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TETH
Si Dieu sur un arbre perché
fiente la poisse –
croiras-tu à l’éternité
de l’angoisse?
Benjamin Fondane, L’exode
30 mercredi Nov 2016
Posted Divers vers
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TETH
Si Dieu sur un arbre perché
fiente la poisse –
croiras-tu à l’éternité
de l’angoisse?
Benjamin Fondane, L’exode
27 dimanche Nov 2016
Posted Divers vers
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Keynes invitait les économistes à être « humbles et compétents » comme les dentistes, Malek Haddad, lui, invite le poète à être terne et sans prétention comme un pharmacien.
« Tu es là impatient, crispé, malhonnête. ta malhonnêteté consciente est ton meilleur talent. Parce que tu n’es pas devenu encore le Bon Dieu. Et lorsque tu auras farfouillé tous les recoins de ton malheur et de ta malhonnêteté tu songeras aux pharmaciens. Ces petits bonshommes glorieux et ternes qui n’ont d’autre mission que de distribuer des tisanes bienfaisantes. Sois un apothicaire. Ennuie-toi derrière tes bocaux. Ces petits bonshommes n’ont pas de prétentions. Alors il faut venger ces petits bonshommes. Il faut en faire des ruisseaux, des rivières et des fleuves. »
Malek Haddad, A mon ami le poète algérien
26 samedi Nov 2016
Posted Aphorisme du jour, Lectures
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« Si seule la douleur peut vous éduquer, je demande pourquoi il est philosophiquement interdit de s’acharner contre son prochain, ce qui reviendrait à lui donner la meilleure éducation qui soit. »
Cesare Pavese, Le métier de vivre, 1938
Dès la rentrée prochaine, les ESPE distribueront ce nouveau kit pédagogique aux professeurs stagiaires .
Pour les nouveaux lecteurs, on rappellera que l’usage pédagogique de la souffrance a été évoquée à de multiples reprises sur ce blog ( voir ici, là, là et là) ce qui peut jeter un doute sur l’équilibre de son auteur.
23 mercredi Nov 2016
Posted Divers vers
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Eu não sou eu nem sou o outro,
Sou qualquer coisa de intermédio :
Pilar da ponte de tédio
Que vai de mim para o Outro.
Mário de Sá-Carneiro
*
Je ne suis ni moi ni l’autre,
Je suis quelque chose d’intermédiaire :
Pilier du pont d’ennui
Qui va de moi à l’Autre.
trad. Michel Chandeigne, Dominique Touati
Minos La différence 2007
22 mardi Nov 2016
Posted Berceuse du mardi
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22 mardi Nov 2016
Posted SIWOTI or elsewhere
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Dimanche soir, j’ai pour la première fois mis à l’épreuve ma récente résolution de résister au penchant à la Schadenfreude en matière politique.
Pourtant, il parait que j’aurais pu me réclamer de Thomas d’Aquin pour défendre l’idée d’une Schadenfreude vertueuse. En réalité, il me semble que Nietzsche a dit tout ce qu’il y a avait à dire de cette idée que les élus se délecteraient du spectacle du supplice des damnés : c’est là le fantasme de vengeance des faibles et des impuissants, il n’y a là que ressentiment de ceux qui sont inaptes à la vertu de magnanimité. Pour ma part je suis las de ces débordements de ressentiment, las de ces proclamations « je bois les larmes des X » (les X étant le groupe rival qui rendra la pareil à la prochaine échéance) affichées sur Twitter et ailleurs. En la matière, les plus pathétiques sont, je crois, ceux qui se réjouissent du désespoir d’un ennemi vaincu alors même que cette défaite ne lui a pas été infligée par leur propre camp, qui en est bien incapable, mais par un autre ennemi (je pense par exemple à la joie mauvaise des mélenchonistes que je stalke sur Twittter après le Brexit ou la défaite de Clinton).
20 dimanche Nov 2016
Posted Mon métier ma passion
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… mais qui n’est pas sortie.
– Je ne comprends pas les collègues qui se plaignent de perdre des heures de cours à cause des voyages et sorties scolaires. Les gamins apprennent tellement plus dans ces occasions que dans les cours classiques !
– C’est de tes cours que tu parles, là ?
19 samedi Nov 2016
Posted Divers vers
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Lettre non envoyée
Je t’écris. Est-il rien qui soit changé au monde ?
Tu m’écris. Nous avons l’un et l’autre si peur
de nous apercevoir qu’il neige dans nos cœurs
et que nous sommes morts l’un vis à vis de l’autre.
je suis mort peu à peu et sans m’en rendre compte.
Tu es morte petit à petit sans crier.
La chaleur, par degrés, a fui notre courrier ;
et la rose a déjà cédé au perce-neige.
Parfois je me souviens que tu étais jolie.
Te souviens -tu encor que j’étais âpre et frais?
Mais oui! car nous avons gardé les mêmes traits ;
le temps ne marque plus les heures de l’absence.
[…]
Chaque jour qui s’en va t’efface davantage
en moi. Ne pleure pas! Tu pars, mais c’est des trous
qui restent, là, au mur, où sont rouillés les clous ;
et quand tu t’en iras, entière, de mon être
rien ne subsistera qu’une passoire où l’eau
naïve chante. Hé oui, en moi, tu sers morte –
ma chère. Morte dans un mort! Et de la sorte
nous serons côte à côte, comme toujours absents.
Je t’écris. Comprends-tu! Je n’ai rien à te dire.
Pourtant je me cramponne à toi, ô toi qui es
le glacier qui dans l’eau engendre son reflet
– un reflet qui serait, quoi? à défaut de l’image.
Benjamin Fondane, Au temps du poème
18 vendredi Nov 2016
Posted Lectures
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– Il paraît qu’un homme a pris un bain qu’il avait chauffé avec les lettres d’amour de ses maîtresses.
– Oh! Quelle horreur ! Je pense que c’est vous !
– Il m’est arrivé en effet de chauffer mon lait de cette façon.
– C’est donc un honneur pour ces lettres ! Buvez le donc !
Dazaï Osamu, La déchéance d’un homme
trad. G. Renondeau, Gallimard Connaissance de l’Orient, p.72 – 73
*
Voilà une raison de regretter la dématérialisation de la correspondance : elle nous prive d’un moyen de nous réchauffer.
16 mercredi Nov 2016
Posted SIWOTI or elsewhere
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