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Échanson, apporte le vin, puisque le mois du jeûne est passé !
Introduis la coupe, puisque le temps de se faire remarquer est passé.

Le temps célébré est passé, viens-t’en, que nous réparions
une vie passée hors la présence du flacon et de la coupe!

Combien de temps devra-t-on brûler comme l’aloès dans l’incandescence du repentir ?
Donne le vin, puisque la vie est allée au bout de la froide chimère!

Rends-moi ivre au point que, hors de moi-même j’ignore
qui est entré, qui est sorti du champ du fantasme !

Dans l’espoir humé qu’une gorgée de Ta coupe nous parvienne,
à la Taverne, matin et soir, la prière est allée pour Toi.

Au cœur qui était mort une vie est venue à l’âme,
dès qu’une senteur de parfum du Vin lui traversa les sens.

L’ascète possédait la suffisance, il n’ pas atteint le salut.
Le libertin est allé à la Cité du Salut par la voie du besoin.

La petite monnaie du cœur en ma possession fut dépensée en Vin.
C’était de la fausse monnaie, elle est donc allée à ce qui est interdit!

Arrête de conseiller Hâfez en disant: « Il n’ pas trouvé sa voie,
l’homme égaré qui a mis son plaisir dans le vin pur. »

Hâfez de Chiraz, Ghazal 84, Le Divân.
trad. C-H de Fouchécourt