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Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives Mensuelles: janvier 2017

Ton insomnie et ton angoisse

29 dimanche Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Anna Akhmatova

Pas de rideau à ma fenêtre.
Regarde droit dans ma chambre.
Je me sens toute joyeuse,
Parce que tu ne peux pas sortir.
Dis que je vis hors de toute loi,
Moque toi de moi méchamment :
J’ai été ton insomnie,
J’ai été ton angoisse.

Anna Akhmatova, Plantain, in Requiem et autres poèmes
trad. J-L Backès

Comparaison des converses

29 dimanche Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour

≈ 1 Commentaire

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bienfaisance, Karl Kraus

Quand l’ « effet Perrichon » l’emporte sur l’ « effet Tacite » (dont j’avais parlé ici).

« Certains te pardonneront davantage la vilenie commise envers toi que le bienfait qu’ils ont reçu de toi. »

Karl Kraus, Pro domo et mundo,
Rivages p.35

*

Il est tentant d’interpréter cet aphorisme comme une incitation à être économe de sa bienfaisance, a fortiori si on le rapproche de cet autre aphorisme tiré de la même page :

« On devrait combattre la bienfaisance sur la base d’une conception du monde et non de l’avarice. »

Tu n’auras pas ce que je n’ai pas

24 mardi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures

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bonheur, Lord Dunsany, théologie

Comme je l’ai expliqué naguère, je profite de la lecture vespérale d’histoires à mes enfants pour combler mes propres lacunes ; c’est ainsi que je lis actuellement des contes de Lord Dunsany traduit par Julien Green sous le titre Merveilles et démons. Je m’étais fait offrir ce volume il y a bien vingt ans de cela après avoir appris que Dunsany était cité par Lovecraft comme un de ses inspirateurs mais je m’étais contenté de le ranger scrupuleusement dans ma bibliothèque.

dunsany

Dans Le maelström, Dunsany donne la parole à Nooz Wana le  Naufrageur de vaisseaux qui interdit aux hommes l’accès des Iles heureuses. Nooz Wana explique que les hommes ne peuvent accéder à ces îles qu’un jour tous les cent ans (quand il prend sa pose) et qu’ils ne peuvent  y demeurer plus d’une journée. La chute du récit consiste dans la révélation de la raison de l’action de Nooz Wana :

« … car les dieux jaloux ont peur que trop d’hommes ne passent jusqu’aux Iles Heureuses et ne trouvent le bonheur. Les dieux eux-mêmes ne connaissent pas le bonheur. »

A l’opposé des dieux d’Epicure qui ne se soucient pas des hommes parce qu’ils sont heureux, les dieux ici évoqués par Dunsany se soucient d’empêcher les hommes d’être heureux par ce qu’ils ne le sont pas eux-mêmes. Mais d’où vient alors que les dieux eux-mêmes ne soient pas heureux ? Sont-ils victimes de la jalousie de méta-dieux qui ne sont pas eux-mêmes heureux etc. ?

Lundi matin

23 lundi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Mon métier ma passion

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image de soi

Mr Taciturnus rejoins la salle 306 pour dispenser ses cours de philosophie.

Paternité

21 samedi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Jacek Podsiadło, paternité fragile

Dlaczego?

Gdzież pójdziemy? Może znów nad rzekę
pełną fusów lumpenświata,
nad czarną wodę, której esencją
jest przemijanie. Razem zrobimy siusiu,
na stojąco, jak dorośli. Srogiemu przykazaniu
dorosłości nie zwiejesz, szybkobiegaczu, prygunie
stojący na tle nieba i skaczący w Ciemno,
gdzie jedynie cudem i tylko do czasu
czekają na ciebie amortyzatory
rodzicielskich ramion, cyrkle Miłości.
Zobaczymy: kaczkę, dryfującą gałąź, opoja w malignie, nasze cienie.
Sto razy spytasz, dlaczego. Spróbujesz coś wycyrklować,
Żebym cię wziął na »jo pata«, na szyję.
Zmęczone nóżki albo coś, albo coś.
Coraz więcej ważysz.
Coraz więcej rozumiesz.
Zrozum, że czasem nie wiem, dokąd pójść.
Przejdziemy przez most.
A potem? Zobaczymy.

Jacek Podsiadło

Le poète et sa progéniture

Pourquoi ?

Où irons-nous ? Peut-être de nouveau vers le fleuve
plein de sédiments mystérieux du lumpenunivers,
vers l’eau noire dont l’essence
réside dans l’écoulement. Nous pisserons ensemble,
debout comme des adultes. Tu ne pourras échapper
à l’injonction sévère de l’âge adulte ; coureur, sauteur
qui te dresses sur fond du ciel pour sauter dans Ténèbres,
où seulement par miracle et pour un temps seulement
t’attendent les amortisseurs
des bras maternels, ce compas de l’Amour.
Nous verrons un canard, une branche à la dérive, un ivrogne en délire, nos ombres.
Tu demanderas cent fois « pourquoi ». tu tenteras de combiner
pour que je te prenne sur mes épaules :
petites jambes fatiguées ou autre chose ou autre chose.
Tu pèses de plus en plus.
Tu comprends de plus en plus.
Comprends donc que parfois je ne sais où aller.
Traversons donc le pont.
Et après ? On verra.

trad.Jacques Burko
in 3 poètes polonais, Editions du murmure, 2009

 

Le poète et sa progéniture. Photo trouvée ici avec des indications intéressantes sur l’auteur.

Guitar heroes

18 mercredi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

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Ali Farka Toure, Sékou Bembeya Diabaté

*

Le retour des voix chères qui se sont tues

18 mercredi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Constantin Cavafis

VOIX

Voix sublimes et bien aimées
de ceux qui sont morts, ou de ceux
qui sont perdus pour nous comme s’ils étaient morts.

Parfois, elles nous parlent en rêve ;
parfois, dans la pensée, le cerveau les entend.

Et avec elles résonnent, pour un instant,
les accents de la première poésie de notre vie –
comme une musique qui s’éteint, au loin, dans la nuit.

Constantin Cavafis, En attendant les barbares
trad. Dominique Grandmont

Pourquoi blasphémer ?

16 lundi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Lectures

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blasphème, Cesare Pavese

« Blasphémer, pour ces types à l’ancienne qui ne sont pas tout à fait convaincus que Dieu n’existe pas mais qui, tout en se fichant de lui, le sentent de temps en temps entre leur chair et leur peau, est une belle activité. Une crise d’asthme et l’homme se met à blasphémer avec rage et ténacité : avec l’intention très nette d’offenser ce Dieu éventuel. Il pense que, après tout, s’il existe, chaque blasphème est un coup de marteau sur les clous de la croix et un peu de chagrin fait à Dieu. Ensuite, Dieu se vengera — c’est son système — il créera un chaos diabolique, il enverra d’autres malheurs, il vous mettra en enfer, mais même s’il bouleverse le monde, personne ne lui enlèvera le chagrin qu’il a éprouvé, les coups de marteau dont il a souffert. Personne ! C’est une belle consolation. Et, bien sûr, cela démontre qu’après tout, ce Dieu n’a pas songé à tout. Pensez donc, il est le maître absolu, le tyran, le tout ; l’homme est une merde, un rien du tout, et pourtant l’homme a cette possibilité de le faire mettre en colère, de le mécontenter et de lui gâter un instant de sa bienheureuse existence. C’est vraiment là le « meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité » [1]. Comment se fait-il que Baudelaire n’ait jamais écrit un poème là-dessus ? »

Cesare Pavese, Le métier de vivre, 6 décembre 1935

[1]Dernier quatrain des Phares de Baudelaire.

Du blasphème  des « types à l’ancienne » évoqué dans ce texte, il faut distinguer le blasphème plus courant aujourd’hui, celui des types tout à fait convaincu que Dieu n’existe pas. Pour les uns le blasphème est une affaire entre eux et Dieu (ou entre eux et Dieu en eux si l’on préfère), pour les autres une affaire entre eux et les croyants.

Page blanche

12 jeudi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in Divers vers

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Marina Tsvetaieva

Je suis une page sous ta plume
J’accepte tout. Je suis une page blanche.
Je garde tout ton bien précieux,
Je le cultive pour te le rendre au centuple.

Je suis le village, je suis la terre noire.
Tu m’es pluie et soleil.
Tu es Maître et Dieu et moi –
Tchernoziom et papier blanc

Marina Tsvetaïeva, Le ciel brûle
trad. Pierre Léon et Eve Malleret

Dissociation

07 samedi Jan 2017

Posted by patertaciturnus in confession, Paroles et musiques

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