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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives Mensuelles: octobre 2017

Troublant repos

31 mardi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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Cesare Pavese, mort, paradoxe, repos

« La mort est le repos, mais la pensée de la mort trouble tout repos. »

Cesare Pavese, Le métier de vivre, 7 juin 1938

L’entendement est mâle et la raison est femelle

30 lundi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Auguste Comte, care, dualisme, féminin, masculin, Tom Regan

« En raison de diverses forces culturelles, soutiennent les féministes de l’éthique du care, les hommes ont tendance à penser de certaines manières, et les femmes autrement. Tout d’abord, les hommes (contrairement aux femmes) ont tendance à penser en des termes dualistes et hiérarchiques. Les hommes inclinent, par exemple, à considérer que la raison va à l’encontre de l’émotion (dualisme), mais aussi que la raison lui est supérieure (hiérarchie). Ce même motif émerge dans le cas de l’objectivité et de la subjectivité, de l’impartialité et de la partialité, de la justice et du care, de la culture et de la nature, de l’individualisme et du communautarisme. Dans chacun de ces cas et dans bien d’autres, le monde tend à être ciselé par les hommes en des termes dualistes, et, dans chacun de ces cas, l’un des deux termes est classé comme supérieur, comme ayant une plus grande importance ou valeur que son opposé.
Ce que ces théoricien(ne)s ont l’habitude d’appeler « esprit mâle » se caractérise donc par des classements dualistes et hiérarchiques, dont le résumé pourrait se lire de la façon suivante : les hommes ont tendance à croire que la raison, l’objectivité, l’impartialité, la justice, la culture et l’individualisme ont une plus grande importance ou valeur que l’émotion, la subjectivité, la partialité, le care, la nature et la communauté. Plus encore, les hommes ont tendance à penser qu’ils sont caractérisés par les termes supérieurs de chacun de ces dualismes, et les femmes par les termes inférieurs. Ainsi les femmes sont-elles supposées (par les hommes) être moins rationnelles et plus émotives, moins objectives et plus subjectives, etc. »

Tom Regan, Les droits des animaux, Préface p.64 -65

N’ayant qu’une connaissance de seconde main de l’éthique du care j’avais compris que Gilligan s’efforçait de revaloriser des pratiques dépréciées parce que considérées comme féminines, mais je n’avais pas perçu la dimension essentialiste que Regan semble ici attribuer à ce courant de philosophie morale.

Il me semble qu’on peut concéder sans difficulté deux points

  1. les dualismes hiérarchiques jouent un rôle important dans l’histoire de la philosophie
  2. certains de ces dualismes ont été plus ou moins fortement associés au dualisme masculin/féminin

En revanche  il me semble plus difficile de concéder

3. les dualismes hiérarchiques relèvent d’un mode de pensée typiquement masculin

On peut faire valoir d’abord un argument historique : il semble en effet que si les dualismes hiérarchiques sont aussi anciens que la philosophie, le procédé d’inversion de la hiérarchie et les tentatives de dépassement des dualismes les ont suivi de peu, ils ne semblent, en tous cas, pas avoir attendu la féminisation du corps des philosophes. On peut , de surcroit, jouer la bonne vieille carte Joker « contradiction performative ». Il semble en effet que  valoriser une attitude féminine de dépassement des dualismes contre une propension masculine au dualisme hiérarchique, serait justement reconduire le genre de dualisme qu’on prétend dépasser sous la forme d’un dualisme du dualisme et du non-dualisme.

Si Regan évoque les théories du care dans la préface de son ouvrage c’est que la notion de droit sur laquelle il fait fond relève de l’esprit mâle aux yeux de théoriciennes du care (du moins de celles qui l’ont critiqué : Deborah Slicer et Joséphine Donovan).

« Avec pour toile de fond logique ce qui précède, la dénonciation des droits des individus exprimée par les féministes de l’éthique du care est intelligible. L’idée de « droits de l’individu », croient ces auteurs, est un produit de l’esprit mâle. Pourquoi ? Parce qu’elle se développe à partir d’une conception du monde qui accorde une plus grande valeur à la séparation de l’individu (les droits appartiennent aux individus, après tout) par opposition aux relations familiales et communautaires. De plus, les théories qui affirment les droits des individus accordent une plus grande importance à l’évaluation des choix moraux en termes de considérations impartiales — telles que le droit à un traitement respectueux — qu’à des évaluations basées sur notre responsabilité à nourrir et poursuivre des relations interpersonnelles profondes – telles que les relations parents-enfants. La signification morale de ces dernières relations est dénigrée par l’esprit mâle ; nourrir est la « tâche des femmes » et cette activité est par conséquent de moindre importance que les actes ou les politiques qui honorent les « droits » universels, égaux, inaliénables « des individus ». Contre un tel jugement, les féministes de l’éthique du care célèbrent les qualités (émotion, subjectivité et éthique du care, par exemple) traditionnellement associées à ce qui est féminin. »

ibid. p. 65 -66

Il pourrait être intéressant de confronter cette critique de la notion de droit vue comme masculiniste (à défaut d’être à proprement parler patriarcale) aux critiques d’Auguste Comte qui voit dans le langage des droits un héritage de l’âge théologique :

« Le positivisme ne reconnaît à personne d’autre droit que celui de toujours faire son devoir. En termes plus corrects, notre religion impose à tous l’obligation d’aider chacun à remplir sa propre fonction. La notion de droit doit disparaître du domaine politique, comme la notion de cause du domaine philosophique. Car toutes deux se rapportent à des volontés indiscutables. Ainsi, les droits quelconques supposent nécessairement une source surnaturelle, qui peut seule les soustraire à la discussion humaine. Quand ils furent concentrés chez les chefs, ils comportèrent une véritable efficacité sociale, comme garanties normales d’une indispensable obéissance, tant que dura le régime préliminaire, fondé sur le théologisme et la guerre. Mais depuis que la décadence du monothéisme les dispersa parmi les gouvernés, au nom, plus ou moins distinct, du même principe divin, ils sont devenus autant anarchiques d’un côté que rétrogrades de l’autre. Dès lors, ils n’aboutissent, des deux parts, qu’à prolonger la confusion révolutionnaire ; en sorte qu’ils doivent entièrement disparaître, du commun accord des hommes honnêtes et sensés d’un parti quelconque.
Le positivisme n’admet jamais que des devoirs, chez tous envers tous. Car son point de vue toujours social ne peut comporter aucune notion de droit, constamment fondée sur l’individualité. Nous naissons chargés d’obligations de toute espèce, envers nos prédécesseurs, nos successeurs et nos contemporains. Elles ne font ensuite que se développer ou s’accumuler avant que nous puissions rendre aucun service. Sur quel fondement humain pourrait donc s’asseoir l’idée de droit, qui supposerait raisonnablement une efficacité préalable ? Quels que puissent être nos efforts, la plus longue vie bien employée ne nous permettra jamais de rendre qu’une portion imperceptible de ce que nous avons reçu. Ce ne serait pourtant qu’après une restitution complète que nous serions dignement autorisés à réclamer la réciprocité des nouveaux services. Tout droit humain est donc absurde autant qu’immoral. Puisqu’il n’existe plus de droits divins, cette notion doit s’effacer complètement, comme purement relative au régime préliminaire et directement incompatible avec l’état final, qui n’admet que des devoirs, d’après des fonctions. »

Auguste Comte, Catéchisme positiviste, Dixième Entretien
éd. GF, pp. 237-238

J’ignore si le langage des devoirs est plus recevable aux yeux des théoriciennes du care que celui des droits. On peut considérer que Comte cherche à dépasser le dualisme de la raison et de l’émotion, mais ce n’est pas un penseur qui répugne à la hiérarchie, et si on peut le qualifier de féministe, c’est un féministe bien paradoxal.

In bed with Mama Cass

25 mercredi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

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Mama cass Elliott

Remplacement imaginaire vs remplacement dans l’imaginaire

24 mardi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures

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Nadjib Sidi Moussa, racisme

« La fixation permanente sur les présumés musulmans, tantôt dépeints comme des menaces à l’ordre public ou des victimes du système -parfois les deux à la fois-, s’inscrit complètement dans le réagencement en cours de la société française. Car le vrai « grand remplacement » concerne celui de la figure de l’Arabe par celle du « Musulman », de l’ouvrier immigré par le délinquant radicalisé, du « beur » engagé par le binational déchu. »

Nedjib Sidi Moussa, La fabrique du musulman
ed. Libertalia, 2017, p. 16

All the leaves are brown and the sky is grey

22 dimanche Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

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The mamas & the papas, The Seekers

Encore dans l’enthousiasme de la découverte, je ne peux résister à la tentation de partager une autre reprise interprétée par The Seekers.

On notera que le texte original de la chanson a été légèrement modifié (« If I didn’t tell her … » devenant « If I didn’t tell him… ») pour tenir compte du fait que c’est Judith Durham qui tient le rôle de lead vocals du groupe (tandis que dans la version originale, les Mamas –  Cass Elliot et Michelle Philips – se contentaient de reprendre derrière les Papas – John Phillips et Denny Doherty).

 

Add. On regardera avec intérêt la vidéo ci-dessous, pas seulement parce que c’est la dernière prestation des Mamas & Papas avant l’éclatement du groupe, ni simplement par goût des décors et costumes psychédéliques, mais aussi pour découvrir qu’on peut manger une banane en chantant !

Testament

21 samedi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Oskar Pastior

 

Testament – auf jeden Fall

Jalusien aufgemacht, Jalusien zugemacht.
Jaluzien aufgerauft, Zuluzien raufgezut.
Luluzien zugemault, Zulustoßen zugemault.

Maulusinen angenehm, Aulusinen zugenehm.
Zufaliden aftamat, Infaliden aftamat. A-
fluminion zugesaut, Aluflorion zugebart.

Marmelodien zusalat, Marmeloiden busalat.
Aufgemalt o aufgemalt, zugedaut o zuge-
duzt. Duzentrum o Lepenslau, Hufenbruzen

Openbrekt. Primolimes Heiferzocht, Bene-
lalia Zuverzum. Ma mu, Amarilles off off.
Bulamanium Absalom, Albumenium Zusalon.

Nostradamul Hanomag, Lanatolior Gartem-
slauch. Futusilior Abfallgeist, Mutuna-
lia Pirrenholst. Zephaluden Enziaul, Ze-

phaleden Ychtiol. Nebelnieren Lôwentran,
V-Scharnieren Besenraum. Ebeltüren C-Streu-
salz, Aventiuren Abstrahldom. Stalagmisda

Oberom, Virostrato Luftballon, Jalopeten
angemacht, Sulalaika Kukumatz. Mulu aufu,
mulu zuzu, zuzu muz. Monte Ma o Monte Zu.

Oskar Pastior, Wechselbalg

*

Jean-René Lassalle a relevé le défi de proposer une traduction de ce poème.

Au pied du mur rouge

18 mercredi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Anna Akhmatova

J’ai su comment les visages se défont,
Comment on voit la terreur sous les paupières,
Comment les pages d’écriture au poinçon
Font ressortir sur les joues la douleur,
Comment les boucles noires ou cendrées
Ressemblent soudain à du métal blanc.
Le sourire s’éteint sur les lèvres dociles
Et la peur tremble dans un petit rire sec.
Si je prie, ce n’est pas pour moi seule,
Mais pour tous ceux qui ont avec moi attendu
Dans un froid féroce, ou sous la canicule,
Au pied du mur rouge, du mur aveugle.

Anna Akhmatova, Requiem, Epilogue, I
trad. Jean-Louis Backès

*

Certes, un poème doit se suffire à lui-même et il ne devrait pas être nécessaire de connaître le contexte de sa composition pour l’apprécier, cependant il n’est pas inutile de savoir que, dans le recueil Requiem, Anna Akhmatova fait référence à la période de la Grande Terreur stalinienne, pendant laquelle elle faisait la queue devant la prison pour voir son fils.

Convergence des luttes

17 mardi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

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Odetta, Wolfe Tones

Quand la voix du mouvement des droits civiques interprète une ballade irlandaise faisant référence à l’insurrection de Pâques 1916.

Quand un groupe de musique rebelle irlandaise reprend un hymne du mouvement des droits civiques.

Evidemment Odetta a aussi chanté We shall overcome

et les Wolfe Tones ont interprété The Foggy Dew.

 

Ego trip (2)

16 lundi Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures, Perplexités et ratiocinations

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réflexivité, Tom Regan, vertu épistémique

Il y a presque trois ans de cela j’avais cité et essayé de commenter un texte dans lequel Joubert s’interroge sur le besoin qu’on éprouve parfois de préciser comment nous sont venues certaines pensées. En lisant Les droits des animaux de Tom Regan, je découvre un exemple qui me donne l’occasion de revenir sur ce sujet. En effet, dans la Préface de 2004 à une réédition de son maître ouvrage, le philosophe américain ressent la nécessité de nous raconter comment il a écrit son livre.

« J’ai commencé à écrire Les Droits des animaux (LDA) en septembre 1980 et l’ai achevé en novembre 1981. J’écrivais depuis plusieurs années sur l’éthique et les animaux en général, et les droits des animaux en particulier, je ne suis donc pas parti de rien. Mes bagages de philosophe étaient remplis de certaines convictions plus ou moins établies et d’autant d’arguments plus ou moins bien développés. Je pensais savoir où je voulais aller et la meilleure façon d’y parvenir. J’avais (ou je me figurais avoir) une lourde responsabilité. Face à la question de savoir si les animaux étaient conscients de quelque chose, gisait une page blanche. Ma mission consistait à la remplir de mes pensées. Ce fut un travail sans effort. J’y ai pris un immense plaisir.

Cependant, lorsque j’ai commencé à travailler le chapitre six (consacré principalement à une critique de l’utilitarisme), quelque chose s’est passé. Ce fut comme si — et je sais que cela aura l’air étrange, mais je m’y hasarde tout de même — ce fut comme si je cessais d’être l’auteur de ce livre. Mots, phrases, paragraphes, pages entières sont venus de je ne sais où. Ce que j’étais en train d’écrire était nouveau pour moi ; cela ne représentait rien de ce que j’avais pensé précédemment. Mais les mots établissaient résidence de manière permanente sur la page aussi rapidement qu’il m’était possible de les taper. C’était plus que plaisant. C’était grisant.

Mais la véritable énigme est la suivante. Cette excitation n’a pas duré quelques minutes, quelques heures ou même quelques semaines. Je fus dans cet état, sans interruption, pendant des mois. Je n’exagère pas en disant que, pendant cette période, j’ai perdu tout contrôle sur la direction du livre. Je ne venais pratiquement que pour voir. C’est pourquoi je pense que les parties les plus originales de LDA (les quatre derniers chapitres où je défends les principes de respect, de dommage, d’outrepassement minimal, du pire et de liberté) ne sont pas des éléments dont je puis m’attribuer tout le mérite. Ils me sont venus véritablement comme un don. Même lorsque j’écris ces mots, je dois me secouer la tête d’étonnement, encore incapable de comprendre comment tout cela est arrivé.

Permettez-moi d’ajouter quatre autres observations sur la façon dont j’ai éprouvé le processus d’écriture de LDA et sur ce que j’ai appris à mesure que le travail évoluait. (J’en dirai plus sur ces questions à la fin de cette préface.) Lorsque j’ai commencé, j’avais des aspirations réformistes. Des choses terribles étaient faites aux animaux. Aux mains des chercheurs et des éleveurs, par exemple, la souffrance qui leur était infligée n’était pas nécessaire. Je pensais pouvoir expliquer pourquoi cela était vrai, et pourquoi cela devait cesser. Cette façon de penser, me suis-je rendu compte, permettait au fait même de faire souffrir les animaux de ne pas être mal si cela était néces­saire. Enfin, je pensais également pouvoir expliquer pourquoi cela était vrai. En écrivant les premiers mots de LDA, j’avais pleinement l’intention de défendre l’utilisation des animaux dans la recherche biomédicale, par exemple, à condition qu’il ne leur soit causé aucune douleur non nécessaire.

Les choses ne se sont pas passées ainsi. Lorsque j’abordai l’utilisation des animaux comme « outils » de recherche, la logique de l’argumentation m’avait déjà converti à une position abolitionniste. Il me semble évidemment vrai, aujourd’hui, que vous ne justifiez pas le fait d’outrepasser les droits d’un animal parce que les autres en tireront avantage. Cela n’était pas évidemment vrai pour moi lorsque j’ai commencé ce voyage. Et c’est après avoir perdu le contrôle sur la direction du livre, et seulement après que ma critique de l’utilitarisme est devenue plus profonde, que j’ai commencé à me trans¬former en abolitionniste. Il ne fait aucun doute que certains philosophes écrivent des livres pour défendre ce qu’ils croient déjà. Aussi fréquent que cela puisse être, ce n’est manifeste-ment pas le cas ici. »

p. 14-16

Pourquoi Regan nous raconte-t-il tout cela? Le propos de cet aperçu autobiographique est-il de nous disposer à accepter sa théorie comme vraie en arguant des conditions dans lesquelles il en a eu la « révélation » ? Le fait qu’il ait eu l’impression de perdre le contrôle de l’écriture comme si « la chose même » s’imposait à lui, est-il censé valoir comme preuve ? Non seulement Regan ne dit rien de tel mais il reconnaît explicitement le contraire  :

« Bien sûr, ces esquisses autobiographiques ne contribuent nullement à prouver que LDA contient ne serait-ce qu’un mot de vrai. Qui sait si, pendant ces mois grisants, je n’ai pas fait le lit aux propositions trompeuses du malin génie de Descartes ? La vérité est  logiquement distinct de ce qui nous le motive à le penser. Tous les philosophes comprennent cela. Et les philosophes, étant philosophes, se fichent de ce que cela faisait d’être Tom Regan au début des années 80 »

p. 17 -18

Quelle étrange manière de commencer une (longue) préface en racontant quelque chose dont le lecteur devrait se ficher et en prenant soin, qui plus est, de lui signifier qu’on est conscient qu’il est censé s’en ficher ! On peut envisager l’hypothèse que, tant l’aperçu autobiographique que la remarque qui le conclut en en limitant la portée, remplissent une fonction d’affichage de vertu épistémique (sans que l’affichage de vertu ait ici une connotation péjorative). Ainsi on peut considérer comme une marque de l’authenticité de la démarche intellectuelle de l’auteur qu’il ait revu sa position initiale au lieu de résister à ce qui lui apparaissait de plus en plus comme la vérité. Reste à savoir dans quelle mesure le récit de la recherche est décisif  dans l’appréciation de la vertu épistémique qui y préside et dans quelle mesure on devrait pouvoir se contenter des produits même de cette recherche pour en juger. Pour ma part, la seule lecture de l’ouvrage, abstraction faite de la préface, me porte à reconnaître à Regan une grande honnêteté intellectuelle. Alors même que je n’ai pas été convaincu de ses thèses essentielles, j’ai été favorablement impressionné par sa manière de discuter les thèses auxquelles il s’oppose (sa manière de critiquer Descartes est exemplaire de ce point de vue et peut servir de modèle pédagogique) en évitant les facilités, les hommes de paille, voire en défendant les auteurs qu’il critique contre des objections infondées.

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15 dimanche Oct 2017

Posted by patertaciturnus in Bienvenue aux visiteurs

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Bob Dylan, The Seekers

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