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Hommage aux Asturies
30 vendredi Avr 2021
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29 jeudi Avr 2021
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absurdité, faim, Günther Anders, psychothérapie, sens de la vie
« Ceux qui nous invitent à lutter contre l’absurdité – et il y en a déjà des milliers et des milliers aujourd’hui — ne valent pas mieux que les politiques lorsqu’ils donnaient aux hommes affamés de la région du Sahel le conseil de lutter contre leur sentiment de manquer de pain – un cynisme qu’aucun homme d’État ne s’était encore jamais permis. Les psychothérapeutes qui osent refiler une « volonté de sens »[1] aux millions d’hommes qui traînent leur existence dans des bureaux ou des usines ou, en tant que chômeurs, devant les écrans de télévision ne valent pas mieux que les hommes d’État recommandant aux affamés une « volonté d’être rassasiés » et leur faisant croire que cette volonté constitue déjà une moitié de pain avec laquelle, s’ils le voulaient vraiment, ils pourraient se rassasier sur-le-champ.
C’est avec ce genre de verbiage insupportable que des milliers de psychothérapeutes mènent à la folie les patients qui viennent les consulter parce qu’ils ont le sentiment chronique d’un « vide de sens ». D’entrée de jeu, ils sont sincèrement d’accord avec les patients. « Vous avez raison, votre sentiment est légitime. Pour vous, la vie que vous menez (en tant qu’ouvrier de l’usine d’aiguilles, comme chirurgien passant sa vie à faire des liftings ou comme vendeur de billets de loterie), même si votre activité peut éventuellement être utile à des hommes, même si elle était « humanisée », n’a aucun sens. Ne croyez pas que l’expression « sens de la vie » que vous utilisez a jamais possédé la moindre signification auparavant ou que vous avez possédé auparavant l’objet dont vous êtes venu douloureusement me déclarer la perte. Auparavant, vous ne possédiez pas le sens mais vous étiez dans un état où vous n’aviez pas pour autant faim de sens. Vous pouviez même vous faire faire une « prothèse de sens » pour remplacer le sens prétendument perdu. Pourquoi supposez-vous qu’une vie devrait ou pourrait offrir quelque chose — ce que vous appelez précisément le « sens » — en plus de l’existence ? Ne croyez pas que vous pourriez « trouver » le sens de votre vie (il n’est caché nulle part, le problème est plutôt que votre vie n’a pas de sens) ; ou même qu’un autre, moi par exemple, le prétendu thérapeute, je pourrais le trouver pour vous et vous le poser comme on pose une dent sur pivot. Non, ce que vous n’avez pas perdu, parce que vous ne l’avez jamais possédé, avec la meilleure volonté du monde personne ne peut non plus le « retrouver »[2] pour vous. Et même si votre vie « avait un sens » : comme il doit être lamentable, contradictoire, pour ne pas dire immoral, pour se cacher si profondément (tout en prétendant servir de fin directrice et de justification à votre vie) qu’il reste impossible à trouver et à reconnaître et échoue donc à remplir sa fonction. Le langage courant de la philosophie triviale aime utiliser l’expression « sens profond ». Elle prétend que la vie ou le monde possèdent un tel sens. Mais si ce discours sur la « profondeur » touche, c’est seulement parce que la recherche du sens, puisqu’elle est absurde, reste vaine — voilà pourquoi on creuse toujours plus profond ». Moins on trouve de sens, plus il doit être profond. Pire c’est, mieux c’est. » Ce n’est pas moi qui parle, je le rappelle. Il s’agit des propos sincères d’un psychothérapeute fictif.
Non, le sentiment de l’« absurdité de la vie » n’est pas le symptôme d’une pathologie, un symptôme qui aurait besoin d’être traité, mais un sentiment justifié face au fait de l’absurdité, le signe d’une disposition non altérée à la vérité, pour ne pas dire un symptôme de bonne santé. Cette disposition à la vérité exige bien sûr, aussi paradoxal que cela puisse sembler, que nous cessions de chercher du « sens ». Peu importe : les vrais malades sont ceux — et ils sont des centaines de millions — qui n’ont jamais senti qu’ils menaient en fait une vie absurde, ceux qui ont appris tôt et avec succès à vivre dans l’absurdité et à ne rien attendre d’autre.
Pour ce qui concerne les milliers de thérapeutes, ils ressemblent à ces patrons de bar des régions du Far West où eut lieu le Goldrush, qui n’ont jamais creusé eux-mêmes à la recherche de l’or supposé mais sont arrivés à l’or par l’intermédiaire des chercheurs d’or qui, pour 99% d’entre eux, ont laissé leur peau dans cette ruée. Ils ressemblent aussi, pour utiliser une autre image, aux médecins qui, au lieu d’envoyer ceux qui ont faim au restaurant, leur font une injection contre le sentiment de faim. Moyennant honoraires.
Günther Anders, L’obsolescence de l’homme Tome II, ed. fario, p.364-366
[1] Anders vise ici particulièrement le psychiatre Viktor Frankl dont l’autobiographie s’intitule Man’s search for meaning.
[2] Ici intervient la note que j’ai cité récemment.
28 mercredi Avr 2021
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amour, blasphème, désir, Marc-Aurèle, Roland Barthes, stoïcisme
J’avoue n’avoir jamais été trop convaincu de l’efficacité des procédés de « redescription dégradante » que les stoïciens nous invitent à mettre en œuvre pour maîtriser nos désirs. On peut par exemple citer ce texte fameux de Marc-Aurèle :
« De même que l’on peut se faire une représentation de ce que sont les mets et les autres aliments de ce genre, en se disant : ceci est le cadavre d’un poisson ; cela, le cadavre d’un oiseau ou d’un porc ; et encore, en disant du Falerne, qu’il est le jus d’un grappillon ; de la robe prétexte, qu’elle est du poil de brebis trempé dans le sang d’un coquillage ; de l’accouplement, qu’il est le frottement d’un boyau et l’éjaculation, avec un certain spasme, d’un peu de morve. De la même façon que ces représentations atteignent leurs objets, les pénètrent et font voir ce qu’ils sont, de même faut-il faire durant toute ta vie ; et, toutes les fois que les choses te semblent trop dignes de confiance, mets-les à nu, rends-toi compte de leur peu de valeur et dépouille-les de cette fiction qui les rend vénérables. C’est un redoutable sophiste que cette fumée d’estime ; et, lorsque tu crois t’occuper le mieux à de sérieuses choses, c’est alors qu’elle vient t’ensorceler le mieux. »
Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, Livre VI §13
Peut-on sérieusement couper court à ses impulsions sexuelles en recourant à l’exercice mental proposé par Marc-Aurèle ? Si encore il était question de penser à des images dégoûtantes de sécrétion … mais une simple description verbale semble avoir peu de prise sur l’investissement pulsionnel.
Cet extrait des Fragments d’un discours amoureux m’incite cependant à donner au procédé stoïcien – au moins dans le cas de l’attachement amoureux – plus de crédit que je ne le faisais spontanément :
« Le discours amoureux, ordinairement, est une enveloppe lisse qui colle à l’Image, un gant très doux autour de l’être aimé. C’est un discours dévot, bien-pensant. Lorsque l’Image s’altère, l’enveloppe de dévotion se déchire ; une secousse renverse mon propre langage. Blessé par un propos qu’il surprend, Werther voit tout d’un coup Charlotte sous les espèces d’une commère, il l’inclut dans le groupe de ses copines avec qui elle papote (elle n’est plus l’autre, mais une autre parmi d’autres), et dit alors dédaigneusement : « mes petites bonnes femmes » (meine Weibchen). Un blasphème monte brusquement aux lèvres du sujet et vient casser irrespectueusement la bénédiction de l’amoureux ; il est possédé d’un démon qui parle par sa bouche, d’où sortent, comme dans les contes de fées, non plus des fleurs, mais des crapauds. Horrible reflux de l’Image.
(L’horreur d’abîmer est encore plus forte que l’angoisse de perdre.) »
Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, Seuil, p. 36
Ce qui me donne à penser que le procédé de redescription peut avoir ici une certaine efficacité c’est qu’il rencontre une résistance (« l’horreur d’abîmer »), qu’il soit vécu comme un blasphème, ce qui suggère qu’il n’est pas sans prise sur l’affect. Ainsi peut-on espérer qu’en se forçant – ce qui dépend de nous – à surmonter l’horreur d’abîmer on puisse se libérer de l’angoisse d’une perte qui ne dépendrait pas de nous (cela vaudrait aussi rétrospectivement : profaner le souvenir et les reliques de ce qu’on a perdu pour se libérer du sentiment de la perte).
Reste à savoir pourquoi le procédé de redescription semble avoir plus de prise sur l’affect dans le cas de l’amour que dans le cas d’autres désirs. De quoi dépend que la redescription soit vécue comme un blasphème ou comme un exercice futile ? Peut-être faut-il faire valoir l’idée que le « discours amoureux » est plus profondément constitutif de l’état amoureux que le discours érotique n’est constitutif du désir sexuel.
27 mardi Avr 2021
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« Le pain et le sens n’occupent pour nous le premier plan que lorsqu’ils ne sont pas là. Nous ne pouvons pas approfondir ici ce très important « primat du négatif » pour la conscience. Le sens n’est « sensé » et expérimentable que dans sa négation. L’homme rassasié n’est pas aussi conscient du fait qu’il n’ pas faim que l’homme affamé du fait qu’il a faim. Être rassasié ne torture pas. De façon analogue, l’homme heureux n’est pas aussi conscient de son « sens » que l’homme malheureux l’est de son vide de sens. Nos grands-mères, qui avaient une petite troupe d’enfants pendue à leurs basques , n’avaient non seulement pas le temps de partir à la recherche du sens de leur vie, mais il ne leur était non plus jamais venu à l’idée qu’elle pouvait en avoir un. Elles avaient peur de la faim et de la maladie, mais pas du vide de sens. Cette dernière peur est un luxe. »
Günther Anders, L’obsolescence de l’homme Tome II, ed. fario, p.365
26 lundi Avr 2021
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Travail en commun. Certaines gens n’apprennent pas dans la solitude, mais grâce aux échanges d’idées. Peut-être même est-ce la méthode la plus féconde. Il est vrai qu’elle confine souvent au dilettantisme , du moins pour tous les objets qui ne sont pas au centre de nos intérêts. Elle assure en tous cas l’harmonie des capacités, l’élégance du comportement intellectuel. Ainsi pratiquait-on en Grèce la politique, l’art de gouverner et autres choses semblables.
Les hommes de cette espèce peuvent croire au mythe ; soit parce que la communauté entière croyait dans une belle harmonie, parce que croire était un raffinement de société, soit parce que les réflexions qui minent la croyance supposent des critiques solitaires. Le mythe a donc disparu avec le développement de l’individualisme. Naturellement, il se peut que les deux choses aient en commun une troisième cause.
Robert Musil, Journaux I, trad. Philippe Jaccottet, Seuil 1981, p. 223
25 dimanche Avr 2021
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« C’est une chose très digne de remarque que la laxité en matière esthétique soit toujours si étroitement associée à la laxité morale, et que la pure et sévère poursuite de la haute beauté, encore que pouvant fort bien aller de pair avec la plus parfaite largeur à l’égard de tout ce qui est conforme à la nature, s’accompagne normalement du rigorisme dans le domaine moral. »
Schiller, Lettre à Goethe du 2 mars 1798
24 samedi Avr 2021
Posted Divers vers
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[…]
Auf jene fremden Kinder ging er zu
Und war bereit, an unbekannter Schwelle
Ein neues Leben dienend hinzubringen.
Ihm fiel nicht ein, den Reichtum seiner Seele,
Die frühern Wege und Erinnerung
Verschlungner Finger und getauschter Seelen
Für mehr als nichtigen Besitz zu achten.
Der Duft der Blumen redet ihm nur
Von fremder Schönheit – und die neue Luft
Nahm er stillatmend ein, doch ohne Sehnsucht:
Nur daß er dienen durfte, freute ihn.
Hugo von Hofmannstahl, Der Jüngling in der Landschaft
*
[…]
Il s’avança vers ces enfants étrangers
Et il était prêt, sur le seuil inconnu,
Pour une nouvelle vie de serviteur.
La richesse de son âme, les chemins d’autrefois et le souvenir
Des doigts enlacés et des âmes échangées,
Il ne lui venait pas à l’esprit de les estimer
Davantage qu’une possession vaine.
Le parfum des fleurs lui parlait seulement
De la beauté étrange ; et l’air nouveau,
Il l’inspirait doucement, quoique sans nostalgie :
Devoir servir suffisait à sa joie.
Jeune homme dans un paysage
trad. Jean-Yves Masson
23 vendredi Avr 2021
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« Quand un ami meurt, l’amitié ne meurt pas pour autant — elle en sort même parfois renforcée, voire exaltée. Mais quand on rompt avec un ami, quelque chose de notre sentiment de l’amitié disparaît avec lui, un aspect de nous-même que cette amitié avait rendu possible. Rien n’est pire : en rompant, l’ami diminue notre capacité à vivre une amitié nouvelle. Ce n’est pas tant par ce que nous perdons que pour ce que nous ne pouvons plus retrouver que la rupture est terrible, ou, si l’on préfère, cette perte prend tout son sens de l’avenir qu’elle oblitère. Ce n’est pas dire que l’ami n’est que l’instrument de l’amitié, mais que, entre les deux, comme j’ai eu l’occasion de le dire, le rapport est dialectique. C’est en ce sens que la rupture, en amoindrissant nos possibles, nous diminue.
C’est bien ce qu’exprime l’anthropologue Malinowski dans son journal, lorsque, au début du siècle, exilé dans les îles Trobriand, il écrit : « Je suis terriblement déprimé et attristé par la faillite de cette amitié qui m’était essentielle, la plus précieuse de toutes. Ma réaction première qui consiste à me tenir responsable de tout, cette réaction prédomine, et je me sens capitis diminutio — un homme de peu, un homme diminué, de moindre valeur. Un ami n’est pas seulement une quantité ajoutée ; il a une valeur factorielle : il multiplie votre propre valeur individuelle. »[1] Et l’on comprend sa culpabilité : quand quelqu’un nous abandonne, auquel nous tenions plus que tout, l’idée nous aussitôt de le justifier et de mettre tous les torts de notre côté. Jusqu’au point où cela nous devient insupportable et où nous rejetons sur lui ce que nous avions d’abord voulu entièrement assumer. »
Gilles A. Tiberghien, Amitier, ed.Le félin, p. 164 -165
[1] Bronislaw Malinowski, Journal d’ethnographe, Paris, Seuil, coll. « Recherches anthropologiques », 1985, p. 48.
22 jeudi Avr 2021
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Même si l’on peut reprocher à Aristote une vision intellectualiste de l’amitié qui valorise la raison en chacun et lui subordonne nos affects, il n’empêche que l’on peut trouver chez lui un sens profond de l’attachement aux amis dans certaines remarques ou interrogations, comme celle qui suit la question de savoir si nous devons nous comporter envers un ancien ami comme s’il n’avait jamais été notre ami : « Ne doit-on pas plutôt, se demande-t-il, conserver le souvenir de l’intimité passée, et nous montrer plus aimable pour des amis que pour des étrangers, ainsi également à ceux qui ont été nos amis, ne devons-nous pas garder encore quelque sentiment d’affection en faveur de notre amitié d’antan du moment que la rupture n’a pas eu pour cause un excès de perversité de leur part ? »
Il est probable que nous nous sentions en général plus proches d’une telle attitude. Car il y a dans l’amitié une sorte de reconnaissance fondamentale qui, même après la rupture, laisse une chance aux amis, non pas seulement pour comprendre ou pardonner mais pour revivre quelque chose auquel nous n’avons jamais tout à fait renoncé et qui rend les amis en nous toujours vivants, ou toujours prêts à revivre.
C’est là aussi sans doute une différence importante avec l’amour, en dépit de certaines apparences d’ailleurs. Proust écrit, à la fin de La Recherche : « Les femmes qu’on n’aime plus et qu’on rencontre après des années, n’y a-t-il pas entre elles et vous la mort, tout aussi bien que si elles n’étaient plus de ce monde, puisque le fait que notre amour n’existe plus fait de celles qu’elles étaient alors, ou de celui que nous étions, des morts ? » [1]. De sorte que le même cercle qui nous avait fait côtoyer un être au plus près et en pénétrer le plus intime nous en éloigne de façon hyperbolique au point de nous le rendre aussi étranger que s’il était mort. Le soupçon vient aussi à Proust que, si l’être que nous avons aimé nous apparaît tel, c’est peut-être qu’une partie de nous-même, qui s’était ainsi attachée à l’autre, s’est détachée de nous quand nous nous sommes séparés et nous apparaît désormais comme morte.
Dans l’amitié, il y a quelque chose auquel nous ne voulons pas renoncer malgré tout. Quand l’occasion nous est donnée de nous « réconcilier », de « renouer » un lien longtemps distendu, nous manquons rarement de la saisir ; ce mouvement en tout cas nous semble beaucoup plus évident que celui qui tendrait à renouer un lien amoureux dont on voit mal, une fois qu’il est désaffecté, comment en retrouver la force première. »
Gilles A. Tiberghien, Amitier, ed.Le félin, p. 158-160
*
A qui s’étonnerait de l’orthographe du titre de l’ouvrage, il ne s’agit pas d’une des nombreuses coquilles qu’on peut relever sur ce blog mais d’un néologisme forgé par l’auteur, le verbe « amitier » est censé être à l’amitié ce qu’aimer est à l’amour.
La question des devoirs envers les anciens amis après une trahison a été envisagée ici à partir d’une maxime de La Rochefoucauld.
[1] Proust, À la recherche du temps perdu, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1954, t. III, p. 695.
20 mardi Avr 2021
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Le secret de la courtoisie française : savoir ne pas être trop à cheval sur ses droits (de propriété notamment) :
« Les Français de Saint Louis avaient appris à se soumettre de bonne grâce à la coutume de Tetons qui consistait à arrêter les marchands, soit pour les dévaliser purement et simplement , soit pour les contraindre à échanger leurs marchandises selon un barème fantaisiste souvent fixé par leurs chefs. Mais les Américains qui commençaient maintenant à remonter le fleuve n’avaient pas cette souplesse, et toute tentative de les voler ou de les maltraiter risquait de se transformer en affrontement meurtrier.
[…] De 1800 à 1817, les échanges commerciaux des Tetons se firent presque uniquement avec les Français de Saint Louis, avec lesquels les Sioux entretenaient les relations les plus amicales. »
George E. Hyde, Histoire des Sioux, éditions du Rocher p. 58 – 59
Un récent passage par la librairie m’a donné l’occasion de renouer avec ma passion préadolescente pour les indiens d’Amérique du Nord (j’ai au passage pu constater que j’avais quelques beaux restes en ce qui concerne les groupes linguistiques des différentes tribus). Pour les amateurs du sujet, l’ouvrage sus-mentionné est fort intéressant (du moins pour moi qui n’avait plus rien lu là dessus depuis 30ans) mais il souffre d’un grave défaut : il manque une p… de carte, le lecteur français lambda n’étant pas généralement pas un expert du bassin hydrographique du Mississipi et du Missouri.