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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives Mensuelles: novembre 2019

Pornographie et littérature pour enfant

30 samedi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Si quelqu’un s’est jamais dit « Mes enfants adorent Bambi, si je cherchais une adaptation cinématographique d’une autre œuvre du même auteur … », il a dû déchanter. C’est du moins ce que j’ai supposé en tombant sur le passage suivant au cours de la lecture de Revolution in mind de George Makari  :

« Felix Salten, the beloved author of the children’s book Bambi, devoted a good deal of energy to writing anonymously The Memories of Josephine Mutzenbacher, a pornographic work that detailed, often in heroic terms, the sexual escapades and traumas of a courtesan. »

 George Makari, Revolution in Mind (p. 144). HarperCollins

 

le territoire des mourants

29 vendredi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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mort, Philippe Jaccottet

Autrefois,
moi l’effrayé, l’ignorant vivant à peine,
me couvrant d’images les yeux,
j’ai prétendu guider mourants et morts.

Moi, poète abrité,
épargné, souffrant à peine,
aller tracer des routes jusque-là!

A présent, lampe soufflée,
main plus errante, qui tremble,
je recommence lentement dans l’air.

Philippe Jaccottet, Leçons

Distance

28 jeudi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Christina Rossetti, solitude

THE THREAD OF LIFE

The irresponsive silence of the land,
The irresponsive sounding of the sea,
Speak both one message of one sense to me:—
Aloof, aloof, we stand aloof; so stand
Thou too aloof bound with the flawless band
Of inner solitude; we bind not thee;
But who from thy self-chain shall set thee free?
What heart shall touch thy heart? what hand thy hand?’
And I am sometimes proud and sometimes meek,
And sometimes I remember days of old
When fellowship seemed not so far to seek
And all the world and I seemed much less cold,
And at the rainbow’s foot lay surely gold,
And hope felt strong and life itself not weak.

Christina Rossetti

Philanthropie contrariée

27 mercredi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Ingeborg Bachmann

Werbung,

um jeden werb ich
und keinen gewinn ich,
um den Straßenbahnschaffner
der vor mir die Tür einschnappen
läßt, um den Postboten,
der zu laut
läutet, um jeden
werb ich, ich brauch
ein Heer von Menschen
um sie lieben zu können,
es ist gefährlich, die Menschen
zu lieben, ein Verbrechen
sich aufzudrängen

Ingeborg Bachmann

 

*

Publicité

je les courtise tous
et n’en conquiers aucun,
le contrôleur de tramway
qui devant moi fait se fermer
la porte, le postier,
qui sonne
trop fort, tous
je les courtise, j’ai besoin
d’une armée d’êtres humains
à pouvoir aimer
c’est dangereux d’aimer
les êtres humains, un crime
de s’imposer

trad. Françoise Rétif

Le pouvoir du côté obscur

27 mercredi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Fantaisie

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Sigmund Freud

Pierre Bayard ayant montré comment on pouvait appliquer la littérature à la psychanalyse, on peut également y appliquer le cinéma.

Les psychanalystes ont sûrement beaucoup à nous dire du complexe d’Oedipe dans Star wars (« je suis ton père ! ») mais les jedis ont aussi beaucoup à apprendre aux psychanalystes.

“Freud is a man given to absolute and exclusive formulations,”

Josef Breuer, cité par George Makari dans Revolution in Mind (p. 92)

*

« Only siths deal in absolute »

Un barbu d’une galaxie lointaine, très lointaine

 

 

Les espaces du sommeil

25 lundi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Paroles et musiques

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Robert Desnos, Witold Lutosławski

Pressentiment de la catastrophe

24 dimanche Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Fantaisie

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aéronautique, Alain, esthétique de l'ingénieur, mauvais pressentiment

On a rapporté ici les jugements pour le moins sévères de Julien Gracq et Raymond Aron sur la perspicacité politique d’Alain. Mais si Alain n’a rien compris à la montée des totalitarismes, on doit le créditer d’avoir pressenti une autre catastrophe, non pas en matière politique, certes, mais dans le domaine du transport aérien.
Dans le Propos publié le 31 juillet 1907, Alain place les considération suivantes dans la bouche d’un ingénieur qu’il se donne comme interlocuteur.

« Le dirigeable “Patrie”, que j’ai observé ces jours, ne me paraît pas beau. Savez-vous ce que j’en conclus ? C’est qu’il doit y avoir encore quelque chose là-dedans qui n’est pas bien placé ; c’est que les forces s’y exercent mal ou s’y contrarient ; je le sens avant de pouvoir l’expliquer, parce que je suis familier avec les mécaniques. Telle est mon esthétique, fondée comme vous voyez, sur l’utile et la science de l’utile ; mais elle est méprisée par les hommes de goût et par les femmes les plus cultivées. »

Je n’ai pu retenir mon admiration devant la pertinence de l’exemple quand j’ai découvert, que quatre mois après la publication de ce Propos, le 30 novembre 1907,  le dirigeable Patrie, s’était écrasé.

L’honnêteté intellectuelle oblige cependant à reconnaître à reconnaître que les causes de l’accident ne semblent pas liées à un défaut de fabrication de l’appareil :

« Le 30 novembre 1907, alors qu’il est amarré près de Verdun à la suite d’une avarie moteur survenue le jour précédent, des rafales de vents violents l’emportent vers l’ouest. Le dirigeable toucha le sol en Irlande avant de s’abîmer en mer. »

Source

Pour tout savoir sur la brève existence dirigeable du Patrie, on consultera avantageusement cette page qui lui est consacré (une exploration plus complète du site vous permettra d’ailleurs de découvrir que son petit frère le dirigeable République connut un destin aussi contrarié).

Paternité tardive

23 samedi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Cesare Pavese, paternité

ULISSE

Questo è un vecchio deluso, perché ha fatto suo figlio
troppo tardi. Si guardano in faccia ogni tanto,
ma una volta bastava uno schiaffo. (Esce il vecchio
e ritorna col figlio che si stringe una spalla
e non leva più gli occhi). Ora il vecchio è seduto
fino a notte, davanti a una grande finestra,
ma non viene nessuno e la strada è deserta.

Stamattina, è scappato il ragazzo, e ritorna
questa notte. Starà sogghignando. A nessuno
vorrà dire se a pranzo ha mangiato. Magari
avrà gli occhi pesanti e andrà a letto in silenzio:
due scarponi infangati. Il mattino era azzurro
sulle piogge di un mese.

                                   Per la fresca finestra
scorre amaro un sentore di foglie. Ma il vecchio
non si muove dal buio, non ha sonno la notte,
e vorrebbe aver sonno e scordare ogni cosa
come un tempo al ritorno dopo un lungo cammino.
Per scaldarsi, una volta gridava e picchiava.

Il ragazzo che torna fra poco, non prende più schiaffi.
Il ragazzo comincia a esser giovane e scopre
ogni giorno qualcosa e non parla a nessuno.

Non c’è nulla per strada che non possa sapersi
stando a questa finestra. Ma il ragazzo cammina
tutto il giorno per strada. Non cerca ancor donne
e non gioca più in terra. Ogni volta ritorna.
Il ragazzo ha un suo modo di uscire di casa
che, chi resta, s’accorge di non farci più nulla.

Cesare Pavese, Lavorare stanca

*

ULYSSE

Ce vieil homme est déçu car son fils, il l’a eu
bien trop tard. Leurs yeux parfois s’affrontent,
mais avant il suffisait d’une gifle. (Le vieux sort
et rentre avec son fils qui se frotte la joue
les yeux rivés à terre.) Maintenant le vieil homme
est assis jusqu’au soir devant une fenêtre,
mais personne ne passe et la rue est déserte.

L’enfant s’est enfui ce matin : il reviendra
ce soir. Il est sans doute en train de ricaner.
Il ne voudra pas dire s’il a eu à dîner. Peut-être
qu’il aura des yeux lourds et qu’il se couchera en silence :
deux godasses crottées. Le matin était bleu
après les pluies d’un mois.

Par la fraîche fenêtre
une senteur amère de feuilles se répand. Mais le vieux
reste immobile dans le noir, il ne dort pas la nuit,
mais il voudrait dormir et pouvoir oublier
comme avant au retour de longues randonnées.
Jadis, pour s’échauffer, il criait et cognait.

L’enfant, qui reviendra bientôt, ne reçoit plus de gifles.
Il commence à être jeune et découvre chaque jour
une chose nouvelle et ne parle à personne.

Il n’est rien dans la rue qu’on ne puisse savoir
depuis cette fenêtre. Mais toute la journée,
l’enfant marche dans la rue. Il ne court pas les filles
mais ne joue plus par terre. Chaque fois il revient.
L’enfant a sa manière de quitter la maison
si bien que ceux qui restent se sentent inutiles.

Cesare Pavese, Travailler fatigue, trad. Gilles de Van

Pavese et l’effet Perrichon (le retour)

22 vendredi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Lectures

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Cesare Pavese, donner et recevoir, effet Perrichon

« Choses et personnes ne sont nôtres, c’est-à dire ne comptent pour nous , que dans la mesure où elles nous coûtent et non dans celle où elles nous donnent. Pour s’attacher un être, il faut l’exploiter, non le servir. »

Cesare Pavese, Le métier de vivre, 16 février 1946

Tuer ta jeunesse

21 jeudi Nov 2019

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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jeunesse, Stefan George, valeurs aristocratiques

Sprüche für die geladenen in T …

Indess deine mutter dich stillt
Soll eine leidige fee
Von schatten singen und tod
Sie giebt dir als pathengeschenk
Augen so trüb und sonder
In die sich die musen versenken.

Verächtlich wirst du blicken
Auf roher spiele gebahren,
Vor arbeit die niedrig macht
Die grossen strengen gedanken
Dich mahnen und wahren.

Wenn deine brüder klagen
Und sagen: o schmerz! den deinen
Sag ihn den winden bei nacht
Und unter der nägel waffe
Blute die kindliche brust!

Vergiss es nicht: du musst
Deine frische jugend töten,
Auf ihrem grab allein
Wenn viele thränen es begiessen — spriessen
Unter dem einzig wunderbaren grün
Die einzigen schönen rosen.

Stefan George, Das Jahr der Seele

Sentences pour les invités de sur-le-mont-t

Tandis que ta mère t’allaite
Il faudra qu’une fée chagrine
Te parle de mort et de nuit.
Elle te donne à ton berceau
des yeux étranges et si tristes
Où les Muses se baigneront.

Dédaigneux tu regarderas
Ceux que des jeux grossiers agitent ;
Contre les travaux qui dégradent
De grandes, d’austères pensées
Seront ton conseil et ta garde.

Et si tes frères veulent gémir,
Criant leur douleur, que la tienne
Ne soit dite qu’au vent des nuits
Et prenant tes ongles pour arme
Ensanglante ton sein d’enfant !

Songez-y toujours : il faudra
Tuer ta jeunesse en fleur
C’est sur sa tombe seulement
Baignées de maints pleurs, que germent
Aux seuls feuillages merveilleux
Les seules roses vraiment belles.

trad. Maurice Boucher

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