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Repasser de temps en temps par un service hospitalier est l’occasion de revivre quelques expériences attrayantes :
- être désigné à la troisième en sa présence
le médecin, à l’infirmière : qu’est ce qu’il a le monsieur ?
le patient, in petto : ben , il n’est ni sourd ni aphasique, donc tu n’as qu’à lui demander !
2. se sentir appréhendé comme un cas, cas qui tantôt est tristement banal, tantôt a la beauté du « type pur », à moins qu’il ne soit intéressant parce que rare ou énigmatique.
le médecin, à l’infirmière : voyez, ça c’est une vraie paralysie faciale !
le patient, in petto : qu’est-ce que tu crois, on ne donne pas dans le toc chez moi, que de l’authentique !
En fait je ne trouve pas moralement choquant qu’un médecin de trouve une sorte de satisfaction à tomber sur un cas intéressant, je n’irais pourtant pas jusqu’à m’excuser de ne pas en être un. Ce qui est gênant, ce n’est pas en soi que l’intérêt de connaissance pour le cas s’ajoute ponctuellement à l’intérêt pour le soin du malade – sans le remplacer toutefois – c’est plutôt que le patient puisse s’en rendre compte. Il faudrait aussi se demander si une réappropriation subjective de l’objectivation en tant que cas est envisageable au moins dans certains cas favorables. Un patient peut-il tirer consolation, voir fierté, d’avoir été un cas princeps ou d’avoir contribué, bien malgré lui, au progrès de la connaissance.
– Ils n’ont pas voulu de moi à Koh-Lantah, mais mon foie est dans tous les manuels d’hépatologie !
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