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Je viens de me lancer dans la lecture de Deux ans de vacances de Jules Verne à titre d’histoire du soir pour ma fille (à sa demande) et je souhaite en partager un passage étonnant. Pour situer rapidement le contexte : un yacht – le Sloughi – prend accidentellement la mer sans son équipage mais avec quinze garçons de huit à quatorze ans à son bord. Après avoir dérivé trois semaines sur l’Océan Pacifique il échoue sur ce qu’on découvrira être une île déserte. Au moment qui nous occupe (chapitre IV), nos jeunes naufragés se livrent à l’inventaire des ressources du navire.

 « Gordon s’occupa alors de relever minutieusement le compte des divers barils arrimés dans la cale. Plusieurs de ces barils, remplis de gin, d’ale ou de vin, s’étaient défoncés pendant le talonnement contre les récifs, et leur contenu avait fui par les bordages disjoints. C’était là une perte irréparable, et il faudrait le plus possible ménager ce qui en restait.

En somme, dans la cale du schooner il y avait encore cent gallons de claret et de sherry, cinquante gallons de gin, de brandy et de wisky, et quarante tonneaux d’ale, d’une contenance de vingt-cinq gallons chacun, – plus une trentaine de flacons de liqueurs variées, qui, bien enveloppés de leur chemise de paille, avaient pu résister au choc des brisants.

On voit que les quinze survivants du Sloughi pouvaient se dire que la vie matérielle leur serait assurée du moins pendant un certain temps. »

J’ignore encore comment Verne va exploiter narrativement ce stock d’alcool, nos héros se laisseront-ils aller à une grande beuverie ?