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Les mignons
19 vendredi Mar 2021
Posted Paroles et musiques
in19 vendredi Mar 2021
Posted Paroles et musiques
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17 mercredi Mar 2021
Posted Insatiable quête de savoir
inAu détour de recherches pour un cours d’EMC je suis tombé sur cette étonnante anecdote au fin fond de l’article de Wikipedia sur le duel :
« Plus en accord avec la tradition de duel pour motifs idéologiques et politiques de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe, en juin 1911, la journaliste et militante féministe Arria Ly (de son vrai nom Joséphine Gourdon), collaboratrice régulière du Rappel de Toulouse, publie dans la revue Rénovation Morale un article défendant ses conceptions assez extrêmes du combat féministe (virginité militante et création d’un service militaire féminin), ce qui lui vaut de se faire accuser de lesbianisme par le rédacteur en chef de La Dépêche de Toulouse, nommé Prudent Massat. Elle le provoque en duel en lui envoyant deux témoins (deux femmes). Arria Ly n’en est pas à son coup d’essai : en 1904, elle a déjà affronté en duel un médecin, le Dr Girard, qu’elle accusait d’avoir provoqué la mort de son père par incompétence professionnelle… et lui a tranché la moitié d’une oreille d’un coup de taille. Lâcheté ou conception personnelle de la galanterie, Massat refuse de se battre en duel avec une femme… mais se déclare prêt à affronter un chevalier servant. L’affaire fera grand bruit dans la presse et à défaut de se terminer par un duel, elle provoquera un débat sur les limites du combat féministe. »
J’ignorais qu’un siècle avant le lesbianisme politique il avait existé une virginité militante (d’ailleurs soupçonnée d’être du lesbianisme).
Si vous voulez en savoir plus sur cette histoire, un article substantiel a été consacré à Arria Ly par Andrea Mansker.
09 mardi Mar 2021
Posted Lectures
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« Quand les bandleaders cherchent à diriger cette musique [le jazz] comme on dirige la musique dite « sérieuse », la musique symphonique qui, elle, n’est faite que pour être écoutée, on est en plein malentendu. Ils veulent donner à cette musique la respectabilité sociale d’une « valeur culturelle » reconnue. Si cette exigence est fausse, ce n’est pas parce que cette musique est trop « légère », parce qu’elle ne serait que de la « popular music », mais au contraire parce qu’elle est terriblement sérieuse, trop sérieuse pour une salle de concert. Je veux dire qu’elle intervient d’une façon incomparablement plus profonde et violente sur l’homme, qu’elle modifie d’une façon incomparablement plus radicale son « ethos » (au sens musical et moral des Grecs) que ne peuvent le faire aujourd’hui les concerts de musique symphonique ; si ces derniers sont encore si solennels, c’est parce que, une fois retombé le fracas de leurs symphoniques apothéoses, ils laissent leurs auditeurs — qui ne constituent qu’un public — sur un sentiment qui s’évanouit très vite, tant le moment passé dans la salle de concert a peu de rapports avec leur existence. Rien n’est moins sérieux que l’effet produit par la musique sérieuse. Rien n’est plus sérieux, en revanche, rien n’est plus lourd de conséquences, plus dangereux, plus destructeur que l’effet produit par cette musique qu’on se plaît à dire « légère ». »
Günther Anders, L’obsolescence de l’homme, trad . Christophe David, ed. IVREA, p.107
07 dimanche Mar 2021
Posted Paroles et musiques
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05 vendredi Mar 2021
Posted Divers vers
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Au marché
« De l’amour qui en veut ?
A deux liards la pesée !
Pour les jeunes et les vieux
du bon amour ! qui en veut ? »
La première fois — quelle presse il y avait !
plus de filles que de garçons !
La deuxième fois il n’y avait plus que les vieux.
« Habillée en mendiante je suis
mon amour a mangé mon bien
— Mon amour a cassé ma jambe
par la jalousie qu’il avait. »
La deuxième fois il n’y avait plus que les vieux.
« De l’amour qui en veut ?
— Tout de même, rien de meilleur
mettez-en plein ma blague à tabac. »
Une jument blanche disait :
« N’en prenez pas, douanier, vous en mourriez !
C’est pire pour nous que pour les jeunes. »
Max Jacob, Poèmes de Morven le Gaëlique
04 jeudi Mar 2021
Posted Fantaisie, Paroles et musiques
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Que pouvait-on attendre de bon d’un groupe de rock qui décide de s’appeler The Police ? On ne s’étonnera guère de trouver dans les paroles des chansons du groupe une défense et illustration de la masculinité toxique.
Dès Roxanne le titre phare du premier album du groupe (Outlandos d’amour, 1978) les choses commencent mal.
Après avoir exprimé son incapacité à accepter la liberté des femmes :
“I have to tell you just how I feel
I won’t share you with another boy”
Le chanteur révèle ses préjugés putophobes en s’adressant ainsi à une travailleuse du sexe :
“I know my mind is made up
So put away your make up
Told you once I won’t tell you again
It’s a bad way”
Dans Can’stand losing you, le 2e tube du premier album du groupe, la possessivité délirante exprimée dans le titre de la chanson trouve son aboutissement dans un véritable chantage au suicide :
“I guess this is our last goodbye
And you don’t care, so I won’t cry
But you’ll be sorry when I’m dead
And all this guilt will be on your head
I guess you’d call it suicide
But I’m too full to swallow my pride”
Passons maintenant au 3e album du groupe: Zenyatta mondatta (1980).
Le titre Don’t stand so close to me évoque une relation inappropriée entre un professeur et une élève. Que pensez-vous qu’il arriva ? On en fit porter la responsabilité à la victime :
“Young teacher, the subject
Of schoolgirl fantasy
She wants him so badly
Knows what she wants to be”
Les choses se terminent aussi mal qu’elles avaient commencé puisque Every breath you take, le titre phare du dernier album du groupe (Synchronicity, 1983) constitue un véritable hymne au stalking.
“Every breath you take
Every move you make
Every bond you break
Every step you take
I’ll be watching you”
01 lundi Mar 2021
Posted Lectures
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pour Bloyt
«Puisque ne jamais commettre de faute est hors de portée de la nature humaine il faut donc aussi parler des fautes qui se produisent dans une amitié, ainsi que de la façon dont on doit les réduire et y remédier quand elles surviennent. Car en vérité l’ami ne ressemble en rien et d’aucune manière au flatteur ; au contraire, il en est on ne peut plus éloigné, étant donné que le flatteur applaudit à tout, alors que l’ami ne montrerait aucune complaisance quand tu commets des erreurs. En effet, pour le premier, le but de l’affaire, c’est de tirer profit et de se remplir le ventre, et ce n’est pas toi qu’il admire, mais tes richesses ou ton pouvoir. Il n’a donc cure de ta situation. Il s’inquiète seulement de ce que celle-ci ne soit pas la meilleure, afin de réaliser le plus facilement possible ses propres bénéfices. L’ami, en revanche, c’est à toi seul qu’il fait attention, à toi seul qu’il est attaché, et il voudrait que tu ne subisses aucun mal. Il faut donc enlever les défauts doucement, sans causer de gros chagrins, ni se laisser fléchir ; mais de même que les médecins délaissent souvent le scalpel au profit de remèdes qui guérissent la maladie sans causer de douleur, c’est comme cela que tu dois aussi, toi, soigner ton ami. Car toi aussi, en vue de la guérison, tu peux employer des remèdes au lieu de brûler et de couper. Et ces remèdes, ce sont des paroles pleines de bienveillance et de franchise, non point des paroles doucereuses et qui visent à plaire, car ces dernières nourrissent et abreuvent le mal ; mais les paroles dures, véridiques et pleines de franchise ne constituent pas des reproches (car l’admonestation diffère infiniment de l’injure, et la réprimande, du reproche, non seulement par la pensée de celui qui s’exprime, mais aussi par l’expression elle-même), puisqu’elles admonestent sans injurier et corrigent sans faire reproche. Aussi faut-il, dans un tel cas, prendre garde de ne pas proférer les paroles blessantes sans les avoir diluées, et d’y ajouter plutôt quelque chose de doux et d’agréable, comme on ajoute du miel à une potion amère, mais salutaire. Celui qui agira de la sorte empêchera que la répugnance ne fasse rejeter le remède et renvoyer le médecin, car moi j’appelle cela de l’incompétence médicale, tout comme le fait de trouver contre les maladies des remèdes dont l’effet est d’attiser les infirmités. Aussi je ne loue pas non plus celui qui accorde à son patient toutes les nourritures et les boissons qui augmentent et développent la maladie, devenant ainsi un échanson ou un maître d’hôtel, au lieu d’un thérapeute. Ainsi donc l’excès n’a pas non plus sa place dans l’amitié. Car chacune des deux routes mène à sa façon ailleurs que là où l’on doit arriver. En effet, l’une conduit à la flatterie, tandis que l’autre aboutit à la haine.»
Thémistius, Discours sur l’amitié, 2272 a 6 – c 23
in Sagesses de l’amitié, Cerf 1997