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amour, égoïsme et altruisme, Dieu, Michel Berger, Simone Weil, solitude
Au cours de son explication de la conception kierkegaardienne de l’amour pour Dieu, André Vergez propose en note un intéressant rapprochement avec Simone Weil.
« A chaque instant, notre existence est un amour de Dieu pour nous. Mais Dieu ne peut aimer que soi-même. Son amour pour nous est amour pour soi à travers nous. Ainsi, lui qui donne l’être aime en nous le consentement à ne pas être. »
Simone Weil, L’attente de Dieu, Plon 1948, p.36
J’y trouve la confirmation de ce que j’avais suggéré lors du 2e épisode de la série Aime ton juge ! : que la conception d’un amour pour l’autre culminant dans l’accusation de soi voire abolition de soi fait système avec une conception « égoïste » ou « jalouse » de l’amour de l’autre pour nous. Cela me ramène aussi au thème du narcissisme divin que j’avais évoqué à l’automne dernier.
Comment peut-on souhaiter abolir son ego pour permettre à l’autre d’être dans la pure affirmation du sien ? La chanson de Berger nous apporte peut-être la réponse :
« Et même l’enfer c’est pas grand chose
A côté d’être seule sur Terre »