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« Ulrich avait été subjugué par l’extravagance de la main féminine, cet organe somme toute indécent qui, comme la queue des chiens, touche à tout, mais n’en est pas moins officiellement le siège de la fidélité, de la noblesse et de la tendresse. »
Robert Musil, L’homme sans qualités, Seuil, trad. Jaccottet, p. 116
C’est seulement la main de Diotime qui est jugée ainsi, c’est donc la main de la femme Diotime plutôt que la main féminine en général qui est qualifiée d’ extravagante. Jaccottet ne traduit pas ici complètement ; Musil a écrit en effet » eines im Grunde ziemlich schamlos menschlichen Organs » ce qui devrait être rendu par » un organe humain au fond plutôt indécent « . Il n’y a donc plus de référence à la main des femmes mais à celle des êtres humains. Et puis Jaccottet fait une grosse erreur de traduction en traduisant « Hundeschauze » par queue des chiens alors qu’il s’agit du museau du chien, qui en effet renifle tout, touche à tout.
Merci beaucoup pour ces précisions. Je suis rassuré que l’indélicatesse vienne d’erreurs de traduction.
L’homme sans qualité est un bien long livre, Philippe Jaccottet, n’ a manifestement pas toujours été à son meilleur niveau.
En fait j’ai été surpris par cette erreur assez grossière de traduction mais elle ne doit pas suggérer à qui ne connaît pas son oeuvre que Jaccottet est un mauvais traducteur. Je préfère le dire clairement ! Tout au contraire j’ai l’idée qu’il est en général excellent. De toute façon qui est prêt à retraduire « L’homme sans qualités » pour quelques vétilles ?
Pardon, Hundeschnauze…
Je suis impressionné que vous ayez immédiatement flairé le problème de traduction.
Oui, flairé ! Meine Schnauze !