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Feuilletant Plupart du temps, un recueil de Pierre Reverdy dont j’ai cité naguère des extraits, je me rends compte que c’est souvent le dernier vers ou le dernier distique qui me plaît le plus dans ses poèmes. Faute d’être capable d’écrire un article sur l’art de la chute dans la poésie de Pierre Reverdy, je vous propose un florilège de fins de poèmes.


Le fenêtre au dernier étage
Un chemin découvert par où viendra la nuit

Pierre Reverdy, Ruban blanc, in Plupart du temps

Que le cœur et l’esprit s’écartent
Pour gagner le repos chacun de son côté

On peut bien mieux


Mais les yeux restent clairs au visages qui mentent

Agonie du remords


La nuit c’est le nouveau décor
Des drames sans témoin qui se passent dehors

Calme intérieur


Et l’heure apprivoisée qui sort de la pendule

La fuite du temps


Jusqu’au rocher sanglant où périt la lumière
Dans les abattoirs du couchant

Bel occident


J’oublierai tout cela
Je partirai
Mais le chagrin pesant trouvera ma trace quand même

Au bord des champs


L’espace sans barrières
L’homme trop près du sol
L’oiseau perdu dans l’air

L’homme et le temps