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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives Mensuelles: mai 2017

Qu’il comprenne qu’il est un monstre incompréhensible

28 dimanche Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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contradictions, Ion Minulescu

Ecce homo

Eu sunt o-mperechere de straniu
Şi comun,
De aiurări de clopot
Şi frământări de clape –
În suflet port tristeţea planetelor ce-apun,
Şi-n cântece, tumultul căderilor de ape…

Eu sunt o cadenţare de bine
Şi de rău,
De glasuri răzvrătite
Şi resemnări târzii –
În gesturi port sfidarea a tot ce-i Dumnezeu,
Şi-n visuri, majestatea solarei agonii…

Eu sunt o-ncrucişare de harfe
Şi trompete,
De leneşe pavane
Şi repezi farandole –
În lacrimi port minciuna tăcutelor regrete,
Şi-n râs, impertinenţa sonorelor mandole.

Eu sunt o armonie de proză
Şi de vers,
De crime
Şi idile,
De artă
Şi eres –
În craniu port Imensul, stăpân pe Univers,
Şi-n vers, voinţa celui din urmă Ne’nţeles!…

Ion Minulescu

 

Ecce homo

Je suis une alliance d’étrange
Et de commun,
De cloches balancées
De touches tripotées –
Je porte en mon âme la tristesse des planètes au déclin
Et dans mes chants le tumulte des cataractes.

Je suis un rythme de bien
Et de mal
De voix révoltées
Et de résignations tardives –
Dans mes gestes je porte le défi de tout ce qui est Dieu
Et dans mes rêves la majesté de l’agonie solaire …

Je suis une rencontre de harpes
Et de trompettes
De Pavanes paresseuses
Et de vives farandoles –
Dans mes larmes je porte le mensonge des regrets silencieux
Et dans mon rêve l’impertinence des sonores mandores.

Je suis une harmonie de prose
Et de vers
De crimes et d’idylles,
D’art
Et d’hérésie –
En mon crâne je porte l’immense maître de l’Univers,
Et dans mon vers, la volonté du dernier incompris …

trad. Mario Roques
in Literatura româna/ Littérature roumaine, Tome II, ed. Non lieu

Quand fuir c’est combattre

23 mardi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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calomnie, correction, fuite

Un vieillard dit :  » Celui qui entend une calomnie doit fuir, et le calomniateur est corrigé. »

Apophtegmes des pères, XXI, 27

Changement de pronom

20 samedi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Albane Gellé

il
pour elle n’est plus un il. Il est
ce tu auquel elle je m’adresse
désormais.

Albane Gellé, Je te nous aime

*

Il vaut la peine de préciser que ce poème est l’antépénultième du recueil :  il constitue un passage de relais entre les poèmes précédents où il n’a été question que de « il » et « elle » et les deux derniers poèmes qui seront en « je » et « tu ».  Pour le lecteur, qui n’est pas le destinataire du « tu », mais le témoin de cette adresse, il ne faisait pas de doute avant d’arriver à ce point du recueil que le « elle » cachait un « je ». Évidemment cette certitude tenait à sa connaissance du nom de l’auteur et du titre du recueil (qui se révélera être la dernière phrase du dernier poème). Le changement de pronom ne vise donc pas un effet de « plot twist » à destination du lecteur mais il vise plutôt à signifier, je suppose, un changement de modalité de conscience de la relation chez la narratrice. Un élément qui donne à penser  – par son absence d’évidence a priori – c’est la concomitance entre le basculement du « il » au « tu » et le basculement du « elle » au « je ».

A votre santé, les enfants !

18 jeudi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures

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alcoolisme juvénile, Jules Verne

Je viens de me lancer dans la lecture de Deux ans de vacances de Jules Verne à titre d’histoire du soir pour ma fille (à sa demande) et je souhaite en partager un passage étonnant. Pour situer rapidement le contexte : un yacht – le Sloughi – prend accidentellement la mer sans son équipage mais avec quinze garçons de huit à quatorze ans à son bord. Après avoir dérivé trois semaines sur l’Océan Pacifique il échoue sur ce qu’on découvrira être une île déserte. Au moment qui nous occupe (chapitre IV), nos jeunes naufragés se livrent à l’inventaire des ressources du navire.

 « Gordon s’occupa alors de relever minutieusement le compte des divers barils arrimés dans la cale. Plusieurs de ces barils, remplis de gin, d’ale ou de vin, s’étaient défoncés pendant le talonnement contre les récifs, et leur contenu avait fui par les bordages disjoints. C’était là une perte irréparable, et il faudrait le plus possible ménager ce qui en restait.

En somme, dans la cale du schooner il y avait encore cent gallons de claret et de sherry, cinquante gallons de gin, de brandy et de wisky, et quarante tonneaux d’ale, d’une contenance de vingt-cinq gallons chacun, – plus une trentaine de flacons de liqueurs variées, qui, bien enveloppés de leur chemise de paille, avaient pu résister au choc des brisants.

On voit que les quinze survivants du Sloughi pouvaient se dire que la vie matérielle leur serait assurée du moins pendant un certain temps. »

J’ignore encore comment Verne va exploiter narrativement ce stock d’alcool, nos héros se laisseront-ils aller à une grande beuverie ?

Propre à rien

15 lundi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Divers vers

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Edmond Jabès, rien, transmission

Qu’est-ce que l’on a, de soi, à transmettre? – sans doute rien ; mais ce Rien est tout ce que nous possédons.

Edmond Jabès, Le livre des marges

Persil sauge romarin et thym

13 samedi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

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appropriation culturelle, cosmopolitisme mon amour, Idir, Stina

Plus fort qu’un groupe japonais chantant en lingala, une chanteuse finlandaise interprétant une reprise en kabyle d’une ballade traditionnelle anglaise popularisée par un duo américain.

Il vaut la peine d’écouter la version originale de Targit d’Idir, dont une traduction en français est proposée ici.

99 contre 1

12 vendredi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures

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foi, John Stuart Mill

« Une personne qui a une croyance est un pouvoir social équivalent  à quatre-vingt dix-neuf autres personnes qui n’ont que des intérêts. »

John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif
trad. Bozzo-Rey, Cléro, Wrobel, Hermann, p. 69

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10 mercredi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Albane Gellé

il
bien caché derrière mille références,
elle l’a trouvé quand même.

Albane Gellé, Je te nous aime
Cheyne éditeur

Compte rendu de procrastination (2)

06 samedi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

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DjurDjura

Djurdjura est un groupe tout ce qu’il y a de plus mainstream, en fait. Elles sont passées dans une émission de Drucker (Champs Élysées ?) dès 1982

Au plus bas

05 vendredi Mai 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

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humiliation, humilité

Un vieillard dit : « De même que la terre ne tombe jamais, jamais non plus ne tombe celui qui s’humilie. »

Apophtegmes des pères, XXI, 29

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