• À propos

Pater Taciturnus

~ "Ton péché originel c'est d'ouvrir la bouche. Tant que tu écoutes tu restes sans tache"

Pater Taciturnus

Archives Mensuelles: mai 2015

Punk à chat

31 dimanche Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Paroles et musiques

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Mike Oldfield, oi!

Wikipedia dixit :

« Punkadiddle » is thought by many to be Oldfield’s jocular take on punk music, a genre which he has stated in the past to be not at all impressed with. In fact, Virgin Records’ rampant signing and promotion of many punk bands while not promoting Oldfield’s albums is seen as one of the sources of the rift between him and the company. When the track was performed by Oldfield on tour, he and his band would all perform the song bare-chested.

Mieux qu’un collier de nouilles

31 dimanche Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Fantaisie

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

collier, fête des mères

Pour les mères de famille qui auraient rejoint mon lectorat depuis l’année dernière,

parce qu’on apprécie d’autant mieux ce qu’on a qu’on sait ce qu’on aurait pu avoir,

un rappel de ce à quoi vous avez échappé.

Axiologie et gêne aux entournures

30 samedi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Perplexités et ratiocinations

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Calliclès, duperie de soi, système de valeurs, vérité

Ggauvain a récemment proposé  sur son blog un apologue stimulant qui repose sur une analogie entre adopter une opinion après débat et choisir un vêtement après essayage. J’en cite la chute :

« Le troisième jour [le sage] médita, et finit par choisir comme sienne l’opinion qui lui convenait le mieux, c’est-à-dire celle dans laquelle il s’était senti le plus à son aise – celle qui avait le mieux épousé la forme naturelle de ses pensées, de ses gestes, de ses respirations. »

Je vous laisse découvrir la manière dont Ggauvain exploite cette analogie. Il me semble que son interprétation repose sur une manière particulière de comprendre l’expression « adopter l’opinion qui nous convient ». Or un des intérêts de l’analogie proposée réside, d’après moi, dans le fait  qu’il y a différentes manières de  comprendre cette relation de convenance. Je me propose d’en examiner une qui, me semble-t-il, diffère de celle qui a intéressé Ggauvain.

L’interprétation de la relation de convenance dont je m’occuperai ne concerne pas n’importe quelles opinions, mais seulement celles qui reflètent une échelle de valeurs. Le plus simple est de partir d’un exemple :

« Au début de ma carrière philosophique, je me souviens d’avoir demandé à Pat Suppes, philosophe des sciences et éminent spécialiste de la nature humaine, quel était le secret du bonheur. Au lieu de me prodiguer des conseils avisés, il m’a fait remarquer la manière dont avaient procédé plusieurs personnes qui semblaient satisfaites de leur sort :
1. Établir une liste exhaustive de leurs défauts et de leurs échecs
2. Adopter un code de valeurs qui considère ces échecs et ces défauts comme des vertus.
3. Se féliciter d’avoir été à la hauteur
Les brutes épaisses se félicitent de leur virilité ; les pédants compulsifs mettent un point d’honneur à ergoter ; les égoïstes et les mesquins se font une joie d’aider le marché à récompenser le succès et à punir l’échec. »

John Perry, La procrastination, p. 96

 Il me semble semble que l’on conçoit clairement dans ce cas ce qu’on doit entendre par adopter un système de valeur qui nous convient : c’est adopter le système de valeur qui nous renvoie la meilleure image de nous même. Dire qu’il nous convient revient à dire qu’il est dans notre intérêt de l’adopter pour autant que nous souhaitons nous concevoir nous-mêmes comme une personne de valeur. Pour examiner les difficultés que soulèvent la conduite décrite par Perry,  faisons un détour par un extrait du discours de Calliclès dans le Gorgias de Platon :

« Aussi doué qu’on soit, si on continue de faire de la philosophie, alors qu’on en a passé l’âge […] s’il arrive qu’on soit impliqué dans une affaire privé ou publique, on s’y rend ridicule, comme sont ridicules à leur tour, j’imagine, les politiques qui se trouvent pris dans vos discussions et arguments.

En fait, c’est ce que dit Euripide : « une lumière brille pour chacun des êtres, qui s’élance vers elle ; là, il est le meilleur de lui même ». Donc ce qu’on a en soi de minable, on l’évite et on l’injurie, tandis que le reste on le loue, avec quelque indulgence pour soi-même, et en estimant que comme cela on fait son propre éloge »

Gorgias [484d – 485a] trad. Monique Canto

Calliclès suggère ici que la dépréciation socratique de la rhétorique relève d’un mécanisme psychologique consistant à déprécier les domaines dans lesquels on est médiocre pour se consoler de ne pas les maîtriser et entretenir une bonne image de soi. La ressemblance avec le procédé évoqué dans le texte de Perry me semble assez évidente. Laissons de côté la question du bien fondé de l’imputation à Socrate de cette conduite, et  concentrons nous sur cette conduite en elle-même dont l’existence ne me semble pas douteuse. On peut y voir une variante de la conduite décrite dans la fable de La Fontaine  Le renard et les raisins.

Certain Renard Gascon, d’autres disent Normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d’une treille
Des Raisins mûrs apparemment,
Et couverts d’une peau vermeille.
Le galant en eût fait volontiers un repas ;
Mais comme il n’y pouvait atteindre :
« Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats. « 
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?

Dans les deux cas il s’agit de déprécier ce qui nous est inaccessible (des qualités personnelles dans un cas, un objet extérieur dans l’autre) pour ne pas souffrir de cette inaccessibilité. On pourrait multiplier les exemples d’usages de ce type de procédé : l’élève qui se prend à mépriser une matière dans laquelle il a de mauvais résultats, le dragueur éconduit qui découvre après coup que sa cible n’était belle que de loin etc .

Approuver le procédé, au nom de l’idée qu’il vaudrait mieux faire cela que de se plaindre, revient à promouvoir une forme de relativisme. Or, dans le passage qui suit immédiatement l’extrait du Gorgias cité ci-dessus, Calliclès s’abstient de porter un jugement explicite sur la conduite qu’il attribue à Socrate (parmi d’autres), mais il indique qu’il faut s’élever au dessus de ce type d’attitude pour rendre un jugement équitable :

  « La plus juste conduite à avoir, à mon sens, est de faire les deux : faire de la philosophie c’est un bien, aussi longtemps qu’il s’agit de s’y former … »

Cependant un autre exemple de la conduite qui nous occupe est évoqué un peu plus loin et est, cette fois, sévèrement jugé.

« Seulement tout le monde n’est pas capable, j’imagine, de vivre comme cela [en se donnant tous les moyens d’assouvir ses passions].  C’est pourquoi la masse des gens blâme  les hommes qui vivent ainsi, gênée qu’elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire.  La masse déclare donc bien haut que le dérèglement – j’en ai déjà parlé  – est une vilaine chose.  […] Les hommes de la masse […] qui sont eux mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause du manque de courage de leur âme. »  [492 a]

Une fois encore, il faut distinguer le jugement en général sur l’attitude consistant à déprécier ce dont on est incapable pour préserver l’image qu’on a de soi, et l’appréciation de son application au cas d’espèce. Pour dire les choses plus clairement  : je pense que Calliclès à tort quand il suggère que la lâcheté et le souci de dissimuler sa propre faiblesse sont les seuls motifs de défense de la justice et de la tempérance.  En revanche, je suis porté à concéder, que si  c’étaient effectivement les seuls motifs il y aurait un problème  … Cela signifie que je suis d’accord pour considérer que c’est un signe de médiocrité morale que d’adopter un système de valeur au seul motif qu’il préserve notre image en nous-mêmes au prix de la dissimulation de la vérité.  Partager cette appréciation, c’est récuser par là même le relativisme quant au choix des systèmes de valeur, et se référer à une méta-valeur au nom de laquelle on juge la manière d’adopter une échelle de valeur. Il me semble que c’est la vérité qui joue ici ce rôle de méta-valeur  :  au fond le problème n’est pas tant de vouloir préserver le sentiment de sa valeur que le fait de se mentir à soi-même pour cela [2].

Si choisir un système de valeur qui nous convient, au sens ou il préserve notre image de nous mêmes, implique de se mentir à soi-même, on  conçoit que ce procédé puisse difficilement être employé en pleine conscience. Les gens qui font de manière réfléchie ce que Pat Suppes recommandait à John Perry sont sûrement rares ; la même conduite sous une forme inconsciente (il faudrait alors parler de mécanisme plutôt que de procédé) est vraisemblablement beaucoup plus fréquente (c’est peut-être même le fait de ne pas y verser qui est l’exception). Ainsi ce qui nous empêche adopter consciemment l’échelle de valeur qui conviendrait à notre désir d’avoir une bonne image de nous-mêmes, c’est que cette échelle ne convient pas en un autre sens : elle ne convient pas à nos normes cognitives.

[1] Je présume que beaucoup de personnes conviendraient qu’il y a quelque chose de minable dans le comportement du renard de la fable ou du dragueur éconduit évoqué précédemment. Dans ces exemples, à la différence de la conduite dénoncée par Calliclès, la dépréciation de ce qui est inaccessible ne s’opère pas au niveau de l’adoption du système de valeur mais au niveau du jugement sur l’objet singulier, ce qui rend la dimension de mensonge à soi-même peut-être plus manifeste.

[2] On notera que Calliclès qui est souvent présenté comme l’incarnation de l’attitude anti-philosophique (bien qu’il reconnaisse une valeur à la philosophie dans la formation de la jeunesse) qui fait passer le souci de la puissance avant celui de la vérité utilise un argument qui articule les deux valeurs : il reproche aux faibles de chercher à dissimuler leur faiblesse. On pourrait tenter de « retourner » sa position en faisant de l’incapacité à regarder la vérité en face la faiblesse par excellence … mais peut être serait-ce, de la part du philosophe,  chercher à se mentir que de tenter cela …

L’aphoriste comme Pythie

29 vendredi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Aphorisme du jour, Perplexités et ratiocinations

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

angoisse, aphorismes, authenticité, Elias Canetti, herméneutique mon amour, Spinoza

« Interpréter une phrase : voilà tout ce qu’il nous reste de l’interrogation des oracles. Comme cela ne se fait pas dans un contexte d’angoisse, il ne nous est même pas resté ça. »

Elias Canetti, Notes de Hampstead, p. 78

*

Je suis porté à reconnaître que ce que dit Canetti dans la première phrase s’applique assez bien à mon propre rapport à ses aphorismes, mais je ne le suivrai pas aussi facilement sur la deuxième phrase. Je pense comprendre ce que Canetti  veut dire quand il présente comme une perte le fait que l’interprétation ne soit plus pratiquée dans l’angoisse : il regrette qu’une activité impliquant le sérieux d’un engagement existentiel soit transformée en jeu intellectuel gratuit (ou pire, en moyen de faire une carrière universitaire). Canetti, à la manière des existentialistes, lierait ici angoisse et authenticité.  Mais, à ce point de vue, on peut objecter qu’il faut appliquer à l’interprétation des fulgurances aphoristiques ce que Spinoza disait de l’interprétation des signes du destin :

« Si les hommes avaient le pouvoir d’organiser les circonstances de leur vie au gré de leurs intentions, ou si le hasard leur était toujours favorable, ils ne seraient pas en proie à la superstition. Mais on les voit souvent acculés à une situation si difficile, qu’ils ne savent plus quelle résolution prendre ; en outre, comme leur désir immodéré des faveurs capricieuses du sort les ballotte misérablement entre l’espoir et la crainte, ils sont en général très enclins à la crédulité.

Spinoza, Traité théologico-politique

Ainsi,  ne plus opérer dans un contexte d’angoisse serait la condition pour libérer l’herméneutique de ses penchants les plus superstitieux.

Examen de l’examen de conscience

29 vendredi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Divers vers

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Charles Péguy, comptabilité peccamineuse, examen de conscience

« Je comprends très bien, dit Dieu, qu’on fasse son examen de conscience.
C’est un excellent exercice. Il ne faut pas en abuser.
C’est même recommandé. C’est très bien.
Tout ce qui est recommandé est très bien.
Et même ce n’est pas seulement recommandé. C’est prescrit.
Par conséquent c’est très bien.
Mais enfin vous êtes dans votre lit. Qu’est-ce que vous nommez votre examen de conscience, faire votre examen de conscience.
Si c’est penser à toutes les bêtises que vous avez faites dans la journée, si c’est vous rappeler toutes les bêtises que vous avez faites dans la journée
Avec un sentiment de repentance et je ne dirai peut-être pas de contrition,
Mais enfin avec un sentiment de pénitence que vous m’offrez, eh bien, c’est bien.
Votre pénitence je l’accepte. Vous êtes des braves gens, des bons garçons.
Mais si c’est que vous voulez ressasser et ruminer la nuit toutes les ingratitudes du jour,
Toutes les fièvres et toutes les amertumes du jour,
Et si c’est que vous voulez remâcher la nuit tous vos aigres péchés du jour,
Vos fièvres aigres et vos regrets et vos repentirs et vos remords plus aigres encore,
Et si c’est que vous voulez tenir un registre parfait de vos péchés.
De toutes ces bêtises et de toutes ces sottises,
Non, laissez-moi tenir moi-même le Livre du Jugement.
Vous y gagnerez peut-être encore .
Et si c’est que vous voulez compter, calculer, supputer comme un notaire et comme un usurier et comme un publicain.
C’est-à-dire comme un collecteur d’impôts.
C’est-à-dire comme celui qui ramasse les impôts,
Vos péchés sont-ils si précieux qu’il faille les cataloguer et les classer
Et les enregistrer et les aligner sur des tables de pierre
Et les graver et les compter et les calculer et les compulser
Et les compiler et les revoir et les repasser
Et les supputer et vous les imputer éternellement
Et les commémorer avec on ne sait quelle sorte de piété.
Comme nous dans le ciel nous lions les gerbes éternelles,
Et les sacs de prière et les sacs de mérite
Et les sacs de vertus et les sacs de grâce dans nos impérissables greniers
Pauvres imitateurs, allez-vous à présent vous mêler, —
Et imitateurs contraires, imitateurs à l’envers, —
Allez-vous vous mettre à lier tous les soirs
Les misérables gerbes de vos affreux péchés de chaque jour.
Quand ce ne serait que pour les brûler, c’est encore trop. Ils n’en valent même pas la peine.
Pas même de cela même.
Vous n’y pensez que trop, à vos péchés.
Vous feriez mieux d’y penser pour ne point les commettre.
Pendant qu’il en est encore temps, mon garçon, pendant qu’ils ne sont point encore commis. Vous feriez mieux d’y penser un peu plus alors.
Mais le soir ne liez point ces gerbes vaines. Depuis quand le laboureur
Fait-il des gerbes d’ivraie et de chiendent. On fait des gerbes de blé, mon ami.
Ne dressez point ces comptes et ces nomenclatures.
C’est beaucoup d’orgueil. C’est aussi beaucoup de traînasserie. Et de paperasserie. »

Charles Péguy, Le mystère des saints Innocents

Bienvenue à nos aimables visiteurs (31)

28 jeudi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Bienvenue aux visiteurs, Paroles et musiques

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

malouf, Zied Gharsa

*

Le genre

L’interprète

 

Dangereux précédent

27 mercredi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Fantaisie, Mon métier ma passion

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

dehors, enseigner et apprendre

Tu es enseignant.

Les beaux-jours sont de retour.

Tu te dis que tu serais mieux dehors que dans cette salle qui embaume la transpiration depuis 9 h le matin.

Tu te dis que le prof le plus cool du lycée ça pourrait être toi.

Tu es tenté de répondre favorablement à l’élève qui suggère de faire cours dehors.

Je te conjure de n’en rien faire.

Céder à cette tentation c’est marquer d’une tache indélébile ta réputation dans ton établissement aussi certainement que d’être vu par des élèves dans un magasin de sex toys.

Tous les ans, toutes les classes, à chaque fois qu’il y aura le moindre rayon de soleil, ils te harcèleront  : « et pourquoi on ferait pas cours dehors … vous l’avez déjà fait avec d’autres … pourquoi pas nous ? … Vous nous aimez pas ? »

Et les bénéfices pédagogiques de faire cours dehors me diras-tu?

Eh bien à moins d’être prof de SVT et de souhaiter avoir son objet d’étude sous la main, il n’y en a pas.

Et franchement, qui peut croire que, si Aristote avait disposé  d’un vidéo-projecteur, on désignerait aujourd’hui son école par le terme de péripatétisme?

Antal Strohmayer - Le jardin des philosophes - 1834

Antal Strohmayer – Le jardin des philosophes – 1834

*

Si en dépit de mes avertissements tu es prêt à courir le risque, aie conscience que tu t’engages sur une pente glissante et que la prochaine étape pourrait être de ce genre [1].

[1] Si cette dernière proposition vous enchante, je vous invite à découvrir ce court-métrage d’Olivier Smolders).

Ultime égalisatrice

26 mardi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Fantaisie

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

égalité, Barry Lyndon, mort, spoiler

Pour continuer à exploiter la thématique de ces derniers jours.

Pour servir de contrepoint à ce texte.

Parce que c’est le spoiler le plus inoffensif qu’on puisse concevoir.

Et parce que le carton final de Barry Lyndon est tout simplement génial.

Barry Lindon

Appointment with death (2)

25 lundi Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Divers vers, Paroles et musiques

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Franz Schubert, La jeune fille et la mort, mort

Actuellement ce ne sont pas les idées d’articles qui me manquent – j’ai une multitude d’embryons d’articles au brouillon –  mais le courage de développer et mettre en ordre mes idées. En attendant que la motivation me revienne, pourquoi ne pas continuer à illustrer des thèmes festifs ?

*

Das Mädchen:

Vorüber! Ach vorüber!

Geh wilder Knochenmann!

Ich bin noch jung, geh Lieber!

Und rühre mich nicht an.

Der Tod:

Gib deine Hand, du schön und zart Gebild!

Bin Freund, und komme nicht, zu strafen:

Sei gutes Muts! ich bin nicht wild,

Sollst sanft in meinen Armen schlafen.

Matthias Claudius

*

La jeune fille

Va-t’en ! Ah ! va-t’en !

Disparais, odieux squelette !

Je suis encore jeune, va-t-en !

Et ne me touche pas.

La Mort

Donne-moi la main, douce et belle créature !

Je suis ton amie, tu n’as rien à craindre.

Laisse-toi faire ! N’aie pas peur

Viens doucement dormir dans mes bras !

*

Appointment with death

24 dimanche Mai 2015

Posted by patertaciturnus in Lectures

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

mort, Sadegh Hedayat

« La pression qui, au moment du coït, colle l’un à l’autre deux êtres dont chacun tente de fuir sa solitude, résulte du même élan fou qui se retrouve chez tous, mêlé seulement d’un regret qui tend seulement vers l’abîme de la mort.

Seule la mort ne ment pas.

Sa présence réduit à néant toutes les superstitions. Nous sommes les enfants de la mort. C’est elle qui nous délivre des fourberies de l’existence. Des profondeurs mêmes de la vie, c’est elle qui crie vers nous et si, trop jeunes encore pour comprendre le langage des hommes, il nous arrive parfois d’interrompre nos jeux, c’est que nous venons d’entendre son appel… Durant tout notre séjour sur terre, la mort nous fait signe de venir vers elle. Chacun de nous ne tombe-t-il pas, par moment, dans des rêveries sans causes, qui l’absorbent au point de lui faire perdre toute notion du temps et de l’espace ? On ne sait même pas à quoi on pense mais, quand c’est fini, il faut faire effort pour reprendre conscience de soi-même et du monde extérieur. C’est encore l’appel de la mort. »

Sadegh Hedayat, La chouette aveugle, p. 152 – 153

← Articles Précédents

Archives

  • mars 2023 (7)
  • janvier 2023 (10)
  • décembre 2022 (6)
  • novembre 2022 (7)
  • octobre 2022 (6)
  • septembre 2022 (15)
  • août 2022 (24)
  • juillet 2022 (28)
  • juin 2022 (19)
  • mai 2022 (20)
  • avril 2022 (23)
  • mars 2022 (27)
  • février 2022 (29)
  • janvier 2022 (31)
  • décembre 2021 (25)
  • novembre 2021 (21)
  • octobre 2021 (26)
  • septembre 2021 (30)
  • août 2021 (24)
  • juillet 2021 (28)
  • juin 2021 (24)
  • mai 2021 (31)
  • avril 2021 (16)
  • mars 2021 (7)
  • février 2021 (6)
  • janvier 2021 (13)
  • décembre 2020 (11)
  • novembre 2020 (3)
  • octobre 2020 (3)
  • septembre 2020 (9)
  • août 2020 (18)
  • juillet 2020 (16)
  • juin 2020 (8)
  • mai 2020 (20)
  • avril 2020 (8)
  • mars 2020 (11)
  • février 2020 (18)
  • janvier 2020 (26)
  • décembre 2019 (21)
  • novembre 2019 (25)
  • octobre 2019 (26)
  • septembre 2019 (31)
  • août 2019 (27)
  • juillet 2019 (23)
  • juin 2019 (22)
  • mai 2019 (22)
  • avril 2019 (27)
  • mars 2019 (27)
  • février 2019 (24)
  • janvier 2019 (32)
  • décembre 2018 (13)
  • novembre 2018 (9)
  • octobre 2018 (12)
  • septembre 2018 (9)
  • août 2018 (13)
  • juillet 2018 (9)
  • juin 2018 (8)
  • mai 2018 (21)
  • avril 2018 (25)
  • mars 2018 (26)
  • février 2018 (22)
  • janvier 2018 (27)
  • décembre 2017 (24)
  • novembre 2017 (16)
  • octobre 2017 (19)
  • septembre 2017 (18)
  • août 2017 (21)
  • juillet 2017 (18)
  • juin 2017 (21)
  • mai 2017 (14)
  • avril 2017 (22)
  • mars 2017 (30)
  • février 2017 (12)
  • janvier 2017 (13)
  • décembre 2016 (14)
  • novembre 2016 (15)
  • octobre 2016 (22)
  • septembre 2016 (16)
  • août 2016 (24)
  • juillet 2016 (19)
  • juin 2016 (16)
  • mai 2016 (20)
  • avril 2016 (10)
  • mars 2016 (30)
  • février 2016 (28)
  • janvier 2016 (32)
  • décembre 2015 (27)
  • novembre 2015 (28)
  • octobre 2015 (31)
  • septembre 2015 (30)
  • août 2015 (33)
  • juillet 2015 (32)
  • juin 2015 (33)
  • mai 2015 (34)
  • avril 2015 (31)
  • mars 2015 (35)
  • février 2015 (32)
  • janvier 2015 (33)
  • décembre 2014 (37)
  • novembre 2014 (33)
  • octobre 2014 (33)
  • septembre 2014 (33)
  • août 2014 (33)
  • juillet 2014 (33)
  • juin 2014 (35)
  • mai 2014 (35)
  • avril 2014 (35)
  • mars 2014 (35)
  • février 2014 (30)
  • janvier 2014 (40)

Catégories

  • 7e art
  • Célébrations
  • Choses vues ou entendues
    • confession
    • Mon métier ma passion
  • Divers vers
  • Fantaisie
    • devinette
    • Philémon et Anatole
    • Taciturnus toujours au top
    • Tentatives de dialogues
  • Food for thought
    • Aphorisme du jour
    • Pessoa est grand
  • Insatiable quête de savoir
    • Il suffirait de quelques liens
  • Lectures
  • Mysticismes
  • Non classé
  • Paroles et musiques
    • Au chant de l'alouette
    • Berceuse du mardi
    • Bienvenue aux visiteurs
  • Père castor
  • Perplexités et ratiocinations
  • SIWOTI or elsewhere

Tags

Abel Bonnard alouette amitié amour art Auguste Comte Benjamin Fondane Bertrand Russell bonheur Cesare Pavese correspondance culture Dieu Djalâl ad-Dîn Rûmî Dostoievski Edmond Jabès Elias Canetti Emily Dickinson enseigner et apprendre esthétique Fernando Pessoa Friedrich von Schiller féminisme Gabriel Yacoub Goethe Hegel Hugo von Hofmannstahl humiliation Hâfez de Chiraz Ito Naga Jean-Jacques Rousseau Joseph Joubert Karen Blixen Karl Kraus Kierkegaard Kobayashi Issa Lichtenberg lune Malek Haddad Marina Tsvetaieva Marshall Sahlins mort Mário de Sá-Carneiro Nietzsche Nâzım Hikmet Omar Khayyâm Paul Eluard Paul Valéry perfection et imperfection Philippe Jaccottet philosophie Pier Paolo Pasolini Pierre Reverdy poésie profondeur racisme Ramón Gómez de la Serna Reiner Kunze religion rêve Simone Weil solitude souffrance Stefan George stoïcisme stupidité travail universalisme Urabe Kenkô utilitarisme vertu vie vérité Witold Gombrowicz éthique et esthétique

Propulsé par WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Pater Taciturnus
    • Rejoignez 67 autres abonné∙e∙s
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Pater Taciturnus
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…