philosophiques sur l’amitié mais aussi tes livres de poésie mystique … ce don quichottisme de l’âme.

— Mon cher Hâfez ?

— Au feu !

— Et Raymond Lulle

— Au feu ! Au feu ! Au feu !

Demanarem al amich qual cosa era benança. Respòs que malanança sostenguda per amor. C’est tellement beau !

— Tellement toxique, oui !

— Mais au lieu de les brûler, je pourrais les offrir !

— Pour empoisonner d’autres âmes innocentes ? On interdit les stupéfiants, je ne comprends pas qu’on laisse ce genre de littérature en vente libre à disposition d’âmes faibles dans ton genre.

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