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[…]
Doch trauerten sie, da nun
Es Abend worden, erstaunt,
Denn Großentschiedenes hatten in der Seele
Die Männer, aber sie liebten unter der Sonne
Das Leben und lassen wollten sie nicht
Vom Angesichte des Herrn
Und der Heimat. Eingetrieben war,
Wie Feuer im Eisen, das, und ihnen ging
Zur Seite der Schatte des Lieben.
Drum sandt er ihnen
Den Geist, und freilich bebte
Das Haus und die Wetter Gottes rollten
Ferndonnernd über
Die ahnenden Häupter, da, schwersinnend,
Versammelt waren die Todeshelden,

Itzt, da er scheidend
Noch einmal ihnen erschien.
Denn itzt erlosch der Sonne Tag,
Der Königliche, und zerbrach
Den geradestrahlenden,
Den Zepter, göttlichleidend, von selbst,
Denn wiederkommen sollt es,
Zu rechter Zeit. Nicht wär es gut
Gewesen, später, und schroffabbrechend, untreu,
Der Menschen Werk, und Freude war es
Von nun an,
Zu wohnen in liebender Nacht, und bewahren
In einfältigen Augen, unverwandt
Abgründe der Weisheit. Und es grünen
Tief an den Bergen auch lebendige Bilder,
[…]

Hölderlin, Patmos

*
[…]

« Mais le deuil les saisit, maintenant que le Soir
Était tombé, et comme une stupeur venait frapper ces hommes
Car ils avaient dans l’âme quelque chose de grand
Qui s’était décidé ; mais ils aimaient pourtant
La vie sous le soleil et ils ne voulaient point
Quitter la Face du Seigneur
Ni la patrie. Forcé en eux, pourtant,
Tel le feu dans le fer, était cela,
Et l’ombre de l’Aimé allait à côté d’eux.
Or donc il fit descendre en eux
L’esprit, et véritablement
La maison en trembla et les orages de Dieu
Roulaient, tonnant jusque dans les lointains,
Sur les têtes émues du grand pressentiment
Où, méditants et profonds, se trouvaient réunis les héros de la mort,

A l’instant que, pour les quitter
Il leur apparaissait une dernière fois.
Car dans l’instant s’était éteint le Jour du Soleil,
Et le Royal, dans sa douleur divine,
A brisé de soi-même le juste rayon
De son sceptre éblouissant.
Car il faudra que tout revienne
Au temps voulu. Il ne serait pas
Maintenu dans le Bien, plus tard, et infidèle il se serait
Brutalement rompu, l’ouvrage des humains ;
Et la joie désormais
Ce fut de vivre dans la nuit pleine d’amour et de garder
Au fond des yeux dans la simplicité, fixement
Les abîmes de la sagesse. Et virides aussi
Au profond des montagnes sont de vides images.

[…]

trad. Armel Guerne